Chroniques de la Palestine occupée
Pourquoi
l'Amérique soutient l'Etat sioniste
envers et contre tout
Aline de
Diéguez
Handala
écrase un tank
Mardi 20 novembre
2012
1 - Israël, encore
et toujours et jusqu'à la nausée
2 -
Comment en est-on arrivé là?
3 - Le rôle du
pion sioniste et le destin des
Palestiniens dans la "Realpolitik" des
grands blocs aujourd'hui
1 - Israël, encore
et toujours et jusqu'à la nausée
Après avoir poursuivi
durant plusieurs semaines son artisanat
meurtrier quotidien à Gaza et maintenu
hermétiquement bouclée depuis six ans la
plus gigantesque prison du monde à ciel
ouvert, l'Etat hébreu, se pose en pauvre
victime de roquettes que les emmurés
envoient sur son territoire, histoire de
se prouver à eux-mêmes que les mesures
coercitives dont ils sont accablés jour
et nuit par le colonisateur ne les ont
pas encore transformés en zombies
rampants et prêts à lécher les mains et
les pieds du dompteur qui les guette du
haut de son mirador, le fouet levé bien
haut.
Du coup, selon un
scénario bien rôdé, afin de regonfler
ses muscles, sa cote de popularité à
l'approche d'élections difficiles pour
l'équipe au pouvoir et afin de prendre
de vitesse le rival ressuscité - Olmert,
le fameux général en chef de l'opération
"Plomb
durci" -
rival politique qui se pointait sur la
ligne de départ, le bourreau se
métamorphose en un clin d'œil en victime
pleurnicharde. Bardée de missiles plus
venimeux les uns que les autres,
d'avions de chasse ultra modernes, de
bombardiers, de drones espionneurs et
bombineurs, l'agresseur augmente à fond
le son des haut-parleurs chargés de
diffuser ses gémissements afin qu'ils
atteignent jusqu'aux derniers indiens de
la forêt vierge brésilienne et les
manchots des terres australes: "Israël
est attaqué, une nouvelle shoah se
prépare"
hurlent à tue-tête les messages
complaisamment diffusés par les médias
des pays occidentaux.
Tombées
dans l'oreille attentive et empressée de
l'oncle d'Amérique, ces lamentations
déchirantes sont immédiatement reprises
et répercutés de plaines en collines
sous la forme de déclarations d'amour
adressées à l'occupant tourmenteur et de
condamnations indignées à l'égard de la
victime assiégée qui - ouh! la perverse
- refuse obstinément de se laisser
dompter et d'offrir sa chemise et son
coeur au voleur de sa terre.
"Israël
a le droit de se défendre, de se
défendre, …fendre …dre …dre…dre
", répète à l'envi
l'écho d'outre-Atlantique.
"
Israël a le droit
de se défendre et de défendre ses
citoyens...
" répète un
perroquet teuton. Après avoir persécuté
les Juifs, voilà donc les Germains
devenus les piteux bourreaux des
Palestiniens.
Perseverera
diabolicum.
"Hamas
est le seul responsable, …sable, …ble…ble…ble",
bredouille à son tour la voix de son
maître étatsunien, un dénommé Hague,
responsable des haillons de feu la
politique internationale de l'île grande
bretonne.
Le quatrième
larron du quartette otano-occidental qui
porte un nom d'empereur romain, un
certain "socialiste" nommé Fabius, il
s'empresse de s'atteler au char
anglo-saxon, mais un peu honteusement
tout de même et en appelle
tartuffiquement à "la
retenue",
tout en ânonnant, le mot d'ordre
convenu: "Israël
a le droit de se défendre et bla bla bla."
Quant à l'inénarrable Catherine Ashton,
en bonne anglaise, elle se place dans
l'ombre et le sillon de Hague. Tout est
de la faute des Palestiniens. Et toc.
Bien fait pour eux.
Et c'est ainsi que Jahvé est grand et
qu'un permis de tuer est, une fois de
plus, délivré aux dirigeants de la
colonie de peuplement qui s'est
installée en Palestine.
