Actualité
Que cache le
convoi humanitaire britannique pour la
Syrie ?
Bahar Kimyongür
Dimanche 4 août 2013
IRIB-Un convoi humanitaire parti de
Grande-Bretagne et composé de 75
véhicules chargés de médicaments, de
jouets pour les enfants et de
nourriture est sur le point d’entrer
en Syrie. Vu les immenses besoins de
la population victime de la guerre,
l’arrivée de ces vivres apaisera
certainement bien des souffrances.
Mais cette nouvelle pourrait
toutefois ne pas être aussi
réjouissante qu’elle n’en a l’air vu
l’identité et les intentions de
nombre de passagers du convoi. La
charité religieuse, cheval de Troie
de la guerre de Syrie ?
Des médicaments et des vivres
acheminés avec la bénédiction de la
presse occidentale vers la Syrie par
des groupes religieux radicaux basés
en Grande-Bretagne en partenariat
avec l’IHH, l’organisation
caritative islamique turque qui
défraya la chronique au plus fort de
de la campagne contre le blocus de
Gaza, c’est plutôt suspect [1].
On se rappellera que les médias
mainstream n’avaient pas
été aussi sympathiques avec l’IHH
lors du massacre commis par Israël
sur le Mavi Marmara, l’un
des bateaux affrétés par l’ONG
islamique alors qu’en Palestine,
cette ONG était en mission purement
humanitaire.
Par ailleurs, des militants turcs
des droits de l’homme rapportaient
hier que parmi les 180
« humanitaires » venus de
Grande-Bretagne et accueillis par
l’IHH dans des hôtels à Istanbul, se
trouvaient plusieurs individus liés
à des groupes takfiris proches
d’Al-Qaïda.
Notons justement que le président
de l’IHH Bülent Yildirim en personne
fait l’objet d’une enquête
judiciaire en Turquie pour ses liens
avec Al-Qaïda (Radikal, 15
juin 2012).
L’absence à la conférence de
presse organisée hier par l’IHH à
Kazliçesme d’une cinquantaine
d’« humanitaires » britanniques
parmi lesquels Igbal Kasim, Hussein
Haalem, Hussein Mouhammad Tashtayaq,
Nasihi Adam, Niah Muhammad Taher,
Arif Waqar, Dad Asgar Ali, Younis
Rizwaan Qaissir pose question (Firatnews,
3 août 2013)
Les milieux kurdes de Turquie
s’inquiètent de la « disparition »
de leurs « humanitaires » et de leur
probable réapparition sur le front
syrien aux côtés de l’Armée syrienne
libre (ASL), du Front al-Nosra ou de
l’État islamique en Irak et au
Levant (EILL), trois groupes
criminels qui mènent actuellement
une véritable épuration ethnique
contre les Kurdes à Rojava (Nord de
la Syrie).
Affaire à suivre
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