Egypte
Égypte : la grande
désillusion des révoltés
de la place Tahrir
Ahmed
Bensaada
Jeudi 7 juin 2012
Dans le chic quartier de Zamalek, tout
juste à coté de la pâtisserie Fauchon,
« The Bakery Shop » (TBS) est le
« temple » cairote du beigne
nord-américain. Cette boutique, dans un
élan d’engagement social et de ferveur
démocratique, a décidé de se joindre à
la grande kermesse des premières
élections présidentielles libres du
pays. Elle a promis d’offrir
gracieusement des gâteaux aux personnes
montrant « patte blanche », c'est-à-dire
un doigt teinté d’encre indélébile,
preuve irréfutable de la participation
au vote. Un engagement communautaire qui
ne cache en rien un marketing
« branché », relayé comme il se doit par
les réseaux sociaux,
image de l’entreprise oblige
[1].
TBS n’est pas le seul commerce
« électoralement » engagé du Caire. Le
restaurant « Uncle Sam’s »
du quartier Maadi a lui aussi distribué
gratuitement des sandwiches hot-dog aux
personnes arborant un doigt marqué du
sceau démocratique.
Un coup de pouce citoyen au taux de
participation du premier tour de cette
présidentielle historique.
Malheureusement, ces tentations
sucrées-salées n’ont pas eu l’effet
escompté : le taux de participation a
été remarquablement bas, ne dépassant
guère les 46% [2], ce qui veut dire que
plus de la moitié des électeurs n’ont
pas pris part au scrutin
(approximativement 27 millions de
personnes). Ce pourcentage est d’autant
plus surprenant qu’il est encore plus
faible que celui des récentes élections
législatives où les islamistes se sont
largement imposés.
Mais ceux qui ont été les plus déçus,
voire abattus à l’issue du premier tour
de cette élection sont, sans aucun
doute, les cyberdissidents et autres
militants « pro-démocratie » égyptiens
(autoproclamés « révolutionnaires »).
Et il faut comprendre leur désarroi. Ils
ont été financés par de nombreux
organismes américains « d’exportation »
de la démocratie, formés à l’utilisation
des nouvelles technologies par des
officines spécialisées et initiés aux
méthodes de résistance non violente
théorisées par Gene Sharp et enseignées
par les spécialistes serbes de la
question [3].
Forts de ces « compétences
révolutionnaires », ils ont réussi
l’impossible pari de faire tomber le
régime Moubarak non sans abnégation et
sacrifices. Mais qu’ont-ils réalisé
depuis ?
Regroupés dans des coalitions dites
« progressistes » et minés par des
luttes intestines, ils ont été laminés
par la vague verte lors des élections
législatives [4].
Et ce n’est pas tout. Une seconde
déception électorale vient de leur être
administrée : les candidats auxquels ils
avaient donné leur soutien ont été
éliminés dès le premier tour des
présidentielles, battus à plate couture
par l’islamiste Mohamed Morsi et
l’ancien cacique du régime Moubarak,
Ahmed Chafik.
Est-ce un réel désaveu populaire, un
manque de maturité politique ou une
absence d’expertise dans la mobilisation
électorale?
Il est intéressant de remarquer que les
formations suivies par ces jeunes
cyberdissidents sont étonnement très
efficaces dans l’étêtement des régimes,
mais ne préparent nullement à la prise
subséquente du pouvoir. Les exemples des
gestions politiques
« postrévolutionnaires » des pays qui
ont connu les révolutions colorées
(Serbie, Géorgie, Ukraine et
Kirghizstan) sont très éloquents à ce
sujet. Rappelons que le modus operandi
des révolutions colorées est
identique à celui des révoltes
populaires du « printemps » arabe [5],
exception faite de la Libye et de la
Syrie où l’ingérence étrangère a
transformé les révoltes en réelles
guerres civiles.
Cette double déception électorale a
cristallisé chez les militants égyptiens
« pro-démocratie » le sentiment que leur
« révolution » n’en finit pas de leur
être « démocratiquement » confisquée.