Naturellement,
nous sommes là dans la description
ad usum
delphini de
la partie émergée de l'iceberg.
La
Realpolitik,
c'est-à-dire la vraie politique, se
déroule
sous la
ligne de flottaison de l'iceberg.
Benjamin
Netanyahou et le prix Nobel de la paix,
Barack Hussein Obama.
B.N.- Préférez-vous que
je prépare les enfants palestiniens en
bouillie , à l'étouffée ou rôtis à
l'uranium appauvri?
B.H.O: A votre convenance, chef, vous
êtes seul maître dans votre cuisine.
Vous avez carte blanche.
B.N. (sur le ton de la connivence
affectueuse): N'hésitez pas à venir
avec Michelle et vos filles, Malia et
Sasha. Chez nous, les plats sont
toujours copieux!
2 - Comment en
est-on arrivé là?
Etudier le sionisme aujourd'hui n'est
donc pas un sujet annexe ou mineur. Même
s'il ne concerne directement et en
apparence qu'une minuscule écharpe de
terre lovée dans le bassin est de la
Méditerranée, il est le rocher de
Charybde sur lequel se brisent tous les
espoirs d'une paix réelle et durable
dans toute la région et même dans le
monde entier, car cette idéologie
messianico-coloniale porte en son sein
le venin d'une xénophobie telle qu'elle
conduit à un nettoyage ethnique de la
population autochtone et son messianisme
l'entraîne à devenir le dernier Etat
colonisateur et prédateur de la planète.
Voir -
10 - La chimère du
"Grand Israël"
, 17 janvier 2012
Ces évidences
commencent de s'imposer. Mais ce que
beaucoup d'hommes et de femmes de bonne
volonté ne comprennent peut-être pas, ce
sont les motifs pour lesquels un pays
aussi puissant que les Etats-Unis
continue de soutenir contre vents et
marées un confetti qui bafoue
cyniquement les principes qui servent de
fondations à son idéologie démocratique.
Comment se fait-il
que la nation qui galope sur la planète
entière afin d'imposer, par la force la
plus brutale, la conception qu'elle se
fait de la "Liberté",
des "Droits
de l'homme"
et du "Bien",
se compromette à ce point avec un petit
Etat-voyou qui contrevient à toutes les
lois internationales et qui s'en vante?
Comment se fait-il que l'empire
américain, qui s'arroge le droit et le
pouvoir d'appliquer à la terre entière
son idéologie politique et sa
législation commerciale interne - ce
qui, dans son esprit, est une seule et
même chose, puisque tous ses actes sont
réputés frappés du sceau de la
Perfection - comment se fait-il que cet
empire du "Bien", dis-je, accepte de
filer doux et de se ridiculiser aux yeux
du monde entier face aux exigences d'une
poignée de sionistes?
"La
chose la plus difficile au monde est de
suivre à la trace n'importe quelle idée
jusqu'à sa source"
écrivait
Edward Mandell HOUSE.
Ce personnage de l'ombre connu sous le
nom de
Colonel House,
bien qu'il n'ait jamais participé à la
moindre guerre, avait parfaitement
conscience d'avoir été le manipulateur
en chef des décisions attribuées
ultérieurement au Président
Woodrow Wilson
et, à ce titre, il
avait d'excellentes raisons de
recommander aux commentateurs politiques
de toujours tenter de remonter à la
source d'une idée ou d'une décision,
tout en précisant que rien n'était plus
difficile, car l'initiateur réel d'une
décision est rarement celui auquel on en
impute la paternité sur le devant de la
scène.
