Opinion
La voix de ses
maîtres
Boris Toumanov
Photo: EPA
Mercredi 4 septembre 2013
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Le président François Hollande déclare
que la France n’agira pas seule en Syrie
si le Congrès américain ne soutient pas
l’intention de Barack Obama d’intervenir
militairement dans le conflit syrien.
Pourtant à en croire les déclarations
précédentes de M. Hollande il est
fermement persuadé de la nécessité de
renverser le régime de Bachar al-Assad
qui a utilisé, selon le président
français, les armes chimiques contre son
propre peuple et de conduire au pouvoir
l’opposition syrienne qui, toujours
selon M. Hollande, a suffisamment mûri
pour pouvoir gouverner la Syrie.
Or, dans le cas qui d’ailleurs me semble
assez improbable, où le chef de l’Etat
français croit vraiment ce qu’il dit,
rien ne devrait empêcher la France
toujours éprise de liberté, de justice
et des droits de l’homme de voler seule
au secours des opprimés en Syrie pour
faire triompher la cause de l’opposition
syrienne, Congrès américain ou pas
Congrès américain.
Pourtant M. Hollande reste toujours figé
dans la position de ce célèbre chien
sympathique qui écoute attentivement la
voix de son maître dans l’attente de la
commande «Attaque ! » Cela veut dire que
sa sainte indignation ne devient
agissante qu’avec l’assentiment des élus
américains. Je ne suis pas plus Français
que les Français mais je trouve cette
attitude du président français
franchement humiliante pour son pays.
Je ne vais pas vous fatiguer avec des
références à l’époque de Charles de
Gaulle où une telle situation aurait été
tout simplement impensable. Toutefois ma
nostalgie de cette époque mise à part
j’aimerais poser à M. Hollande la
question suivante : Selon vous, Monsieur
le président de la République française,
elle sert à quoi en fin de compte la
souveraineté de la France ?
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