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Résistance
Les prisonniers palestiniens en grève : soutenons leur
résistance
Photo CPI
Jeudi 8 avril 2010
En ce mois d’avril 2010, le mouvement des
prisonniers a lancé un mouvement de grève pour protester contre
les conditions humiliantes dans lesquelles se déroulent les
visites des familles et contre la détérioriation des conditions
de détention. Il mène une grève des visites familiales pendant
tout le mois d’avril et une grève de la faim de dix jours (du 7
au 17 avril). Ce mouvement est suivi dans les dix prisons
centrales sionistes, que ce soit par les prisonnières, les
enfants ou les adultes palestiniens et arabes. Depuis quelques
années, une répression croissante sévit contre les prisonniers
et leurs familles. Privés de plusieurs moyens d’information
indépendants, les prisonniers sont depuis plus d’un an interdits
d’avoir par exemple la chaîne al-Jazeera. L’administration
carcérale a, de plus, interdit l’entrée des livres et a
récemment interdit, dans la prison de Ofer, l’utilisation de la
bibliothèque.
Bien que le droit des visites est un droit
légalement reconnu, les autorités sionistes en ont fait un
parcours de l’humiliation et un moment douloureux pour des
milliers de prisonniers, qui en sont privés soit pour des
« raisons sécuritaires » soit parce que les prisonniers sont de
la bande de Gaza. Ce que réclament les prisonniers, par leur
grève de protestation, c’est la liberté des visites dans la
dignité. Récemment, deux femmes de prisonniers ont été fouillées
à nu alors qu’elles se rendaient aux visites des leurs. Bien
qu’elles aient protesté et refusé de poursuivre leur trajet à
cause de ces fouilles, les représentantes de l’armée sioniste
ont cependant insisté pour les fouiller à nu. Par leur
mouvement, les prisonniers espèrent attirer l’attention de la
Croix Rouge Internationale qui fait la sourde oreille et accepte
le diktat israélien sur les conditions humiliantes et
répressives des visites. Le droit aux visites est un droit
légalement reconnu pour tous les prisonniers dans le monde, et
il est de plus un droit acquis par la lutte du mouvement des
prisonniers.
Parmi les revendications du mouvement des
prisonniers, figure celui de l’autorisation à passer les examens
du baccalauréat pour des centaines de prisonniers (tawjihi),
jeunes et moins jeunes. C’est selon l’humeur du moment que les
autorités sionistes autorisent ou non les prisonniers à passer
leurs examens. Il y a quelques années, alors que les étudiants
prisonniers s’y préparaient, les autorités carcérales ont
supprimé l’autorisation, à la dernière minute, par mesures
punitives et pour démoraliser les prisonniers. Il est à craindre
que l’arrestation et la détention de dizaines d’enfants, au
cours de la révolte d’al-Quds, en mars 2010, soient l’occasion
pour une interdiction, par vengeance, de tous ces jeunes de
passer leurs examens de fin d’année et notamment le baccalauréat
pour certains d’entre eux.
Le mouvement des prisonniers réclame
également le suivi régulier des cas des prisonniers malades et
gravement atteints. Les cas de décès deviennent de plus en plus
fréquents, même après leur libération, à cause des mauvais
traitements subis et à cause de la négligence médicale
intentionnelle dont font preuve les autorités carcérales. Là
aussi, Israël bafoue toutes les lois internationales relatives
aux soins qu’il doit dispenser aux prisonniers palestiniens et
arabes dans ses prisons. Il faut mentionner à ce propos que les
autorités sionistes utilisent les prisonniers comme cobayes pour
leurs expériences pharmaceutiques. Ces expériences ont été
prouvées il y a plusieurs années par des députés israéliens,
mais il semble que le silence de plomb qui plane sur cette
affaire et l’impunité dont jouit l’entité sioniste dans le
monde, devenu de plus en plus sourd aux cris des opprimés, ont
favorisé une recrudescence des expériences, ce dont ont témoigné
plusieurs prisonniers, victimes de ces pratiques inhumaines et
illégales.
