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Par Fériel Berraies Guigny. Paris

Obama : le rêve Afroaméricain

Barack Obama connaît les subtilités à apporter s’agissant de la question de l’identité noire. Il sait aussi que sa part d’Africanité est une réalité à ne pas occulter, bien au contraire. De retour de la terre de ses ancêtres, le Kenya, il fut plus que jamais convaincu qu’il lui fallait entretenir le lien. Aujourd’hui, premier Président noir à la Maison Blanche, et comme l’adage anglo-saxon se plait à le dire « Sky is the limit » les possibilités et l’espoir sont sans limite.

Barack Obama est l’enfant chéri de l’Afrique, il est ce fils qui a redonné espoir et dignité au plus vieux Continent du Monde. Pour beaucoup de leaders africains, il est aussi la continuité à construire entre l’Afrique et l’Amérique noire. Un espoir légitime, car l’Histoire l’a voulu ainsi. Les Africains-américains sont arrivés aux Etats-Unis à l’époque du marché des esclaves, et ils entretiennent une légitime fierté à l’égard de leurs origines. Par contre, l’Afrique qu’ils portent en eux n’est pas forcément la réalité. Ceux qui voyagent en Afrique en reviennent souvent déçus, car la réalité ne correspond pas à leur perception.

Barack Obama a évité la question raciale dans sa campagne, afin de ne pas être perçu comme le candidat d’une minorité. Ce n’est qu’en mars 2008 qu’il s’est exprimé sur cette question, à la suite de la polémique engendrée par les propos du pasteur Jeremiah Wright. Il a, à cette occasion, lancé un appel implicite pour que les Noirs comme les Blancs acceptent les imperfections de leur vision raciale réciproque, et a assumé son identité plurielle. Ce discours, très médiatisé et unanimement salué, fut crucial par le fait qu’il ne balaie pas d’un trait les problèmes liés au racisme aux Etats-Unis, mais refuse dans le même temps d’en faire un problème de société grandissant. Obama précisa que « l’erreur profonde du révérend Wright n’est pas d’avoir parlé du racisme dans notre société. C’est d’en avoir parlé comme si rien n’avait changé, comme si nous n’avions pas accompli de progrès, comme si le pays […] était encore prisonnier de son tragique passé ». Obama s’est montré ainsi, racialement fédérateur.

Pour Barthélémy Courmont, chercheur spécialiste de la politique US à l’Institut des Relations Internationales à Paris, Barack Obama n’est pas un Africain-américain, au sens où cette appellation est généralement entendue outre-Atlantique, à savoir des descendants d’esclaves ayant combattu pour leur reconnaissance dans une société longtemps inégalitaire. De mère américaine et de père kenyan, il appartient à cette catégorie d’Américains d’origine africaine aujourd’hui importante, mais qui n’a aucun lien avec le douloureux héritage de l’esclavage, à la différence de son épouse Michelle. Cette Africanité entièrement assumée par le candidat démocrate, mais qui le distingue de la population africaine-américaine, fut donc un avantage durant sa campagne en ce qu’elle lui a permis de ne pas être le candidat d’une minorité. Elle fut également un inconvénient pour se faire le défenseur des Africains-américains. Inconvénient qu’il a su surmonter à l’occasion de son discours du 18 mars 2008. Obama s’est appuyé sur les échecs des différents candidats africicains-américains, notamment Jesse Jackson. Il ne voulait pas se présenter comme le candidat d’une minorité, il n’aurait eu quasiment aucune chance d’accéder à la Maison Blanche d’autant que, comme nous l’avons vu, il ne peut se faire le porte-parole des Africains-américains. Cette stratégie, ’il l’avait déjà appliquée quand il était candidat au poste de sénateur de l’Illinois, et elle a fonctionné. Dans le même temps, aujourd’hui qu’il est Président, il a également tout intérêt à mettre en avant ses origines, plutôt que de chercher à les dissimuler. Mais plus qu’une simple stratégie chez Obama, elle est une véritable conviction, celle qu’il faut pour surmonter les questions raciales. Aujourd’hui il est la preuve vivante du African American Dream.

Crédits :
NEW AFRICAN PROPRIETE EXCLUSIVE
Article de presse Courtesy of Fériel B.G Rédactrice en chef www.africasia.com
Publié le 10 décembre 2008 avec l'aimable autorisation de Fériel Berraies Guigny



Source : Fériel Berraies Guigny


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