C’est pour cette raison que des
centaines d’entre eux se sont retrouvés
(encore une fois) sur la place Tahrir à
l’annonce des résultats pour dénoncer la
présence du « fouloul » (ancien notable
du régime Moubarak) Ahmed Chafik au
second tour des présidentielles [6].
De là à penser qu’ils sont derrière le
récent incendie du QG de campagne
d’Ahmed Chafik, symbole du système
qu’ils ont combattu, il n’y a qu’un pas.
Si c’est le cas, il y a de quoi se poser
de sérieuses questions sur la notion de
démocratie que ces militants
revendiquent. En effet, pourquoi refuser
le résultat des urnes alors que de
l’avis général ces élections ont été les
plus transparentes que l’Égypte ait
connues? Il aurait plutôt fallu
s’opposer à sa candidature à la
magistrature suprême et ne pas attendre
le résultat du vote pour manifester son
opposition à ce fouloul.
Mais qui s’attendait à ce que Morsi et
Chafik s’affronteraient au second tour ?
Personne. Pas même les sondages qui
donnaient l’islamiste modéré Abdel
Moneim Abou El-Foutouh contre l’ancien
secrétaire général de la Ligue arabe Amr
Moussa [7], alors qu’officiellement ils
ne sont arrivés qu’à la quatrième et
cinquième place, respectivement [8].
El Baradei, le candidat qui a jeté l’éponge
Mohamed El Baradei, l’ancien chef de
l'Agence internationale de l'énergie
atomique et prix Nobel de la Paix en
2005, a été le candidat présidentiable
qui a fait l’unanimité au sein des
cyberactivistes égyptiens. Supporté par
les militants du mouvement du 6 avril
(fer de lance de la contestation de la
place Tahrir) et encensé par eux bien
avant la chute de Moubarak, il était
aussi le candidat de l’administration
américaine comme en témoigne le vif
intérêt exprimé dans le câble Wikileaks
10CAIRO237. Ce câble, intitulé « El
Baradei returns to Cairo » et
exclusivement consacré au retour d’El
Baradei en Égypte, est daté du 23
février 2010, soit approximativement une
année avant la chute du régime égyptien
[9].
On peut lire dans ce document signé par
Margaret Scobey, l’ancienne ambassadrice
des États-Unis en Égypte, des
informations concernant un certain
« comité d’accueil » d’El Baradei à son
arrivée à l’aéroport du Caire: « […]
Ahmed Salah, leader du Mouvement du 6
avril qui était à l’aéroport, nous (i.e.
l’ambassade américaine) a déclaré qu’il
était fier que son mouvement ait réussi
à organiser le groupe de partisans qu’il
a estimé à 3000 personnes. Salah a dit
qu’Ahmed Maher, le leader du mouvement
du 6 avril et l’activiste Amr Ali, ont
aussi participé à l’accueil
[…] ».
Attaqué de toute part, il a été reproché
à El Baradei d’être un candidat
parachuté qui ne connaissait pas les
problèmes des Égyptiens. Il a aussi subi
une campagne de « salissage » qui a eu
un grand effet sur l’opinion publique.
Des photos de sa famille ont été
publiées sur un compte Facebook anonyme
où on pouvait voir sa fille en bikini ou
buvant du vin en précisant qu’elle est
mariée à un chrétien. De telles photos,
ainsi que des commentaires laissant
penser que la famille d’El Baradei était
athée ont inévitablement eu un impact
négatif dans un pays musulman comme
l’Égypte, d’autant plus que l’ancien
chef de l'Agence internationale de
l'énergie atomique et sa famille sont
musulmans de confession.
El Baradei a fini par abandonner la
course à la présidence le 15 janvier
2012, « estimant
que le régime autoritaire de Hosni
Moubarak était toujours en place malgré
son renversement » [10].
Ce départ, quelques mois avant les
élections présidentielles, a été un coup
dur dans les rangs des militants
« pro-démocratie », juste après la
débâcle des législatives qui les a mis
au contact de la réalité électorale.
C’est ce qui fit dire à Ezzedine
Choukri Facher, éditorialiste dans le
journal militant Tahrir : «
Les forces de la révolution se
retrouvent sans candidat » [11].
