Opinion
CSA : la nouvelle
responsable de la diversité
avait tenu des propos racistes
Hicham
Hamza

Jeudi 10 janvier
2013 Farce.
Sylvie Pierre-Brossolette, nommée au CSA
pour remplacer Rachid Arhab, s’était
inquiétée en 2011 du sort de DSK à
New-York, « pas mieux traité que les
malfrats de couleur ». Flashback.
Par réflexe corporatiste, la presse
commente abondamment le caractère
politique de la nomination du
nouveau président du CSA,
Olivier Schrameck, tout en
s’épargnant l’interrogation sur
l’arrivée, à ses côtés, de la
journaliste Sylvie Pierre-Brossolette.
Directrice-adjointe du Point et
responsable du service politique de
l’hebdomadaire, peu soulignent -hormis
Henri Maler, animateur du
réseau Acrimed- son absence
d’expérience en matière audiovisuelle.
Le plus grave est ailleurs :
membre de l’association élitiste
Le Siècle, la nouvelle Sage
du CSA vient
remplacer Rachid Arhab, arrivé au
terme de son mandat de six ans, au
poste dévolu à la promotion de la
diversité dans les médias. Depuis
2007, son titulaire est chargé de
veiller à la
représentation et au recrutement des
minorités, notamment dans les émissions
d’information et les programmes de
divertissement.
Problème : Sylvie Pierre-Brossolette
n’est pas exactement réputée en matière
de lutte contre les discriminations.
Bien au contraire : l’hebdomadaire dont
elle assure la co-direction est
célèbre pour ses couvertures
racoleuses et
assumées à destination du lectorat
islamophobe. Plus grave, la nouvelle
arrivante au CSA avait tenu en 2011 des
propos qui lui avaient valu
une récompense, aux côtés de
Christophe Barbier, aux Y’a Bon Awards
-une cérémonie consacrée à mettre en
exergue les déclarations publiques les
plus racistes de l’année.
Ainsi, dans sa chronique relative à
« la chute » de DSK, la
journaliste écrivait-elle ceci en mai
2011 :
« Quelle image donnons-nous au
monde quand les télévisions de la
planète entière montrent un prestigieux
Français pénétrer dans le tribunal de
New York, piteux, mal rasé et toujours
menotté, pas mieux traité que les
malfrats de couleur déférés avant et
après lui devant le juge ? »
Curieuse remarque : non seulement
Sylvie Pierre-Brossolette
précise-t-elle, sans l’ensemble des
éléments factuels à sa disposition, que
tous les hommes défilant avant et après
DSK étaient des « malfrats »
(atteinte à la présomption d’innocence)
nécessairement basanés mais, comble de
l’outrance, elle se plaint par ailleurs
que le Français puisse subir un
traitement similaire à ces hommes.
Si ces propos ont été alors
commentés sur la Toile et les
réseaux sociaux, ils n’ont évidemment
pas suscité de réaction dans la
mediasphère. Sylvie Pierre-Brossolette a
pu tranquillement continuer ses
chroniques et ses interventions
télévisuelles sans la moindre excuse. En
France, un propos
assimilable à du
« ségrégationnisme » soft (en clair
: mais que fait donc notre blanc DSK
dans un cortège de criminels métèques ?)
ne provoque visiblement pas d’émoi.
Une réaction civique est néanmoins
envisageable : s’adresser directement à
celui qui a proposé sa nomination au
CSA. Celle-ci devra encore être
examinée, d’ici le 24 janvier, par les
commissions parlementaires chargées de
la culture et de la communication. Il
s’agit du socialiste
Claude Bartolone, président de
l’Assemblée nationale. Les électeurs, et
notamment ceux de
son secteur de la Seine-Saint-Denis,
peuvent lui faire connaître leur
mécontentement à cette adresse :
cbartolone@assemblee-nationale.fr
Publié le 11
janvier 2013 avec l'aimable autorisation
d'Oumma.com
Le sommaire d'Hicham Hamza
Les dernières mises à jour

|