|
WAFA
La Déléguée Générale
de Palestine en France :
La communauté internationale a les moyens d'agir si elle le veut
Hind Khoury
PARIS, le 6 mars 2007, WAFA, Mme. Hind Khoury, la
Déléguée Générale de Palestine en France a souligné mardi,
que la communauté internationale a les moyens d'agir si elle le
veut et de faire respecter le Droit international.
Dans un discours devant la conférence internationale, organisée
par l'institution des relations stratégiques et internationales
en France Mme Khoury a indiqué "jamais les Palestiniens
n'accepteront un Etat sans Jérusalem comme capitale. Jérusalem
c'est leur centre historique, économique, culturel et
religieux."
Voici, le texte original du discours
Mesdames, Messieurs, Chers amis,
Permettez-moi d'abord de remercier l'IRIS et en particulier Pascal
Boniface pour son invitations et pour l'occasion qu'il me donne de
m'exprimer sur la Palestine.
Je voudrais commencer cette intervention en posant une question
simple mais fondamentale : est-ce que pour la communauté
internationale la notion de " paix " a un sens au
Proche-Orient ? Est-ce que le droit international doit s'appliquer
partout, à l'exception de cette région, à l'exception d'un seul
pays sur près de 200 que composent l'ONU ? Cette question, j'en
ai conscience, est lourde de sens mais la réalité que nous
vivons permet de la poser franchement.
Depuis Oslo, c'est-à-dire depuis septembre 1993, les Palestiniens
vivent au rythme des promesses politiques non tenues, des accords
signés non respectés et des sommets qui ne font que reporter à
plus tard la solution qui est pourtant connue.
Pendant ce temps l'occupation se poursuit. La colonisation avance.
Les violences arbitraires et les humiliations se multiplient. Les
morts s'ajoutent aux morts et les prisonniers aux prisonniers.
Jusqu'à des ministres qui sont en prison maintenant.
Et avec tout cela la pauvreté et le chômage atteignent des
niveaux alarmants. Dans la Bande de Gaza, les Nations Unies - qui
viennent encore de pousser un cri d'alarme humanitaire -, les
Nations Unies nourrissent plus de 1.1 million de Palestiniens sur
une population de 1.3 million.
La Cisjordanie n'est pas épargnée où le taux de pauvreté
atteint officiellement 66% de la population. A lui seul le chômage
avoisine les 45% de la population active. Non seulement le
bouclage des Territoires, le mur et les barrages paralysent toute
activité économique mais ces mêmes Territoires demeurent la
proie de toutes les dérives d'une armée d'occupation qui viole
en toute impunité le Droit international et les droits de l'homme
tels que décrits par la Charte de l'ONU et des Conventions dites
de Genève.
Cela va faire 60 ans que dure cette situation d'occupation qui est
le cœur de tout au Proche-Orient. On le doit au refus de négociations
réelles et justes mais aussi à l'inaction, autre que verbale, de
l'ONU et plus récemment du Quartet.
Les prétextes pour refuser les négociations n'ont pas manqués.
Hier c'était le Président Arafat qui était mis en cause
durement. Après son élection, et bien que pendant un an aucun
contact n'a eu lieu, ce fut le tour du Président Mahmoud Abbas
accusé de faiblesse. Aujourd'hui c'est la victoire du Hamas qui
est dans l'œil du cyclone du refus.
Pourtant, et c'est un point qui n'est pas second, des voix s'élèvent
qui affirment que ce conflit demeure le cœur de l'instabilité
qui règne au Moyen-Orient.
Les pays arabes ainsi que des communautés en Occident qui
s'identifient à la situation de peuple palestinien, vivent très
mal l'injustice faite à ceux qu'ils considèrent comme leurs frères.
Ce conflit est aussi un symbole pour les Arabes.
Je voudrais m'arrêter aujourd'hui sur trois questions qui sont au
cœur de la problématique majeure suivante : pourquoi donc les négociations
entre Israéliens et Palestiniens sont-elles bloquées ?
Tout d'abord, la situation politique interne aux Territoires est
mise en avant en terme d'objection.
Je veux, en premier lieu, parler de ce point.
En effet, d'un point de vue qui n'est pas qu'israélien, c'est
l'arrivée majoritaire du Hamas aux dernières élections qui
bloquerait aujourd'hui les négociations.