Les candidats de rechange
La liste des treize candidats retenus
pour les élections présidentielles est
problématique pour les
« révolutionnaires », c’est le moins
qu’on puisse dire. En effet, elle ne
contient ni copte ni femme. Pour des
militants qualifiés de progressistes, ne
pas avoir de candidat représentant ces
deux catégories de citoyens, ne
serait-ce que pour le premier tour,
n’est pas acceptable dans la mesure où
les coptes et les femmes ont été des
acteurs importants des révoltes de la
rue égyptienne.
Privés de leur propre candidat, les
« révolutionnaires » se sont rabattus
sur trois autres afin de contrer aussi
bien le retour des foulouls que
l’omniprésence des Frères musulmans dans
les rouages de l’état. Il s’agit de
Hamdine Sabbahi, Abdel Moneim Abou El-Foutouh
et Khaled Ali.
Hamdine Sabbahi est un nassérien de
gauche, très apprécié des militants
« pro-démocratie » pour avoir été partie
prenante des manifestations
anti-Moubarak dès les premiers jours.
Classé troisième, il a obtenu
4 820 273 voix, soit environ 20,72% des suffrages exprimés
[12].
Abdel Moneim Abou El-Foutouh, est le « Erdogan
égyptien ». Ancien Frère musulman, il a
été expulsé de l’organisation pour
s’être porté candidat aux
présidentielles, contrairement à l’avis
de la confrérie. Considéré comme
islamiste modéré, il a réussi le tour de
force d’attirer aussi bien les jeunes
cyberactivistes libéraux branchés que
les islamistes ultraconservateurs. Le
célèbre cyberactiviste Wael Ghoneim en
personne lui a accordé son soutien [13]
et les salafistes ont appelé à voter
pour lui car leur propre candidat, Hazem
Abou Ismaïl, a été écarté de la liste
des candidats à cause de la nationalité
américaine de sa mère [14]. Abdel Moneim
Abou El-Foutouh a obtenu 17,47% des voix
et est arrivé à la quatrième place.
Khaled Ali est, à 40 ans, le plus jeune
des candidats. Avocat, militant
d’extrême-gauche et infatigable
défenseur des droits humains, il a
soutenu les causes des ouvriers et des
paysans, de sorte qu’il est considéré
comme un véritable « incorruptible ».
Pressenti par certains comme le
« candidat de la révolution » [15], il
n’a malheureusement obtenu qu’un peu
plus de 134 000 voix, et s’est classé
septième au scrutin du premier tour.
On remarque donc que le camp
« révolutionnaire », n’ayant pas su se
galvaniser autour d’un programme et d’un
candidat uniques est tombé dans le piège
de la division du vote en soutenant
plusieurs candidats dont certains
« ratissaient » large. Le spectre
idéologique de ces trois candidats
rassemblant des électeurs allant de
l’extrême-gauche à l’islamisme
ultraconservateur, on peut sérieusement
se poser la question du positionnement
politique des militants
« pro-démocratie ».
Morsi, le candidat de deuxième choix
La participation des Frères musulmans
aux élections présidentielles a connu
plusieurs péripéties. Tout d’abord, ils
ne souhaitaient pas présenter de
candidat, mais ils se sont vite ravisés
comprenant que le « vrai » pouvoir était
dans les mains du futur président. La
candidature du richissime
Khaïrat El-Chater a alors été proposée. Numéro deux de la
confrérie et financier de
l’organisation, il est considéré comme
le stratège et l’éminence grise des
Frères musulmans [16]. Néanmoins, sa
candidature a été invalidée en raison de
son incarcération jusqu’en mars 2011, ce
qui le rendait inéligible pendant six
ans à partir de la fin de sa peine.
Le candidat de deuxième choix est
Mohamed Morsi, un ancien ingénieur de la
NASA. Membre des Frères musulmans, il
est connu comme étant un orateur
ennuyeux n’ayant que peu de charisme
[17].
