Mercredi 25 août 2010
De nombreuses réalités sur la
scène palestinienne ont atteint une impasse. La première est que
l’épuisement des voies politiques et l’ignorance de la
résistance ressortent de l’absurde. La seconde est que cette
voie, bien que douteuse, a été complètement rejetée par Israël,
ne laissant rien pour préserver la face. Cependant, Israël
insiste aujourd’hui sur le fait que les négociations directes
soient la seule voie pour la paix. L’insistance de Netanyahu a
atteint le point de promettre qu’il fera preuve de bonne volonté
si les Arabes incitent Abou-Mazen à entamer ces négociations
directes. Même Washington insiste conformément à la volonté
d’Israël. Les Arabes et l’Autorité palestinienne ont compris que
la persistance de la position israélienne et l’avancée du projet
sioniste dans toutes les directions ont anéanti tout espoir en
un véritable règlement. Ils se sont alors pliés à la volonté
d’Israël et de Washington en croyant à tort que répondre aux
demandes d’Israël dévoilera sa duperie au monde entier. Les
Arabes ont alors décidé d’en finir avec les pressions
américaines et ont décidé de donner carte blanche au président
de l’Autorité palestinienne. Celui-ci réalise parfaitement que
la balle est désormais dans son camp et qu’il se trouve seul
avec la procuration arabe face aux pressions américaines et
israéliennes. C’est pourquoi il a commencé à poser des
conditions aux négociations. D’une part, il est convaincu que
ces dernières représentent un suicide politique et historique et
d’autre part, il ne peut abandonner la mission, car il est
difficile maintenant de trouver un bouc émissaire.
En fait, cette situation
dangereuse qui expose la cause palestinienne à la liquidation
totale est assumée par les Arabes et par l’Autorité
palestinienne en même temps car les deux parties ont contribué à
créer cet état de fait. Ils doivent le réaliser pour deux
raisons.
Premièrement, pour que chaque
partie comprenne ses responsabilités et les assume. Mieux vaut
tard que jamais. Deuxièmement, pour que l’Histoire enregistre
cette phase dangereuse de la cause palestinienne. Dans le cadre
de la détermination des rôles et des responsabilités, nous
devons confirmer que les Arabes et le président de l’Autorité
palestinienne comprennent très bien que l’équilibre des forces
est dans l’intérêt du projet sioniste. Ils ont alors choisi la
voie la plus facile mais la plus dangereuse, exactement comme
l’a fait le gouvernement soudanais lorsqu’il fut dévasté par les
flots du Sud qui est sur le point de se séparer en prélude du
démantèlement du Soudan. Le gouvernement soudanais a alors
déclaré que les Arabes et les musulmans doivent le remercier
pour ses efforts déployés contre les plans du front populaire
qui vise à étendre son pouvoir sur tout le Soudan et à expulser
ses habitants arabes et musulmans en coalition avec Israël. Le
résultat est le même tant que la résistance au complot n’était
pas parmi les priorités du gouvernement au Soudan et des Arabes
et du président de l’Autorité en Palestine. Ceci s’applique aux
propos du président Bachar Al-Assad qui dit que la résistance
est moins coûteuse que le retrait ou le désespoir.
Le président de l’autorité s’est
engagé dans des hostilités avec le Hamas qui est devenu
l’ennemi, et non pas Israël, dans le cadre de la concurrence
pour le pouvoir. Ce cadre a été monté par Israël exactement
comme il a limité celui du conflit lorsqu’il a retiré ses colons
de Gaza sans aucune coordination avec l’autorité. C’est ainsi
que le président de l’autorité, avec ses forces de sécurité,
affronte la résistance à la place d’Israël, en coordination avec
lui et selon sa logique de l’inefficacité de la résistance avec
Israël avec toutes ses forces. Le fossé s’est alors élargi entre
les frères, et Israël a exploité la situation pour continuer à
voler le reste des territoires palestiniens.
D’autre part, Abou-Mazen est
parfaitement conscient qu’il négocie sans aucune carte de
pression et que la procuration qui lui est accordée n’a qu’une
seule valeur : conférer la légitimité arabe à ses agissements
pour qu’il ne soit pas accusé de sortir de l’unanimité arabe. De
plus, ce couvert était requis par Israël et par les Etats-Unis
qui se sont chargés de l’assurer dans toutes les capitales
arabes.
Je pense que c’est là l’un des
plus difficiles moments du président de l’autorité. Il est
conscient que cette procuration représente une bombe qui peut
exploser à chaque pas franchi et dont il ne peut se départir. En
effet, les pressions arabes, israéliennes et américaines
l’empêcheront de s’évader. Avancer sur la voie des négociations
ou s’enfuir : deux choix plus douloureux l’un que l’autre.
En fait, les Arabes ont choisi
la voie du retrait face au torrent sioniste. Ils ont refusé
d’assumer leurs responsabilités en achetant le temps.
Cependant, ils sont conscients
qu’une nouvelle phase du conflit commencera après la signature
de l’accord de la capitulation face au projet sioniste,
notamment en Palestine. En effet, le conflit grandira après la
capitulation. Mais le cercle commencera au sein des régimes
arabes après que le monde arabe ait perdu sa dignité à
l’intérieur et ses droits et son prestige à l’extérieur. Le
conflit perdurera tant que le projet sioniste durera et tant que
l’Occident insistera à saper la paix des peuples arabes et leurs
droits en la stabilité et le développement.