Le Colonel
House et le Président Woodrow Wilson
Là encore, cette
éminence grise et homme de main des
puissances financières qui ont permis la
réalisation du plus grand hold-up
financier depuis que le monde est monde
- la création quasiment maffieuse de la
FED la veille de Noël 1913 - était bien
placé pour savoir combien il est facile
de "prêcher
le faux" et
de l'imposer, comme le rappelle le grand
romancier allemand Goethe: "La
vérité doit être martelée avec
constance, parce que le faux continue
d'être prêché, non seulement par
quelques-uns, mais par une foule de
gens. Dans la presse et dans les
dictionnaires, dans les écoles et dans
les Universités, partout le faux est au
pouvoir, parfaitement à l'aise et
heureux de savoir qu'il a la majorité
pour lui."
Voir :
Aux sources de
l'escroquerie de la Réserve Fédérale -
Le machiavélisme des hécatonchires de la
finance internationale
Car c'est
précisément outre-Atlantique qu'il faut
chercher la source jaillissante qui
devint le puissant fleuve sioniste.
C'est grâce à une manne financière,
quasiment sans limites que cette
idéologie messianico-colonialiste a
trouvé la force de concrétiser son rêve.
Des hommes comme le rabbin
Stephen S. Wise,
premier président du congrès juif
américain, puis mondial ou le
Colonel House
évoqué
ci-dessus et éminence grise farouchement
pro-sioniste du président
Woodrow Wilson,
ont joué un rôle déterminant dans la
concrétisation de ce fantasme à partir
du début du XXe siècle, puis durant les
préparatifs des deux guerres mondiales.
D'ailleurs, dans son gros ouvrage
intitulé
Les Juifs, le monde et l'argent,
Jacques Attali se glorifie de la
puissance que les institutions bancaires
ont donnée et continuent de donner à ses
co-religionnaires.
Certes, le rêve
sioniste d'inspiration proprement
biblique a germé dans les plaines de
Russie, d'Ukraine et de Pologne et y a
été préparé de longue main.
Voir -
9 - L'oignon
sioniste et le bernard-l'hermite
, 29 novembre 2011
Cependant, c'est
grâce à la fabuleuse manne financière de
groupes puissamment organisés et
agissants dans les coulisses des
pouvoirs politiques et qui sont parvenus
à tordre, dès l'origine, la politique de
l'Angleterre et des Etats-Unis dans le
sens des intérêts sionistes, que cette
idéologie a pu se concrétiser. Les
intérêts de l'idéologie sioniste et ceux
de l'empire américain naissant ont donc,
dans les débuts, semblé coïncider
parfaitement.
Les puissants
groupes financiers, économiques et
médiatiques qui venaient de se
constituer outre-Atlantique et dont les
richissimes propriétaires sont désormais
désignés sous le nom de "barons
voleurs",
étaient, pour un très grand nombre
d'entre eux, entre les mains de
mouvements favorables à l'idéologie
sioniste quand ils n'en étaient pas des
membres agissants. Ils ont accompagné et
favorisé la montée en force du nouvel
empire qui allait, comme tous les
empires qui l'avaient précédé, s'emparer
progressivement des rênes du pouvoir
mondial, faire main basse sur les
richesses de la planète et devenir
ouvertement et le plus naturellement du
monde, le protecteur et le financier de
l'idéologie sioniste, source principale
du chaos mondial depuis le début du XXe
siècle.
C'est pourquoi
j'ai commencé par analyser la naissance
et l'évolution de l'arme de destruction
massive grâce à laquelle l'empire
d'outre-Atlantique a créé, dès les
premières années du XXe siècle, les
conditions financières, puis militaires
qui lui ont permis de domestiquer le
reste du monde,
le dieu dollar.
-
Aux sources de
l'escroquerie de la Réserve Fédérale -
Le machiavélisme des hécatonchires de la
finance internationale ,
17 avril 2008
-
Du Système de la Réserve fédérale au
camp de concentration de Gaza : Le rôle
d'une éminence grise: le Colonel House,
3 février 2010
Mais cette idole
n'est pas demeurée toute nue. Très
rapidement ses concepteurs, puis les
prêtres de son culte ont compris qu'il
convenait de la cacher sous de
somptueuses dentelles démocratiques, de
riches bijoux moralisateurs et mille
fanfreluches éblouissantes qu'ils ont
baptisées
LIBERTE.
