Les miliciens de l’Armée syrienne libre
(ASL) l’ont torturé en pleine rue, lui
arrachant les poils des moustaches et
lui assénant des coups au visage. Ils
l’ont forcé à insulter le président
syrien, sa famille, à dire son amour
pour l’ASL et son aversion envers les
alaouites. Ainsi donc, la barbarie
terroriste n’aura épargné aucun monument
en Syrie, pas même un vieillard devenu
légende.
Un terroriste
:
Tiens prends ça dans la gueule
bâtard. Tu es pour qui ?
L’homme jaune
:
L’armée syrienne libre.
Aimes-tu l’ASL ?
Beaucoup.
Bachar El Assad ?
Je l’insulte.
Dis-le encore. Tu ne l’aimes plus ?
Jamais. Il m’a détruit. Il m’a jeté
en prison près de cent fois.
Pourquoi portes-tu toujours des
vêtements jaunes ?
Je ne m’habille qu’en jaune.
Je t’ai demandé pourquoi.
Parce que je vis dans la pauvreté et
la simplicité. Parce que les gens
qui se prennent en photo avec moi me
donnent 100 livres.
Que ressens-tu quand les gens se
font tuer ?
Qui se fait tuer ?
Quand je te donne une gifle, comment
la ressens-tu ?
Je m’incline avec respect.
Incline-toi devant mes chaussures,
bâtard.
C’est comme vous le dites.
Eh toi l’homme jaune. T’es qu’un
vieux maquereau. Ce qu’on te fait
là, ce n’est encore rien.
Attends-voir quand nous serons dans
notre école. Je vais te donner une
bonne leçon. Je vais te montrer.
Ris, ouvre ta gueule. Aboie !
L’homme jaune s’exécute. Les
terroristes l’embarquent ensuite
dans une voiture :
Un des
terroristes :
Comment te sens-tu ?
Un autre
terroriste : Prenez une
photo de moi avec lui.
Le terroriste
qui tient la caméra : «
Avant de te tourner, tiens,
prends-ça. Tiens prends ça. Et
encore ça. (Le vieillard reçoit une
volée de gifles NDT). Es-tu heureux
d’être avec nous, l’Armée syrienne
libre ? »
L’homme jaune
: Je m’incline devant vous.
Aimes-tu l’ASL ?
Oui.
Depuis quand voulais-tu que l’ASL
entre dans Alep ?
Depuis longtemps.
Depuis quand exactement ?
Depuis le début.
Depuis les années 1980 ?
Oui.
Donne-nous ta carte d’identité, tes
affaires et ton téléphone portable.
Quel est ton nom ?
Abdoulhamid Mamoun.
Parle plus fort.
Approche ta moustache. Tends ta
moustache vers moi. Des moustaches
de chat. Des moustaches de chien.
Passe-moi ta carte d’identité et tes
affaires.
Arrache-toi la moustache.
Attends, je vais le frapper ce
bâtard.
L’un de ses tortionnaire lui crache
à la figure et l’insulte.
Es-tu sunnite ?
Oui.
Es-tu sunnite ?
Les alaouites, tu les aime ou tu les
détestes ?
Je les déteste.
Tu les détestes ? Sale menteur !
C’est quoi ces pilules ?
C’est pour ma tension artérielle.
Aimes-tu Assad ?
Je b… sa sœur.
Crie plus fort !
Je b… la ch… de sa sœur.
Qui ?
Assad.
Aimes-tu Bachar el Assad ?
Je b… sa femme.
Plus fort !
Dis encore je b… la femme de Bachar.
C’est quoi ça.
Des pilules pour ma tension.
Les terroristes le sortent de la
voiture.
Firas.
Ce gars est une merde. C’est le plus
gros maquereau d’Alep.
Prends-moi en photo avec lui quand
je lui arrache la moustache. (Ils
lui tirent les poils de la
moustache)
Tu ris bâtard ? Comment te sens-tu
en compagnie de l’Armée syrienne
libre.
Je suis heureux.
Tu es heureux ?
Coup de crosse de kalachnikov.
Insultes. Rouée de coups et volée de
gifles. Un terroriste lui arrache
une mèche de cheveux…
Bahar
Kimyongür
13 mars 2013