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El Watan
Un ministre sur les pas d'Ariel Sharon à Al Aqsa
Le double provocation d'Israël
Hassan Moali
La colonie de Talmon - © Photo ARIJ
Mercredi 24 juin 2009
Une ONG israélienne Bimkom révèle que Ehud Barak a autorisé
l’extension d’une colonie sauvage. Les dirigeants de l’Etat
hébreu ne changent pas de tactique dans le « traitement » à
l’égard de la Palestine. Au moment où les yeux du monde sont
rivés sur l’Iran, devenu l’épicentre des préoccupations
internationales, le ministre israélien de la Défense, Ehud
Barak, a approuvé, loin des regards, un plan de construction de
centaines de maisons dans une colonie sauvage en Cisjordanie
occupée.
C’est
l’ONG israélienne Bimkom, qui a dénoncé hier ce fait accompli,
commis au nez et à la barbe de la communauté internationale. « Le
plan est destiné à créer une continuité territoriale » entre
la colonie de Talmon et une implantation sauvage voisine et
« élargir la colonie aux dépens des villageois palestiniens dans
la zone », a affirmé cette ONG Bimkom dans un communiqué
diffusé hier. Ce projet, qui porte sur la construction de 300
unités résidentielles, attend encore un feu vert définitif au
cours des mois à venir, y est-il précisé. Située au nord-ouest
de Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, cette colonie à
vocation a rogné davantage sur le périmètre palestinien qui se
rétrécit comme une peau de chagrin. Et bien sûr, un responsable
du ministère de la Défense était chargé hier de démentir la
décision de son chef en assurant « qu’aucun nouveau permis de
construction à Talmon n’avait été délivré ».
Il
précise tout de même que ce fut le même Ehud Barak qui, il y a 9
mois sous le gouvernement Olmert, « a rétroactivement inséré
des plans pour 30 maisons comprenant 60 logements dans le
programme de développement de Talmon ». L’ONG Bimkom
souligne pour sa part que « c’est la deuxième fois au cours
des derniers mois » que le ministre de la Défense, Barak,
approuve l’extension de colonies existantes ou de nouvelles
colonies.
L’Iran a
bon dos
Pour
Alon Cohen-Lifshitz, un responsable de Bimkom, cela prouve
« que (Ehud) Barak n’a pas l’intention de geler la construction
dans les colonies existantes ni même d’empêcher d’en construire
de nouvelles ». Cela est d’autant plus vrai que Barak ne
fait qu’exécuter la sentence de son Premier ministre, Benyamin
Netanyahou, lequel a « exclu » un gel de la colonisation dans
les territoires palestiniens occupés dans son dernier discours.
Un défi, voire une provocation à la communauté internationale
mais surtout au président des Etats-Unis, Barack Obama, qui
avait exigé lors de son discours au monde musulman au Caire
l’arrêt de toute extension des colonies et le démantèlement des
colonies sauvages. Mais Netanyahou ne semble pas accorder de
l’importance aux reproches des Etats-Unis, un pays « ami et
allié » et où il compte sur le soutien décisif du puissant lobby
juif l’Aipac.
Et
dans ces « efforts » israéliens pour saborder tout espoir de
paix pour les Palestiniens, un collègue de Ehud Barak, le
ministre de la Sécurité intérieure, Yitzhak Aharonovitch, du
parti d’extrême droite Israël Beiteinou, a bravé l’interdit hier
en se rendant sur l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa ! Un geste
qui sent trop fort la provocation quand on sait que ce fut la
visite similaire de Ariel Sharon en septembre 2000, qui avait
déclenché la deuxième Intifadha. « Cette visite est une
provocation. Elle va encourager d’autres Israéliens à se livrer
à des provocations similaires », a déclaré cheikh Hussein,
mufti d’Al Qods à l’AFP. Tout se passe comme si le gouvernement
israélien s’est partagé les rôles dans la provocation. Qui peut
croire Netanyahou ou Barak quand ils glosent sur la paix pendant
que sur le terrain, ils allument le feu et attisent la tension ?
Mais aujourd’hui, la situation en Iran offre un bon prétexte
pour éloigner les regards du monde de l’insoutenable vie des
Palestiniens. Il est en tout état de cause risible d’entendre
Netanyahou se lamenter sur les « souffrances » du peuple
iranien…
Droits réservés © El Watan 2007
Publié le 24 juin 2009
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