Les omissions de
la Commission d'enquête
internationale de l'ONU sur la Syrie Bahar
Kimyongür
Bahar
Kimyongür
Samedi 9 mars 2013
Cette note, adressée par Bahar Kimyongür à
la Commission d’enquête, doit être
considérée comme un fragment d’une
critique globale du rapport de la dite
Commission. [SC]
A l’attention de M.
Paulo Pinhero, Mme Carla del Ponte et
Mme Karen Koning Abu Zayd, membres de la
Commission d’enquête internationale sur
la République arabe syrienne
Les omissions de la
Commission d’enquête internationale de
l’ONU sur la Syrie
Bahar Kimyongür
Genève, le 8 mars 2013
Note préliminaire
Permettez-moi d’abord de vous remercier
d’avoir accepté de nous écouter.
L’improvisation dans laquelle notre
entretien à été organisé nous a
contraints de vous fournir un dossier
incomplet, ce que nous regrettons
vivement.
Nous
espérons par conséquent que vous
resterez à notre écoute et consulterez
les informations additionnelles que nous
vous communiquerons dans les prochains
jours.
Ma note
s’articule sur deux critiques de votre
rapport du 15 janvier 2013 :
1. L’absence de
toute référence au rôle néfaste du
gouvernement turc dans la tragédie
syrienne
2. La
sous-estimation voire la négation du
génocide anti-alaouite en cours en Syrie
Mes origines antiochiennes, c’est-à-dire
turco-syriennes me permettent de porter
un regard transfrontalier sur la
tragédie syrienne et de constater une
série d’agissements du côté turc qui
sont loin de servir le peuple syrien.
Dès le début de la crise, le régime
d’Ankara s’est en effet montré
intraitable sur la question syrienne. De
la réunion d’Antalya à la Conférence
d’Istanbul, de la mise à disposition de
camps d’entraînement militaire aux
rebelles syriens le long de la frontière
à l’accueil de djihadistes
internationaux, Ankara a
systématiquement parrainé toute
initiative prônant le renversement
violent du régime syrien.
Un diplomate européen ayant requis
l’anonymat déclara que la position du
gouvernement turc à l’égard de Damas se
serait radicalisée après que le
gouvernement syrien eut refusé de céder
quatre ministères aux Frères musulmans
comme préalable à une médiation turque à
la crise syrienne (AFP, 21 septembre
2011).
« Nous
voulions qu’El-Assad soit le Gorbatchev
de la Syrie, mais il a choisi d’être
Milosevic. C’est tout le problème »
avait crânement lâché le ministre turc
des affaires étrangères Ahmet Davutoglu
aux étudiants de l’Université de
Washington (à Washington DC) le 10
février 2012.
En
Syrie, la position paternaliste et
subversive du gouvernement AKP à l’égard
du voisin syrien a ravivé les rancœurs
anti-ottomanes nourries par quatre
siècles d’occupation.
La presse gouvernementale syrienne a
accusé le premier ministre turc Recep
Tayyip Erdogan de se prendre pour un
nouveau sultan-calife.
Depuis, le torchon brûle entre les chefs
d’Etat des deux pays. Pourtant, il n’y a
pas si longtemps, la Turquie et la Syrie
vivaient une idylle.
S’inspirant de la convention européenne
de Shengen sur l’ouverture des
frontières, Erdogan et Bachar el-Assad
ont décrété la création de Chamgen, Cham
étant le nom antique de la Syrie.
Le 13 octobre 2008, les gouvernements
turc et syrien ont tenu un conseil des
ministres commun à Alep en vue de lancer
un conseil de coopération stratégique.
Le volume d’échange commercial entre les
deux pays atteignait les deux milliards
en 2010.
Mais avec
l’éclatement de la crise syrienne, la
politique du « zéro problème avec les
voisins » lancée par Davutoglu s’est
finalement soldée par un gigantesque
fiasco.
Le régime
turc est désormais à couteaux tirés avec
ses trois principaux voisins : l’Iran,
l’Irak et la Syrie.
L’attitude hostile d’Ankara entraîne la
région dans un conflit dangereux qui
menace gravement la paix mondiale.
Quant au peuple syrien que M. Erdogan
prétend protéger en accueillant près de
200.000 réfugiés fuyant les combats, il
se retrouve otage d’un conflit
interétatique, de groupes combattants et
terroristes et de trafics d’êtres
humains.
Qu’ils
soient pro ou anti-régime, rebelles ou
loyalistes, réfugiés à l’étranger ou
déplacés de l’intérieur, hormis les
crimes commis par l’armée nationale, il
importe de souligner que les Syriens
sont tous exposés à un danger planétaire
: celui du terrorisme djihadiste.
Gracieusement entretenu par les
pétromonarchies du Golfe et le régime
d’Ankara, ce terrorisme prétendument
religieux est en réalité sans foi ni loi
et frappe indistinctement les Syriens,
toutes croyances confondues.
