France
La France...
A-t-elle gagné avec François Hollande ?
Akil
Cheikh Hussein
Mardi 8 mai 2012
Dimanche le 6 mai 2012, à 20h du soir.
La France sort du combat présidentiel
avec la défaite du président sortant et
candidat de l'Union pour un Mouvement
Populaire, Nicolas Sarkozy, et le
triomphe du socialiste François Holland.
Les deux présidents, le sortant et l'élu
ont échangé les amabilités classiques
mais, en France, la bataille se poursuit
car à partir de cette date, la France
s'engage dans le combat législatif.
Une
bataille que Sarkozy dit ne pas vouloir
y participer : Ne pas pouvoir
s'approprier d’un siège au parlement lui
serait sans doute beaucoup plus tragique
que la perte de son fauteuil à l'Elysée.
Sauf s'il cherche à être prié à prendre
en main les rênes de l'UMP et espérer
une victoire législative qui imposerait
une inévitable cohabitation où, Premier
ministre, Sarkozy conserverait son rôle
de grand décideur de la politique
française en attendant de prendre sa
revanche dans cinq ans.
Un rêve qui s'annonce très difficile à
se réaliser. De Jean-François Copé, le
secrétaire général de l'UMP, à Alain
Juppé, le ministre de Sarkozy aux
affaires étrangères, en passant par son
Premier ministre, tout le monde paraît
convoiter le premier poste dans le parti
et personne n'est prêt à céder le pas à
ses concurrents.
Tout
porte donc à croire que, dorénavant, et
dans l'immédiat, Sarkozy ne fera parler
de lui sur la scène politique française.
Cela n'inclut pas les possibilités de le
voir entraîner devant la justice pour
des affaires de corruption, et subir ce
qu'il a fait goûter à son ancien maître
et son prédécesseur, Jacques Chirac.
Dans
les conditions de la montée en flèche de
l'extrême droite en Europe et du Front
Nationale en France, c'est Marine Le Pen
qui parait être la plus favorite à
écrire l'histoire de la France de
demain.
Accusant Sarkozy d'être le seul
responsable de la défaite de la droite,
elle a prédit que François Hollande
décevra son électorat et, avec lui,
toute la France. Elle a appelé, dès
l'annonce des résultats des
présidentielles, à la construction d'une
nouvelle opposition, c'est-à-dire à
préparer la défaite de la gauche. Dans
un mois dans les législatives ou dans
cinq ans dans les présidentielles.
Les
électeurs socialistes et leurs alliés de
gauche sont ailleurs. Ils sont à la
Place de la Bastille et ils fêtent leur
victoire. L'idée de défaite n'a pas de
place dans leur esprit qui jubile sous
l'effet de Tennisman-chanteurs,
d'origine Camerounaise, Yannick Noah et
d'autres chanteurs et musiciens
africains et arabes... Ce qui ne peut
que participer à doubler l'irritation de
la droite.
Entre
ceux qui fêtent à la Place de la
Bastille et le prince-poète arabe
Imru'ul-qays (le Roi égaré) - qui a vécu
il y a 1500 ans- la ressemblance est
nette : Il a passé sa nuit à boire et à
s'amuser, mais il savait bien que ses
peines commenceront au lever du jour.
François Hollande était très généreux
lors de sa campagne électorale. Il a
fait des promesses un peu trop
fantastiques aux Français angoissés par
la difficile situation économique de
leur pays.
Dette
publique galopante évaluée à environ
1700 milliards d'euros en 2011, soit 85
pour cent du produit intérieur brut.
Elle devrait rester inférieure à 60 pour
cent du PIB pour assurer l'équilibre
minimum de l'économie.
Le déficit du budget de l'Etat français
a atteint 97,2 milliards d'euros à la
fin novembre 2011 (5,7 pour cent du
PIB). Il doit être ramené à 4,5% fin
2012 et 3% fin 2013.
Taux de chômage s'élevant à 9, 4 pour
cent de la population active, en 2010.
Il devrait être nul dans un pays
démocratique et égalitaire.
Les
solutions adoptées sous Sarkozy
consistaient, dès le début de la crise,
en des mesures d'austérité traduites par
des réductions des aides sociales, des
hausses d'impôts, des coupes
budgétaires, des licenciements massifs
et des baisses des salaires. Bref, par
tout ce qui exacerbe les habitants et
renforce les conflits sociaux.
A croire François Hollande, tous ces
problèmes seront du passé avant l'an
2017. Comment ? En relançant la
croissance, en encourageant l'industrie,
en supprimant la hausse de la TVA
décidée pour le mois d'octobre et qui
frapperait tous les consommateurs et en
introduisant d'importantes hausses
d'impôts qui toucheront les plus riches
et les plus grandes entreprises.
On dirait que c'est sa Majesté
Marie-Antoinette en personne qui parle
par la bouche de ce socialiste qui veut
assainir un pays capitaliste qui, comme
tous ses semblables , vit dans une
conjoncture démesurément beaucoup plus
explosive que celle qui a conduit à
guillotiner sa Majesté Louis XVI.
Beaucoup de choses restent à dire au
sujet de ce président qui, en ce qui
concerne la politique extérieure et
arabe de la France, sera certainement
plus sarkozien que Sarkozy, ou un Obama
plus bushiste que Bush.
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