C’est pourquoi le mouvement des
prisonniers, soutenu par de nombreuses associations
palestiniennes et arabes de solidarité avec les prisonniers,
réclame que des médecins indépendants puissent entrer et
consulter les prisonniers, et même les soigner. C’est la mort
que les prisonniers affrontent tous les jours, tant qu’ils sont
à la merci des geôliers sionistes.
50 parmi les 340 enfants prisonniers dans
les geôles de l’occupation sioniste sont classés malades. Malgré
leur jeune âge, les autorités carcérales ne leur fournissent
aucun soin approprié. Il faut également rappeler que récemment,
plusieurs des enfants détenus dans la prison de Telmond ont été
empoisonnés par la nourriture fournie par l’autorité de la
prison.
Le mouvement des prisonniers réclame
également la fin de la mise en isolement de plusieurs dirigeants
de la lutte nationale palestinienne. Les autorités carcérales
sionistes ont isolé depuis plusieurs mois dans des cellules
individuelles 18 dirigeants : Ahmad Saadate dont l’état de santé
s’est détérioré il y a plus d’un mois, Yihya Senouar (très
malade, il risque la mort), Thabit Mardawî, Hassan Salameh,
Ahmad al-Moghrabi, Abdallah Barghouty, Muhammad Jamal Natché,
Ibrahim Hamed, Mu’tazz Higazi, Jamal Aboul Hayga, Mahmoud Issa,
Salih Dar Mousa, Hisham Shurbati, Mahwash Ni’mat, Atwa
al-Ammour, Iyad Abu Hasne, Muhannad Shrayem, ‘Ahid Ghulme, ainsi
que la prisonnière Wafa’ al-Biss de la bande de Gaza.
Le dernier rapport concernant les
prisonniers palestiniens et arabes dans les geôles de
l’occupation sioniste mentionne 8200 prisonniers (sans prendre
en compte les récentes arrestations dans la ville d’al-Quds, où
ce sont surtout des enfants qui ont été arrêtés). Parmi ces
prisonniers, 800 sont de la bande de Gaza, 500 de la ville
d’al-Quds, des territoires occupés en 48 et du Golan syrien.
Après la libération récente de Muhammad
Hashshash, 47 ans, membre du Hamas du camp de Breij, dans la
bande de Gaza, qui a passé 20 ans en prison, le haut comité des
prisonniers formé par le ministère chargé des prisonniers et
libérés, dans la bande de Gaza, a publié un communiqué dans
lequel il précise que le nombre des anciens prisonniers (plus de
15 ans de détention) est
actuellement de 313 prisonniers, dont 115 prisonniers (plus de
20 ans de détention), 14 d’entre eux sont prisonniers depuis
plus de 25 ans et 3 ont franchi les 30 ans de détention.
Na’il Barghouty : 33 ans de détention dans
les prisons de l’occupation sioniste
Arrêté et détenu depuis le 4 avril 1978, Na’il Barghouty est le plus ancien détenu dans les prisons
sionistes et mondiales. Sa détention a battu le triste record du
monde. Cette vérité est une preuve supplémentaire de la barbarie
de l’Etat sioniste, Etat exceptionnellement meurtrier et
colonial. Il a été condamné à la prison à vie.
Fakhri Barghouty, cousin de Na’il, vient en
seconde position dans la durée de sa détention. Il a été arrêté
le 23 juin 1978 et a été condamné à la prison à vie. Son fils
Shadi est détenu également depuis 2003 et est condamné à
perpétuité. Et son autre fils Hadi a été détenu pendant quatre
ans.
Une campagne internationale, initiée par
des associations palestiniennes, est en cours, pour faire
connaître et réclamer la libération immédiate des anciens
prisonniers, pour qu’ils ne demeurent plus uniquement un
chiffre. Participez à cette campagne autant que vous le pouvez,
écrivez partout les noms des anciens prisonniers palestiniens, à
commencer par Na’il et Fakhri Barghouty, symboles de l’endurance
du peuple palestinien et de la lutte contre l’oppression
sioniste.