Il a quand même réussi à occuper la
première place du premier tour de la
présidentielle avec 24,78% du suffrage (5 764
952 voix). Selon certaines analystes, ce
résultat est plus à attribuer à
l’impressionnante machine électorale de
la confrérie qu’à la décevante
personnalité du candidat. D’autre part,
même s’il occupe le haut du podium, le
résultat obtenu en terme de pourcentage
de voix est nettement plus faible que
celui engrangé par la confrérie durant
les législatives. Ce mauvais score n’est
pas seulement attribuable à la
personnalité du candidat, mais aussi à
la mauvaise prestation des élus
islamistes dans les deux chambres du
parlement où ils occupent le plus grand
nombre de sièges.
D’autre part, leur position sur la
non-éligibilité des femmes et des coptes
à la magistrature suprême, conjuguée à
différentes déclarations concernant la
tenue vestimentaire des femmes en a
effrayé plus d’un
[18].
D’autres ont jugé qu’après leur victoire
aux législatives, il ne fallait pas leur
donner tous les rênes du pouvoir.
En plus de tous ces arguments,
les « révolutionnaires » leur reprochent
de n’avoir rejoint la contestation
anti-Moubarak que très tardivement ainsi
que leur opportunisme politique.
Dans son premier discours entre les deux
tours, Morsi s’est vite empressé de
courtiser le vote des femmes, des
coptes, des salafistes et aussi des
militants « pro-démocratie », faisant
miroiter des promesses très
conciliantes.
Chafik, le dauphin de Moubarak?
Ahmed Chafik est considéré comme un
fouloul par le camp des
« révolutionnaires ». Ancien militaire,
il a servi sous les ordres de Moubarak
et occupé le poste de chef
d’état-major de l’armée de l’air
égyptienne. Selon certaines sources bien
informées, son nom aurait même circulé
comme successeur de Moubarak au cas où
le fils de ce dernier n’hériterait pas
du pouvoir.
Lors des émeutes du début de l’année
2011, il fut nommé
premier ministre par Moubarak, poste
qu’il occupa du 31 janvier au 3 mars
2011. Il a donc été à ce poste, pendant
que la répression faisait rage dans les
rues égyptiennes. On lui reproche tout
particulièrement d’être derrière la
« bataille des chameaux » qui a eu lieu
sur la place Tahrir, le 2 février 2011.
En fait, certains activistes avancent le
nombre de 52 plaintes
déposées contre lui pour son rôle dans
la répression des manifestants, sans
qu’aucune n’aboutisse.
Candidat protégé par l’institution
militaire, il l’est certainement. Et le
retrait de la candidature d’Omar
Souleymane, le vice-président de Moubarak se comprend maintenant très
bien. Il n’était pas question de faire
la même erreur que les
« révolutionnaires » et permettre la
division du vote.
Chafik a réussi l’exploit de se classer
second avec 23,6% du suffrage (5 505 327
voix, soit environ 260 000 voix de moins
que Morsi). Comme son adversaire
islamiste, il prononça un discours de
circonstance dans lequel il déclara : « Je
promets à tous les Égyptiens que nous
allons commencer une ère nouvelle. Il
n'y aura pas de retour en arrière. Ce
qui est passé appartient au passé ».
Et d’ajouter : « La
révolution que vous avez provoquée vous
a été confisquée, je me suis engagé et
je m'engage à vous en rendre les fruits ».
Il y a très peu de chance que les
militants « pro-démocratie », qui
l’exècrent, votent pour lui, mais il
pourra certainement compter sur les voix
des coptes (6 à 10% de la population)
ainsi que celle d’une partie de
l’électorat de Amr Moussa (11,13%
au premier tour; 2 588 850 voix), en
plus de la frange de la population non
négligeable qui sympathise toujours avec
l’ancien régime et tous ceux qui sont
attirés par le discours sécuritaire de
Chafik.
Le ballet diplomatique de l’oncle Sam
Même s’ils n’ont pas provoqué le
« printemps » égyptien, les États-Unis
l’ont financé, soutenu et influencé
[19].
Et leur rôle ne s’est pas achevé
à la chute de Moubarak, bien au
contraire. Les démêlés judiciaires de
certains organismes américains
d’ « exportation » de la démocratie
œuvrant en Égypte et poursuivis par la
justice égyptienne en sont une preuve
tangible
[20].