Puis ils ont dit à leur dieu devenu
chatoyant et séduisant: "Et
maintenant marche devant nous
".
Alors le dieu
dollar soutenu par le mythe de la
Liberté portant dans sa besace le
libéralisme économique mondialiste, donc
apatride, s'est élancé à la conquête du
monde et les vertus de la "morale"
et de la "Démocratie
mondialisée"
apprêtées dans les arrière-cuisines des
banques d'outre-Atlantique et de la City
de Londres ont déferlé sur la planète.
Après que la
démocratie bancaire et militaire eut
vaincu l'ennemi marxiste qui s'était cru
l'horizon théorique et économique
indépassable de la planète, la
mondialisation au service d'un
capitalisme global et débridé est
devenue à son tour l'horizon théorique
indépassable des politiciens de tout
poil et des économistes au petit pied.
Mais le monde ne
s'était pas tout de suite aperçu que le
dieu Démocratie boitait. Il cachait en
effet sous la grande aile de son
libéralisme moralisateur la pesante
idéologie colonialiste d'un sionisme aux
dents longues et à la bourse abondamment
garnie. Or, plus le temps passait, plus
le sionisme prospérait et devenait
arrogant. Il a fini par se transformer
en un lourd boulet pour son protecteur
américain et pour tous ses alliés
européens car le comportement inhumain
des gouvernements sionistes successifs à
l'égard de la population autochtone a
fini par ridiculiser le mythe
démocratique et rendre haïssables tous
les Etats qui s'en réclament.
Comme par hasard,
ils sont tous de fervents soutiens de
l'Etat sioniste colonisateur. Ce sont
eux qu'on voit aujourd'hui plaindre le
bourreau et accabler ses victimes.
La réussite du
colonialisme politico-religieux sioniste
est incompréhensible si l'on ne voit pas
qu'il est l'enfant et la projection au
Moyen Orient du colonialisme économique
souterrain des puissances financières
anglo-saxonnes sur la planète entière,
une sorte de pseudopode géographiquement
délocalisé de l'Occident colonisateur,
une tête de pont placée dès l'origine
sous la protection de la City et de Wall
Street - et notamment du très efficace
banquier états-unien
Bernard Baruch
ainsi que
de la
Maison Rothschild
anglaise et de ses
filiales américaines.
Le
banquier Bernard Baruch trônant entre
l'Anglais Winston Churchill et
l'Américain Eisenhower
On a vu que c'est
par une lettre personnelle, adressée à
son domicile privé "addressed
to his London home at 148 Piccadilly"
que le fervent sioniste,
Lord Balfour
a annoncé à
Lord Lionel Walter
Rothschild,
la décision de la couronne anglaise de
d'offrir un "foyer
national"
au sionisme.
Voir -
Du Système de la
Réserve fédérale au camp de
concentration de Gaza : Le rôle d'une
éminence grise: le Colonel House,
3 février 2010
Lord
Balfour (à droite) en compagnie du
dirigeant sioniste Chaim Wiezman
Car le sionisme
n'est pas politiquement né en 1946 à la
suite des persécutions dont les Juifs
furent victimes en Europe. Ses
thuriféraires tentent aujourd'hui
d'imposer ce mensonge et de mettre
dorénavant l'accent exclusivement sur
les conséquences des crimes commis à
l'encontre de la population juive dans
les Etats soumis par les armées nazies
lors de la deuxième guerre mondiale et
dont la commémoration est devenue
l'objet d'un nouveau culte et d'un
nouveau rituel.
Le sionisme a pris
son essor à la fin du XIXe siècle et
c'est à la fin de la première guerre
mondiale que des immigrés en grand
nombre, issus notamment d'Europe de
l'est, se sont élancés en direction de
la Palestine. Très rapidement se
constituèrent de puissants groupes armés
que l'Angleterre, colonisateur en titre
de la région après le
Traité de Sèvres
du 10 août 1920
- qualifiait de terroristes. Ils ne se
contentaient pas de tuer des
Palestiniens, mais pratiquaient des
attentats meurtriers contre l'armée et
les sujets de sa gracieuse majesté en
véritables artistes d'un terrorisme
aveugle et cynique, d'une efficacité
redoutable.
