|
Cirepal
Israël : une machine conçue pour tuer
Lundi 29 décembre 2008
Une fois encore, la machine pour tuer qu’est l’Etat d’Israël
s’est remis en marche. Elle vient de commettre un des plus
horribles massacres, un nouveau Deir Yassine, comme l’a rappelé
le secrétaire général du Jihad islamique, dr. Ramadan Shallah,
faisant cependant remarquer qu’en 48, alors que le massacre de
Deir Yassine était perpétré par les criminels sionistes, les
mujahidins arabes se trouvaient tout près, en train de résister
à al-Qastal, sous la direction de ‘Abdel Qader al-Hussaynî,
alors qu’aujourd’hui, le nouveau Deir Yassine est commis alors
que le drapeau des criminels sionistes flotte dans quelques
capitales arabes.
Le massacre commis aujourd’hui par les
sionistes poursuit l’histoire sanglante de cet Etat, que les
colonialistes occidentaux ont voulu installer en plein cœur de
notre région arabe. Il nous rappelle Deir Yassine, pour ceux qui
veulent tourner une nouvelle page, il nous rappelle l’histoire
de ce crime contre l’humanité qu’est l’Etat sioniste. Il nous
rappelle Jénine, Nablus, Qfar Qassim, al-Khalil, al-Breij,
Shaja’iya, Ramleh, tous ces noms que nous pouvons à présent, et
que nous pouvions depuis un certain temps, rappeler pour
affirmer, en toute certitude, que tous les lieux de la Palestine
se souviennent de la barbarie moderne israélienne.
Le soir de ce massacre indescriptible, comme
le sont tous les massacres, où nous ne pouvons plus trouver ni
les mots, ni les larmes, le premier ministre et chef de la
résistance palestinienne, Isma’îl Haniyye déclarait, dans une
conférence de presse que « le sang écoulé sera une malédiction
qui poursuivra les occupants jusqu’à la fin de leurs jours ».
Quant aux autres dirigeants de la résistance palestinienne,
Khalid Mech’al et Ramadan Shallah, ils ont affirmé tous les deux
que le sang écoulé ce jour du 27 décembre 2008 annonce la
victoire et la fin de l’Etat sioniste spoliateur.
Liban 2006 et Gaza 2008
La similitude avec la guerre israélienne
déclenchée contre le Liban et la résistance islamique au Liban
est frappante et elle a été soulignée par plus d’un responsable
palestinien, avant de l’être par le secrétaire général du
Hizbullah, sayyid Hassan Nasrullah. Similitude dans plus d’un
aspect : l’ampleur des massacres, commis lâchement, en
utilisation l’aviation, qui prépare une invasion terrestre.
L’implication de ce qui s’appelle « la communauté
internationale » dans la guerre, comme le montrent les
déclarations des responsables américain, français, européens,
russe, etc.. L’implication de quelques régimes arabes, et
notamment du régime égyptien, qui fait porter la responsabilité
de la guerre menée par les sionistes sur les résistants et le
peuple palestinien. Nous nous rappelons l’attitude du régime
égyptien lors de la guerre contre le Liban, qui avait déclaré
que les résistants avaient entrepris une aventure aux
conséquences inconnues. Pour Gaza, les responsables égyptiens
affirment que le fait de ne pas renouveler la trêve, par les
résistants, a entraîné la « riposte » sioniste, comme si les
criminels israéliens avaient besoin de justification. Dans les
deux cas, la guerre israélienne contre le Liban en 2006 et la
guerre contre Gaza, actuellement, le régime égyptien fait porter
la responsabilité de la guerre aux victimes et aux peuples
arabes qui refusent de plier devant l’arbitraire colonial.
