Jeudi 10 juin 2010
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Panique en Israël : le ministre des
Affaires stratégiques Moshe Boogi Ya’alon, qui assurait la
responsabilité de Premier ministre par intérim durant le
massacre en haute mer de la semaine dernière, a déclaré hier que
« personne n’avait été capable de mettre au point une procédure
d’intervention standard».
Ce à quoi un haut responsable de l’armée
israélienne a promptement rétorqué : « S’il n’y avait pas de
procédure opérationnelle standard, pourquoi n’a-t-il pas veillé
à ce qu’il y en eût une ? Il assumait la responsabilité de
Premier ministre, c’était donc à lui qu’il revenait de le
faire... »
La criminelle de guerre Tzipi Livni est,
elle aussi, mécontente du gouvernement, qui n’a pas assumé ses
responsabilités. Voici de cela deux jours, elle a pris
l’initiative d’une motion de censure à la Knesset (parlement
israélien).
Il semble que les Israéliens commencent à
se mettre en cause mutuellement. Cela pourrait sembler une
évolution intéressante, toutefois, pas un seul Israélien ne
semble prêt à demander pardon. Apparemment, personne, en Israël,
ne comprend l’ampleur de l’atrocité perpétrée en haute-mer.
Personne, en Israël, n’a pris conscience du niveau de la colère
parmi les nations. Les Israéliens sont uniquement préoccupés par
leur panne de hasbara (leur bourrage de crâne), par leurs
erreurs militaires, etc. Jusqu’à présent, ils sont incapables de
voir que ce qu’ils ont réussi à faire, c’est tuer à nouveau le
Christ, cette fois-ci en haute-mer.
La mise à mort du Christ s’interprète,
symboliquement, comme une agression contre la bonté, comme un
crime contre la douceur et l’innocence. L’assassinat de
sang-froid de militants pacifistes dans les eaux internationales
produit un effet très semblable : c’est une agression contre la
compassion, contre la droiture et contre l’humanisme ; c’est une
attaque contre tout ce que le christianisme et l’Islam
respectent au plus haut point.
Autant les Israéliens, les sionistes et les
néocons s’entêtent à répandre le mythe fallacieux d’on ne sait
trop quelle improbable alliance « judéo-chrétienne », autant
c’est ce dernier crime israélien en date qui a rendu évident
pour tout le monde le fait que l’Etat juif n’a strictement rien
en partage avec l’humanisme, la chrétienté et l’Islam. De fait,
Israël est à l’opposé de toutes les valeurs occidentales
reconnues.
Même si l’Israélien contemporain n’a aucun
lien ethnique ou biologique avec les Israélites de l’antiquité,
c’est la même idéologie impitoyable qu’il réitère. Dès lors, le
projet sioniste se définit lui-même comme une réincarnation de
la nation israélite biblique et nous ne devrions pas être
surpris de voir que l’idéologie biblique, cette idéologie
mortelle, est elle aussi remise au goût du jour. Elle est
pratiquée quotidiennement à l’encontre des femmes, des enfants
et des vieillards palestiniens et voici qu’elle vient de l’être,
aussi, contre un convoi humanitaire international.
Si nous voulons comprendre ce qui est
arrivé au mouvement de solidarité avec les Palestiniens la
semaine dernière, nous devrions commencer par tirer les
conclusions d’un retournement massif des consciences. Cela
transcende la politique, la psychologie et la sociologie ; de
fait, il s’agit d’un véritable glissement spirituel et
métaphysique. Comme je ne cesse de l’annoncer depuis des années,
nous commençons à apercevoir l’Espoir et la Libération à travers
les Palestiniens et leur juste combat. Nous comprenons que les
Palestiniens sont au front du combat contre le mal. Et nous
sommes naturellement derrière eux, unis comme si nous étions une
seule et même personne. Chose extrêmement significative : les
politiciens sont très loin derrière nous…
Ils sont toujours incapables d’apercevoir
la prise de conscience mondiale en train d’émerger très
rapidement du fait que quelque chose est profondément vicié dans
la société israélienne et dans ses lobbies présents dans le
monde entier. Nos hommes politiques nous rejoindront
probablement, plus tard..., quand leurs financements sionistes
commenceront à se tarir.
En assimilant l’assassinat du Christ avec
le massacre en haute-mer de la semaine dernière, nous pouvons
comprendre l’échec total de la machine à bobards de la hasbara
israélienne. Au lieu de se réveiller et de reconnaître que
quelque chose a horriblement queuté en Méditerranée, les
responsables israéliens ont eu recours aux bobards auxquels ils
nous ont habitués. Les militants turcs sont devenus des
« haïsseurs de juifs », des « terroristes d’Al-Qaeda » et le
Mavi Marmara est devenu, sous leur plume et dans leur bouche,
« le bateau de la haine ». Nous ne connaissons malheureusement
que trop cette tactique. Elle a été employée par le judaïsme
rabbinique deux millénaires durant, en particulier contre la
mémoire du Christ.
J’imagine que les chrétiens et les
musulmans seront choqués et outrés de découvrir que le nom
hébreu de Jésus, Yesh’u (יש"ו), est un acronyme qui correspond à
l’expression « Puissent son nom et sa mémoire être effacés » *,
une expression utilisée lorsque sont cités les noms d’ennemis
décédés du peuple juif, tels qu’Hitler ou Staline.
Dans la culture juive, Jésus, le plus doux
de tous les hommes, le fils de Dieu, est considéré comme
l’ennemi suprême. Jésus y étant mis dans le même sac qu’Adolf
Hitler, il n’est donc nullement étonnant que les spécialistes de
la hasbara s’évertuent à mettre les militants de la paix dans le
même sac que les membres d’Al-Qaeda. Apparemment, dans la
philosophie israélite contemporaine, vous devenez un personnage
incarnant (à leurs yeux) la « haine », un Yesh‘u, dès l’instant
où vous avez été descendu par une balle israélienne.
La haine judaïque à l’encontre de Jésus,
telle que la reflète l’abréviation hébraïque Yesh‘u, est
particulièrement révélatrice si on la replace dans le contexte
du dernier massacre israélien en date. Plutôt que de reconnaître
son crime et que de se repentir sincèrement, Israël a tenté de
portraiturer les Martyrs turcs sous les traits d’ennemis
suprêmes des juifs. Apparemment, sa tentative a lamentablement
échoué. La flottille Free Gaza est en train de se transformer
sous nos yeux en un symbole d’espoir et de compassion. Israël,
en revanche, s’est enferré.
C’est là une prophétie tragique qui vient
de se réaliser.
Israël ne s’en remettra jamais ; c’est tout
bonnement impossible.
* ימח שמו וזכרו
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier