Itamar Ben-Gvir et Baroukh Marzel, militants du groupe d’extrême
droite "Front national juif", organisent pour le 15 décembre une
marche dans Umm al-Fahm, la ville arabe la plus peuplée d’Israël
(43 000 habitants environ, tous arabes, ndt).
En octobre dernier, la Haute cour de Justice
avait permis à Ben-Gvir d’organiser cette marche à la
mi-novembre. Au bout du compte, le défilé ne se déroulera pas
dans le centre-ville, mais traversera des quartiers adjacents.
Par ailleurs, le chef de la police israélienne n’a pas encore
donné son feu vert. Si elle est autorisée, la marche exigerait
le déploiement d’importantes forces de police pour protéger les
participants.
Les élus de la municipalité d’Umm al-Fahm ont
souhaité interdire le défilé, même s’il est autorisé par la
police.
Yariv Oppenheimer,
secrétaire général de Shalom Arshav, a condamné cette décision
[d’autoriser la marche] et a déclaré :
"La décision misérable qui consiste à
autoriser cette marche raciste est un coup à la démocratie
israélienne." Il a appelé les
habitants arabes à ignorer le défilé et à ne pas lui répondre
par la violence : "Le but de ces
extrémistes, c’est la provocation et l’affrontement. Il n’y a
aucune raison de faire leur jeu."
La décision prise en octobre intervenait
après que Ben-Gvir avait saisi le tribunal, suite au refus par
la police de permettre aux militants d’extrême droite de parader
à travers la ville en agitant des drapeaux israéliens.
Au cours d’une audience en
septembre, Ben-Gvir avait dit que, si le tribunal permet aux
militants de gauche de manifester devant les maisons du quartier
juif de Hebron, il devait permettre aux militants de droite de
défiler dans Umm al-Fahm. "Dans le cas
contraire, cela causerait de graves dommages à la confiance du
public dans l’institution judiciaire, car le message serait
alors que ceux qui est permis aux Arabes et aux gens de gauche
nous est interdit", a dit Ben-Gvir au
tribunal. [1]
Cette initiative de
l’extrême droite se heurte à de fortes oppositions, aussi bien
dans la ville que dans tout le secteur arabe. Le député Jamal
Zahalka (Balad) l’a qualifiée de "légitimation du racisme".
"Nous userons de notre droit à
manifester et à défendre Umm al-Fahm contre ces fascistes et ces
racistes", a-t-il ajouté.