Opinion
Erdogan Pacha ou
la fin d'une république
Fida
Dakroub
Mercredi 21 août 2013
Généralités
Nous n'avons cessé d'attirer, dès le
début de la guerre contre la Syrie,
l'attention de nos lecteurs sur les
intrigues du Parti pour la justice et le
développement (AKP) incarné par Erdogan
Pacha à rétablir le califat ottoman sur
les cendres des villes syriennes. Nous
avons suivi les chemins détournés par
lesquels monsieur Erdogan cherche à
s'emparer des bains de sang en Syrie.
Nous avons indiqué en même temps comment
les ambitions califales d'Erdogan Pacha
sur le plan de la politique étrangère -
rétablir le califat ottoman dans les
anciennes provinces arabes de l'Empire
ottoman - entraînent des mesures aussi «
califales » sur le plan de la politique
intérieure.
Quelques faits prouvent de façon
frappante à quel point les libertés
civiles en Turquie souffrent des
politiques du Parti pour la justice et
le développement, maintenant confondu
avec le personnage de monsieur Erdogan.
La décision de ce dernier à construire
un centre commercial au parc de Gezi
avait soulevé une tempête de
manifestations, dans les villes turques,
et de critiques, de la part des partis
de l'opposition. Berfu Kiziltan,
collaborateur du quotidien turc Hurriyet,
s’opposa aux rhétoriques sourdes de
monsieur Erdogan, et lui demanda de
s’excuser auprès du peuple turc. Serkan
Demirtas donna l'alarme de la fin de la
république en Turquie. Son article
publié dans Hurriyet démontre comment la
Turquie est devenue un pays où le parti
au pouvoir exerce la force d’État
policier dans sa forme la plus brutale.
Le leader du Parti du Peuple (CHP),
Kemal Kılıçdarol, avait fustigé,
plusieurs mois auparavant, monsieur
Erdogan en disant que le premier
ministre avait l’intention d’opprimer
les gens et de restreindre la
démocratie.
Mais cela ne suffit pas à monsieur
Erdogan. Une des premières démarches
qu'il a entamées est une démarche de
restriction des libertés civiles et de
réduction de la vie démocratique,
démarche contre la démocratie et la
laïcité, contre les fondements de la
république, voire la Turquie moderne
kémaliste.
Erdogan doit s’excuser
Dans un article intitulé « Liste de
besoins d’Erdogan : tolérance, compromis
et excuse [1]», publié dans le quotidien
turc, Hurriyet, Berfu Kiziltan s’oppose
aux rhétoriques sourdes du premier
ministre Recep Tayyip Erdogan, et lui
demande de s’excuser auprès du peuple
turc. Kiziltan montre que les forces
démocratiques et la société civile se
sont descendues dans les rues pour
protéger la démocratie et la république,
pour protester contre la réduction de la
liberté de la presse et de l’expression,
pour faire face aux arrestations
arbitraires de dizaines de journalistes
libres, mais aussi pour exprimer leur
mécontentement envers les mesures
antidémocratiques du gouvernement
Erdogan, telles que la censure
d’Internet, la criminalisation de
l’avortement, la croissance des actes de
violence contre les femmes, le mépris
des arts et de la culture, et récemment
les restrictions sur la consommation
d’alcool. En un mot, les Turcs
protestaient contre l’insistance du
gouvernement Erdogan à contrôler chaque
aspect de leur vie quotidienne, voire à
assassiner la république.