Sans la domination
financière de la City sur la planète
jusqu'à la deuxième guerre mondiale et
la création de sa monnaie privée le 23
décembre 1913 - le dollar - par les
soins de ses filiales dans le Nouveau
Monde, le sionisme serait resté une
excroissance nationaliste hérétique,
localisé en Europe de l'Est, d'un
judaïsme principalement pharisaïque
d'influence talmudique.
Sans la domination
financière anglo-saxonne sur la planète,
l'Etat d' Israël n'aurait pas pu exister
et les fidèles du dieu Jahvé auraient
continué à vivre entre eux dans les
multiples Etats dont ils étaient devenus
nominalement les citoyens, selon les
préceptes ségrégationnistes d'Esdras
pour la majorité d'entre eux, ou se
seraient convertis à un judaïsme
spirituel qui, sautant à pieds joints
par-dessus les principes du Talmud,
trouve sa source chez ses grands
prophètes bibliques. Il survit
aujourd'hui dans le petit groupe des
Naturei
Karta ,
mais leur nombre est devenu infime.
La deuxième guerre
mondiale a rebattu les cartes et le
centre du pouvoir s'est déplacé de la
City de Londres à Wall Street. De plus,
les persécutions dont les juifs furent
victimes de la part de l'Allemagne nazie
et dans une grande partie de l'Europe
ont fourni des arguments nouveaux au
mouvement sioniste. Ils ont permis, dans
la foulée, son officialisation au mépris
du principe fondateur de toute légalité
internationale, à savoir le droit des
peuples à disposer d'eux-mêmes.
Voir:
17 - De
l'inexistence de l'Etat d'Israël en
droit international
, 21 mars 2011
*
3 - Le
rôle du pion sioniste et le destin des
Palestiniens dans la "Realpolitik" des
grands blocs aujourd'hui
L'impunité dont jouit l'Etat sioniste
s'explique par sa situation privilégiée
dans la techtonique des plaques que
constituent les deux grands blocs
géopolitiques qui s'affrontent dans la
région moyen-orientale. Pour continuer
dans la métaphore de la géologie, Israël
se trouve sur la ligne de fracture de
deux gigantesques plaques
intercontinentales: la plaque
russo-chinoise qui se déplace du nord au
sud et la plaque américano-européenne
qui progresse d'ouest en est. Chacune de
ces plaques entraîne dans son sillage
des nations qui partagent plus ou moins
les mêmes intérets, mais surtout qui ont
les mêmes ennemis: l'Iran, la Syrie,
partiellement l'Irak et le sud du Liban
pour la plaque russo-chinoise, alors que
le continent européen, ficelé à
l'Amérique du Nord , sa projection au
Moyen Orient - l'Etat sioniste -
augmentés de la Turquie et d'un groupe
d'étaticules artificiels dans la
péninsule arabique dont les frontières
correspondent globalement aux gisements
d'hydrocarbures, se déplacent à vive
allure et tentent de couler la plaque
russo-chinoise rivale en la coupant en
son centre, la Syrie.
C'est ce qu'on
appelle la
Realpolitik,
c'est-à-dire une politique étrangère
fondée sur le seul intérêt national dont
la réalisation dépend du calcul des
forces en présence. Dans ce genre de
confrontation, les références aux droits
de l'homme, à la démocratie et autres
chamarrures morales sont utilisés comme
des rideaux de fumée médiatiques
destinés à masquer les conflits
d'intérêt et à enfumer les cervelles des
peuples.
"La première victime d'une guerre est la
vérité".