Il faut rappeler tout d'abord que cette situation est le fruit
d'une élection démocratique, sous contrôle international, une
élection dont personne n'a contesté la validité. C'est un fait.
Remarquons d'ailleurs, de manière incidente, que de manière non
parallèle aucun reproche n'est opposé à l'arrivée de deux
personnes très particulières dans le gouvernement israélien. Je
veux parler de MM Avigdor Lieberman et Arcadi Gaydamak qui
tiennent pourtant ouvertement des propos racistes et prônent le
nettoyage ethnique des Palestiniens. Mais c'est encore un fait :
cette arrivée n'entraîne pas de réactions internationales
similaires. Je vous laisse apprécier.
Pour ce qui concerne le Hamas, les griefs principaux qui lui sont
adressés concernent en premier lieu sa non reconnaissance d'Israël.
C'est une question sérieuse, bien évidemment, comme sont aussi sérieuses
toutes les évolutions qu'on peut constater. Par exemple, et ce
n'est pas rien, on omet de noter les déclarations de Khaled
Mechaal lors de son voyage à Moscou, le 28 février dernier, qui
indiquait envisager des négociations avec Israël et, je le cite
: " un règlement politique à la crise ".
Le leader du Hamas a insisté lors de ce déplacement sur sa
volonté de respecter tous les accords signés par l'OLP dans le
passé.
Sans vouloir mettre les points sur les " i ", il est
toutefois nécessaire de rappeler que dans ces accords susmentionnés
il y a la modification de la Charte, la Ligne verte, le principe
des 22%, et plus généralement les Accords d'Oslo.
Cette déclaration est importante et, pour qui veut la paix, il
vaut mieux la saisir que la repousser.
Il conviendrait à cet égard de méditer les conclusions d'un
tout récent rapport parlementaire britannique.
" La communauté internationale, note-t-il, a raison de
mettre la pression sur le Hamas pour changer ses positions
hostiles au processus de paix [mais] il vaudrait mieux que cela
soit obtenu par le dialogue et la persuasion plutôt que par
l'isolement " du gouvernement palestinien. Mais précise ce
rapport, je cite toujours : " Nous doutons que ce soit une évolution
recherchée par la communauté internationale ". Ce rapport
inspiré date du 31 janvier.
Depuis, il y a eu les accords de la Mecque. Les Palestiniens se
sont rassemblés autour d'un consensus politique pour un
gouvernement d'Union nationale. Premier point : une guerre civile
a aussi été évitée. Second point : un accord politique portant
sur le gouvernement et sa base d'action a été trouvé. Tout cela
est important, on en conviendra.
Pourtant au regard de ces accords on a parfois comme une
impression curieuse : tout le monde ne semble pas s'en réjouir !
Et on maintient le régime terrible des sanctions sous le thème
politique contreproductif du " Wait and see ".
Et pourtant le Fatah et le Hamas se sont mis d'accord pour marcher
ensemble mais également pour poursuivre les négociations avec
Israël. Notons aussi que le Hamas qui fera partie du prochain
gouvernement d'Union nationale se verra confier 9 postes qui ne
seront pas des postes qui pourraient être invoqués à propos de
la sécurité d'Israël.
La question des prisonniers peut trouver ainsi une solution rapide
et équitable.
Notons, c'est le fait politique majeur, que le Hamas s'engage à
respecter les accords passés et les résolutions du Conseil de sécurité.
C'est en réalité une reconnaissance de fait, implicite, des
trois conditions posées aux seuls palestiniens par le Quartet.
Mais ce n'est pas explicite nous dira-t-on ? Si on ne veut pas la
paix mais le statu quo alors on trouvera toujours des faux-nez de
ce type.
Mais pourquoi ne pas réfléchir plutôt au point de vue exprimé
par Henry Seigman qui fut pendant 16 ans le directeur exécutif du
" Congrès juif américain".
Il vient de publier une Tribune libre publiée dans le "
International Herald Tribune ", le 15 février exactement,
intitulée " La Mecque ouvre le chemin pour l'Europe ".
Et qu'écrit-il ? Je le cite " Les Européens doivent
annoncer immédiatement la fin de leur boycott du Hamas et ouvrir
un dialogue avec le nouveau gouvernement d'union nationale sur les
conditions qui leur permettent de lever les sanctions imposées à
l'Autorité palestinienne. Ces conditions, poursuit-il, devraient
reconnaître que l'on ne peut demander au Hamas ce que la
Communauté internationale n'est pas prête à demander à Israël.