Berfu Kiziltan critique l'argument du
premier ministre concernant les
résultats des votes en indiquant que les
cinquante pour cent des votes ne veulent
pas dire que le premier ministre,
Erdogan, est libre à négliger l’autre
moitié du peuple turc ni à la dénigrer
[2]. Pour rappel, les autorités turques
ont désigné les manifestants des
vandales, des marginaux, des
séparatistes, des provocateurs, des
alcooliques et finalement des çapulcu
[3] ; or ceux-ci sont en réalité plus
éduqués et plus formés que les
"hâbleurs" du gouvernement. Kiziltan
montre comment les manifestants avaient
réussi à créer, à la place Taksim et au
parc de Gezi, un environnement
remarquable d'unité, malgré le discours
de division et de polarisation de
monsieur Erdogan. À preuve, des
activistes avaient pu créer un marché,
une clinique et une bibliothèque et
avaient utilisé l'humour comme l'arme la
plus efficace contre l'oppression des
autorités. Les jeunes manifestants
avaient créé le rire, et avaient trouvé
de nouveaux moyens pour développer la
lutte. Ils avaient appris d’une façon
remarquable à survivre l’atrocité de la
matraque policière. La plupart d’eux
avaient été sauvagement battus par les
policiers qui tiraient des centaines de
bombes lacrymogènes. Pourtant, les
manifestants avaient résisté sur la
place Taksim et partout dans les villes
turques. Tout cela a poussé Kiziltan à
demander au premier ministre Erdogan de
s’excuser aux manifestants, car selon
elle gouverner n’est pas terrifier le
peuple. Pour elle, un vrai gouverneur
c’est celui qui gagne le respect des
citoyens, non leur peur : « La moitié du
peuple attend à ce que le premier
ministre s'excuse sincèrement avant
qu'on lui redonne sa légitimité ; car
parfois, il vaut mieux faire un pas en
arrière, mais dans la bonne direction
que d'en faire un en avant, mais dans la
mauvaise direction [4] », indiqua
Kiziltan.
Erdogan et l’État policier
Pour sa part, Serkan Demirtas donne
l'alarme de la fin de la République en
Turquie. Son article publié dans
Hurriyet et intitulé « Bienvenu à la
République turque d’État policier [5]»
démontre comment la Turquie est devenue
un pays où le parti au pouvoir exerce la
force d’État policier (même militaire si
nécessaire), dans sa forme la plus
brutale, contre l'autre moitié des
électeurs qui ont déclenché une révolte
massive, pour freiner les penchants
autoritaires croissants de monsieur le
premier ministre :
Turkey has become a country where the
ruling party representing half of the
country’s electorate is exercising the
state’s police (and military if needed)
force in the most brutal way on the
other half of electorate, who launched a
massive uprising against the
government’s growing authoritarian
inclinations [6].
Derrière les pratiques antidémocratiques
du gouvernement turc se trouve la
rhétorique « nous et eux » de monsieur
Erdogan ; ces pratiques-ci discriminent
contre les personnes qui ne suivent pas
un mode de vie conservateur digne pour
ainsi dire à un musulman pieux.
At the core of this behavior lies the
“us and them” policy/rhetoric of Prime
Minister Recep Tayyip Erdoan, whose
purpose is to discriminate against those
who do not share the conservative
lifestyle of a pious Muslim and create a
sort of “neighborhood pressure” on them.
But this oppression is not limited to
the scope of the secular-conservative
debate in Turkey as the trend of this
behavior is to expand its influence on
different segments of the society
through intimidation [7].
En réalité, la Turquie se dirige vers un
régime d'État policier. Il suffit de
considérer la brutalité utilisée par les
policiers contre les manifestants à
Taksim et au Gezi. À titre d'exemple,
après deux mois au commencement du
mouvement Taksim, les Turcs se sont
descendus le 2 août à la place Taksim
pour protester contre la violence de la
police envers les jeunes. Il s'agit ici
d'un jeune garçon de 14 ans, Berkin
Elvan, qui avait été battu sauvagement
par des policiers, le 15 juin, alors
qu'il était sorti de la maison de ses
parents pour acheter du pain ; Berkin
Elvan lutte toujours contre la mort aux
soins intensifs [8].
Selon Elvan, la raison pour laquelle les
Turcs avaient protesté dans les rues
n'était pas seulement la construction
d’un centre commercial dans le parc de
Gezi, mais bien le rejet des politiques
du gouvernement Erdogan qui visent à
réduire la vie démocratique et à limiter
les libertés publiques, comme première
étape vers l’établissement d’un régime
islamique califal. Autrement dit, la
société civile, les forces démocratiques
et les partis politiques laïcs étaient
partis d’une conviction tout à fait
justifiée selon laquelle les dangers qui
menaçaient - et menacent encore - la
Turquie étaient les politiques
antidémocratiques de monsieur Erdogan.
