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RIA Novosti
Que fera Barack Obama de la nuisance
d'Israël face au droit de résistance palestinien ?
Farid Daoudi
Photo RIA Novosti
Vendredi 30 janvier 2009 En dépit d'un cessez-le-feu précaire
vis à vis de la Résistance, Israël persiste, malgré l'échec de
ses agressions sanguinaires, à espérer une capitulation des
Palestiniens. Visant à saper leur résistance, Israël mobilise
d'autres potentiels et fait appel à des appuis diplomatiques et
militaires internationaux. Il continue de fermer les terminaux
et de resserrer l'étau autour de la bande de Gaza et il place la
Cisjordanie sous une chape de plomb.
Les prétextes ne manquent pas pour persécuter les
Palestiniens: comment empêcher la contrebande d'armes? En
obtenant cette complémentarité internationale et plomber le
blocus qui avait poussé, ne l'oublions pas, la résistance à
tirer des roquettes.
La politique hostile israélienne motivée par des raisons
électoralistes (et de survie) a préféré froidement le carnage au
dialogue, faisant surgir une condamnation citoyenne mondiale.
Les nations occidentales ont finalement découvert la face laide
d'Israël qui n'a réussi qu'à s'attirer un mouvement de
réprobation, de colère et un appel général aux sanctions et au
châtiment.
Le refus obstiné d'Israël d'ouvrir les terminaux pour
acheminer les aides humanitaires et médicales est un crime de
guerre aussi bien qu'un génocide qui a commencé par des attaques
avec des armes inappropriées et illégales (usage de bombes au
phosphore blanc et autres armes prohibées) contre les civils
(femmes, enfants, malades ou vieillards) dans la bande de Gaza.
Les organisations internationales sont interpellées pour
s'impliquer plus directement, par une intervention réelle si
elles souhaitent mettre un terme au génocide, aux regains de
tensions, en vue de garantir l'instauration d'une véritable
trêve.
L'Egypte fait dans l'absurde en fermant le terminal de Rafah
à la circulation des personnes et des biens, alors que le
contrôle sécuritaire est possible ; après ses entraves
discriminatives à l'égard de la presse, l'entrée de la bande de
Gaza, elle filtre sélectivement l'aide humanitaire
internationale en direction d'une population en détresse
extrême, refusant les cargaisons de l'Iran, affichant son
obédience politique dans ce jeu trouble de la collaboration avec
Israël. L'Egypte a de facto politisé l'aide humanitaire. A
contre-courant de la solidarité populaire envers la population
gazaouie, l'Egypte s'associe servilement au blocus israélien de
la bande de Gaza.
Le monde respecte les valeurs et ceux qui se respectent,
qu'il s'agisse d'humanité ou de légalité.
Israël décide arbitrairement de rouvrir à ses frontières les
points de passage à Gaza pour un acheminement au compte-goutte
de l'aide humanitaire, de carburants et des produits
alimentaires et médicaux de première nécessité pour la
population toujours en état de choc. Tout Comme il décide de les
refermer aussitôt alors que le gouvernement israélien a refusé
l'appel du nouveau Président américain Barack Obama pour la
levée du blocus imposé contre Gaza et l'ouverture des terminaux
pour des raisons humanitaires et médicales.
Autre façon d'attiser la tension, la France s'est empressée
de dépêcher la frégate porte-hélicoptères Germinal au large de
Gaza pour contribuer à la lutte contre la contrebande d'armes,
au lieu de jouer un rôle conciliant et pacificateur. Pour
protéger l'agresseur israélien, lui emboitant le pas, des pays
européens ou autres s'associent à la France en participant à des
opérations de surveillance de Gaza par terre, mer et air.
L'objectif est d'empêcher l'arrivée d'armes dans la bande
côtière. Cette situation prend une tournure plus tragique. Le
peuple palestinien est assiégé par l'occupation et se trouve en
proie à davantage d'étouffement, sous prétexte de stopper le
trafic d'armes. Le pourrissement de cette situation ne peut plus
tolérer l'attente. Les dissensions palestiniennes avaient déjà
fragilisé les droits de ce peuple. De surcroît, le Mouvement du
Hamas, en regain de popularité au sein d'une résistance
palestinienne réunifiée, n'est pas de nature à capituler,
s'attachant à des positions sans concessions politiques. Il
refuse de répondre aux appels du Président Abbas à former un
gouvernement d'union nationale sans conditions négociées.
L'aide internationale pour la reconstruction urgente de Gaza
est aussi conditionnée par une réconciliation des factions
rivales palestiniennes au sein d'un gouvernement d'union
nationale. Le mouvement Hamas a la légalité pour lui,
contrairement à Israël. Il n'est guère un mouvement terroriste
comme le déclarent certains fieffés menteurs et falsificateurs
de l'Histoire. Il ne fait que défendre son peuple opprimé et
spolié. Il n'enfreint aucune loi, du fait qu'il est
représentatif et élu démocratiquement pour revendiquer la
justice et liberté pour son peuple. Sauf ingérences, les
divisions interpalestiniennes sont surmontables, ce qui
faciliterait les capacités du nouveau Président américain Obama
d'adopter une vision positive de la cause palestinienne ;
celui-ci est soumis à deux incitations fortes : d'une part, le
droit du mouvement Hamas à défendre les intérêts nationaux
palestiniens constitue une assurance stratégique et un atout
capital pour une large frange de la population ion
palestinienne, et d'autre part, l'influence du lobby sioniste en
de nombreux centres de décision névralgiques, qui rend plus
difficile l'implication d'une nouvelle Administration americaine
sous la férule d'Obama, enclin à améliorer l'image des
Etats-Unis dans le monde, et en particulier au Proche-Orient.
Celui-ci doit se rendre à l'évidence qu'Israël est une réelle
menace contre la paix, incarnant le non respect des droits de
l'homme. Depuis 1947, Israël a exercé une violence continuelle
sur le peuple palestinien, le contraignant à force de tueries et
de destructions à quitter les terres qui lui avaient été
attribuées par un Plan de partage recommandé, non ordonné, non
obligatoire (par l'Onu de l'époque) et donc jamais accepté
puisqu'à aucun moment, le peuple palestinien n'a été consulté.
Il n'a jamais pu exercer son droit inaliénable et
internationalement reconnu de disposer de lui-même. Tout peuple
a le droit de se défendre lorsqu'il est victime d'un oppresseur:
ce qui confère une légitimité certaine à tout acte de
résistance.
Malheureusement, aujourd'hui, on se concentre encore une fois
sur un nouvel épisode, horrible, celui d'une immense tragédie à
répétition, et l'on a tendance à oublier les soixante et un ans
passés, avec son infinie série de massacres et de villages
détruits, les spoliations, l'occupation systématique et illégale
des terres, la destruction systématique et continuelle des
maisons palestiniennes, des oliveraies, des champs, du bétail,
on oublie le Mur, les check-points, les assassinats, les
attaques des colons, la convoitise des réserves gazières au
large des côtes de Gaza, les mille affronts journaliers que le
peuple palestinien a subis et continue de subir depuis trois
générations, et cela en toute impunité.
Bref, l'on verra bien si le changement d'Obama se rangera du
côté de la légalité internationale, puisqu'il manifeste une
volonté sincère d'instaurer une paix juste et durable prenant en
compte les droits inaliénables du peuple palestinien.
Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la
stricte responsabilité de l'auteur.
© 2008 RIA Novosti
Publié le 2 février 2009
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