On doit demander au Hamas de déclarer sa disposition à reconnaître
Israël si et quand Israël reconnaît les droits des Palestiniens
dans les frontières de 1967 ". Fin de citation.
Cette opinion qui est sienne n'est pas hors débat. Ne prête-t-elle
pas à réflexion ? Je vous soumets ce point de vue à votre réflexion.
De plus, et j'en reviens aux accords de La Mecque, le Président
Abbas s'est vu avec ceux-ci renouveler sa légitimité
d'interlocuteur unique.
Le Président Mahmoud Abbas, dont on s'accorde généralement à
souligner à tout le moins le caractère " modéré ", a
fait récemment une tournée européenne pour convaincre Madame
Merkel, Messieurs Blair et Chirac que l'accord de la Mecque était
une chance pour la paix. Une chance à saisir.
Personnellement je crois aussi que c'est une opportunité majeure.
Je n'oublie pas au reste qu'Israël a souhaité pendant des décennies
pouvoir assister à une dynamique homogène de pays arabes en
faveur de la paix. C'est ce qui vient de se produire avec les
accords de la Mecque.
La vraie question est maintenant de savoir, la balle étant dans
son camp, si Israël aura la volonté politique de reconnaître
les droits des Palestiniens ainsi que les accords signés dans le
passé et les résolutions du Conseil de sécurité.
Un geste politique fort vient de se produire à la Mecque. Si M.
Olmert veut vraiment une paix commune - et comment pourrait-on
vouloir la paix tout seul sans négocier avec ses adversaires ? -
il faut qu'il fasse preuve d'un courage et d'une clairvoyance
identiques. Il faut qu'il réponde à son tour par un geste
politique fort en direction des Palestiniens et du monde arabe.
Je souhaite, nous souhaitons qu'Ehoud Olmert entame désormais des
discussions en prenant en compte le fait nouveau que constitue le
gouvernement d'Union nationale qui est en train d'être formé par
Mahmoud Abbas.
Cela me conduit à ma seconde remarque.
Cette volonté de paix ne se manifeste plus, du côté israélien,
depuis l'assassinat du Premier ministre Yizhak Rabbin. Le
calendrier et la Feuille de route ne sont pas respectés. Cet état
de fait a conduit à une radicalisation de la société
palestinienne qui ne voit aucun avenir se dessiner tandis que son
présent, je l'ai évoqué, est plus que sombre.
En parole Israël évoque la paix mais sur le terrain aucun acte
concret ne vient le démontrer, tout au contraire.
L'été dernier ce sont quelques 500 Palestiniens qui ont été tués
dans les Territoires. Les maisons et les infrastructures
continuent d'être rasées alors que des centaines de barrages
transforment le moindre déplacement en cauchemar. La construction
du mur se poursuit dans les 22% de territoires appartenant aux
Palestiniens.
Un article du journal " Le Monde " de lundi dernier mais
aussi un grand reportage minutieux du mensuel " Le Monde
Diplomatique " nous montrent comment la colonisation sauvage
se poursuit. Les collines sont occupées les une après les
autres, d'abord par de simples camping-cars, puis des routes sont
tracées. En 2006, le nombre de colons a progressé de 5,8% pour
atteindre en Cisjordanie quelque 268.000. Actuellement 3000
constructions illégales sont en cours.
A ce chiffre il faut ajouter les 200,000 colons installés dans
une douzaine de colonies dans la partie de Jérusalem occupée.
Collines après collines, le maillage qui se constitue dessine la
future " Grande Jérusalem " qui finira à terme par
couper la Cisjordanie en deux.
Jamais les Palestiniens n'accepteront un Etat sans Jérusalem
comme capitale. Jérusalem c'est leur centre historique, économique,
culturel et religieux.
Mais la réalité aujourd'hui c'est que Jérusalem-Est est colonisée
et entourée d'un mur, qu'elle est isolée, sans aucune possibilité
de croitre naturellement vers la Cisjordanie.
Il est temps, plus que temps, d'envisager maintenant un autre
avenir : un avenir de paix, de justice et de liberté et de sécurité
pour tous. Le Gouvernement israélien a en face de lui un
partenaire fiable et crédible en la personne de Mahmoud Abbas. Ce
dernier, je le rappelle, est le seul habilité à négocier avec
Israël. Il est également en tant que chef de Fatah, le
partenaire historique qui a signé tous les accords de paix depuis
Oslo.
