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Opinion - El Watan
Quand Netanyahu
dégonfle Obama
Hassan Moali
Jeudi 9 décembre 2010
Alors qu’Israël a mal digéré la reconnaissance de l’Etat
palestinien par le Brésil et l’Argentine, les USA volent à son
secours.
Les dirigeants israéliens affichaient leur satisfaction,
hier, après l’échec des efforts américains d’obtenir un gel de
la colonisation permettant la poursuite des négociations avec
les Palestiniens qui ont parlé ouvertement d’«une crise
difficile». Le chef de la principale organisation de colons,
Danny Dayan, qui avait fait campagne contre tout gel de la
colonisation, jubilait après la décision américaine. «Israël a
tenu bon et n’a pas cédé aux exigences étranges et extrémistes
des Américains et le ciel ne nous est pas tombé sur la tête. Les
Américains ne nous ont même pas critiqués», s’est félicité
M. Dayan, secrétaire général du conseil des implantations de
Cisjordanie, à la radio militaire.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait
accepté le plan américain avec réticence et exigé des garanties
écrites sur des compensations politiques et militaires, qu’il
n’a pas obtenues. «La partie américaine est arrivée à la
conclusion qu’un gel en Judée-Samarie (Cisjordanie) ne réglera
pas le problème (...). Nous avons dit d’entrée de jeu que la
colonisation n’est pas la racine du conflit et qu’elle sert de
prétexte aux Palestiniens pour refuser de négocier», a affirmé à
la radio militaire le porte-parole de M. Netanyahu, Nir Hefetz.
«Les attentes des Palestiniens, qui pensaient que l’on pouvait
arriver à un accord sur les frontières durant les trois mois de
gel n’étaient pas raisonnables», a-t-il estimé. «Le but n’était
pas le gel mais de parvenir à un accord. Or, les Palestiniens
doivent comprendre ce que les Américains ont compris, à
savoir qu’il n’est pas possible d’isoler la question des
frontières (du futur Etat palestinien) des autres
questions-clés», a affirmé à la radio publique Tzvi Hauser, le
secrétaire de cabinet.
«No, I can’t»
Le plan américain prévoyait un accord sur le tracé des
frontières durant cette période de trois mois de gel. «Les
Américains sont arrivés à la conclusion qu’il faut emprunter une
nouvelle voie pour parvenir à un accord-cadre», a ajouté M.
Hefetz. Le chef du conseil de sécurité nationale, Uzi Arad, a
pour sa part tenté de ne pas froisser les Etats-Unis «Les
Américains savent que le Premier ministre est sérieux et qu’il
n’a aucune intention de gagner du temps», a-t-il affirmé. «Il
n’y a pas de doute qu’il y a une crise, une crise difficile», a
déclaré depuis Athènes le président palestinien, Mahmoud Abbas.
Un des négociateurs palestiniens, Yasser Abd Rabbo, s’est même
interrogé sur la capacité du président américain Barack Obama à
faire avancer les pourparlers de paix avec Israël, après cet
échec.
«La politique de l’administration américaine a échoué en
raison du coup que lui a porté le gouvernement israélien», a
déclaré M. Abd Rabbo à la radio officielle Voix de la Palestine.
Selon lui, cet échec américain valide l’intention des
Palestiniens de s’adresser à la communauté internationale dans
son ensemble, en référence à la reconnaissance d’un Etat de
Palestine par plusieurs pays latino-américains. A Bruxelles, la
chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, a «regretté» le
refus d’Israël d’accepter un gel de la colonisation en
Cisjordanie, qui reste «illégale» et va «à l’encontre» des
efforts de paix dans la région, selon sa porte-parole, Maja
Kocijancic. Mais Barack Obama semble avoir revu son slogan :
«No, I can’t», semble-t-il lancer aux Palestiniens et à la
communauté internationale.
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