Présidentielle américaine
Les Palestiniens
enfoncent Mitt Romney dans les sondages
Djamel Bouatta
Mitt Romney -
REUTERS/J.YOUNG
Jeudi 20 septembre
2012
La campagne de Mitt
Romney s'est un peu plus embourbée avec
la divulgation d'un nouvel extrait d'une
vidéo dans lequel le candidat
républicain à l'élection présidentielle
américaine affirme que “les Palestiniens
ne veulent pas la paix avec Israël.”
Dans cet enregistrement réalisé en
secret lors d'une réunion de bailleurs
de fonds en Floride, on peut l'entendre
dire: “Je considère que les
Palestiniens, de toute façon, veulent la
destruction et l'élimination d'Israël.”
Pour le mormon porté par ce que les
États-Unis ont produit de plus hideux,
un États palestinien constituerait une
porte d’entrée aux Iraniens qui
“voudraient faire en Cisjordanie
exactement ce qu’ils ont fait au Liban.”
Après avoir rappelé que la frontière
d’un État palestinien en Cisjordanie ne
serait qu’à quelques kilomètres de
Tel-Aviv, il insiste : “Les Iraniens
voudraient déployer missiles et armes en
Cisjordanie, ce qui menacerait
potentiellement Israël.” Il explique
encore que faire pression sur Israël
pour faire avancer le processus de paix
est la “pire idée du monde !”
En tant que président, il a promis aux
Israéliens qu’il ne ferait donc rien
pour les Palestiniens. Le monde est
averti : avec Mitt Romney, le processus
de paix au Moyen-Orient va rester un
problème non résolu. En fait, il ne
fallait rien attendre d’un candidat qui
s’est littéralement couché devant
Israël.
En été, ne s’est-il pas rendu à
Jérusalem pour recevoir l’onction de
l’establishment le plus ultra ? Là, il
devait verser tout son venin
anti-palestinien, allant jusqu’à
contester l’idée d’un État de Palestine.
D’ailleurs, il n’a pas foulé les
territoires palestiniens, se contentant
de chaudes congratulations avec
Netanyahu et ses ministres
ultra-droitiers dont l’objectif est de
chasser tous les Palestiniens pour enfin
établir le Grand Israël.
Dans les coulisses, et pour l’histoire,
Romney s’est rendu chez son mécène, un
richissime juif américain menacé par de
nouvelles lois sur l’impôt. L’archi
milliardaire, dont la fortune est
assurée par les boîtes de jeux en Asie,
a eu l’assurance qu’il ne sera pas
concerné par cette loi qui s’applique
pour tout détenteur de passeport
américain y compris pour leurs
investissements hors du pays. Le
candidat des républicains, plus à droite
que George Bush, pourtant lui aussi une
parfaite caricature du
néo-conservatisme, persiste et signe
dans une conférence organisée à la hâte
en Californie où il a regretté la forme
de ses propos sur les Palestiniens, mais
pas le fond. Plus de la moitié des
Américains déclarent ne pas lui faire
confiance à deux mois des élections.
Et Mitt Romney poursuit inlassablement
ses insanités. “Près de la moitié des
Américains sont des assistés qui ne
décolleront pas des jupes de Barack
Obama, et mieux vaudrait être d’origine
mexicaine pour être élu président des
États-Unis…”, a-t-il martelé lors de
cette conférence. Ces propos encore peu
amènes pour ses concitoyens. “47% des
Américains soutiendront de toute façon
Obama, car ce sont des gens qui
dépendent du gouvernement, qui se
considèrent comme des victimes, qui
croient que le gouvernement doit
s’occuper d’eux, qui pensent avoir un
droit à la santé, à la nourriture, au
logement…”, explique Romney dans une
vidéo tournée clandestinement lors d’une
autre réunion de collecte de fonds.
Romney a fait siennes les thèses
génocidaires qui postulent l’éradication
de “bouches inutiles.” Aubaine pour
l’équipe de campagne Obama, qui n’est
certainement pas innocente dans la
sortie de ce florilège de vidéos
révélant le “vrai Romney.” Au dernier
baromètre de Real Clear Politics qui
fait la moyenne des derniers sondages,
Obama a repris l’avantage, avec 48%
d’intentions de vote contre 45% pour
Romney. Les électeurs américains
apprécieront le 6 novembre.
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