De même, une partie de la société turque
s’est rendu compte du conflit actuel qui
se déroule entre ceux qui tendent à
préserver les piliers de la République
moderne, reposant sur la légitimité
populaire, la citoyenneté, l’alternance
du pouvoir, la justice sociale et la
dignité humaine, d’un côté, et ceux qui
tendent d’abord à contrecarrer la
République, puis à la bouleverser, pour
établir ensuite, sur ses cendres, un
régime califal fondé sur la doctrine des
Frères musulmans ; un régime sous lequel
les forces laïques et démocratiques
seraient enfin anéanties, et les
minorités ethniques et religieuses,
telles que les chrétiens, les alévis,
les juifs, les Kurdes et les Arméniens,
perdraient leurs droits de citoyens de
la République turque pour en devenir des
sujets du nouveau califat turc.
Fin d'une république
Quelques mois avant le déclenchement des
manifestations dans le parc de Gezi, le
leader du Parti du Peuple (CHP), Kemal
Kılıçdarol, avait fustigé le premier
ministre Erdogan en disant que le
premier ministre avait l’intention
d’opprimer les gens et de restreindre la
démocratie : « Si un premier ministre se
plaint de la séparation des pouvoirs, ce
qui signifie se plaindre de la
démocratie, il ne peut servir de premier
ministre. Cela signifie que sa vie
politique est terminée en matière de
démocratie. Il ne peut pas parler de
démocratie et de liberté. Il ne peut pas
être perçu comme le premier ministre
d’un pays moderne. Il est un premier
ministre qui a l’intention d’établir son
sultanat, pour opprimer son peuple et
restreindre la démocratie », avait
déclaré Kılıçdarolu lors d’une
conférence de presse le 19 décembre 2012
[9].
En réalité, la légitimité populaire, la
citoyenneté, l’alternance du pouvoir, la
justice sociale, la liberté de la
presse, la liberté d’expression, la vie
privée et la dignité humaine, telles
sont les piliers de la société moderne
en Turquie qui sont en passe d’être
détruits au profit d’une idéologie
religieuse caressée par le rêve califal
qui fait partie des vestiges des siècles
passés. Une idéologie qui fait tout pour
saper l’édifice républicain moderne et
qui aurait pour mot d’ordre la tyrannie,
non seulement en Turquie, mais aussi en
Égypte, en Tunisie, en Libye, et partout
dans le monde musulman où les Frères
musulmans et leurs « coreligionnaires »
salafistes pourraient réussir un jour à
prendre le pouvoir - que le bon Dieu
nous épargne d'une telle catastrophe !
Or, quelles sont les mesures que
monsieur Erdogan et son parti politique,
le Parti de la justice et du
développement (AKP), prennent pour
contrecarrer la république ? Et dans
quel but ?
Premièrement, sur le plan de la liberté
de la presse et de l'expression, il
n’est que de constater le dernier
classement de la Turquie sur l’échelle
de la liberté de la presse, tel que
présenté dans le rapport de
l’organisation « Reporters Without
Borders » (RWB), pour savoir le degré
des menaces contre la république et la
démocratie dans ce pays. Pour preuve,
l’organisation RWB a indiqué que la
Turquie est devenue actuellement la plus
grande prison pour les journalistes
[10], occupant la position 154 parmi les
pays du monde en matière de la liberté
de la presse, soit un recul de six
positions du rapport de 2012 [11]. En
plus, le rapport de ladite organisation
critique la paranoïa des autorités
turques qui assimilent toute accusation
contre elles à un complot tramé par un
groupe d’organisations illégales. En
plus sur le même plan, l’Union
européenne a critiqué les autorités
turques de museler les libertés de
l’expression, en réponse à la
destitution du journaliste Yafuz Bidar
[12] du journal turc Sabah. La
commission européenne a insisté dans un
communiqué sur l’importance de certaines
questions liées à la liberté de
l’expression, soulignant que «
l’indépendance de la politique
éditoriale, la transparence et le refus
de toute ingérence politique sont les
piliers essentiels qui assurent la
liberté des médias ». Ladite commission
s’est dite « inquiète quant aux mesures
prises envers certains journalistes
turcs, telles que les destitutions et
les sanctions pénales » [13].
