Palestinethinktank
Tractatus Logico Palestinicus
Gilad Atzmon
21 octobre 2008
http://palestinethinktank.com/2008/10/21/gilad-atzmon-tractatus-logico-palestinicus/
http://www.gilad.co.uk
Atzmon s’efforce ici de
tirer le discours palestinien de là où Wittgenstein l’avait
laissé…
1. Ce qui peut ne serait-ce qu’être énoncé
peut être énoncé clairement, et ce dont nous ne pouvons pas
parler, nous devons le passer sous silence. (Ludwig
Wittgenstein, 1918)
1.1. L’humanisme et l’éthique sont les fins
pour lesquelles il vaut la peine de se battre.
1.2. La politique occidentale et le
discours politique (d’autre part) sont relatifs au pouvoir et à
l’hégémonie.
1.3. Partant, l’humanisme et l’éthique sont
aliènes au discours politique occidental, et vice-versa ?
2. La lutte de libération palestinienne est
enracinée dans des arguments humanistes et éthiques, dès lors
qu’elle est fondée sur des droits moraux, à savoir le droit au
retour et à la libération.
2.1. La lutte de libération du peuple
palestinien étant une cause humaniste, les hommes politiques et
le discours politique occidentaux sont étrangers à la lutte du
peuple palestinien.
2.11. Partant, le monde politique
occidental – de gauche, de droite et du centre – n’a rien pu
faire pour le peuple palestinien et pour son combat, tout au
long de décennies entières d’abus sionistes.
2.12. C’est là, malheureusement, une
lecture exacte du colossal échec de la gauche à aider le peuple
palestinien. En tant que logos politique, la gauche ne se
préoccupe que de pouvoir et d’hégémonie. Par conséquent, elle
n’a jamais cessé d’exploiter le discours palestinien afin de
pérenniser sa propre pertinence (disons plutôt : sa propre
ineptie) au sein de son univers phantasmatique.
2.121. Les Palestiniens en ont retiré la
leçon. Leur mouvement de libération a mûri, et il a abandonné le
rêve utopiste qui était à la fois aliène à leur cause nationale
et facteur de déviation.
2.1211. Le combat des Palestinien étant un
combat ethnique et national, déterminé par la géographie, les
idéologies prolétariennes et cosmopolitiques feraient bien de
revoir leur copie en tenant compte de ces paramètres.
2.122. Toutefois, il faut dire la vérité :
les pétitionnaires occidentaux de gôche ont été extrêmement
efficace à produire une culture de la solidarité, que celle-ci
se manifestât sous la forme de badges, d’écharpes et de
pancartes, qu’ils ont fait circuler entre eux et parmi des
membres de leur famille proche.
2.123. Ce que nonobstant, les badges, les
pancartes et les tracts n’ont pas sauvé le moindre gamin
palestinien des obus de char israéliens.
2.2. Le peuple palestinien devra se
libérer.
2.21. Et les activistes de la solidarité
feraient bien d’apprendre à écouter.
3. Etant donné que l’humanisme et l’éthique
valent la peine que l’on se batte pour eux (1.1),
3.1. Et étant donné que le combat des
Palestiniens est une cause humaniste (2.1),
3.2. Nous devons soutenir les Palestiniens
pour ce qu’ils sont, et soutenir leur choix (démocratique).
4. Il est une difficulté, inhérente au cœur
du discours de la solidarité avec les Palestiniens, qu’il faut
résoudre :
Le sionisme (idéologie), le judaïsme (religion), la judaïté
(identité) et les juifs (peuple) sont entre eux en étroite
corrélation, et il y a une confusion des termes. Conséquemment,
toute forme d’activisme pro-palestinien est étouffée dans l’œuf
par la crainte d’accusations de soutenir des idées susceptibles
d’être considérées par d’aucuns comme ressortissant au racisme.
4.01. En même temps, l’immense majorité des
Palestiniens et des militants de la solidarité avec eux ont
conscience du fait qu’il est impossible de faire le distinguo
entre Israël, les lobbies juifs, les groupes juifs de pression
et d’autres formes d’activisme tribal juif.
4.1. La question qui vient immédiatement à
l’esprit est la suivante : comment pouvons-nous dire que ce à
quoi nous croyons est la vérité et néanmoins continuer à nous
considérer humanistes ?
4.12. Comment pouvons-nous parler
ouvertement de l’Etat juif, du lobbying juif, du judaïsme et de
la judaïté, et néanmoins rester attachés à une position
humaniste, antiraciste et éthique ?
4.2. La réponse à cette question est
simple : nous ne serons en mesure de le faire qu’à la condition
que nous ayons réussi à démanteler catégoriquement les traces de
toute argumentation raciste. Nous devons nous abstenir de parler
des gens, tout en condamnant et en attaquant toute forme de
sionisme, de tribalisme politique juif et de judaïté. Nous
devons les attaquer, en tant qu’idéologie et en tant que credo
dogmatique.
4.3. Nous sommes fondés à le faire, en tant
qu’humanistes, pour la simple raison que toute forme de
politique tribale juive ne peut être que racialement orientée et
exclusiviste. Nous sommes fondés à référer au tribalisme
politique juif en tant que vision du monde antihumaniste et
anti-universaliste.
4.4. Il en découle que le démantèlement de
l’idéologie et du tribalisme politique juifs est une mission
humaniste.
4.5. Combattre la politique tribale juive
est un acte humaniste et moral, parce qu’il vise à la paix, à
l’universalisme et à l’inclusion (par opposition à la guerre, au
tribalisme et à l’exclusivisme).
5. Ce qui peut ne serait-ce qu’être énoncé peut être énoncé
clairement, et ce dont nous ne pouvons pas parler, nous devons
le passer sous silence.
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
|