Site d'information sur la Palestine, le Moyen-Orient, l'Amérique latine, la Corse ...

 

Palestine - Solidarité

 

 Retour :  Accueil  Massacres de Gaza  -  Sommaire dossiers  Analyses  -  Mises à jour


Opinion

Résistance et lutte des prisonniers palestiniens
Fadwa Nassar

Lundi 24 janvier 2011

Les nouvelles qui parviennent des prisons sionistes, par le biais des organisations de la résistance, font état d’une grève entamée par les prisonniers de Nafha, prison située au sud d’al-Naqab occupé, pour riposter aux mesures répressives de la direction des prisons, qui remettent en cause tous les acquis des prisonniers pour lesquels ils ont lutté dès le début du mouvement national des prisonniers, et qui inventent à chaque fois de nouvelles mesures, faites spécialement pour humilier et se venger des prisonniers.
Les prisonniers de Nafha réclament, entre autres, la fin des interventions armées dans la prison que mènent des unités spéciales conçues pour leur répression, l’unité Nahshon et l’unité Matsada. Ces unités n’hésitent pas à se servir de chiens policiers qui attaquent les prisonniers. En 2010, 190 prisonniers ont été blessés au cours de ces attaques policières. Ils réclament également la suppression de l’isolement individuel des prisonniers, mesure qui touche actuellement près de 100 prisonniers, répartis dans toutes les prisons sionistes, et la fin immédiate de l’isolement de Ahmad Saadate et de Jamal Abou Hayja, qui mènent une grève de la faim contre leur isolement.
Les prisonniers de Nafha réclament de plus la fin des fouilles qui surviennent à l’improviste, à toute heure de la nuit surtout, mais aussi pendant la journée. Aux dernières nouvelles, plusieurs fouilles inerviennent par jour dans la prison de Nafha, chacune d’elles durant 40 mn, au cours de laquelle les prisonniers doivent sortir des cellules et être enfermés dans un lieu clos. Ils réclament également d’être ensemble à l’heure de la promenade, alors que la direction de la prison les divise en groupes de 60, afin de les empêcher de se rencontrer, tout comme ils réclament des repas corrects et la suppression des amendes soutirées par la direction de la prison en guise de punition.
Les prisonniers palestiniens ne cessent de mener des grèves de la faim courtes, mais voulues efficaces, pour entraîner le recul de l’administration pénitentiaire. Ils espèrent, à partir de leur mouvement, attirer l’attention des dirigeants politiques en Palestine, mais surtout dans le monde arabo-musulman et dans le monde, sur leurs conditions de détention et sur leur présence avant tout, en tant que prisonniers palestiniens détenus dans les prisons sionistes, dans des conditions qui deviennent de plus en plus terribles après les différentes mesures répressives et inhumaines adoptées par les autorités sionistes à leur égard.
 Mesures inhumaines par vengeance
Ce qui caractérise surtout la mentalité des dirigeants sionistes, c’est leur désir de se venger. Ce sentiment imprègne tous leurs actes, surtout lorsqu’ils font face à des Palestiniens. Dans leurs prisons, aucune occasion n’est laissée sans que leurs fonctionnaires, qui assurent les fonctions de geôliers ou de gardiens, n’interviennent pour humilier et se venger. Mais ce désir de vengeance se retrouve surtout dans les hautes sphères de leur Etat colonial, dans les sphères de prises de décision et de législation. Depuis quelques années, et notamment depuis la capture du soldat mercenaire Shalit par la résistance à Gaza, les propositions de loi et les mesures militaires se succèdent pour contraindre le Palestinien à capituler, mais en vain.
Si la première mesure prise par les sionistes fut de kidnapper des députés et ministres du Hamas, hommes et femmes politiques qui n’avaient mené aucune opération militaire contre l’occupation, ils s’ingénient depuis quelques temps à inventer des mesures de plus en plus répressives contre les prisonniers, en vue de les amener à faire pression sur le Hamas et la résistance, quant aux conditions de leur libération en contrepartie du soldat sioniste.
Une commission ministérielle propose en première lecture une loi, appelée « loi Shalit » qui interdit aux prisonniers les visites familiales, l’introduction de livres et de journaux, l’inscription dans les universités à distance et le passage d’examens, toutes des mesures qui violent les normes internationales et surtout celles qui sont inscrites dans la convention de Genève, qui gère la relation entre un Etat occupant et un peuple occupé. Une autre commission de la Knesset a préparé un texte de loi permettant de priver un détenu palestinien de rencontrer son avocat, après son arrestation, pendant un an entier, alors qu’actuellement, le détenu en est privé pendant trois mois, ce qui est déjà une longue période. Par cette proposition de loi, les sionistes espèrent accorder aux instructeurs des services de renseignements, Shabak ou Aman (services de l’armée), un temps supplémentaire pour interroger et torturer le détenu afin de lui soutirer des « aveux ».
