Opinion
La marche à
l'abîme
Fidel
Castro Ruz
Fidel
Castro - Photo: RIA Novosti
Mercredi 4 janvier
2012
Ce n’est pas une question d’optimisme ou
de pessimisme, de connaissance ou
d’ignorance de choses élémentaires, de
responsabilité ou d’irresponsabilité
face aux événements. Il faudrait jeter à
la poubelle de l’Histoire ceux qui se
targuent d’être des hommes politiques
alors qu’en règle générale, ils ignorent
tout
ou presque tout de ce qui a trait
à cette activité.
Je ne parle pas bien entendu de ceux
qui, au long de plusieurs millénaires,
ont converti la chose publique en
instrument de pouvoir et de richesse au
profit des classes privilégiées,
établissant en l’occurrence de
véritables records de cruauté durant les
huit ou dix mille dernières années,
celles durant lesquelles nous possédons
des vestiges certains de la conduite
sociale de notre espèce d’êtres pensants
dont l’existence, selon les
scientifiques, ne dépasse guère les cent
quatre vingt mille ans.
Je n’ai pas l’intention de me lancer
dans des thèmes pareils qui ennuieraient
assurément la quasi-totalité des gens
continuellement bombardées de nouvelles
fournies par les médias, qui vont depuis
la parole écrite jusqu’aux images
tridimensionnelles que les cinémas
coûteux commencent à projeter, au point
qu’elles finiront sous peu par
prédominer sur les écrans de télévision
aux images déjà fabuleuses en soi. Il
n’est pas fortuit que l’industrie dite
des loisirs soit installée au cœur même
de l’Empire qui nous tyrannise tous.
Je prétends juste me situer au point de
départ actuel de notre espèce pour
parler de la marche à l’abîme. Si je
parlais d’une marche « inexorable », je
serais d’ailleurs bien plus près de la
vérité. L’idée d’un jugement dernier
apparaît implicitement dans les
doctrines religieuses les plus
pratiquées parmi les habitants de notre
planète, que nul ne qualifie pour autant
de pessimistes. J’estime au contraire
que le devoir élémentaire de toutes les
personnes sensées et sérieuses, qui sont
des millions, est de se battre pour
reculer, voire, qui sait, pour empêcher
cet événement dramatique et proche dans
le monde actuel.
De nombreux périls nous menacent, mais
deux d’entre eux, la guerre nucléaire et
les changements climatiques, sont
décisifs et leur solution ne cesse de
s’éloigner toujours plus.
Le verbiage démagogique, les
déclarations et les discours au sujet de
ces deux points auxquels recourent les
États-Unis et leurs alliés puissants et
inconditionnels qui imposent leur
tyrannie au monde ne font aucun doute.
Le 1er janvier 2012 – qui
marque le nouvel an en Occident et dans
la chrétienté et qui coïncide avec
l’anniversaire de la victoire de
la Révolution
cubaine et avec le cinquantième de la
crise des Fusées de 1962 où le monde se
vit au bord de la guerre atomique –
m’oblige à écrire ces lignes.
Mes mots n’auraient aucun sens s’ils
visaient à imputer la moindre faute au
peuple étasunien et à celui de n’importe
quel pays allié des États-Unis dans
cette aventure insolite : ils seraient
inévitablement, tout comme les autres
peuples du monde, les victimes de la
tragédie. On a vu récemment en Europe et
ailleurs l’indignation de ceux que le
chômage, les pénuries, les réductions de
revenus, les dettes, la discrimination,
les mensonges et la politicaillerie
poussent à protester massivement, même
s’ils sont brutalement réprimés par les
gardiens de l’ordre en place.
On parle de plus en plus fréquemment de
technologies militaires pouvant toucher
la totalité de notre planète, le seul
satellite habitable connu à des
centaines d’années-lumière à la ronde, à
moins qu’un autre ne nous soit
accessible si nous nous déplaçons à la
vitesse de la lumière, soit trois cent
mille kilomètres par seconde.
On ne saurait ignorer que si notre
merveilleuse espèce pensante
disparaissait, bien des millions
d’années s’écouleraient avant que n’en
surgisse un autre capable à son tour de
penser, en vertu des principes naturels
qui régissent l’évolution des espèces
découverte en 1859 par Darwin et admise
aujourd’hui par tous les scientifiques
sérieux, qu’ils soient croyants ou non.