Au cours de ce
choc titanesque et à l'intérieur des
deux grands groupes, les Etats qui les
composent en profitent, s'ils en ont
l'occasion, pour grapiller des avantages
qui leur sont propres et que l'avancée
globale du groupe auquel ils
appartiennent leur permet d'amasser.
Pour l'instant, seule la diplomatie
européenne semble assez aveugle - ou
trahie par ses élites - pour ne
travailler que dans l'intérêt des
Etats-Unis et d'Israël. Il semble que la
Turquie ait, elle aussi, "travaillé
pour le roi de Prusse",
c'est-à-dire pour Israël, dont elle est,
en principe l'ennemie depuis
l'assassinat de neuf de ses
ressortissants sur le Mavi Marmara lors
de la tentative de la première flotille
de briser le blocus de Gaza.
Le rôle
d'accélérateur principal dans le choc
des intérêts des deux groupes revient
aujourd'hui au lilliputien, mais
richissime Qatar, qui vient de jaillir
comme un diable de sa boîte sur la scène
internationale, la besace remplie de
dollars. L'omniprésence de son dirigeant
et la politique de corruption
universelle de tous les dirigeants qu'il
rencontre - et il se déplace beaucoup -
afin de les plier à ses intérêts est si
capital qu'il est avec Israël, son
compère et complice, le principal
Deus ex machina
du tourbillon guerrier que connaît la
région. Il veut, par tous les moyens, la
destruction de la Syrie, parce que cette
dernière s'oppose au passage d'un
gazoduc entre son croupion d'Etat et la
Méditerranée et refuse de changer
d'alliance pour rejoindre le bloc
occidental. Ce gazoduc à travers
l'Arabie, l'Irak, la Syrie et débouchant
à Homs
est vital pour cet Etat gazier, obligé,
pour l'instant, de faire transiter son
gaz par mer avant de déboucher en
Méditerranée. Le remuant Cheikh a réussi
à allécher les Européens croulant sous
les dettes et à les agréger à son
projet. Quant à Israël, il est son allié
depuis belle lurette.
TIMEO DANAOS ET
DONA FERENTES (Je crains les Grecs (les
Qataris) ,
même (surtout)
quand ils font des présents.)
Dans le scénario
gazier concocté par le Cheikh Al Thani,
à partir de Homs, une bretelle allait
rallier Israël et une autre la Turquie
et faire de ces pays des distributeurs
du gaz qatarien en direction de l'Europe
pour la Turquie, vers l'Afrique pour
Israël et leur assurer un pont d'or
grâce aux royalties récoltées au
passage. L'inexplicable et brutale
hostilité du gouvernement Erdogan à
l'égard de son ancien allié, commence
peut-être à trouver là un début
d'explication.
[1]
Or, les
Palestiniens et leurs revendications
nationales, notamment celles du Hamas,
ne sont aux yeux du Qatari que des
gêneurs. Au diable la solidarité sunnite
ou arabe, vive la solidarité gazière.
C'est pourquoi il a tenté d'acheter ses
dirigeants et semble avoir rencontré un
os auprès de M.
Haniyé
et un plein succès auprès de
M. Khaled Meschaal.
Le
Cheikh
Hamad ben Khalifa al-Thani
finance toutes les formes de traitrises
et poignarde les Palestiniens dans le
dos tout en se présentant comme leur
bienfaiteur. C'est également lui qui
paie tous les djihadistes égorgeurs
raccolés sur la planète entière -
appelés terroristes lorsqu'ils opèrent
dans les Etats occidentaux et résistants
lorsqu'ils décapitent ou défénestrent
des Syriens chrétiens ou shiites.
La ligne de fracture entre les plaques
géopolitiques source du tremblement de
terre actuel au Moyen-Orient, passe donc
par la Syrie et Israël. C'est pourquoi
la guerre se déroule sur le sol d'une
Syrie récalcitrante depuis deux ans,
après que le réel mouvement d'opposition
démocratique a été étouffé et phagocyté
par le Qatar qui entend y installer ses
propres créatures - ce qu'il a commencé
de faire au cours de la récente
rencontre de Doha. La France s'est
empressée de faire chorus.