Le Sud de la
Turquie, QG d’Al Qaïda
Le gouverneur de la province d’Antioche
(Hatay) Celalettin Lekesiz avait juré
qu’aucun homme en treillis ne se
trouvait dans les camps de réfugiés.
Pourtant, une délégation turque
indépendante notamment composée de
députés de l’opposition en a vu un grand
nombre à l’intérieur et aux abords du
camp d’Apaydin.
Des
hommes armés contrôlent le camp tandis
que les gendarmes turcs n’ont qu’un rôle
passif.
Un
commandant de l’ASL dénommé Abu Hussein
Noueimi confirme devant les caméras de
la presse turque que ses hommes se
battent sur le front puis se retirent en
Turquie pour se reposer (source : Ayça
Söylemez, Bianet, 26 août 2012).
Le journaliste du quotidien turc Yurt
Monsieur Ömer Ödemis a aperçu des
militants d’Al Qaïda se balader en
groupe. Ils vont combattre en Syrie puis
viennent se reposer en Turquie lui
ont-ils avoué.
Interrogeant le président de l’ordre des
médecins de la ville Selim Matkap dans
un article paru le 15 septembre 2012
dans le quotidien turc Cumhuriyet, la
journaliste Isik Kansu rapporte que le
zoning industriel d’Antioche est depuis
peu, converti en atelier de fabrication
d’armes.
Dans
certains hangars, des hommes venant de
Tchétchénie ou d’Afghanistan y découpent
de gros tuyaux métalliques pour
fabriquer des armes à destination de la
rébellion syrienne.
A propos du rôle de la Turquie dans le
renforcement du Front Al Nosrah, ce
passage pris dans un article du
Washington Post (Justin Vela & Liz Sly,
TWP, 19 août 2012) est particulièrement
éloquent :
“To be
honest, we have received some support,
but I don’t know from where,” he said,
adding that the assistance was in the
form of cash couriered in from Turkey.
Cet aveu est celui d’un commandant de la
Brigade Al Tawhid qui affirme être en «
bonne coordination » avec le Front Al
Nosra, affilié à Al Qaïda.
Le rôle de la Turquie est bien plus que
celui d’une simple agence bancaire au
service du terrorisme anti-syrien.
Antakya, ville majoritairement
arabophone qui se situe en territoire
turc est littéralement devenue une base
d’Al Qaïda.
Le 23
janvier 2013, une explosion est survenue
dans une maison utilisée par des Syriens
à Gaziantep. De incidents de ce type
sont signalés dans d’autres villes
frontalières comme Altinözü, Reyhanli et
Yayladagi.
La région
est ainsi devenue un véritable dépôt
d’armes et un camp d’entraînement
terroriste à ciel ouvert.
Le 30 janvier 2013, James Reynolds,
correspondent de la BBC en Turquie
montre un atelier de fabrication de
bombes de l’Armée syrienne libre en
territoire turc.
Même si Reynolds refuse à révéler le nom
du pays où il se trouve, la topographie
des lieux où les militants procèdent à
l’explosion expérimentale de leurs
bombes indiquent qu’ils se trouvent dans
les pentes du Casius, non loin du
poste-frontière turco-syrienne de Bab el
Hawa :
Le 9 février 2013, la police découvre
dans la cité Ötüken à Belen en province
d’Antioche (Hatay) 400 kg de TNT dans un
appartement occupé par des Syriens
(question parlementaire de Mehmet Dudu,
député du CHP de la province de Hatay,
12 février 2013).
L’arrivage massif de djihadistes
internationaux recrutés dans les
mosquées de Tunis, de Derna ou du Caire
et l’installation d’un vaste territoire
sous contrôle d’Al Qaïda à la frontière
turco-syrienne ne transparaît pas comme
une menace majeure pour les populations
des deux pays habituées à vivre en bonne
intelligence dans le respect de leurs
diversités ethniques et religieuses.
Chaque jour, des djihadistes débarquent
par dizaines à Antioche, la porte de la
Syrie.
Arrivée de
combattants par mer
En été dernier, un bateau libyen, «
Intissar » (Le victorieux), en
provenance du port de Benghazi arrive au
port d’Iskenderun à quelques kilomètres
de la frontière syrienne. Il n’aurait
pas été fouillé pour deux raisons :
a) c’est un bateau de pêcheurs. Il
paraît que ce type de navires sont
exemptés de tout contrôle. b) il
contenait 353 tonnes d’aide humanitaire.
Mais on n’en vérifie pas le contenu...
Pourtant, il est question de la présence
de 24 Libyens dans le bateau. Ces
Libyens auraient été conduits à l’hôtel
Antakya et de là, à une réunion portant
sur le djihad...