Par ailleurs, la Cour suprême de l’Etat sioniste vient de refuser la décision d’exercer un quelconque contrôle ou visite sur la prison secrète n°1391, prison découverte il y a quelques années à partir du recoupement de plusieurs témoignages de prisonniers qui y ont été détenus. Ce refus a été justifié par le fait qu’un tel contrôle ou visite de la part de membres de la Knesset serait une atteinte à la sécurité. La prison secrète 1391, ainsi que d’autres, sont des lieux où sont enfermés tous ceux qui sont kidnappés par l’armée ou les services de renseignements et qui ne sont contrôlés par aucun organisme étatique, à plus forte raison visités par des instances internationales. Ces lieux, gardés secrets, peuvent être des hangars à l’intérieur des bases militaires, ou des chambres souterraines creusées dans des lieux protégés. Ayant reconnu leur existence, les responsables sécuritaires et militaires sionistes refusent cependant d’en indiquer les lieux. Dans ces prisons secrètes, les prisonniers qui restent isolés du monde entier pendant tout le temps de leur incarcération, subissent les interrogatoires par une unité nommée 504 qui exerce toutes les formes de torture, physique, psychique et morale.
Parmi les mesures répressives servant aux sionistes d’assouvir leur soif de vengeance, se trouve la pratique liée à ce qui s’appelle « le combattant illégal ». Ce sont surtout les prisonniers de Gaza qui en sont les victimes, puisque la bande de Gaza est jugée comme un territoire non soumis aux sionistes. Qu’ils aient achevé leur « peine » ou qu’ils aient été kidnappés après le désengagement, certains prisonniers de Gaza deviennent « des combattants illégaux », terme par lequel les sionistes justifient leur maintien en prison. A présent, ils ne sont plus que 6 « combattants illégaux » : Hammad Abou Amra, de Deir Balah, maintenu en prison après l’achèvement de sa peine, Usama Zri’i, arrêté en février 2008 et dont la détention est renouvelée tous les six mois, Mohammad Khalil Abou Jamous, de Khan Younes, arrêté au mois de juillet 2007 et qui a achevé sa peine, mais est maintenu en prison dans le cadre de cette loi, Abdallah Amoudi, de Khan Younes, arrêté en novembre 2003, qui a achevé sa peine, mais est maintenu en prison, Raed Abdallah Abou Mghayseb, arrêté en décembre 2003, il devait être libéré en mars 2010, mais est devenu « combattant illégal » et maintenu en détention, ainsi que Mahmoud Sarsek, membre de l’équipe nationale de football, arrêté en juillet 2009 et dont la détention est renouvelée tous les six mois.
Une autre forme de pression psychologique sur les prisonniers, c’est la détention administrative. D’après les statistiques des organismes spécialisés dans la question des prisonniers, l’occupation a arrêté près de 19.000 Palestiniens, depuis l’Intifada al-Aqsa (2000), en tant que détenus administratifs. Ils sont actuellement près de 200 détenus administratifs, c’est-à-dire que leur détention n’est justifiée par et pour eux ni par un fait précis ni une accusation précise, mais elle a lieu à  partir d’une estimation et d’un rapport des services de renseignements, gardés secrets tout au long de leur incarcération. Le détenu administratif ne sait pas en général la date de sa libération, puisque le renouvellement de sa détention peut intervenir le jour même prévu pour libération. Outre la pression psychologique que le détenu administratif subit à cause de l’incertitude dans laquelle il est intentionnellement maintenu, il partage toutes les conditions des prisonniers, quant aux visites familiales, fouilles à nu, insultes, interrogatoires, etc… Récemment, sheikh Bassam Saadi, dirigeant au Jihad islamique à Jénine, a vu sa détention renouvelée de six mois. Il est détenu depuis 2003, de renouvellement en renouvellement.
Plusieurs autres moyens de pression et d’humiliation sont exercés par les autorités sionistes sur les prisonniers palestiniens, comme leurs déplacements permanents d’une prison à l’autre pour empêcher leur stabilité psychique et leur interdire de mener des mouvements de lutte ou des actions de longue haleine, surtout s’ils sont lourdement condamnés. Les pressions sont également exercées sur les prisonniers malades ou handicapés qui sont soumis à un chantage, consistant à leur dire qu’ils ne seront pas soignés s’ils n’avouent pas. Il y a actuellement 1500 prisonniers souffrant de maladies chroniques ou graves, dont 20 atteints de cancer. Parmi ces prisonniers malades, Akram Mansour, le troisième prisonnier détenu depuis plus de 30 ans. Il souffre d’une tumeur à la tête, due à sa longue incarcération. 85 prisonniers sont handicapés. Le handicap mobile d’un grand nombre d’entre eux a été occasionné par les tirs et violences des soldats lors des arrestations. N’ayant pas été soignés ou l’ayant été de travers, ils risquent d’être handicapés à vie si l’opinion publique reste aveugle et muette, et n’exerce pas de pressions sur les autorités sionistes.

Article publié sur Résistance islamique au Liban

Le sommaire de Fadwa Nassar
Le dossier des prisonniers palestiniens
Dernières mises à jour



Source : Fadwa Nassar


Avertissement
Palestine - Solidarité a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Moyen-Orient, de l'Amérique latine et de la Corse.
L' auteur du site travaille à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui lui seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas Palestine - Solidarité ne saurait être tenue responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont elle n'a pas la gestion, Palestine - Solidarité n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
Pour contacter le webmaster, cliquez < ici >

Retour  -  Accueil Ressources  -  Analyses  -  Communiques  -  Originaux