Quant à l'Etat
hébreu, il a jugé favorable à sa
Realpolitik
à long terme de provoquer aujourd'hui,
non pas une guerre, car il n'y pas
d'armée à Gaza, mais un de ces massacres
de populations dont il a le secret
depuis des décennies, en rompant la
trêve avec le Hamas par quelques
assassinats ciblés et symboliques, comme
celui de M. Ahmed Jabari, commandant en
chef du Hamas à Gaza, afin de continuer
à broyer la résistance et tenter de la
dompter. Le ministre de l’intérieur
israélien
Eli Yishai
déclarait à propos de Gaza: «
The goal of the
operation is to send Gaza back to the
Middle Ages. Only then will Israel be
calm for forty years. » (« Le but de
cette opération est de renvoyer Gaza au
Moyen Age. Alors seulement, nous serons
tranquilles pour quarante ans.
» (Haaretz)
Pour l'Irak, c'était "l'âge
de pierre".
Le "moyen-Age",
pour les Palestiniens. On progresse, et
après ça certains diront encore que les
Israéliens ont un coeur de pierre!
M. Ahmed
Jabari
Après avoir lancé
sa machine de mort, assis sur sa ruse de
guerre et assuré de la complicité de
tous les alliés de son groupe, l'Etat
hébreu se pose en victime d'une nouvelle
"shoah"
parce que son territoire reçoit quelques
roquettes de représailles.
Immédiatement, le choeur des "droit-de-l'hommistes"
occidentaux répercute les lamentations:
"Israël a
le droit de se défendre....".
Elémentaire, mon cher Watson. Il est
vrai que cette fois, ces méchants
Palestiniens se sont défendus d'une
manière que les faucons israéliens
n'avaient pas prévue.
On sait que la
politique poursuivie avec opiniâtreté
par tous
les partis sionistes, demeure
l'élimination pure et simple de
tous
les Palestiniens de leur terre, avec
pour choix, le cercueil, l'exil ou le
transfert en Jordanie.
Pour cela,
tous les moyens sont bons: après "Pluie
d'automne", "Plomb durci", "Pilier de
défense",
il y aura d'autres campagnes aussi
cyniquement dénommées. C'est pourquoi
avant la signature d'une trêve que M.
Ahmed Jabari n'est plus de ce monde pour
apprécier la manière dont Israël la
respectera, les Palestiniens seraient
bien inspirés de se plonger dans la
lecture du
Talmud et
notamment de l'ajout qui lui a été
apporté au XIe siècle, le
Kol Nidre,
la prière qui
ouvre la fête de
Yom Kippur
et qui dispense
celui qui la prononce de respecter tout
serment, tout voeu et tout engagement.
Certains des prisonniers libérés dans le
cadre de l'échange contre Shalit et
réemprisonnés illico ont vu de quelle
manière les Israéliens tiennent leurs
engagements.
Kol Nidre
"Tous les vœux que nous
pourrions faire depuis ce
jour de Kippour jusqu'à
celui de l'année prochaine
(qu'il nous soit propice),
toute interdiction ou
sentence d'anathème que nous
prononcerions contre
nous-mêmes, toute privation
ou renonciation que, par
simple parole, par vœu ou
par serment nous pourrions
nous imposer, nous les
rétractons d'avance; qu'ils
soient tous déclarés non
valides, annulés, dissous,
nuls et non avenus ; qu'ils
n'aient ni force ni valeur ;
que nos vœux ne soient pas
regardés comme vœux, ni nos
serments comme serments.
(Traduction d'Élie Munk, Le
Monde des Prières, pp.
347-348, éditions Keren
HaSefer ve HaLimoud) (Wikipedia)
|
Comme par hasard,
le trône du roi Abdallah est, en ce
moment, ébranlé. Les révoltes et les
manifestations se multiplient en
Jordanie et attendent leur nouveau
gauleiter,
Khaled Meschaal.