Arrivée des
djihadistes par air
Le 7 décembre 2012 vers 23h50, un avion
atterrit dans l’aéroport de Hatay. Cet
avion est de la compagnie Anadolu Jet,
une succursale de la Turkish Airlines
(THY). 200 hommes en descendent. Tous
parlent l’arabe mais ne sont pas
Syriens. Aucun d’entre eux n’est
enregistré à l’aéroport, une procédure
pourtant obligatoire à tout voyageur. En
principe, aucun véhicule n’est autorisé
à monter sur le tarmac. Pourtant, 15
minibus externes à l’aéroport s’y
retrouvent. Tous les voyageurs suspects
y montent.
Le
parlementaire turc de l’opposition
kémaliste Mehmet Ali Ediboglu qui est
originaire de la région a interpellé le
ministre turc de l’intérieur à propos de
cette présence suspecte.
Sa question parlementaire demeure pour
l’heure sans réponse.
Le 22 février 2013, Muharrem Ince,
député du parti kémaliste d’opposition
CHP découvre effaré une horde de jeunes
hommes barbus dans le salon VIP de
l’aéroport d’Esenboga à Ankara. Ces
hommes se rendaient comme lui avec le
vol de 22h50 à Antioche, la ville située
tout près de la frontière syro-turque
que les djihadistes internationaux
traversent pour se rendre au front
syrien. Les agents de sécurité
interrogés par le député concernant
l’identité, la présence et les
motivations des hommes suspects ont
répondu : « Ces gens bénéficient du
statut VIP sur directive du ministre des
affaires étrangères ».Le député Ince a
écrit une lettre au président de
l’Assemblée nationale turque (TBMM) pour
que toute la lumière soit faite sur
cette affaire.
Arrivée de
djihadistes par routes terrestres
Comme l’attestent de nombreux témoins
oculaires, les gares routières abondent
de jeunes arabes, caucasiens, maghrébins
barbus n’ayant pas le profil de
touristes ordinaires.
A bord de véhicules de luxe, des Libyens
circulent à Antioche alors que jusqu’à
ce jour, les habitants de cette ville
n’ont jamais vu un seul Libyen.
Tous ces barbus parfois recherchés dans
leurs pays d’origine génèrent un
sentiment d’insécurité à Antioche,
faisant dire à ses habitants que la
région ressemble de plus en plus au
Peshawar alors qu’Antioche était un
modèle de coexistence pacifique et de
solidarité intercommunautaire.
En effet, les sunnites comme les
alaouites, les chrétiens orthodoxes
comme les Arméniens, les Arabes comme
les Kurdes ou les Turkmènes se sentent
menacés par la présence de ces
combattants.
Trafic d’êtres
humains
Madame AbuZayd, Madame Del Ponte,
Monsieur Pinhero,
Il
vous est impératif de verser à votre
dossier le rapport de l’Association
turque des droits de l’homme (IHD) sur
la Syrie.
Il est dit
qu’à Reyhanli, quatre écoles religieuses
sont sous le contrôle des rebelles
syriens.
Pour
certains touristes fortunés originaires
du Golfe et du Machrek, les camps de
réfugiés syriens ne sont rien d’autres
que des marchés aux esclaves et des
lupanars.
Abusant du
désespoir des réfugiés, ils y achètent
des fillettes syriennes pour assouvir
leurs pulsions perverses au nom de la
charité islamique.
Toujours d’après ce rapport présenté par
le président de l’IHD M. Öztürk
Türkdogan et par le secrétaire général
Ismail Boyraz lors d’une conférence de
presse qui s’est tenue le 27 février
dernier à Ankara, dans les camps de
réfugiés syriens d’Antioche, des hommes
armés donnent des cours de religion à
des enfants dans les camps.
Le rapport dit qu’Al Qaïda loue des «
safe houses » dans les villes de la
région. Certains Qaïdistes se
revendiquent comme tels et circulent
avec leur uniforme à Antioche en toute
impunité.
Ils
menacent la population locale et
déclarent que ce sera bientôt au tour
des alaouites d’Antioche de passer par
le fil de leur épée.
Visiblement, tant que le gouvernement
turc n’aura pas calmé ses ardeurs
guerrières, tant que l’administration
Erdogan continuera à soutenir le
terrorisme antisyrien, tant que la
frontière ne sera pas sécurisée, on ne
pourra espérer une quelconque
amélioration de la situation en Syrie.
Le génocide
anti-alaouite a commencé
Madame Del Ponte, Monsieur Pinhero,
Madame AbuZayd,
Vous
n’êtes pas sans savoir qu’un génocide
anti-alaouite est en cours en Syrie.
Il suffit de consulter les communiqués
de presse du Front Al Nosra pour s’en
rendre compte.
Ladite organisation déclare vouloir
éradiquer les alaouites. Elle réaffirme
cet objectif dans quasi toutes ses
déclarations.
