Réflexions sur la
France de Grigny et Brétigny-sur-Orge
Alexandre Latsa
Photo: EPA
Lundi 25 juin 2013
Ce vendredi 12 juillet, alors que la
communauté française de Russie fêtait
avec deux jours d’avance le 14 juillet,
la France a connu une des plus grosses
catastrophes ferroviaires
de son histoire récente, puisqu’un train
est sorti de la voie en gare de
Brétigny-sur-Orge.
Des sept
wagons du train, quatre ont déraillé :
deux se sont couchées sur la voie, un
s'est retrouvé à cheval sur la voie et
sur le quai et le dernier est resté
debout. Le bilan est lourd puisque six
personnes sont mortes et on compte 30
blessés, dont huit dans un état grave.
Peu de temps après l’accident,
survenu dans ce qu’on pourrait penser
être une charmante petite bourgade
française située au Sud de Paris, la
France a une fois de plus dû faire face
a son nouveau visage, celui d’un état en
totale décomposition.
Les secours dépêchés sur les lieux
ont tout d’abord constaté la présence de
groupes de « jeunes » transformés pour
l’occasion en un subtil mélange de
pillards et de charognards, il n’y a pas
d’autres mots. Comme l’a
raconté Nathalie Michèle,
déléguée du syndicat de police Alliance
: « A 17 heures 30, alors que nos
collègues interviennent, ils voient un
groupe de jeunes qui approchent et qui
semblent porter secours aux victimes.
Très rapidement, ils se rendent compte
que ces individus sont présents pour
dépouiller les victimes et notamment les
premiers cadavres ». Alors que
les policiers interviennent, ils sont
violemment pris a partis par les «
jeunes charognards » qui, on s’en doute,
souhaitaient finir leur lucrative
activité du jour. Les policiers ne sont
même pas en état de protéger les
pompiers qui à leur tour sont victimes
de la haine des racailles et de
l’Intifada du moment. Ce n’est qu’après
l’envoi de renforts que l’Etat français
réaffirmera son autorité avec
l’arrestation d’UN mineur, interpellé «
outrage, vol, et violences en réunion ».
La Novlangue, traduction de
l’hypocrisie régnante au sein du
Socialistan, a dans cette affaire
atteint des sommets. Les comportements
décrits plus haut ont été qualifiés de «
tension », « d'incivilités » ou «
d’actes isolés » par les journalistes
pendant que pour le Ministre des
transports Frédéric Cuvillier, on ne
peut « pas vraiment » parler de «
véritables » actes commis en bande (sic)
et que l’accueil des pompiers a juste
été « un peu rude » (sic). Pour Jérôme
Guedj, président PS du conseil général
de l’Essonne, il s’agit de « badauds
indisciplinés ». La mauvaise foi des
politiques français n’a d’égal que
l’incompétence des médias français
puisque le journal télévisé de Claire
Chazal aurait lui illustré le terrible
accident de Brétigny avec des images
venues…
de Russie et d’un accident
survenu dans le Sud du pays (près de
Rostov) en mai dernier.
Il n’est pas clair à l’instant où
j’écris ces lignes quelles sont les
raisons qui ont causé cette catastrophe
mais de nombreux témoignages affirment
que « le wagon s'est soulevé après
avoir buté sur quelque chose »,
peut on imaginer qu’il s’agisse d’un
acte de malveillance comme le
pensent certains ? Ou
alors simplement d’un manque d’entretien
des voies ?
L’attaque de trains de voyageurs
semble être devenue une constante dans
certains quartiers de la France
d’aujourd’hui. L’Essonne y figure en
bonne place puisque déjà l’année
dernière, à seulement quelques
kilomètres de Brétigny, c’est Grigny qui
a été victime d’une attaque de RER dont
les usagers ont été agressés et
dépouillés de leurs effets personnels
par plusieurs dizaines de « jeunes »
cagoulés. Parmi les conducteurs du RER,
cette attaque n’a en revanche pas étonné
puisque sur cette ligne, qui traverse
l’Ile-de-France du Nord au Sud, les
agressions et les vols y seraient «
quotidiens » et les cheminots concèdent
même être sais par une lourde «
inquiétude » lorsque leur
rame stationne en gare de Grigny.
Grigny, Brétigny ne sont que les
facettes d’un seul et même problème : la
perte de contrôle de l’Etat sur le
territoire français et son corolaire,
l’éclatement de la société française
dont j’ai déjà parlé sous le terme
des Frances. La France a vu durant
les deux dernières décennies
l’apparition d’un nombre croissant de
territoires qui, s’ils sont situés
géographiquement sur le territoire
français, échappent totalement tant au
vivre ensemble qu’à l’autorité de la
loi. Cette déterritorialisation de
l’autorité de l’Etat est un problème
crucial et explosif que les
gouvernements successifs n’ont jamais
voulu affronter. Il va pourtant bien
falloir le faire un jour, avant que ces
territoires déjà presque perdus ne le
soient définitivement, tant
politiquement que culturellement.
La presse française, elle,
affirme déjà que «
les suspects des incidents à Brétigny
ont peu de chances d'être retrouvés
» et elle ne croit pas si bien
dire alors que la plupart des caméras de
sécurité et surveillance sur le site de
l’accident sont hors d’état de
fonctionner par manque d’entretien.
Quant à la justice française, elle est
visiblement en totale adéquation avec la
sphère politique et médiatique. Malgré
16 interpellations, le procès de
l’attaque du RER de Grigny n’aura abouti
à rien : 5 jeunes ont été condamnés à
des peines de prison avec sursis, les
autres ont reçu de la part du tribunal
des avertissements solennels, des heures
de travaux d'intérêt général et un des
prévenus a même été relaxé.
Dans les livres d’histoire du
futur, on discutera de l’histoire de la
France en y constatant une involution
historique sans précédent. Grigny est le
site d’une des plus importantes
nécropoles pré-mérovingienne tandis que
Brétigny était un important chef lieu
agricole à l’époque gallo-romaine et
faisait aussi parti du domaine royal des
rois mérovingiens. Quinze siècles plus
tard, ces zones malades de la « Nouvelle
France » accouchent chaotiquement d’une
sous civilisation développée par des «
nouveaux Français » devenus
d’authentiques délinquants américanisés,
juste bons à réinventer les attaques de
diligence du Far-ouest américain ou les
attaques de caravanes du désert au VIIe
siècle.
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