Akram Mansour, de la ville de Qalqylia, a
été arrêté et détenu en août 1979. Il fait partie des trois
prisonniers palestiniens détenus depuis plus de 30 ans.
Fouad Razzam est le plus ancien prisonnier
de la ville d’al-Quds. Il a été arrêté et détenu le 30 janvier
1981.
Parmi les anciens prisonniers, figure
également Sami Salameh Younis, né en1929, et arrêté et détenu
depuis janvier 1983. Il avait été condamné à la peine de mort,
mais sa peine a été réduite à 40 ans de prison. Sami Younis est
père de famille et est malade. Il est le plus âgé des
prisonniers. Il fait partie des 109 prisonniers de l’intérieur
(c’est-à-dire des Palestiniens qui vivent dans l’Etat sioniste,
la Palestine occupée en 48). Parmi les prisonniers de
l’intérieur, 21 son condamnés à une ou plusieurs perpétuités, 5
sont condamés à plus de 30 ans de prison. 4 d’entre eux sont en
prison de plus de 25 ans, et 12 d’entre eux ont passé entre 20
et 25 ans de leur vie en prison.
Solidarité avec le mouvement des
prisonniers
Plusieurs associations palestiniennes de
solidarité avec les prisonniers sont en état d’alerte depuis le
début du mois d’avril, pour accompagner le mouvement de
protestation des prisonniers : la grève des visites pendant tout
le mois d’avril 2010 et la grève de la faim du 7 au 17 avril
2010, jour national des prisonniers. Dans la bande de Gaza, les
familles et les organisations protestent tous les jours, devant
le siège de la Croix-Rouge international, et en Cisjordanie, des
activités locales se déroulent, sans prendre cependant l’ampleur
générale que devrait avoir un mouvement de solidarité avec les
prisonniers. Dans la ville d’al-Quds, en Palestine 48 et dans le
Golan syrien, c’est la mobilisation générale ! Ce vendredi, les
familles de prisonniers et les associations diverses organisent
la prière du vendredi devant les prisons de Hasharon et de
Haddarim, dans un mouvement ascendant qui culminera le 17 avril
prochain et qui a commencé dès la première semaine d’avril dans
un rassemblement populaire devant la prison de Gilboa.
Dans un appel aux régimes arabes, à la
Ligue arabe et à la conférence islamique, dr. Bahr, adjoint à la
présidence du conseil législatif palestinien, a réclamé que la
question de la libération des prisonniers palestiniens figure
dans leurs programmes d’action envers les instances
internationales. Il a rappelé que la solidarité avec la grève
des prisonniers est un devoir légal, national, moral et humain,
d’autant que les revendications des prisonniers relèvent de
leurs droits humains. Il a également appelé les organisations
internationales de solidarité avec les peuples opprimés et leurs
droits humains d’organiser les protestations et de dénoncer,
devant les instances de l’ONU et autres internationales, le sort
fait par les autorités sionistes aux prisonniers palestiniens et
arabes.
MOBILISONS-NOUS POUR RECLAMER LA LIBERATION
IMMEDIATE DE TOUS LES PRISONNIERS PALESTINIENS ET ARABES DANS
LES PRISONS DE L’OCCUPATION
RECLAMONS DES INSTANCES INTERNATIONALES ET
NOTAMMENT DE L’ONU D’INTERVENIR AUPRES DES CRIMINELS SIONISTES
POUR RESPECTER LES DROITS DES PRISONNIERS : droit de visite dans
la dignité, droit à l’enseignement, droit aux soins dignes et
appropriés.
LES PRISONNIERS PALESTINIENS ET ARABES SONT
DES RESISTANTS ET DES COMBATTANTS DE LA LIBERTE : ils doivent
avoir le statut de prisonniers de guerre.
LES PRISONNIERS NE DOIVENT PAS ETRE UNE
MARCHANDISE de négociation entre l’Autorité palestinienne et
l’Etat sioniste : ils doivent être libérés dans la dignité et ne
pas être un prétexte pour faire encore plus de concessions !
Cirepal (Centre d'Information sur la
Résistance en Palestine)
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