Opinion
L'action
exemplaire du Président Islandais :
François Hollande ne lui a accordé que
35 minutes pour l'écouter
François
Asselineau
Ólafur
Grímsson
Vendredi 1er
février 2013 Le 1er juillet
dernier, j’avais rendu hommage à M.
Ólafur Grímsson. Cet homme venait d’être
réélu président de la République
d’Islande contre sa volonté, mais à la
demande expresse du peuple islandais,
pour avoir défendu les intérêts du
peuple contre celui des banques. Je
renvoie à mon
texte publié à l’époque.
Neuf mois après , le président
islandais vient d’effectuer une visite
officielle en France pour y faire part
de son témoignage.
Alors que le continent européen
sombre dans la catastrophe économique,
financière et sociale, doublée d’une
crise morale et humaine, et que se
profilent à l’évidence des séismes
politiques majeurs, l’Islande apparaît,
de jour en jour, comme un havre de paix
et de prospérité retrouvée, c’est-à-dire
comme le modèle à suivre.
L’ACTION
EXEMPLAIRE DU PRÉSIDENT ISLANDAIS
Écoutons comment le chef de l’État
islandais fait part de son action
(entretien publié par
Rue89/ Le nouvel Observateur) :
- QUESTION
du journaliste : « Pour ce qui est
de ne pas avoir sauvé les banques,
l’Islande avait-elle vraiment le
choix ? Et serait-ce possible de
laisser des grandes banques
européennes sombrer ? »
RÉPONSE du Président
Ólafur Grímsson : « Nos
banques étaient importantes. Elles
pesaient dix fois la taille de notre
économie. Je ne dis pas que la taille ne
compte pas. Mais si vous voulez parler
en terme de taille, posez-vous la
question : est-ce que le Portugal est un
grand ou un petit pays ? Est-ce que la
Grèce est un grand pays ou un petit pays
?
Pouvions-nous faire autre chose que
laisser nos banques faire faillite,
c’est un débat ouvert. Mais de toute
façon, cela correspondait à un choix.
Ces banques étaient privées : pourquoi
des entreprises dans le secteur bancaire
serait-elles traitées différemment de
compagnies privées dans d’autres
secteurs comme les technologies de
l’information, Internet, les compagnies
aériennes ? Ces entreprises sont tout
aussi indispensables à nos sociétés,
mais on les laisse faire faillite. Même
les compagnies aériennes.
Pourquoi les banques sont-elles traitées
comme des lieux saints ? »
L’ACTION
EXEMPLAIRE DU PRÉSIDENT ISLANDAIS :
N’OBÉIR QU’A L’INTÉRÊT DE LA NATION ET
REFUSER TOUTE INTIMIDATION
- QUESTION
du journaliste : « La réponse
traditionnelle, c’est que leur
faillite peut en entraîner d’autres
et mettre le système financier à
terre : il y a un risque systémique
».
RÉPONSE du Président
Ólafur Grímsson : « Ça
c’est l’argument avancé. Mais regardez
ce qui s’est passé en Islande avec
l’affaire Icesave. Le
gouvernement britannique et le
gouvernement néerlandais, soutenus par
l’Union européenne, voulaient que le
contribuable islandais rembourse les
dettes de cette banque privée, au lieu
de laisser le syndic de liquidation être
responsable de ces dettes.
J’ai alors fait face à un
choix : fallait-il soumettre la question
au référendum ? Une armée
d’experts et d’autorités financières me
disaient : si vous autorisez les gens à
s’exprimer, vous isolerez financièrement
l’Islande pour des décennies. Le
scénario catastrophe serait sans fin…
J’étais devant un choix fondamental
entre les intérêts financiers d’un côté,
et la volonté démocratique du peuple de
l’autre. Et je me suis dit : la
partie la plus importante dans nos
sociétés – et je le dis aussi à mes amis
européens –, ce ne sont pas les marchés
financiers. C’est la démocratie, les
droits de l’homme, l’État de droit.
Quand nous sommes face à une crise
profonde, que ce soit la crise
islandaise, ou la crise européenne,
pourquoi ne laisserions-nous pas
l’élément le plus important de nos
sociétés guider la voie à suivre ? C’est
ce que j’ai fait.
Nous avons organisé deux
référendums. Et dès le premier trimestre
après le référendum, l’économie a
redémarré. Et depuis, ce redressement se
poursuit. Maintenant nous avons 3% de
croissance, l’une des plus élevée
d’Europe. Nous avons 5% de chômage, l’un
des taux les plus bas. Tous les
scénarios de l’époque, d’une faillite du
système, se sont révélés faux.
LA
MARIONNETTE EURO-ATLANTISTE INSTALLÉE À
L’ÉLYSÉE N’A ACCORDÉ QUE 35 MINUTES
MONTRE EN MAINS POUR ÉCOUTER LE
PRÉSIDENT ISLANDAIS
Le témoignage qui précède est clair
comme du cristal : si l’Islande a été
sauvée et si son économie redémarre
rapidement tandis que le peuple
islandais n’a pas vraiment perdu son
niveau de vie, c’est pour deux raisons
très simples :
- d’une
part, l’Islande a refusé de
renflouer les banques avec l’argent
des contribuables et les a laissé
faire faillite ;
- d’autre
part, elle a pu procéder de la sorte
parce que c’est un État souverain
qui ne fait partie ni de l’Union
européenne ni de l’euro et qui n’a
aucun ordre à recevoir ni de la
Commission européenne ni de la BCE.