Quelle heureuse coïncidence pour Israël.
L'Occident
moralisateur et complice des crimes
sionistes oublie que la
Realpolitik
n'est pas synonyme de cynisme. Si les
dirigeants français et européens avaient
lu L'art de
la guerre
de Sun-Tsu
ou Le
Prince de
Machiavel,
ils sauraient que la
Realpolitik
est même, au contraire, l'art de gérer
la paix par la diplomatie, comme
Bismarck, inventeur de ce mot, en a
fourni l'exemple. Le
cynisme
"machiavélique"
est l'ennemi de la
Realpolitik.
Or, c'est précisément d'un cynisme
machiavélique au petit pied que font
preuve les Etats occidentaux lorsqu'ils
approuvent la nouvelle tuerie de Gaza au
nom d'une prétendue "défense"
de la "sécurité"
d'Israël .
Dans l'évaluation
du "calcul
des forces",
ces dirigeants aux dents longues, mais
aux idées courtes croient que les "forces"
se résuments au nombre de missiles et
aux milliards que les chameliers arabes,
assis sur leurs réserves
d'hydrocarbures, peuvent déverser sur
des dirigeants aux finances en berne.
Le Cheikh
Al Thani venu vendre sa politique en
France
Je ne parle pas d'une Europe anesthésiée
par la quasi totalité de ses médias,
mais les peuples du bassin de la
Méditerranée, récemment débarrassés des
tyrans qui s'étaient incrustés au
pouvoir depuis des dizaines d'années, ne
sont pas encore suffisamment repris en
main par leurs nouveaux maîtres pour
accepter passivement le spectacle des
massacres actuels d'une population
encagée et tirée comme dans un ball trap.
L'instinct de justice naturel aux
peuples qui se pensent libérés de leurs
dictateurs, empêchera leurs dirigeants
de laisser mourir Gaza, notamment en
Egypte et en Turquie. Le Président Morsi
est en train d'en faire l'expérience.
Quelques discours blablateurs ne
suffiront pas à calmer la rue. Ces
hommes politiques n'agiront pas par
grandeur d'âme, mais ils savent que leur
sort personnel est en balance. Quant aux
héroïques résistants de Gaza, ils ont
déjà réservé quelques surprises
militaires à leur prétentieux agresseur,
à commencer par M. Netanyahou que la
peur cloue dans un bunker.
Lorsque l'équation
deviendra insoluble, que les terroristes
djihadistes qui défiguent la Syrie et
sont une offense aux authentiques
opposants, auront été éliminés, que le
boulet des crimes d'un allié qui se
réclame du mythe que vous brandissez
haut et fort deviendra trop lourd à
assumer et portera un préjudice mortel
aux intérêts de l'empire et des Etats
dits "démocratiques"
d'Occident, l'oncle Sam cessera de
tapisser le berceau de son vorace
nourrisson de billets verts, d'ailleurs
de plus en plus dévalués, le confetti
qatari retournera à son désert et à son
harem et les pays européens qui avaient
espéré se "refaire",
comme on dit d'un joueur de casino, en
pillant les ressources énergétiques des
pays arabes, seront grosjean comme
devant.
Le destin du rêve
sioniste est étroitement lié à celui de
l'invention monétaire maffieuse de son
protecteur. Le sionisme, l'empire
américain et les Européens vassalisés se
soutiennent aujourd'hui, demain, ils
s'écrouleront ensemble.
*
[1] Syrie : Le
trajet des gazoducs qataris décide des
zones de combat, par Nasser Charara
http://www.mondialisation.ca/syrie-le-trajet-des-gazoducs-qataris-decident-des-zones-de-combat/5311934
"Syria, Turkey,
Israel and the Greater Middle East
Energy War" par F.William Engdahl
http://www.globalresearch.ca/syria-turkey-israel-and-the-greater-middle-east-energy-war/5307902
20 novembre 2012
Le dossier Opération Pilier de défense
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