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Netanyahou en Europe
pour défendre sa politique coloniale
Hassane Zerrouky
Benyamin Netanyahou -
Photo RIA Novosti
Mardi 25 août 2009
Proche-Orient . Le premier ministre israélien veut convaincre
Washington, Londres et Berlin du bien-fondé de sa politique
d’occupation.
Avant même les entretiens que doit avoir Benyamin Netanyahou
à Londres demain avec l’émissaire américain, George Mitchell,
l’un de ses porte-parole, Nir Hefetz, a donné le ton : « Le
premier ministre s’attend à ce qu’il y ait des progrès mais pas
de véritable percée. » En effet, la décision de suspension des
appels d’offres publics pour la construction de logements en
Cisjordanie jusqu’au début de l’année 2010, que Barack Obama
s’est empressé de saluer comme un « geste » allant dans « la
bonne direction », n’a jamais été officialisée par l’État
israélien. Bien au contraire, selon l’ONG israélienne La Paix
maintenant, la colonisation se poursuit de plus belle : les
permis déjà délivrés par les autorités israéliennes permettent
la construction de près de 40 000 logements, souligne l’ONG. Qui
plus est, le gouvernement israélien vient de débloquer la
construction de 450 logements à Jérusalem-Est.
À l’évidence, Netanyahou n’arrive pas en Europe porteur de
véritables propositions capables de débloquer la situation.
Auprès de son homologue britannique qu’il a rencontré hier en
fin d’après-midi à Londres, il a présenté sa politique de
suspension des appels d’offres pour la construction de logements
comme un geste essentiel à même de permettre une reprise des
discussions israélo-palestiniennes. Mais dans le même temps, il
a insisté sur la nécessité pour Israël « de répondre aux besoins
normaux » des colons. Il devrait tenir un langage analogue
aujourd’hui auprès de la chancelière allemande, Angela Merkel.
De fait, il est fort à craindre qu’à la suite de Barack Obama,
Gordon Brown et Angela Merkel trouvent dans le plaidoyer de
Netanyahou des signes augurant une reprise des discussions avec
les Palestiniens. Si c’est le cas, la pression sera dans le camp
palestinien et arabe, puisque - Barack Obama les avaient appelés
à faire à leur tour des concessions. Or les pays arabes et
l’Autorité palestinienne ont, à travers l’offre de paix adoptée
en 2002 à Beyrouth, fait plus qu’un geste à l’égard d’Israël.
Ils ne proposaient rien de moins qu’une normalisation des
relations avec ce pays en échange de son retrait de tous les
territoires occupés, y compris le Golan syrien et Jérusalem-Est,
depuis 1967. Une offre de paix réitérée à Riyad en mars 2007 et
à laquelle Israël avait opposé une fin de non-recevoir après
avoir tergiversé.
George Mitchell, qui doit s’entretenir avec Benyamin
Netanyahou demain, et qui, a indiqué la Maison-Blanche, est en
train de finaliser un texte devant servir de base aux
négociations entre Israéliens et Palestiniens, pourrait bien
éprouver cependant les pires difficultés à le faire accepter par
Israël. Avigdor Lieberman, qui a fait mine de ne pas être au
courant de la décision de suspension des appels d’offres de
construction en Cisjordanie, a qualifié dimanche
d’« irréaliste » le « rêve du président Obama » de parvenir à la
paix et à la création d’un État palestinien en deux ans. Et de
lancer : « Lorsque nous avons signé les accords d’Oslo en 1993,
nous avons cru devoir nous donner comme objectif un accord
global dans les cinq années suivantes. Seize années ont passé.
Et même en attendant encore seize ans, nous n’aurons pas
d’accord. »
© Journal L'Humanité
Publié le 28 août 2009 avec l'aimable autorisation de
L'Humanité
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