L’attitude de l’Egypte officielle témoigne de
l’implication du régime arabe officiel dans le plan
américano-sioniste dans la région. Dr. Ramadan Shallah,
secrétaire général du Jihad islamique, a bien expliqué, sur la
chaîne al-Jazeera, comment la guerre menée contre la résistance
et le peuple palestinien à Gaza fait partie d’un plan
américano-sioniste avec une participation active de quelques
régimes arabes mais aussi, jusqu’à présent, du président
palestinien lui-même. Il s’agit de détruire tout ce qui résiste,
et ils ont pensé que Gaza était le point faible, s’imaginant que
la division palestinienne aiderait à détruire la résistance
palestinienne. Ce n’est pas un hasard si Livni menace, à partir
du palais présidentiel égyptien, Hamas et les résistants à Gaza,
les considérant comme des « bandes criminelles » qui empêchent
les choses d’aller selon le vœu américano-sioniste. Pour Usama
Hamdan, porte-parole du Hamas au Liban, la similitude entre la
guerre contre le Liban et celle menée contre Gaza n’est pas à
démontrer sur ce plan, le régime officiel arabe souhaite en
finir avec l’esprit et la volonté de résistance dans la région
et a ouvert la voie aux sionistes.
Quand le président palestinien Mahmoud Abbas
parle de sa volonté de faire signer la trêve, il ne fait que
reprendre l’attitude de Sanioura et de sa clique, au Liban,
voulant signer coûte que coûte un accord faire arrêter « les
hostilités » en se pliant aux vœux américano-sionistes en 2006.
De quelle trêve parle le président Abbas ? La trêve unilatérale,
celle qui empêche les résistants de tirer des fusées sur les
colonies sionistes situées dans ce qui est appelé Israël, mais
en maintenant le blocus, en laissant la Cisjordanie hors de la
trêve, comme cela s’est fait au cours des six derniers mois,
lorsque la trêve avait été signée. C’est la trêve version
israélienne que le président Abbas et le régime égyptien veulent
faire signer aux résistants. Personne ne peut oublier que
pendant cette trêve, les sionistes ont continué à violer la
Cisjordanie et notamment la ville d’al-Quds, par leurs colonies
et leurs barrages, par leurs meurtres et leurs arrestations,
sans compter que pendant cette trêve unilatérale, le blocus de
Gaza s’est poursuivi.
Cette trêve, ni le Hamas, ni le Jihad, ni
tous les résistants palestiniens n’en veulent plus. D’ailleurs,
n’est-ce pas des gens du Fateh de Mahmoud Abbas qui critiquaient
cette trêve, accusant le Hamas de rechercher le pouvoir ?
La rue arabe
La similitude entre les deux guerres se
manifeste également par la réaction de la rue arabe. Depuis
quelques temps déjà, la colère commençait à monter à cause du
blocus contre Gaza, et cette colère s’est exprimée de plus en
plus puissante après le geste de Muntazar Zaïdi, le héros
irakien, qui a lancé ses chaussures sur la tête de Bush. La
guerre contre Gaza est d’ailleurs intervenue, aussi, pour briser
cette colère qui montait. D’ailleurs, le rôle de l’Etat sioniste
dans la région consiste à briser toute volonté de résistance,
toute tentative de relever la tête que pourraient prendre les
peuples arabes, et notamment ceux de la région. Pour les
sionistes et leurs amis, les peuples arabes doivent se sentir
toujours écrasés, humiliés, il ne doivent pas sortir de cet état
et s’ils le tentent, un massacre terrible devrait les écraser.
C’est ce qui s’est passé. Les massacres de Deir Yassine jusqu’à
celui de Gaza, en passant par celui du camp de Jénine et des
autres, assument cette fonction.