À ce titre, l’Égypte a connu durant les
derniers mois un ballet diplomatique
américain très révélateur.
Tout d’abord, le 10 décembre 2011, le
sénateur
John Kerry,
président démocrate de la
commission
des Affaires étrangères du Sénat,
accompagné d’Anne Patterson,
l’ambassadrice des États-Unis au Caire,
a rencontré Mohamed Morsi, le candidat
aux présidentielles des Frères musulmans
[21].
Au début du mois de mai 2012, trois
semaines avant le premier tour du
scrutin présidentiel, il s’entretint de
nouveau avec lui
[22].
D’autre part, le secrétaire d'État
adjoint William Burns, numéro deux de la
diplomatie américaine s’est entretenu
avec le candidat Morsi le 11 janvier
2012 mais a refusé de recevoir des
représentants du parti salafiste Al Nour
[23].
Ces sollicitudes américaines à l’égard
des Frères musulmans ont été aussi
remarquées par L. Mazboudi : « Cela
fait quatre mois que des responsables
américains font la navette vers le siège
des Frères Musulmans au Caire. Mais
jeudi, la rencontre était bel et bien
officielle. C’était la première fois
qu’un responsable aussi haut-placé, en
l’occurrence le vice-secrétaire d’état
des affaires étrangères William Burns se
déplace en personne pour venir des
États-Unis et se rendre chez eux. Il y a
eu avant lui John Kerry, le président de
la commission des affaires étrangères du
Sénat »
[24].
Toujours dans le même cadre, le 23 mai
2012, Anne Patterson se déplaça durant
les élections présidentielles au
gouvernorat de Sharkia afin de visiter
certains bureaux de vote situés dans
cette région
[25].
Cette visite d’apparence banale ne l’est
plus si on sait que Mohamed Morsi est
originaire de ce gouvernorat et que
cette région est son fief.
D’ailleurs, Elizabeth Arrott,
correspondante régionale de Voice of
America, lui a consacré un reportage
exclusif alors qu’il était en campagne
électorale dans ce gouvernorat et l’a
même suivi dans son village natal
[26].
Ainsi, la diplomatie américaine semble
bel et bien miser sur le candidat des
Frères musulmans. Cependant, il est
aussi clair que, de son côté,
l’institution militaire égyptienne tient
à ce que son poulain, Ahmed Chafik,
gagne la course.
Mais que devient le camp
« pro-démocratie » avec ses
cyberactivistes et ses
« révolutionnaires » dans tout cela? Ne
sont-ils pas les laissés-pour-compte de
ce « printemps » après avoir été ses
instigateurs? Que vont-ils faire sans
reconnaissance électorale dans tous les
scrutins que le pays a connus et, pis
encore, sans le concours de ceux-là
mêmes qui les ont aidé à abattre le
système Moubarak et qui, maintenant, ont
viré de bord et font les yeux doux à
d’autres formations politiques?
Quel que soit le résultat du deuxième
tour des présidentielles, les
« révolutionnaires » n’auront pour seule
tribune que la Place Tahrir et comme
unique agenda politique, la
revendication, en espérant que le
vainqueur des élections ne prenne pas la
décision de ramasser les cartes et de
mettre fin à la partie. Dans un tel cas,
le « printemps » sera une saison absente
de l’almanach « révolutionnaire ».
En plus, à la lumière des
tergiversations des militants
« pro-démocratie » oscillant entre des
tentatives d’alliances politiques
contre-nature et des appels au boycott
pur et simple du scrutin, il faut
s’attendre à ce que le taux de
participation à ce second tour soit
encore plus faible que celui du premier.
Cela aura alors pour effet néfaste de
remettre en question la légitimité du
futur président élu et de fragiliser une
des plus importantes institutions de
cette toute nouvelle deuxième république
égyptienne.
Et ce n’est pas les succulentes
friandises gratuites de
« The Bakery Shop »,
ni les délicieux hot-dogs de « Uncle Sam’s » qui y changeront quelque
chose. Même si les noms de ces deux
commerces exhalent quelques effluves
typiquement américains.
