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IRIN
Irak:
Les miliciens chiites attaquent les convois humanitaires dans la banlieue
de Bagdad
Des miliciens ont posé des bombes en bord de route pour cibler
les convois humanitaires
qui transportent des rations alimentaires et des médicaments
Photo:
Afif Sarhan/IRIN BAGDAD,
2 mai 2008 (IRIN) Le
30 avril, les responsables du gouvernement et les habitants de
Sadr City, un quartier de Bagdad où vivent essentiellement des
communautés chiites, ont accusé les miliciens partisans de
Moqtada al-Sadr d’avoir attaqué des convois humanitaires et
fermé des écoles.
Les miliciens ont en effet posé des bombes en bordure de route pour
cibler des convois humanitaires chargés de rations alimentaires et
de médicaments. Ils ont également ciblé des écoles, des ambulances
et des véhicules du service public, selon Tahsin el Cheikhli, porte-parole
du gouvernement.
« Ces groupes terroristes [les milices chiites de l’Armée du Mahdi
de Moqtada al-Sadr] ont fermé six centres médicaux et 86 écoles,
en menaçant les employés et [en ordonnant aux] familles de ne pas
envoyer leurs enfants dans ces écoles, qui leur servent de bases
pour mener leurs opérations », a indiqué M. el Cheikhli.
« Au total, 22 camions remplis de bombonnes de gaz domestique ont
réussi à pénétrer [dans Sadr City] au cours des trois dernières
semaines, sur les 77 envoyés par le ministère du Pétrole », a-t-il
déclaré au cours d’une conférence de presse, tenue dans la Zone
verte fortifiée de Bagdad.
Le gouvernement a réussi à couvrir près de 80 pour cent des besoins
médicaux et autres, malgré les affrontements et les frappes aériennes
lancées par les autorités et les forces américaines, « mais pas
dans toutes les régions, puisque des opérations militaires sont
encore menées dans certaines », a-t-il expliqué.
Le 25 mars, les forces de sécurité du gouvernement, soutenues par
les Etats-Unis, ont lancé des opérations de répression contre les
miliciens de l’Armée du Mahdi à Bassora, dans les provinces du
sud et à Bagdad, où les banlieues de Sadr City et de Shula sont
assiégées.
Sadr City : des problèmes médicaux et éducatifs
Selon Abbas Owaid, directeur général de l’hôpital Fatima el
Zahra, l’un des quatre de Sadr City, les hôpitaux du quartier pâtissent
encore d’une pénurie de médicaments et d’équipements.
« La situation est extrêmement critique et instable. Nous avons
encore un besoin pressant de bandages, d’analgésiques, de
seringues et autres matériels de premiers secours. Nous avons du
sang, parce que les gens en donnent, mais nous avons tout de même
besoin de sang en plus, parce qu’il y a des blessés », a
expliqué Abbas Owaid à IRIN. «
Nous avons encore des problèmes avec les ambulances, parce
qu’aucun des deux camps ne nous fait confiance et qu’ils les
attaquent. Dans mon hôpital, le travail a diminué de 50 pour
cent : l’armée irakienne étant stationnée tout près, il est
en effet très difficile pour le personnel médical et les
patients de se rendre à l’hôpital », a-t-il indiqué.
Abou Zainab, greffier au tribunal de Sadr City, ne peut pas non
plus se rendre à son travail ni envoyer ses trois filles à l’école,
les miliciens de l’Armée du Mahdi les forçant à rester chez
eux.
« Ils nous disent "nous sommes en situation de guerre [...]
et vous devez nous soutenir en faisant grève" et nous
n’avons d’autre choix que de leur obéir », a confié Abou
Zainab, qui n’a pas souhaité que son nom soit divulgué en intégralité,
de crainte des représailles.
« J’ai trois filles. L’aînée est en dernière année de lycée,
tandis que les deux autres sont au secondaire. Je pense les
envoyer chez des parents qui vivent dans un quartier voisin, et
j’espère que les autorités leur permettront temporairement de
poursuivre leurs études dans d’autres établissements »,
a-t-il ajouté.
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