Deuxièmement, sur le plan des droits de
l'homme, la Cour européenne des droits
de l’homme (CEDH) a rendu, en mois de
juillet, plusieurs arrêts concernant des
cas de violations des droits de l’homme
en Turquie ; nous en mentionnons l’arrêt
du 16 juillet en l’affaire Abdullah Yasa
et autres c. Turquie, sur lequel la CEDH
a dit, à l'unanimité, qu'il y a eu «
violation de l'article 3 (interdiction
de la torture et des traitements
inhumains et dégradants) de la
Convention européenne des droits de
l'homme [14] ».
Troisièmement, sur le plan de la
citoyenneté, le quotidien turc, Hurriyet,
un document officiel écrit par la
direction de l'Éducation provinciale
d’Istanbul a révélé que les minorités
ethniques et religieuses d’origines
juive, grecque, anatolienne et
arménienne sont classifiées par
l’administration de la population de la
Turquie selon un « code de race »
secret, entré en vigueur en 1923, l’an
de la fondation de la République turque.
Par conséquent, les citoyens turcs
d’origine grecque sont identifiés par le
code 1, ceux d’origine arménienne par le
code 2, et ceux d’origine juive par le
code 3, a indiqué le quotidien Hurriyet
[15]. Altan Tan, un député du Parti pour
la paix et la démocratie, a déclaré que
de pareilles allégations se trouvent
depuis longtemps, mais elles étaient
toujours rejetées par les autorités. Tan
a ajouté qu’une « telle pratique, si
elle existe vraiment, est une grande
catastrophe. Les autorités classifient
secrètement et illégalement les citoyens
selon un profilage racial et religieux.
C’est une grande catastrophe »[16].
Quatrièmement, sur le plan de la justice
sociale, la Prof. Yasemin Nceolu,
lectrice à l'Université Galatasaray à
Istanbul, a donné l'alarme sur la
croissance des discours de haine et de
discrimination dans les médias turcs.
Nceolu parlait dans un panel de
discussion organisé par l'Association
des journalistes turcs à Istanbul[17].
Selon elle, les médias font recours à
une idéologie, devenue dominante dans le
discours quotidien, qui se base sur une
rethorique de «nous et eux» ; ceux qui
ne répondent pas à la description du «
nous » sont considérés comme "autres".
Nceolu ajoute que dans le discours
quotidien des médias, « on trouve aussi
l'homophobie, l'antisémitisme, l'anti-alévisme,
ainsi qu'une certaine opposition aux
non-musulmans [18] » (TDA). Pour sa
part, l'avocat Nazan Morolu, qui
participait au panel de discussion, a
déclaré au quotidien Hurriyet que la
discrimination contre les femmes avait
augmenté en Turquie pendant les
dernières années. Il a indiqué que « les
femmes qui étaient arrêtées pendant les
manifestations du parc de Gezi ont été
harcelées et elles n'ont pu rien dire
[19] ». Il a ajouté qu'auparavant « nous
pouvions parler de tels sujets à la
télévision, il y a quelques années, mais
maintenant nous ne pouvons plus, toutes
les chaînes télévisées sont bloquées,
nous ne pouvons pas faire entendre notre
voix [20] ».