À aucune autre époque de son histoire,
l’humanité n’a connu les périls actuels.
Ceux qui comme moi ont plus de
quatre-vingt-cinq ans ont passé leur bac
à dix-huit ans alors que la première
bombe atomique n’avait pas encore été
fabriquée.
De nos jours, les engins de cette nature
prêts à l’emploi – incomparablement plus
puissants que ceux qui produisirent une
chaleur solaire sur les villes
d’Hiroshima et de Nagasaki – se comptent
par milliers.
On dénombre aujourd’hui plus de vingt
mille ogives nucléaires, entre celles
qui sont entreposées dans les dépôts et
celles qui sont déjà déployées en vertu
d’accords.
Il en suffirait d’une centaine pour
provoquer un hiver nucléaire qui
infligerait en peu de temps une mort
épouvantable à tous les êtres humains,
comme l’a expliqué brillamment, à partir
de données informatiques, Alan Robock,
scientifique et professeur à
l’Université de Rugers, dans le New
Jersey.
Ceux qui lisent normalement les
nouvelles et les analyses
internationales sérieuses savent que le
danger d’une guerre à armes atomiques
s’aggrave à mesure que la tension
grandit au Proche-Orient où le
gouvernement israélien en dispose de
centaines parfaitement opérationnelles,
même si nul n’infirme ni ne confirme le
statut d’Israël de forte puissance
nucléaire. Les tensions s’accroissent
aussi autour de la Russie, qui possède incontestablement
une capacité de riposte et qui est
menacée par un bouclier nucléaire
censément européen.
L’affirmation des États-Unis selon
laquelle le bouclier nucléaire européen
vise à protéger aussi la Russie de l’Iran et de
la Corée du Nord est risible.
Leur position sur ce point délicat est
si débile que leur allié, Israël, ne se
donne même pas la peine de leur garantir
qu’il les consultera au préalable au
sujet de mesures qui risqueraient de
déclencher une guerre.
L’humanité, en revanche, ne jouit, elle,
d’aucune garantie. L’espace sidéral est
saturé, à proximité de notre planète, de
satellites étasuniens qui épient ce
qu’il se passe jusque sur les balcons
des logements de n’importe quelle nation
du monde. La vie et les habitudes de
chaque famille ou de chaque personne
sont maintenant l’objet d’espionnage ;
les conversations sur téléphone mobile
de centaines de millions de
personnes partout dans le monde
ont cessé d’être privées pour devenir un
matériau d’information pour les services
secrets étasuniens.
Tel est le droit qu’il reste aux
citoyens de notre monde en vertu des
actes d’un État dont
la Constitution,
adoptée par le Congrès de Philadelphie
en 1776, stipule que tous les hommes
naissent libres et égaux et que le
Créateur leur concède des droits
déterminés dont il ne reste même plus,
ni à ceux des USA ni à ceux du reste du
monde, celui de communiquer au téléphone
à des parents et amis leurs sentiments
les plus intimes.
La guerre reste donc une tragédie qui
peut advenir et qui, très probablement,
surviendra. Mais, à supposer que
l’humanité soit capable de l’ajourner
pour une période indéfinie, un autre
fait tout aussi dramatique s’impose
désormais à un rythme croissant : les
changements climatiques. Je me bornerai
à signaler ce que des scientifiques et
des communicateurs éminents de stature
mondiale ont expliqué dans des documents
et des films que nul ne conteste.
L’on sait que le gouvernement étasunien
s’est opposé aux accords de Kyoto sur
l’environnement, sans même concilier
cette ligne de conduite avec ses plus
proches alliés dont les territoires
souffriraient énormément et dont
certains, telle
la Hollande,
disparaîtraient presque totalement.
La planète ne dispose plus aujourd’hui
de politique sur ce grave problème,
tandis que le niveau de la mer s’élève,
que les énormes couches de glace qui
couvrent l’Antarctique et le Groenland –
où s’accumule plus de 90 p. 100 de l’eau
potable du monde – fondent à un rythme
croissant et que l’humanité compte
officiellement, depuis le 30 novembre
dernier, une population de sept
milliards d’habitants dont la croissance
dans les régions les plus pauvres du
monde est soutenue et inévitable.
