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Un an après l'invasion israélienne
Gaza
toujours en détresse
Djamel Bouatta
Samedi 26 décembre 2009
Un an après l’invasion israélienne, la vie est gelée sur
place à Gaza. L’enclave est en ruine, le territoire bouclé par
le blocus, de part et d’autre, les Gazaouis, traumatisés,
n'arrivent pas à reconstruire leur existence et le processus de
paix n’est plus qu’un vague horizon.
Un million et demi de Palestiniens livrés
à leur détresse et la communauté internationale reste les bras
croisés devant les provocations et l’arrogance d’Israël.
Le comble est que ce pays ose attaquer, aujourd’hui, Hamas
devant la justice internationale alors que lui-même avait failli
être condamné pour génocide et crime de guerre, sans le veto des
États-Unis et de la France. L'opération Plomb durci, lancée par
Israël le
27 décembre 2008, au prétexte de faire cesser les tirs de
roquettes artisanales palestiniennes sur son territoire, n’a pas
fini de livrer ses secrets. Elle a fait en trois semaines plus
de 1 400 morts et
5 300 blessés dans les rangs palestiniens, la plupart des
civils, des femmes et des enfants. Israël a perdu 13 personnes
dans son offensive qui a pris fin avec l'instauration d'un
cessez-le-feu le
18 janvier 2009.
La petite économie de survivance palestinienne a complètement
disparu, les champs détruits, le réseau d’alimentation en eau
saboté ainsi que les stations de traitement des eaux usées,
rejetées aujourd’hui, interdisant la pêche déjà au stade
artisanal. Pas d’électricité non plus et de l’essence au
compte-gouttes. L’enclave est fermée, elle le sera totalement
avec l’achèvement du “mur Moubarak” en construction à la
frontière avec l’Égypte où des tunnels laissaient passer le
minimum vital, l’alimentation et les médicaments de premiers
soins. Au-delà des morts, blessés et destructions matérielles,
les cicatrices laissées par la énième guerre israélienne sont
profondes. Le recours à une force de frappe sans précédent
contre les Palestiniens a des répercussions qui dépassent les
souffrances infligées au 1,5 million de Gazaouis. D’abord et
avant tout, la confirmation du sentiment d’impunité dont
bénéficie Israël dans n’importe quelle circonstance. Obama qui
avait promis solennellement de ramener à la raison les
dirigeants israéliens a capitulé devant Netanyahu. Pour les
Palestiniens, leur malheur est dans le couple israélo-américain.
Ensuite, s’est encore révélée l’impuissance de la Ligue arabe.
Enfin, l’offensive israélienne a renforcé Hamas qui tient Gaza
depuis 2007. Diviser pour mieux régner. Le fossé s'est encore
creusé entre Gaza, tenue par le Mouvement de la résistance
islamique, et la Cisjordanie aux mains d'un Fatah de plus en
plus considéré comme subordonné à Israël. Et sans un pouvoir
palestinien unifié, condition préalable à des pourparlers de
paix, la perspective d'un accord semble s'éloigner. Il reste,
même si c’est insignifiant, que l'ONU et les organisations de
défense des droits de l'homme ont accusé tant Israël que le
Hamas de crimes de guerre. Du coup, politiques et généraux
israéliens réfléchissent à deux fois avant de se rendre à
l'étranger : Tzipi Livni, l’ex-ministre des Affaires étrangères
que Netanyahu cherche à récupérer, a annulé un voyage à Londres,
car elle risquait une arrestation, suite à une plainte pour
crimes de guerre enregistrée par un tribunal londonien. L'image
d'Israël sur la scène internationale s'est peut-être effondrée,
mais les Israéliens poursuivent des constructions dans les
colonies. Les mises en garde d’Obama et de l’UE ont fait
long feu, faute de sanctions.
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Publié le 26 décembre 2009 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
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