C’est ce témoignage que le président
islandais est venu dire à François
Hollande à Paris. Seulement voilà. Le
locataire de l’Élysée n’a accordé à
Ólafur Grímsson que… 35 minutes pour en
parler.
Et pourquoi cela ? Parce que François
Hollande n’est qu’un pantin désarticulé,
complètement pieds et poings liés à
l’oligarchie euro-atlantiste et aux
intérêts du monde bancaire.
Ce pseudo “socialiste” ne peut pas
imaginer un instant reprendre le pouvoir
et l’exercer dans l’intérêt du peuple
français puisqu’il n’a été élu à
l’Élysée que grâce au soutien de en
sous-mains de ces puissances qui lui ont
ouvert tout grand tous les médias.
Notons que c’est cette oligarchie
euro-atlantiste qui avait soutenu
Nicolas Sarkozy en 2007, et qui a d’ores
et déjà prévu de soutenir François
Fillon ou Jean-François Copé en 2017,
puis Manuel Valls en 2022, etc., dans le
cadre de ces “alternances” bidons
destinées à tromper l’exaspération
populaire.
1er
février 2013 : François Hollande est
“enfariné” par une femme d’une
quarantaine d’années pendant son
intervention lors de la réunion publique
organisée par la Fondation Abbé Pierre,
au Parc des Expositions, porte de
Versailles, sur le mal-logement. La
manifestante ne supportait sans doute
plus le cynisme et le mensonge
permanents de ce pseudo “socialiste” qui
prétend faire ses bonnes œuvres comme
une dame patronnesse, mais qui laisse
1500 Français de plus basculer chaque
jour sous le seuil de pauvreté calculé
par l’INSEE. Au même moment, les grandes
banques accumulent des profits de plus
en plus pharaoniques.
CONCLUSION : L’ACTION DU
PRÉSIDENT ISLANDAIS PRÉSENTE DES POINTS
COMMUNS AVEC LE PROGRAMME QUE VEUT
METTRE EN ŒUVRE L’UPR
En conclusion, s’il faut toujours se
garder de toute analogie excessive car
les situations des pays ne sont jamais
identiques, je rappelle néanmoins que le
programme que j’ai présenté le 3
décembre 2011 présente plusieurs points
communs avec celui appliqué en Islande :
- tout d’abord, le refus
de l’intimidation intellectuelle et
du terrorisme médiatique.
Comme l’a souligné le président
islandais dans l’entretien
ci-dessus, “tous
les scénarios de l’époque, d’une
faillite du système, se sont révélés
faux”. Je ne dis pas autre
chose lorsque je mets en garde mes
auditeurs lorsqu’ils m’interrogent
sur les “risques” d’une sortie de la
France de l’euro et de l’UE : ces
risques sont infiniment plus faibles
et moins dangereux que les risques –
déjà avérés !! – de rester dans le
désastre européiste. Seul le
matraquage médiatique permanent leur
fait croire le contraire.
- ensuite, l’organisation
d’un référendum sur la question de
la dette. Tout comme en
Islande, le programme de l’UPR
propose qu’un grand débat national
ait lieu sur la question de la dette
publique et que ce soit au peuple
français de trancher ce qu’il compte
en faire.
- également, des réformes
constitutionnelles destinées à
donner au peuple français bien plus
de contrôle sur leurs élus et leur
démocratie :
- instauration du référendum
d’initiative populaire,
- reconnaissance pleine et entière
du vote blanc (avec annulation de
l’élection si le vote blanc arrive
en première place et interdiction
dans ce cas aux mêmes candidats de
se représenter à l’élection
suivantes),
- dépolitisation et
professionnalisation du Conseil
Constitutionnel, transformé en Cour
Constitutionnelle,
- saisine de cette Cour ouverte à
des groupes de citoyens,
- inéligibilité à vie des élus
condamnés pour corruption,
- réintroduction dans la
Constitution française des crimes de
“haute trahison” et de “complot
contre la sûreté de l’État”,
- interdiction d’exercer plus de 2
fois un même mandat (sauf celui de
maire pour les plus petites
communes),
- interdiction de cumuler les
revenus des plusieurs mandats
électifs,
- inscription dans la Constitution
d’une liste de services publics non
privatisables par nature (Poste,
SNCF, EDF-GDF, autoroutes, réseaux
d’eaux, 1ère et 2ème chaîne de
télévision de service public, …)
- nationalisation de toute banque
bénéficiant d’une aide publique
(Consultez notre programme
ci-dessous )
- enfin la sortie de l’UE
et de l’euro. Cela n’a, à
vrai dire, pas fait parti de
l’action du président Ólafur
Grímsson puisque l’Islande a
toujours refusé d’entrer dans l’UE
et bien entendu dans l’euro. Mais la
situation de l’Islande, tout comme
la situation économique et sociale
des autres États qui ont refusé l’UE
(Suisse et Norvège), ou même de ceux
qui ont refusé l’euro (Suède et
Danemark), prouvent que non
seulement il y a une vie en dehors
de l’UE et de l’euro, mais que c’est
une vie plus heureuse. Y compris
pour des petits pays.
François ASSELINEAU
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