Irak
Branle-bas de
combat en Irak
Gilles Munier
Gilles
Munier
Lundi 31 décembre
2012
En une dizaine de jours, la grogne anti-Maliki
s’est transformée en colère, puis en
rage. Les manifestations circonscrites à
Ramadi et à l’autoroute Bagdad-Amman,
ont fait tâche d’huile avec des
rassemblements de dizaines de milliers
d’Irakiens à Falloujah, Samarra,
Mossoul. Des chefs de tribus de la
région de Bassora ont apporté leur
soutien aux contestataires.
A Ramadi, le vice-Premier ministre
sunnite Salah al Moutlaq –
qui traitait jadis Maliki de dictateur,
mais qui s’est réconcilié avec ce
dernier en mai 2012 - a été attaqué
par les manifestants, alors qu’il
voulait calmer la foule en réclamant la
libération des femmes prisonnières
politiques.
Ses gardes du corps ont dû tirer en
l’air pour permettre à son convoi de
faire demi-tour vers Bagdad, sous les
cris de
«
traître » et de
«
Dégage ». Le drapeau irakien avec
trois étoiles et
Allahu Akbar (Dieu est le plus
grand) ajouté par Saddam Hussein en 1991
était omniprésent.
Pour le général Abou Abdallah al-Ansari
-
un des héros de la bataille de Falloujah
contre les Marines - il faut
s’attendre au pire
(1). Le régime d’Al-Maliki, avec
l’aide de l’Iran, serait tenté de
répondre par la violence aux
manifestations jusqu’ici pacifiques. Il
demande aux révolutionnaires irakiens de
se préparer à construire des barricades,
de stocker des armes et des munitions,
et de s’organiser pour soigner les
blessés.
En cas d’une fuite en avant sanglante du
régime –
comme en Syrie -, il assure que les
révolutionnaires irakiens seront en
mesure d’humilier, par leur résistance,
les forces déployées par Maliki,
composées majoritairement de mercenaires
et de soldats engagés pour échapper à la
misère. En cas d’intervention iranienne
directe, le général Abou Abdallah
al-Ansari a déclaré que les Irakiens
forceraient les Iraniens
«
à avaler le calice de poison une seconde
fois » (2).
(1)
http://www.dhiqar.net/Art.php?id=30404
(2)
Le général Abou Abdallahal-Ansari fait
référence au discours de l’ayatollah
Khomeini, le 18 juillet 1988, au cours
duquel il mit un terme à la guerre
Iran-Irak en avalant –
selon son
expression
- un
« calice de poison
»,
c'est-à-dire en acceptant la résolution
598 du Conseil de sécurité de l'ONU qui
réclamait un cessez-le-feu.
Sur le même sujet, lire aussi :
Irak : Regain de grogne anti-Maliki
http://0z.fr/wNnmK
© G. Munier/X.
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Publié le 31 décembre avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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