Ceux qui se sont consacrés, ces
cinquante dernières années, à bombarder
des pays et à tuer des millions de
personnes pourraient-ils d’ailleurs
s’inquiéter du sort des autres peuples ?
Les États-Unis sont aujourd’hui non
seulement les fauteurs de ces guerres,
mais encore les plus gros fabricants et
les plus gros exportateurs d’armes au
monde.
Ce puissant pays, on le sait, vient de
souscrire avec le royaume d’Arabie
saoudite – d’où ses transnationales et
celles de ses alliés tirent tous les
jours dix millions de barils de pétrole
léger, soit un milliard de dollars – un
accord portant sur la livraison
d’armements pour soixante milliards de
dollars. Qu’adviendra-t-il de ce pays et
de la région quand ces réserves
d’énergie seront épuisées ? Notre monde
globalisé ne saurait admettre sans
ciller ce gaspillage colossal de
ressources énergétiques que la Nature a mis des centaines
de millions d’années à créer et dont la
dilapidation renchérit les coûts
essentiels. Ce serait tout à fait
indigne de l’intelligence qu’on attribue
censément à notre espèce.
Cette situation s’est aggravée d’une
manière considérable ces douze derniers
mois compte tenu de nouvelles avancées
technologiques qui, loin d’alléger la
tragédie qu’entraîne la déprédation des
combustibles fossiles, l’empire toujours
plus.
Des hommes de science et des chercheurs
de prestige mondial ne cessent de
signaler les conséquences dramatiques
des changements climatiques.
Le réalisateur français Yann
Arthus-Bertrand a, dans un documentaire
datant de mi-2009 et élaboré en
collaboration avec des personnalités
internationales prestigieuses et bien
informées, alerté le monde de ce qu’il
advenait à partir de données
irréfutables. Se fondant sur des
arguments solides, il a exposé les
conséquences néfastes qu’impliquait le
fait de consommer en moins de deux
siècles les ressources énergétiques
créées par la nature durant des
centaines de millions d’années, le pire
étant non seulement cette dilapidation
colossale, mais les conséquences
suicidaires qu’elle aurait sur l’espèce
humaine. Parlant de l’existence même de
la vie, il reproche à celle-ci : « Tu
bénéficies de l’héritage fabuleux de
quatre milliards d’années que t’a légué
la Terre. Et toi, en
seulement deux cent mille, tu as changé
la face du monde. »
Il n’accusait personne – ce n’était pas
son propos – il dénotait simplement une
réalité objective. Mais aujourd’hui,
nous devons nous accuser tous de le
savoir et de ne rien faire pour tenter
d’y remédier.
Les réalisateurs de ce film y incluent
des images et des concepts, des
mémoires, des données et des idées que
nous avons le devoir de connaître et de
prendre en considération.
Plus récemment, deux autres réalisateurs
français ont présenté un documentaire
tout aussi fabuleux,
Océans, jugé par la critique cubaine
comme le meilleur film de l’année : de
mon point de vue, peut-être même le
meilleur de cette époque.
Il éblouit par la précision et la beauté
d’images qu’aucune caméra n’avait jamais
filmées auparavant. Les réalisateurs y
ont investi huit années et cinquante
millions d’euro. L’humanité devrait leur
savoir gré d’exprimer ainsi les
principes de
la Nature adultérés par
l’homme. Les acteurs n’en sont pas les
êtres humains, mais les habitants des
mers du monde qui méritent un Oscar !
Les motifs pour lesquels je me fais un
devoir d’écrire ces lignes-ci ne sont
pourtant pas les faits que j’ai signalés
plus haut et que j’ai déjà commentés
auparavant d’une façon ou d’une autre,
mais d’autres qui, manipulés au gré des
intérêts des transnationales, ont vu le
jour ces derniers mois au compte-gouttes
et qui prouvent définitivement, à mes
yeux, la confusion et le chaos politique
régnant dans notre monde.
C’est voilà à peine quelques mois que
j’ai lu pour la première fois des
informations sur le gaz de schiste,
selon lesquelles les États-Unis
disposaient de réserves suffisantes pour
satisfaire leurs besoins de ce
combustible pendant cent ans. Comme j’ai
maintenant du temps pour approfondir sur
des thèmes politiques, économiques et
scientifiques qui peuvent vraiment être
utiles à nos peuples, je suis entré
discrètement en contact avec plusieurs
personnes vivant à Cuba ou à l’étranger.
