Maroc
Maroc : L'espion
pédophile qui venait de Bassora
Gilles Munier
Gilles
Munier
Lundi 5 août 2013
A la suite de la visite du roi Juan
Carlos à Rabat, son homologue marocain
Mohamed VI a gracié 48 prisonniers
espagnols condamnés pour des délits de
droit commun. Parmi eux, un certain « Daniel
Galvan Vina », pédophile condamné en
2011 à 30 ans de prison pour le viol de
11 mineures de 3 à 15 ans. Dès cette
annonce, des milliers de Marocains sont
descendus dans les rues de Rabat,
Tanger, Tétouan et Agadir pour
manifester leur colère.
Le ministère de la Justice avait informé
le Cabinet royal du pédigrée de
l’individu, mais au Maroc, on ne discute
pas une décision du roi. Le ministère a
donc justifié l’ « extradition »
en déclarant qu’elle entrait dans le «cadre
des relations stratégiques » et des
échanges de « bons procédés » entre pays
amis.
« Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir
Al-Mouminine, que Dieu L'assiste »,
comme disent mécaniquement ses
partisans, a fait savoir qu’il n’avait
pas été informé « de
la gravité des crimes abjects
pour lesquels l'intéressé a été condamné»,
et n’a bien sûr présenté aucune excuse
aux familles des victimes du pédophile,
ni aux Marocains violemment réprimés
lors des manifestations que sa décision
a suscité. Un
« Commandeur des croyants », çà ne
commet jamais d’erreurs et ne s’excuse
pas ! Il n’empêche qu’avec cette bévue
l’image du roi et de son gouvernement
« islamiste » en a pris un coup.
Le tollé allant grandissant, Mohamed VI
a finalement
« retiré » la grâce qu’il avait
accordé, mais trop tard : l’espion
pédophile avait quitté le pays sans
demander son reste ! De nouveaux
sit-in sont prévus dans tout le
pays.
C’est paraît-il sur l’insistance du
Centro Nacional de Inteligencia (CNI),
le service secret espagnole, que le nom
du pédophile a été ajouté sur la liste
des prisonniers à libérer. « Daniel
Galvan Vina » ne serait pas un
« professeur à la retraite de
l’université de Murcie », mais un
ancien opposant irakien, récompensé de
sa contribution au renversement de
Saddam Hussein par l’octroi d’une
nouvelle identité… Selon la presse
espagnole, il serait né à Bassora, et
aurait été exfiltré après la chute de
Bagdad par les troupes espagnoles
déployées au centre de l’Irak, aux
alentours de Diwaniya.
© G. Munier/X.
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Publié le 5 août 2013 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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