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Jordanie: Rationner l'eau pour lutter contre les pénuries


La Jordanie fait partie des 10 pays les plus pauvres en eau du monde
Photo: Maria Font de Matas/IRIN

AMMAN, 25 mars 2008 (IRIN)

Le gouvernement jordanien vient de mettre en place un plan d'urgence pour faire face à une grave pénurie d'eau et à la demande croissante de ses 5,7 millions d'habitants et des centaines de milliers de réfugiés vivant sur son territoire.

Un programme de réduction de la consommation d'eau sera mis en place pour limiter la quantité d'eau pompée vers les foyers : l'eau sera rationnée et chaque maison ne sera approvisionnée qu'une ou deux fois par semaine, pendant trois à cinq heures.

La quantité d’eau utilisée par les agriculteurs pour l’irrigation sera réduite d’au moins 50 pour cent et seules les cultures ne nécessitant pas beaucoup d’eau seront autorisées, a indiqué Adnan Zoubi, porte-parole du ministère de l’Eau et de l’Irrigation.

Les autorités espèrent introduire de nouvelles technologies d’irrigation, qui permettront de réaliser des économies d’eau.

Le ministère tente actuellement de déterminer la quantité d’eau qui sera pompée entre juin et septembre, a indiqué M. Zoubi, soulignant qu’une décision serait prise dans ce sens d’ici une semaine.

En 2007, 170 millions de mètres cubes (m3) d’eau ont été pompés vers les principales villes et 40 000 m3 supplémentaires vers Amman, où près de 500 000 touristes sont attendus pendant la période des vacances. Les autorités craignent que le volume d’eau pompée cette année ne soit encore inférieur à celui de l’année dernière.

En collaboration avec des organisations locales et internationales, le ministère de l’Eau et de l’Irrigation va également lancer de grandes campagnes de sensibilisation pour promouvoir sa politique de rationnement de l’eau, a indiqué M. Zoubi.

Un pays tributaire des pluies hivernales

Pendant l’hiver, la Jordanie dépend entièrement des eaux de pluie pour faire face à la demande. Le pays ne dispose pas de lac naturel ni de grand fleuve, en dehors du Jourdain, dont le débit a été considérablement réduit en raison de son exploitation industrielle en amont par Israël.

Les autorités craignent que les pluies hivernales ne suffisent pas, loin s’en faut, à couvrir les besoins en eau de la population. Certaines régions, notamment la vallée du Jourdain, principale zone agricole du royaume, et le sud, n’ont reçu que quelque 60 pour cent du volume d’eau de pluie prévu.

Les 10 principaux réservoirs du pays – d’une capacité totale de 327 m3 – ne contiennent actuellement que 110 m3 d’eau, soit 30 millions de m3 de moins que le volume de « la réserve d’eau dont le royaume a besoin pour faire face confortablement à un été chaud et sec », selon M. Zoubi.

Le déficit en eau, estimé à plus de 500 millions de m3 par an, devrait augmenter pour passer à 30 pour cent pour l’eau potable et 50 pour cent pour l’eau d’irrigation, selon les données publiées par le ministère de l’Eau et de l’irrigation.

Un problème aggravé par la présence des réfugiés

Au cours des cinq dernières années, le problème de la pénurie d’eau s’est aggravé avec l’arrivée d’environ un demi-million de réfugiés irakiens. Le royaume désertique abrite également près de 300 000 travailleurs égyptiens, 200 000 Syriens, et de nombreux autres ressortissants de pays arabes et étrangers, selon les statistiques du ministère de l’Intérieur.

Les responsables du ministère de la Planification ont lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle les aide à construire de nouveaux réservoirs, à mettre en œuvre des projets de conservation de l’eau et à rénover les réseaux vétustes de distribution d’eau des villes. Selon les autorités du ministère de l’Eau et de l’Irrigation, les fuites d’eau sont en effet responsables de la perte d’au moins 45 pour cent des réserves d’eau totales du pays.

Lors d’une récente conférence régionale des pays abritant des réfugiés, Nasser Shreideh, Secrétaire général du ministère de la Planification, a indiqué que le gouvernement avait besoin de 430 millions de dinars jordaniens (606 millions de dollars) pour réaliser des projets d’augmentation des réserves d’eau.

La Jordanie, où la consommation d’eau par habitant est de l’ordre de 170 m3/an, contre 1 000 m3/an dans les autres pays, fait partie des 10 pays les plus pauvres en eau du monde.

D’après les statistiques de plusieurs organisations internationales et de la Banque mondiale, notamment, la consommation quotidienne du Jordanien moyen est d’environ 100 litres d’eau, alors que de l’autre côté de la frontière, en Israël, elle est de 900 litres – la même que celle d’un citoyen américain ordinaire. Quant aux Européens, ils consomment en moyenne 250 litres par jour et par personne.

De l’eau d’Israël, et des projets avec la Turquie

Bien qu’Israël soit confronté au même problème de sécheresse, les autorités d’Amman espèrent néanmoins que l’Etat hébreu fournira de l’eau à la Jordanie, conformément au traité de paix de Wadi Araba de 1994.

En dépit des problèmes de pénurie d’eau auxquels elles sont confrontées elles aussi, les autorités israéliennes ont en effet indiqué cette semaine qu’elles fourniraient de l’eau à la Jordanie, sans toutefois en préciser la quantité.

La Jordanie a récemment annoncé plusieurs grands projets pour résoudre cette pénurie d’eau chronique, notamment le projet de construction du canal Mer Rouge-Mer Morte, d’un montant de deux à quatre milliards de dollars et qui devrait fournir 850 millions de mètres cubes d’eau potable.

Le gouvernement a également signé l’été dernier, avec la société turque Gama, un contrat d’un montant de 600 millions de dollars pour l’exploitation des eaux souterraines de Disi (sud). Ce projet, qui devrait être achevé d’ici 2020, permettra de fournir chaque année quelque 170 millions de mètres cubes d’eau à Amman et aux gouvernorats du sud.

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Source : IRIN  
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