L'avenir de l'Etat d'Israël est évidemment indissociable de
celui de la création d'un Etat palestinien.
Un Etat palestinien ce n'est pas un problème pour lui, c'est au
contraire " la " solution, la seule solution.
Cette solution est conforme au Plan de partition de 1947 qui
stipulait l'existence de deux Etats , elle est conforme à la Résolution
181 dans laquelle Israël et la Palestine sont reconnus par le
Droit international comme deux Etats aux frontières définies ,
elle est aussi conforme à la Résolution 194 qui a permis à Israël
d'être reconnu par les Nations Unis dès lors que cet Etat
s'engageait formellement sur la question du droit au retour des réfugiés
palestiniens.
60 ans plus tard, le passé et l'avenir peuvent se retrouver. Dans
cette région, Juifs et Arabes ont toujours vécu côte à côte
et aucune personne raisonnable et de censée ne peut envisager un
autre avenir que cet avenir mêlé.
En 1988, les Palestiniens ont fait un compromis historique majeur
en acceptant le principe de vivre dans 22% de la Palestine
historique au lieu des 48% prévus en 1947. Actuellement les 22%
sont passés à 15%, au maximum, et la colonisation se poursuit.
De ce point de vue tout le monde a fini par constater que le désengagement
unilatéral de Gaza a été accompagné d'une accélération de la
colonisation en Cisjordanie.
En outre le désengagement de Gaza n'a pas empêché les multiples
incursions meurtrières dès lors que Gaza ne se voit reconnaître
aucune souveraineté : ni territoriale, ni aérienne, ni maritime.
Nous avons tous en mémoire Beit Hanoun.
.
Je le dis clairement : aucun Palestinien n'acceptera une paix
durable au deçà des 22% et j'espère qu'il en va de bien même,
pour tous, au niveau d'Israël comme au niveau international. Ce
sera pure folie que d'imaginer quelque autre plan que ce soit.
Dans son discours d'investiture Monsieur Ehoud Olmert a déclaré
en substance qu'Israël en avait fini avec son rêve d'un "
Grand Israël ".
C'est une manière de dire que ce rêve a bien existé mais
surtout c'est quoi le rêve d'Israël aujourd'hui alors que la
colonisation continue, que le mur continue, que continue - jusque
dans des discours à Paris et malgré la position hostile de l'ONU
- à revendiquer Jérusalem comme capitale éternelle de ce pays ?
C'est quoi le rêve d'Israël aujourd'hui ? Je pose la question.
Mesdames, Messieurs, Chers amis,
Le conflit israélo-palestinien, héritage de la colonisation puis
de la Guerre froide, doit maintenant trouver une solution globale.
La Communauté internationale a les moyens d'agir si elle le veut
et de faire respecter le Droit international. C'est une question
de volonté.
Le droit international n'a de sens que s'il est appliqué partout
et par tous sans la moindre exception.
Les Palestiniens vivent cette absence de volonté de faire
appliquer le droit international, ce véritable " deux poids,
deux mesures " comme une véritable injustice, une injustice
qu'aucun autre peuple ne supporterait non plus. Ils se sentent
considérés comme des " sous hommes " non seulement par
Israël mais par la communauté internationale.
Ce sera le sens de ma troisième et dernière remarque.
L'expérience d'Oslo nous a montré qu'Israël et la Palestine
n'avaient pas réussis à conclure un accord à eux seuls.
Pendant très longtemps le partenaire américain s'est imposé
comme le seul et unique interlocuteur entre les deux parties.
Force est bien de constater aujourd'hui que la politique américaine
a perdu en crédibilité dans toute la région. La récente
rencontre tripartite à Jérusalem qui était souhaitée par
Madame Condoleezza Rice a été titrée par la plupart des
journaux par " Un sommet pour rien ". En effet,
qu'avait-elle à proposer ?
La politique américaine a connu son échec le plus retentissant
en Irak où le retrait du bourbier militaire devient un véritable
drame national outre-atlantique.
Les récents déboires politiques du Président américain amènent
celui-ci à envisager très peu activement " une sortie de
crise ".
Celle-ci ne pourra se faire sans une solution globale des problèmes
du Moyen-Orient, allant au-delà de la Conférence internationale
pour l'Irak actuellement projetée.
