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El Watan
Bombardements israéliens
contre Ghaza
« La mort frappe partout et n’importe quand »
Fares Chahine
Gaza, 19 janvier 2008 - Photo CPI
19 janvier 2008
Au moins 34 Palestiniens ont
été tués, depuis mardi dernier, par l’armée d’occupation
israélienne. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert, à l’image
de tous ses prédécesseurs, essaie de renforcer sa position politique
en tuant plus de Palestiniens. Ghaza.
De notre correspondant Après avoir
quitté la bande de Ghaza qu’elle a occupée durant plus de
trente ans, se sentant libérée de toute contrainte, et avec le
silence complice de la communauté internationale, l’armée israélienne
a donné libre cours à une barbarie sans précédent dans la
bande de Ghaza, que l’Etat hébreu a décrétée « entité
hostile », depuis le coup de force armé du mouvement
islamiste Hamas, au mois de juin dernier. En moins de trois jours,
dans une escalade sanglante, la machine de guerre israélienne a
ôté la vie à 34 Palestiniens dont des femmes, des enfants et
des militants de plusieurs factions armées. Les rues de Ghaza,
qui n’ont jamais été totalement sûres, sont devenues plus que
dangereuses ces jours-ci. Que cela soit en voiture, en carriole,
ou même à pied, la mort frappe n’importe où et n’importe
quand. Car, il suffit juste qu’un soldat israélien, assis
devant son écran dans une ambiance feutrée, et croyant jouer à
un jeu vidéo, décide de lancer des roquettes air-sol d’un
drone téléguidé pour que le sang coule. Malheureusement, ce qui
paraît n’être qu’un jeu, pour ce soldat qui joue le rôle
« du bon » qui tue les méchants terroristes, se
termine dans les rues palestiniennes par une véritable tragédie
avec des voitures complètement calcinées, des corps déchiquetés
et brûlés, sans compter les blessés qui garderont dans leurs mémoires
et dans leur chair un traumatisme pour le restant de leur vie. Ce
soldat peut être aussi un pilote d’hélicoptère d’assaut de
type Apache ou même d’un avion de chasse de type F16 ou d’un
autre type, tous plus sophistiqués les uns que les autres, comme
il peut être à l’intérieur de l’un de ces redoutables chars
de type Merkava difficiles à détruire avec les moyens dérisoires
dont disposent les résistants palestiniens. Le plus grand nombre
de tués a été décompté mardi, lors d’une opération de
l’armée israélienne dans le quartier d’Ezzeïtoun, au
sud-est de la ville de Ghaza, qui a fait 19 morts et plus de 50
blessés. Parmi ces morts figurent deux agriculteurs âgés de 65
et 55 ans, tués dans leurs vergers. Le fils de Mahmoud Ezzahar,
haute figure du mouvement Hamas qui a occupé le poste de ministre
des Affaires étrangères dans le cabinet formé par le Hamas après
sa victoire aux dernières législatives, est l’un des tués de
cette journée particulièrement sanglante. Hossam Ezzahar, âgé
de 21 ans, appartenant aux Brigades Ezzeddine El Qassam, la
branche armée du Hamas, est le second fils de Mahmoud Ezzahar à
avoir été tué par l’armée israélienne au cours de
l’Intifadha d’El Aqsa, déclenchée en l’an 2000. Le même
jour, en soirée, deux autres Palestiniens ont été tués au nord
de la bande de Ghaza. Leur véhicule a été atteint de plein
fouet par une roquette air-sol tirée par un drone. La série
macabre a continué mercredi quand dans une rue au centre de
Ghaza, trois personnes appartenant à une même famille sont tombées
lors d’un bombardement raté visant un véhicule appartenant à
des membres du Djihad islamique, l’autre mouvement radical
palestinien. Trois civils innocents, Amer al-Yazji, 36 ans, son
fils Amir, 13 ans et son frère Mohammed, 25 ans, circulaient dans
le centre de Ghaza lorsque leur voiture a été touchée par un
missile israélien. Malheureusement pour eux, ils se sont trouvés
au mauvais endroit et au mauvais moment au moment de l’agression
israélienne. En soirée, au niveau d’El Boureij, au sud de
Ghaza, deux corps de deux militants du Djihad islamique dont la
voiture a été pulvérisée par l’explosion d’un missile
air-sol ont été déchiquetés et brûlés. Les services médicaux
ont eu du mal à les identifier. Malheureusement, ce feuilleton
sinistre n’est pas fini. Il s’est poursuivi jeudi, quand
l’aviation israélienne a mené dans la journée une série de
raids, dont l’un a fait deux morts, un homme et sa femme qui se
trouvaient à bord d’une voiture dans le nord du territoire.
Dans un autre raid aérien, un missile a touché une voiture
transportant des membres de la branche armée du Djihad islamique,
tuant deux hommes. L’explosion a également touché une carriole
toute proche, tuant une femme et blessant grièvement un enfant.
Dans une attaque sur un quartier sud de la ville de Ghaza, un chef
local de la branche armée du Hamas et un autre militant ont été
tués. La Cisjordanie occupée n’a pas été épargnée. Ces
actes visent certainement à porter atteinte à la notoriété de
l’Autorité palestinienne et à celle de son président, Mahmoud
Abbas, qualifié par Israël de partenaire pour la paix. L’armée
israélienne a tué, hier matin, à Naplouse un militant des
Brigades des Martyrs d’El Aqsa, la branche armée du Fatah. Il
faut souligner qu’Israël a joué le même jeu à Ghaza,
lorsqu’il a affaibli les services sécuritaires de l’Autorité
palestinienne, par la destruction de la majorité de ses sièges
avant que ceux-ci ne tombent définitivement, en juin dernier, aux
mains des hommes du Hamas après le putsch armé. « Les
raids et l’escalade militaire d’Israël visent à infliger un
camouflet aux négociations de pai israélo-palestiniennes »,
a déclaré le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil
Abou Roudeïna. Il a appelé les Etats-Unis « à intervenir
rapidement pour empêcher une nouvelle détérioration de la
situation, qui pourrait porter un coup fatal à la chance
historique de paix ». Quant au Premier ministre israélien
Ehud Olmert qui, à l’image de tous ses prédécesseurs, essaie
de renforcer sa position en tuant plus de Palestiniens, il a déclaré
que ce qui passe à Ghaza est une guerre contre les militants
palestiniens qui n’arrêtent pas les tirs de roquettes
artisanales sur Israël. En fait, ce n’est ni plus ni moins
qu’une guerre contre l’ensemble des Palestiniens. Droits de reproduction et de
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