Cinquièmement, sur le plan de la vie
privée et de la dignité humaine, le
président turc Abdullah Gül avait
promulgué une loi controversée voulue
par le gouvernement Erdogan qui
restreint la consommation, la vente et
la publicité des boissons alcoolisées,
en dépit des manifestations qui
secouaient le pays. La vente de boissons
alcoolisées est désormais interdite
entre 22 heures et 6 heures. Voté le 24
mai au terme d’une procédure d’une rare
célérité, le texte a été violemment
dénoncé par l'opposition laïque qui l'a
déclaré un texte liberticide. Tout au
long des débats parlementaires,
l’opposition laïque a violemment dénoncé
un texte liberticide, prêtant au régime
la volonté de vouloir régir les
comportements privés de la population et
d’islamiser la société turque. Ce tour
de vis a été jugé inquiétant par les
laïcs qui voyaient dans cette décision
une preuve de l’islamisation de la
politique du Parti de la justice et du
développement (AKP), au pouvoir depuis
plus de dix ans [21].
Selon plusieurs partis de l'opposition,
les mesures de monsieur Erdogan
constituent une attaque contre la base
même de la démocratie et de la
république en Turquie.
Fida Dakroub, Ph.D
Notes
[1]Kiziltan, Berfu. (18 juin, 2013).
“Erdoan’s needs list: Tolerance,
compromise and apology”.
In : Hurriyet. Récupéré le 18
juin 2013.
[2] loc. cit.
[3] Çapulcu est un substantif turc
signifiant, vandale, canaille, racaille
ou encore vermine. Cette qualification
est utilisée notamment par le premier
ministre turc Recep Tayyip Erdoan pour
désigner les personnes prenant part au
mouvement de protestation en Turquie de
2013. Le qualificatif est par la suite
utilisé par les manifestants et les
sympathisants eux-mêmes qui se
définissent comme çapulcu, et l'adaptent
notamment en anglais chapuller ou
chapulling, ou en français chapulleur.
[4] Kiziltan, op.cit.
[5] Demirtas, Serkan. (18 juin 2013).
“Welcome to the Turkish Republic of
Police State”. In : Hurriyet.
Récupéré le 18 juin 2013.
[6] loc. cit.
[7] loc. cit.
[8] Russia Today. (2 août 2013).
"Istanbul police use tear gas to break
up protest over critically injured
teenager".
Récupéré le 5 août 2013.
[9] Birand, Semih. (20 décembre 2012).
«Fin de la « démocratie »
en Turquie: Erdogan veut éteindre la
séparation des pouvoirs…». In
: JSS News. Récupéré le 20 août
2013.
[10] Hurriyet. (24 juillet 2013).
“Turkey now 154th in world press freedom
index”. Récupéré le 31 juillet 2013
[11] Reporters Without Borders. (sans
date).
"Press Freedom Index 2013".
Récupéré le 3 août 2013.
[12] Yafuz Bidar, journaliste turc de
renommée, avait reçu une invitation de
la commission européenne pour prononcer
un mot dans un congrès tenu fin juin
dernier à Bruxelles. Il avait alors
critiqué le gouvernement turc et les
grands hommes d’affaires qui s’ingèrent
politiquement dans les affaires du
journalisme.
[13] Suzan Fraser. (26 juillet 2013). “Turkey
Criticized After Journalist Yavuz Baydar
Fired For New York Times Op-Ed”.
In : The Huffington Post.
Récupéré le 31 juillet 2013.
[14] Cour européenne des droits
de l’homme. (16 juillet 2013).
Requête no 44827/08, « Affaire Abdullah
Yasa et autres c. Turquie ».
Récupéré le 31 juillet 2013.
[15] Hurriyet. (1 août 2013).
“Minorities in Turkey tagged by ‘race
codes,’ official document reveals”.
Récupéré le 2 août 2013.
[16] loc. cit.
[17] Hurriyet. (30 juillet 2013).
"Turkish journalists discuss hate speech
in media".
Récupéré le 5 août 2013.
[18] loc. cit.
[19] loc. cit.
[20] loc. cit.
[21] Oberti, Charlotte. (27 mai 2013).
« La Turquie poursuit sa croisade contre
l’alcool ».
In : France 24. Récupéré le 18
août 2013.
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