Mais voilà de nouveau les peuples arabes dans
la rue. De Beirut à Amman, du Caire à Damas, en Irak, au Soudan,
au Yémen, au Maroc, à Qatar, mais aussi les peuples musulmans,
en Turquie, en Iran, au Pakistan, des centaines de milliers ont
défilé dans les rues non seulement pour dénoncer le massacre,
mais pour réclamer la fin de la normalisation des relations avec
l’Etat sioniste, l’ouverture du passage de Rafah pour faire
passer les médicaments, les vivres et aussi les armes, pour la
résistance et la population. Ils ont réclamé la fermeté, le
soutien à la résistance en Palestine. Mais le plus important de
tous ces mouvements, ce sont les mouvements du peuple
palestinien lui-même, dans toutes les villes de la Cisjordanie,
malgré la répression de l’appareil de Abbas, qui empêchait la
population d’aller lancer des pierres contre les soldats
sionistes, postés tout près, et dans la ville d’al-Quds, où des
affrontements se sont déroulés entre la population et les
soldats de l’occupation, mais aussi dans les villes arabes de la
Palestine occupée en 48, à Haïfa, à Akka, à Nazareth, à Umm al-Fahem,
Majd el-Kroum, Sakhnine, Arrabe, Shaghour. Le peuple palestinien
se retrouve uni et unifié par le sang et par la lutte, contre
l’ennemi sioniste, il est sorti des principaux camps de
réfugiés, à Ayn Helwé, à Baddawi, à Burj el Brajneh, au Liban et
le camp Yarmouk en Syrie. Pour les peuples arabes, il est normal
que les sionistes commettent des massacres et tuent, Israël
n’ayant pas d’autre rôle ni d’autre fonction. C’est pourquoi
leur colère s’est plutôt dirigée contre les régimes arabes, et
notamment le régime égyptien, qui maintient le blocus, malgré le
massacre, la guerre, les destructions.
Une victoire certaine
Sayyid Hassan Nasrullah, poursuivant le
parallèle entre la guerre de 2006 contre le Liban et la
résistance et celle de 2008 contre Gaza et son peuple résistant,
a expliqué pourquoi le régime égyptien doit ouvrir le passage de
Rafah. En 2006, la résistance avait bénéficié d’un arrière
solide, la Syrie, qui non seulement n’a pas fermé les
frontières, mais a accueilli les réfugiés et a permis de laisser
passer armes, vivres et médicaments. Cela est nécessaire pour la
résistance. Il faut que la situation soit la même pour Gaza, il
faut que l’Egypte ouvre le passage pour constituer
l’arrière-pays des résistants, sinon, comme l’a rappelé Sayyid
Hassan Nasrullah, l’Egypte porterait la responsabilité terrible,
devant Dieu, devant les hommes, devant la nation arabe et
islamique, d’avoir activement participé au génocide des
Palestiniens. Mais, a rassuré le chef de la résistance islamique
au Liban, la résistance palestinienne à Gaza remportera la
victoire, avec l’aide de Dieu, même si le régime égyptien
maintient son attitude de collaboration, car tous les
témoignages montrent que la volonté des résistants est
implacable. « Même si la bande de Gaza sera décimée, nous
refuserons de nous plier » a déclaré le grand résistant, Isma’îl
Haniyye. Il est clair que les sionistes lancent une guerre dont
ils ne savent pas encore comment elle se terminera. Comme pour
juillet 2006, ils s’imaginent qu’ils peuvent, au début, par les
massacres et les destructions, briser la volonté populaire.
Comme en 2006 où ils ont balancé des feuilles demandant à la
population de ne pas collaborer avec la résistance, ils ont
appelé, à Gaza, par téléphone, demandant aux gens de s’éloigner
des lieux qu’ils ont l’intention de bombarder, voulant séparer
entre le peuple et sa direction.
Si en 2006, au Liban, ils n’ont pas réussi et
ils sont partis, humiliés, avec pour seuls résultats les
destructions et les morts qu’ils ont laissé après eux,
pensent-ils pouvoir réussir avec le peuple palestinien ?
N’ont-ils pas encore compris qu’un siècle de résistance contre
l’occupation a fait de lui un peuple héroïque, un peuple tenace,
un peuple pouvant, hommes, femmes, vieillards et enfants,
supporter ce qu’aucun autre peuple sur cette terre ne peut
supporter ?
« Notre sang sera une malédiction qui les
poursuivra jusqu’à leur fin ».
Maudit soit Israël.
Centre d'Information sur
la Résistance en Palestine
|