Le Rapport Baker-Hamilton a particulièrement insisté sur la nécessité
de régler, comme une sorte de clé pour tout, le conflit israélo-palestinien.
Ce conflit porte la marque d'une politique unilatérale et hégémonique
qui a cru que tout pourrait être réglé par le droit de la force
et non pas avec celui de la force du droit.
Ainsi, qu'il s'agisse de l'Irak, du Liban, de l'Iran ou de la
Syrie, les Américains et les Israéliens doivent comprendre et
admettre que la paix avec les Arabes sera totale ou ne sera pas.
C'est depuis longtemps l'avis du Président Chirac qui pense, avec
d'autres en Europe et en France, que le règlement du conflit israélo-palestinien
serait aussi un symbole pour l'ensemble du monde arabe qui y
verrait la démonstration que des Arabes peuvent intéresser
l'Occident, même s'ils n'ont pas de pétrole.
La Palestine est le premier nœud qu'il faut défaire pour donner
une chance à la paix dans cette région et s'éloigner du mortel
" choc des civilisations"
Ce qui est finalement positif dans ces derniers évènements,
c'est la prise de conscience de la place centrale occupée par le
conflit Israélo-Palestinien dans les affaires internationales.
Tout le monde a maintenant compris qu'Israël ne sera jamais en sécurité
dans la région sans un règlement multilatéral de la crise et
sans existence d'un Etat palestinien viable et souverain vivant à
ses côtés dans la paix et la sécurité.
Ainsi aujourd'hui la Communauté internationale doit-elle prendre
ses responsabilités et faire appliquer les résolutions de l'ONU
et le Droit international en Palestine. Elle vient de montrer avec
l'envoi de la FINUL au Liban que c'était possible.
A ce sujet nous attendons beaucoup de la France qui souhaite
ardemment la tenue d'une Conférence internationale afin de
reprendre le chemin des négociations de paix. Jacques Chirac,
dont la clairvoyance sur la guerre en Irak avait été saluée, a
donné toute sa confiance à Mahmoud Abbas.
Le Président français pense lui aussi que c'est maintenant qu'il
faut donner une chance à la paix. En France c'est une opinion répandue
aussi bien à gauche qu'à droite.
Nous souhaitons bien entendu que l'Union européenne soit mobilisée
à cette fin.
Des rendez-vous importants ont lieu prochainement que nous
attendons et suivons avec beaucoup d'attention et surtout avec
beaucoup d'espoir. Une prochaine réunion du Quartet doit se tenir
et l'Europe peut beaucoup, elle peut beaucoup même si elle ne
peut pas tout.
Chers amis ,
Nous sommes en 2007. Nous sommes 60 ans après le Plan de partage
et 40 ans après la guerre de 1967.
Ces dates de tristes anniversaires nous rappellent que des peuples
et des individus souffrent depuis un demi siècle. Des familles déchirées,
exilées, meurtries, de la haine et du sang de part et d'autre.
Cette année 2007 est celle où le prochain demi siècle va se
dessiner.
2007 est l'année de tous les possibles comme elle peut être
celle de tous les orages. Ou bien elle sera l'année de la
poursuite de l'occupation des Territoires et d'une instabilité
accrue dans toute la région , ou bien elle sera l'année où
s'ouvrira enfin la perspective de deux Etats vivant dans les
frontières de 67, deux Etats à la fois cœur et réunion de
l'Occident et de l'Orient.
Je souhaite ardemment que tous les efforts permettent que l'espoir
l'emporte en cette année 2007 si chargée de sens. Aucune action
qui va dans cette voie n'est inutile, même la plus infime.
Voici l'humanité convoquée par l'histoire. 2007 peut être au
Proche-Orient l'année de l'histoire humaine.
Nous y sommes résolus du côté palestinien. C'est cette
certitude que je voulais vous faire partager aujourd'hui en
saluant celle et ceux qui se mobilise en France pour la justice et
le droit. Ils sont l'honneur de leur pays, des lumières qui
percent dans les ténèbres et que nous voyons. Ils sont assurés
de toute notre affection et de notre reconnaissance.
J'espère que toutes les femmes et les hommes de paix sont regardés
partout comme nous les regardons du côté palestinien. C'est plus
qu'un vœu c'est un souhait que je formule. La paix, voilà ce que
nous voulons plus que tout car la guerre nous la supportons plus
que tout autre depuis 60 ans.
|