Montréal, le 4 juin 2012
Références
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Got Ink », Évènement Facebook,
http://fr-fr.facebook.com/tbsfresh
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David D. Kirpatrick et
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http://www.nytimes.com/2012/05/29/world/middleeast/egypt-confirms-candidates-for-presidential-runoff.html?_r=1
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rue arabe », Éditions Michel Brûlé,
Montréal (2011) ; Éditions Synergie,
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http://www.france24.com/fr/20120121-egypte-freres-musulmans-remportent-sieges-deputes-elections-legislatives-politique
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Ahmed Bensaada, « Arabesque américaine : Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la
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http://fr.euronews.com/2012/05/29/egypte-ahmed-chafik-dans-le-collimateur-de-manifestants-au-caire/
7.
Euronews,
« Égypte: la
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http://fr.euronews.com/2012/05/29/egypte-la-violence-s-invite-dans-la-presidentielle/
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http://www.policymic.com/articles/8738/egypt-presidential-election-results-live
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10CAIRO237, rédigé par l’ambassade des
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http://www.cablegatesearch.net/cable.php?id=10CAIRO237
10.
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http://www.jeuneafrique.com/Article/DEPAFP20120115105836/
11.
AFP,
«
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d'El Baradei, une claque pour l'armée », Le Nouvel
Observateur, 16 janvier 2012,
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120116.OBS8887/presidentielle-egyptienne-l-abandon-d-el-baradei-une-claque-pour-l-armee.html
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« En Égypte, les révolutionnaires opposés au retour d'Ahmed Chafik »,
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http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/05/29/egypte-les-revolutionnaires-opposes-au-retour-d-ahmed-chafik_1708831_3212.html
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et Marion Touboul, « Égypte
: à la rencontre d'Aboul Fotouh »,
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http://www.lepoint.fr/monde/egypte-a-la-rencontre-d-aboul-fotouh-20-05-2012-1463392_24.php
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David D. Kirpatrick, «
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», The New York Times, 4 avril 2012,
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http://www.alqarra.tv/2012/reportages/egypte-khaled-ali-le-candidat-de-la-revolution/
16.
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http://www.rue89.com/comment/3004885
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http://www.guardian.co.uk/world/2012/may/25/mohammed-morsi-muslim-brotherhood
18.
AFP, « Égypte - présidentielle: Morsi, Le candidat des Frères musulmans veut
rassurer les chrétiens », Maghreb
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http://www.maghrebemergent.com/actualite/fil-maghreb/12701-egypte-presidentielle-morsi-le-candidat-des-freres-musulmans-veut-rassurer-les-chretiens.html
19.
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http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=147:les-etats-unis-et-le-l-printemps-arabe-r&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
20.
AFP,
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26 février 2012,
http://www.lepoint.fr/monde/egypte-debut-du-proces-de-membres-d-ong-dont-des-americains-26-02-2012-1435300_24.php
21.
FJP,
«EGYPT:
Visiting U.S. senator John Kerry says he
believes Egyptian military rulers intend
to hand power over to civilian
government»,
http://www.fjponline.com/article.php?id=215
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ITN Source,
« Senator
John Kerry and U.S. Ambassador Visit FJP
Discuss Egypt's Democratic Transition
», 11 décembre 2011,
http://www.itnsource.com/en/shotlist/RTV/2012/05/04/RTV1355712/
23.
Reuters,
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http://www.20minutes.fr/ledirect/857804/egypte-william-burns-rencontre-chef-file-parti-liberte-justice
24.
Leila Mazboudi, « L’alliance
contre nature entre les Frères Musulmans
et les Etats-Unis, patronnée par la
Turquie et le Qatar », 14 janvier
2012,
http://www.silviacattori.net/article2691.html
25.
Embassy of The United
States in Egypt,
«
U.S. Ambassador
Greets Egyptian Voters at Polling
Stations in Sharkia
», 23 mai 2012,
http://egypt.usembassy.gov/pe052312.html
26.
Elizabeth Arrot,
«
Egyptian Presidential
Hopeful Morsi Promises Islamic,
Inclusive Future
», VOA,
World
News,
26 avril 2012,
http://wn.com/Mohamed_Morsi
Le sommaire de Ahmed Bensaada
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