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Opinion
La Knesset étend la
responsabilité de l'occupation
Fadwa Nassar
Mercredi 24 novembre 2010
La dernière décision de la Knesset de l’Etat sioniste consistant
à passer par un référendum populaire avant tout retrait de la
partie orientale d’al-Qods et du Golan, régions occupées en
1967 et annexées par l’occupant, est certainement une violation
du droit international, une violation des résolutions de l’ONU
mais surtout un défi à la « communauté internationale ». Cette
décision votée par plus des deux tiers des membres du parlement
sioniste entérine d’autre part la décision sioniste de judaïser
(par un nettoyage ethnico-religieux) la capitale palestinienne
prise depuis l’occupation mais accélérée ces récentes années, et
la colonisation du Golan syrien, malgré les difficultés de cette
dernière tâche sur le terrain.
Faire assumer aux « Israéliens » dans leur ensemble la
responsabilité de l’occupation reste la signification profonde
d’une telle décision. Certains analystes ont compris la décision
comme une volonté de la part des représentants de la droite dure
d’empêcher tout retrait de l’occupant de ces régions visées, à
moins de passer par une épreuve supplémentaire faisant appel aux
vœux de la société coloniale. D’autres y ont vu la crainte de
ces représentants, en cas de changement de la composition de la
Knesset, de ne pas pouvoir maîtriser le processus d’un règlement
qui porterait sur ces régions et leur changerait de statut.
Cependant, deux remarques préliminaires à toute discussion
doivent être relevées :
Première remarque : cette décision n’est que de la « poudre aux
yeux » parce qu’elle considère que l’Etat sioniste peut se
retirer d’un territoire occupé par suite d’un accord politique,
sans l’action de la résistance armée et populaire. Hormis les
colonies installées dans le Sinaï égyptien, jamais l’Etat des
colons ne s’est retiré d’un territoire occupé par suite d’un
processus de règlement politique. La décision de la Knesset
n’est donc gênante que pour les Palestiniens et Arabes, et
quelques pays européens ou dans le monde, qui caressaient
l’illusion que, sans la résistance, Israël pouvait se retirer.
Elle est gênante pour Mahmoud Abbas et l’Autorité palestinienne
qui ont tout misé sur les pressions qu’exercerait la «
communauté internationale » sur l’Etat sioniste. Or, les
Etats-Unis ont considéré que la décision de la Knesset est une «
affaire interne » et qu’elle n’avait aucun effet sur leur
politique.
Cette décision ne vient que s’ajouter à toutes les décisions
sionistes antérieures qui ont enterré le processus de règlement
politique, c’est-à-dire les négociations et les pressions de «
la communauté internationale ». Elle montre, une fois de plus,
que tout cela n’est qu’illusion. Seule la résistance multiforme
et surtout armée, le refus de reconnaître cet Etat illégitime et
la non-normalisation des liens avec lui peuvent libérer non
seulement al-Qods et le Golan occupés, mais toute la Palestine.
Face à la résistance, que peut faire un référendum, tout
populaire qu’il est ? Les résistants ne vont pas attendre pour
savoir ce que veulent les occupants !
Deuxième remarque : cette décision est teinte d’une grande
lâcheté de la part des représentants à la Knesset. Elle
généralise la responsabilité de l’occupation à toute la société
coloniale israélienne. Par crainte d’avoir à assumer une
responsabilité, en tant que représentants de la société
coloniale, ils veulent son approbation. Désormais, plus
qu’avant, tout citoyen Israélien est responsable, face aux
Palestiniens et aux Arabes, de la colonisation et de la
judaïsation des territoires occupés. Ce qui veut dire, en
d’autres termes, que tout citoyen israélien participe à l’état
de guerre que ses institutions mènent contre les Palestiniens et
les Arabes. Cette décision ne fait que confirmer l’analyse que
la société coloniale, dans son ensemble et individuellement, est
entièrement responsable de ses actes, et qu’elle doit, par
conséquent, en assumer les conséquences.
Article publié sur Résistance islamique au Liban
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