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SARKOZY À LA GRANDE-MOSQUÉE
DE PARIS
«Les intégristes seront
expulsés de France»
Hakim Kateb
Dalil Boubakeur et Nicolas Sarkozy
3
octobre 2007 Cette visite
intervient dans une conjoncture sécuritaire particulière, caractérisée
par la menace terroriste qui continue de peser sur la France. Le
président français, Nicolas Sarkozy, a partagé, avant-hier à
la Grande-Mosquée de Paris, le f’tour avec les membres du
Conseil français du culte musulman (Cfcm). Dans son discours
prononcé devant les membres de ladite institution, le chef de
l’Etat français est longuement revenu sur les principes
fondateurs de l’Islam, entre autres la tolérance et le pardon.
Partant de ce point, Nicolas Sarkozy réfute catégoriquement
l’idée selon laquelle l’Islam serait la source de tous les
maux qui frappent le monde aujourd’hui, comme le laissent
entendre les islamophobes et autres extrémistes de tous bords.
Le président de la République française a, par là même, lancé
un message à ceux qui versent dans la violence au nom de
l’Islam. «Ceux qui veulent la violence au nom de l’Islam,
la détestation de l’autre au nom de l’Islam, n’ont rien à
faire sur le sol de la République française», a-t-il insisté.
Ceux qui n’affichent pas un message «de paix et d’amour de
l’autre», a-t-il précisé, «seront expulsés du
territoire français».
Premier président français à partager le repas de rupture de jeûne
avec les musulmans, Nicolas Sarkozy a déjà fait de même l’année
dernière, alors qu’il était ministre de l’Intérieur. Si les
observateurs de la scène politique française avaient alors estimé
que cette visite s’inscrivait aussi bien dans le cadre de la réconciliation
avec le Conseil français du culte musulman, pour «clore une
longue fâcherie», que pour des velléités électorales, la
présente «visite» s’inscrit dans une tout autre
perspective. Elle intervient, en effet, dans une conjoncture sécuritaire
particulière, caractérisée par la menace terroriste qui
continue de peser sur la France, notamment après celle proférée
par le numéro 2 de la nébuleuse islamiste Al Qaîda, Ayman
Al-Zawahiri.
Dans une vidéo mise en ligne la semaine dernière, le bras droit
de Oussama Ben Laden, avait appelé les «djihadistes» à
«débarrasser le Maghreb des fils de Français et d’Espagnols».
Ces menaces n’ont, par ailleurs, pas laissé insensibles les
autorités françaises, qui ont affiché une certaine panique dès
la diffusion du communiqué de Al-Zawahiri. Le président français
ne compte, à cet effet, pas aller de main morte pour réprimer et
pour ainsi dire pourchasser les réseaux terroristes qui menacent
son pays, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Les
premiers visés par son discours devant les membres du Cfcm sont
les extrémistes «qui tuent au nom de l’Islam et qui
voudraient nous précipiter dans une guerre de religion à l’échelle
mondiale».
De par ces déclarations, les observateurs estiment que Sarkozy
passe à l’offensive. Tout porte à croire que les jours à
venir ne seront que très durs pour les islamistes en France. A
l’encontre de ceux-ci, le président français compte agir avec
fermeté: «Ceux qui n’affichent pas un message de paix et
d’amour de l’autre», a-t-il précisé, «seront expulsés
du territoire français», et qu’il n’y aurait «aucune
faiblesse à leur égard». Un autre message, jugé «courtisan»
celui-ci est lancé par Sarkozy à la communauté musulmane présente
en France. «L’Islam de France avance», a-t-il lancé.
«Je serai à vos côtés pour défendre vos droits. Je vous
demande d’être à mes côtés pour exercer vos devoirs», a
ajouté le chef de l’Etat français. Et ce n’est pas par un
pur hasard s’il était accompagné par la secrétaire d’État
à la Ville, Fadéla Amara. Droits de
reproduction et de diffusion réservés © L'Expression
Publié le 3 octobre avec l'aimable autorisation de l'Expression
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