Dans
les quartiers conquis par la rébellion,
les alaouites sont systématiquement
exécutés pour leur seule appartenance
confessionnelle.
Les
loyalistes qui tombent aux mains de ces
milices djihadistes jurent de ne pas
être des alaouites dans l’espoir d’être
épargnés.
Les
observateurs indépendants ont relevé des
centaines de cas de viols commis contre
des femmes alaouites par des
djihadistes.
Nombre
de vos pairs soulignent que le prochain
génocide dans le monde sera celui des
alaouites. Parmi eux, Simon Adams,
directeur exécutif du Global Center for
Responsability to Protect. Son avis est
partagé Peter W. Galbraith, ancien
ambassadeur américain témoin de
l’épuration ethnique en ex-Yougoslavie.
Je suis particulièrement choqué de lire
à la page 37 de votre rapport sur la
Syrie du 15 janvier 2013 que les «
fatwas takfiris » prononcées en dehors
de la Syrie ne constituent pas une
violation de la Droit international
humanitaire (DIH) et du Droit
international des droits de l’homme
(DIDH) et que seule l’exécution de tels
actes tombent sous le coup de la
Commission d’enquête internationale
indépendante sur la Syrie.
Votre conclusion est choquante à deux
titres :
Primo,
alors que la plupart des Etats
occidentaux poursuivent et condamnent
juridiquement l’expression de propos
racistes, l’incitation à la haine
raciale ou l’incitation même indirecte
au terrorisme y compris dans le cas de
légitime défense de la part de peuples
colonisés, vous prônez l’impunité envers
des télécoranistes basés en Arabie
saoudite qui donnent l’ordre
d’exterminer tous les alaouites de
Syrie.
Secundo, de
nombreux djihadistes actifs en Syrie se
réfèrent précisément à ces « fatwas
takfiris » pour fusiller, décapiter ou
dépecer les alaouites. De l’aveu même
des combattants djihadistes, leurs chefs
sont des « émirs » ou des « cheikhs ».
Si vous remontez la chaîne de
commandement des unités djihadistes,
vous tomberez très souvent sur des
commandants religieux et même sur des
télécoranistes aussi populaires
qu’Adnane Arour qui, en octobre dernier,
a été l’invité d’honneur lors de la
cérémonie Armée syrienne.
Pour rappel, Arour est l’homme qui
appelle à hacher les alaouites
réfractaires à son projet religieux et à
jeter leur chair aux chiens.
Arour a prononcé le discours inaugural
du « Commandement central des conseils
révolutionnaires syriens » créé en
octobre 2012 dans le Djebel Zawiya au
Nord de la Syrie. Son propre fils,
Mohamed Arour est un soldat de l’Armée
syrienne libre.
La
Commission indépendante d’enquête de
l’ONU lors du génocide de 1994 au Rwanda
avait pourtant épinglé le rôle néfaste
de la Radio Mille Collines (RTLM) dans
la planification du génocide commis
contre les Tutsis et les Hutus modérés
au Rwanda.
Comme
vous le constaterez via le lien suivant,
en décembre dernier, Youssef Al Qaradawi
le célèbre télécoraniste de la chaine
qatarie Al Jazeera a appelé au génocide
politique de tous les civils qui
appuient le gouvernement. Compte tenu de
l’impact des médias arabo-musulmans sur
la jeunesse déshéritée qui affluent des
quatre coins du monde pour mener le
djihad en Syrie, il est tout simplement
inacceptable que de telles paroles
passent comme une lettre à la poste.
Qaradawi ajoute dans sa fatwa que si des
innocents sont tués par erreur, Dieu
leur rendra leurs droits :
Telle est la version salafiste du fameux
décret catholique attribué à Arnaud
Amaury lors de la Croisade contre les
Albigeois : « Tuez les tous, Dieu
reconnaîtra les siens. »
Mme Del Ponte, à l’époque de la guerre
du Kossovo, votre détermination à
vouloir dénoncer les pratiques
maffieuses de l’UCK et notamment le
trafic d’organes prélevés sur des
prisonniers serbes a suscité
l’admiration de nombreux militants pour
la paix.
Aujourd’hui, vous ne pouvez demeurer
insensible face à la détresse de
millions de citoyens syriens innocents
et accusés d’être dans le mauvais camp.
Merci encore de votre aimable attention.
Bahar Kimyongür
Genève, le 8 mars 2013
Photos importantes
prises à Antioche et dans ses environs,
pour compléter ma note
L’homme qui pose
avec sa tenue Al du cimetière
Djihadistes
étrangers venus de Grande Bretagne sur
les hauteurs d’Antiochestrong>
Djihadistes
étrangers dont beaucoup de Tchétchènes
transitant par Antioche vers les
montagnes frontalièresstrong>
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