Curieusement, aucune d’elles n’en avait
jamais entendu parler. Ce n’était pas la
première fois, bien entendu, que ça
arrivait : on s’étonne d’ailleurs de
constater à quel point des faits
importants en soi sont occultés sous une
véritable marée d’informations mêlées à
des centaines ou à des milliers de
nouvelles circulant à travers la
planète.
J’ai continué toutefois à m’intéresser à
cette question. Quelques mois à peine se
sont écoulés et le gaz de schiste a
disparu des médias. On disposait
toutefois à la veille du nouvel an
d’assez de renseignements pour voir
clairement que le monde marche à
l’abîme, menacé par des périls dont la
gravité est aussi extrême que la guerre
nucléaire et les changements
climatiques. J’ai déjà parlé des deux
premiers ; du troisième, je me bornerai
pour aller vite à exposer des faits déjà
connus et d’autres à connaître qu’aucun
cadre politique ni nulle personne sensée
ne saurait ignorer.
J’observe ces deux faits – je l’affirme
sans hésitation – avec la sérénité des
années que j’ai vécues en cette phase
spectaculaire de l’histoire humaine qui
ont contribué à l’éducation de notre
peuple vaillant et héroïque.
Le gaz se mesure en TCF, qui peut
signifier des pieds ou des mètres cubes[1]
– on ne précise pas toujours s’il s’agit
de l’un ou de l’autre – en fonction du
système de mesures appliqué dans un pays
donné. Par ailleurs, quand on parle de
billion, il s’agit d’un million de
million, à ne pas confondre avec le
billion étasunien qui équivaut au
milliard (le billion français
équivalant, lui, au
trillion étasunien). Ce sont là des
différences dont il faut tenir compte
quand on parle de volumes qui sont
généralement, pour ce qui est du gaz,
très importants. Je le signalerai le cas
échéant.
Daniel Yergin, auteur étasunien d’un
gros classique sur l’histoire du
pétrole, a affirmé, selon l’agence de
presse IPS, que le tiers du gaz produit
aux USA provenait d’ores et déjà du
schiste : « …l’exploitation d’une
plateforme dotée de six puits peut
consommer 170 000 mètres cubes d’eau,
voire provoquer des effets nuisibles,
par exemple influer sur les mouvements
sismiques, polluer les eaux souterraines
et superficielles, et endommager le
paysage. »
Le groupe britannique BP informe de son
côté :
« Les réserves prouvées de gaz
conventionnel ou traditionnel de la
planète se chiffrent à 6 608 billions –
million de millions – de pieds cubes,
soit 187 billions de mètres cubes […]
les dépôts les plus importants se
trouvant en Russie (1 580 TCF), en Iran
(1 045), au Qatar (894), et en Arabie
saoudite et au Turkménistan, avec 283
TCF chacun. » Il s’agit du gaz déjà
produit et commercialisé.
« Une étude de l’EPA – une agence
énergétique du gouvernement étasunien –
publiée en avril 2011 mentionne
pratiquement les mêmes volumes (6 620
TCF ou 187,4 billions de mètre cubes) de
shale gas récupérables dans à peine
trente-deux pays, les géants étant
la Chine (1 275
TCF), les États-Unis (862), l’Argentine
(774), le Mexique (681), l’Afrique du
Sud (485) et l’Australie (396 TCF). »
Le
shale gas
est le
gaz de schiste,
également appelé « gaz de roche-mère »
ou
« gaz de shale
». Remarquez que l’Argentine et le
Mexique comptent des réserves presque
égales à celles des USA.
La Chine, qui possède
les plus gros gisements, disposent de
réserves quasiment le double des
premières et 40 p. 100 de plus que les
USA.
