Opinion
Cumul des mandats
: Le scandale de l'écrêtement
Gilles
Devers

Jeudi 21 février
2013 Vous connaissez l’écrêtement ? Non, non,
il ne s’agit pas de couper la crête des
coqs. Il s’agit d’une délicieuse combine
des élus locaux qui se partagent les
excédents des cumulards. De petits
boutiquiers qui se font de la gratte
grâce à nos impôts…
Le cumul des
mandats
Le gouvernement va se faire hara-kiri
sur le cumul des mandats. Le « Président
» Hollande se planque derrière l’UMP
défroqué Valls pour différer la fin du
cumul des mandats à 2017. Le problème
est simple : si on vote la réforme en
2014, ce qui est l’engagement
présidentiel, les élus locaux
préfèreront leurs collectivités, où ils
sont des rois, ce qui causerait maintes
législatives partielles. Le capitaine de
Tombouctou est persuadé que ces
partielles, comme toutes celles qui ont
eu lieu depuis son élection, seraient
perdues, et qu’il se retrouverait en
cohabitaiton, avec une Assemblée et un
Sénat de Droite. Hollande obligé de
nommer Juppé premier ministre : ce
serait rigolo et intéressant…
Mais Martine Aubry et son allié
d’infortune Désir Harlem, se cabrent et
demandent un référendum… Alors, Valls
bientôt muté sur la planète Mars... ou
envoyé sur le front au Mali ? Il serait
mignon sous un casque... Le petit monde
« socialiste » n’a pas fini de nous
distraire.
Ici, entre en jeu l’écrêtement. Vous
allez voir, c’est très éclairant sur les
mœurs de la SFIO relookée.
L’écrêtement, ou le partage de
l’assiette au beurre
L’écrêtement,
apparu en 1992 avec le premier statut de
l’élu local, permet à l’élu cumulard qui
dépasse le plafond de 8.200 € de
répartir le surplus vers ses petits
copains. Et oui, une résurrection du
droit féodal, le seigneur et ses
vassaux… avec l'argent des autres.
Prenons le cas de
Lyon, et de la canaille Collomb Gérard
dont le total des indemnités (Maire
de Lyon, Président de la Communauté du
Grand-Lyon et Sénateur) atteint
16.000 €. Il faisait le mastar
sur Public-Sénat le 5 février : «
Je travaille gratuitement pour la Ville
de Lyon ». Donc, je ne
perçois pas cette indemnité, car mes
ressources sont plafonnées à 8.200 €, et
je ne garde que l'indemnité du Sénat.
Chacun comprend que le surplus reste
dans la caisse publique. Et bien rien du
tout : il est reversé à des copains
désargentés, qui deviennent ses obligés
politiques et alimentaires. Ah que la
loi est généreuse !
Pour
Collomb, l’écrêtement est de
8.268.20€, redistribués à 17 élus
lyonnais, parmi lesquels ses meilleurs
affidés. Selon la distribution de 2008,
légèrement modifiée depuis, gagnent le
pompon Thérèse Rabatel, adjointe à
l’Egalité des femmes (On ne rit pas)
et 3e adjointe au maire du 4°, et André
Amoyal, pilier de la SACVL, la société
immobilière contrôlée par la ville, à
1.050€.
Les élus qui exercent des fonctions à la
fédération du PS ne sont pas oubliés.
Mickaël Sabatier, élu du 9e et président
de la commission des conflits perçoit
1.050
€, et Rabia Aziz, en charge de la Santé,
750 €. Un salaire bien mérité.
Ajoutons les vieux compagnons de route
comme Bernard Bochard, ancien adjoint à
maire du 9°, Rolland Jacquet, élu PCF
dans le 3° arrondissement et Mireille de
Coster, vaillante conseillère
d’opposition dans le 6°,
qui ont leur petite récompense à 750 €.
Le reste est partagé à de petits amis,
jusqu'à 100 € par mois...
Dans sa séance du 9 juin 2008
(délibération n° 2008-0112) le
Grand Lyon a décidé le reversement de la
part écrêtée du président Collomb à
Jean-Yves Sécheresse (président du
groupe socialiste à la mairie) et
Hubert
Julien-Laferrière (colleur
d'affiches en chef) à part égale.
Ils ne sont pas cumulards de mandats,
mais d'indemnité, la vie est belle. Autant
dire, que tous deux sont devenus de
gentils toutous du grand chef ! Lors de
la même séance, le Grand Lyon a voté
l’écrêtement des indemnités de
Jean-Louis Touraine, premier adjoint et
député : 500 € à Sarah Peillon, adjointe
d’arrondissement, à Romain Blachier, qui
joue à l’intellectuel politique à Lyon
(du grand comique), et Franck
Levy, Adjoint d’arrondissement.
Le PS va donc
poursuivre le débat sur le cumul des
mandats,… en ne pensant qu’aux plus
nobles valeurs de la République.
Vous pouvez les
croiser demain, et ils vous inviteront
peut-être à boire un verre. Faites comme
bon vous semble, mais moi, je
refuserais.
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