« …des pays qui ont toujours dépendu de
fournisseurs étrangers disposeraient
d’une forte base de ressources pour leur
consommation. C’est le cas de
la France et de
la Pologne qui importent 98 et 64 p. 100
respectivement du gaz qu’elles
consomment et qui posséderaient dans
leurs roches schisteuses (ou lutites ou
pélites) des réserves supérieures à 180
TCF chacune. »
L’IPS explique :
« Pour l’extraire des schistes, on
recourt à une méthode dite de
fracturation hydraulique, qui consiste à
injecter de grandes quantités d’eau à
haute pression mêlée à du sable et à des
additifs chimiques. L’empreinte carbone
(proportion de dioxyde de carbone libéré
dans l’atmosphère) est bien supérieure à
celle qu’engendre la production de gaz
conventionnel. »
« Quand on bombarde des couches de
l’écorce terrestre par de l’eau et
d’autres substances, on aggrave le
risque d’endommager le sous-sol, les
sols, les nappes phréatiques profondes
et superficielles, le paysage et les
voies de communication si les
installations de forage et les moyens de
transport de la nouvelle richesse sont
défectueux ou mal manipulés. »
Qu’il suffise de signaler que, parmi les
nombreuses substances chimiques qu’on
mêle à l’eau afin d’extraire le gaz, on
trouve le benzène et le toluène qui sont
des substances terriblement
cancérigènes.
Lourdes Melgar, experte de l’Instituto
Tecnológico y de Estudios Superiores de
Monterrey, estime :
« "C’est un technique qui suscite de
nombreux débats et ce sont des
ressources situées dans des zones où
l’eau n’existe pas."
« Les schistes gaziers – affirme l’IPS –
sont des réservoirs d’hydrocarbures non
conventionnels retenus dans les roches
qui les enferment, si bien qu’on recourt
à la fracturation hydraulique pour les
libérer à grande échelle.
« La production de gaz de schiste
implique de gros volumes d’eau ; le
forage et la fracturation engendrent de
grandes quantités de résidus liquides
qui peuvent contenir des substances
chimiques dissoutes et d’autres
polluants qu’il faut traiter avant de
les rejeter.
« La production de gaz de schiste est
passée de 11,037 milliards de m3
en 2000 à 135,84 milliards en
2010. À ce rythme de croissance, elle
permettra en 2035 de satisfaire 45 p.
100 de la demande de gaz général, selon
l’EPA.
« Des études scientifiques récentes ont
alerté au sujet de l’impact négatif du
gaz de schiste sur l’environnement.
« Les professeurs de l’Université de
Cornell (USA), Robert Howarth, Renée
Santoro et Anthony Ingraffea, ont conclu
dans leur étude « Methane and the
Greenhouse-Gas Footprint of Natural Gas
from Shale Formations », publiée en
avril dernier dans la revue
Climatic Change, que cet
hydrocarbure était plus polluant que le
pétrole et le gaz.
« "L’empreinte carbone est supérieure à
celle du gaz conventionnel ou du
pétrole, analysée à tout horizon
temporel, mais surtout sur un délai de
vingt ans. Comparée au charbon, elle est
au moins supérieure de 20 p. 100, voire
de plus du double, sur vingt ans",
souligne cette étude.
« Le méthane est l’un des gaz à effet de
serre les plus polluants de tous ceux
qui sont responsables de l’élévation de
la température sur la planète.
« "Dans les zones d’extraction active
(un ou deux puits au kilomètre), les
concentrations moyennes et maximales de
méthane dans des puits d’eau potable ont
augmenté à proximité du puits gazier le
plus proche et ont constitué un danger
d’explosion potentielle", écrivent
Stephen Osborn, Avner Vengosh, Nathaniel
Warner et Robert Jackson, de
l’Université publique de Duke.
« Ces indicateurs remettent en cause
l’argument de l’industrie selon laquelle
le schiste peut se substituer au charbon
dans la production d’électricité et
qu’il peut donc être un ressource
permettant de réduire les changements
climatiques.
« "C’est une aventure trop prématurée et
trop risquée".
« En avril 2010, le département d’État
étasunien a lancé l’Initiative mondiale
du gaz de schiste pour aider les pays
qui cherchent à exploiter cette
ressource à l’identifier et à la
développer, au profit économique
éventuel des transnationale des USA. »
J’ai dû forcément m’étendre. Je rédige
ces lignes pour le site web CubaDebate
et pour la chaîne Telesur, l’un des
chaînes d’information les plus sérieuses
et les plus honnêtes de notre monde si
mal en point.
Pour aborder cette question, j’ai laissé
passer les fêtes du Nouvel An et de
l’ancien.
Fidel Castro Ruz
Le 4 janvier 2012
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