Syrie
Allocution du Père Elias Zahlaoui à
l’Assemblée du Peuple lors d’une
rencontre avec le Comité de la Culture
et de l’Orientation le Comité de
l’Information, de la Communication et de
la Technologie le Comité de la
Réconciliation Nationale, en date du
16/2/2015
Jeudi 7 janvier 2016
Mesdames, Messieurs, Je vous remercie
pour votre aimable invitation à exprimer
mon opinion sur la reconstruction de
l’Homme en Syrie, et peut-être à
échanger nos idées à ce propos.
Mais permettez-moi tout d’abord, de
saluer avec vous et avec quiconque aime
la Syrie et ce qu’elle représente, tant
à l’intérieur qu’à l’extérieur au niveau
du monde, tous ceux qui ont œuvré pour
sa résistance durant quatre ans, face à
(140) États, face à toutes les Instances
Internationales, créées à l’origine pour
promouvoir la Justice et la Paix sur la
Terre entière, ainsi que face à des
assassins, qui nous ont été envoyés de
(83) pays, dans le seul but d’extirper
définitivement la Syrie, pour le seul
service du Sionisme, avant tout et après
tout.
Que dire à propos de la reconstruction
de l’Homme en Syrie ?
Vraiment, cette question implique en
premier lieu l’aveu franc et courageux
qu’une certaine destruction a frappé en
profondeur l’Homme en Syrie. Et cela est
un diagnostic juste et inéluctable.
Elle implique en conséquence une
tentative de connaissance des causes,
proches et lointaines, de cette
destruction, tout autant que de ses
conséquences manifestes et cachées, dans
un affrontement sincère, sans
possibilité pour aucune dérobade.
Il va de soi que cette connaissance
exige la tenue d’une suite de congrès,
loin de toute improvisation, comme nous
en avons pris l’habitude, à l’abri aussi
de tout communiqué préparé à l’avance au
nom des participants, bien avant la
tenue de ces congrès. Des congrès
longuement préparés, par des enquêtes
sur le terrain, sérieuses, objectives,
constantes, suivies et complémentaires.
Des congrès enfin auxquels ne prennent
part que des syriens dûment spécialisés,
et ceux qui, arabes ou étrangers, ont
donné la preuve évidente et permanente,
de leur amour pour la Syrie, et pour ce
qu’Elle représente en ellemême et pour
le monde entier.
En outre, il faut enfin une volonté
sincère de changement, et capable de le
faire. J’entends par là, avant tout et
après tout, une détermination au niveau
du commandement et de tous les
dirigeants, quel que soit leur degré de
responsabilité, pour faire triompher le
« Nous » national, contre le « Moi »
personnel, ce « moi » qui me semble
répandu d’une façon maladive et
involontaire, au fin fond de toute
personne arabe, du fait d’une histoire
générale, qui a atteint l’apogée de
toutes sortes de gloire, en un temps
record, et qui ensuite a connu durant
des siècles, une suite de chutes de plus
en plus graves, jusqu’à cet enfer global
actuel, qui semble extirper le peu
d’espoirs minimes, existant encore dans
le monde arabe et musulman, ce qui
provoque en chacun, à part quelques
rarissimes exceptions, une boulimie de
glorioles, à titre de compensations
personnelles, que l’on essaie de se
bâtir consciemment, et la plupart du
temps inconsciemment, même aux dépens de
ses plus proches…
Cependant, nul n’ignore que la
construction de l’Homme en toute
société, affronte la problématique de la
relation existant entre cet homme et le
pouvoir auquel il est soumis. Or le
pouvoir ici est des pouvoirs. Pouvoir à
la maison, qui est la plupart du temps,
pouvoir de l’homme. Pouvoir à l’école.
Pouvoir des coutumes et des conventions
sociales. Pouvoir à l’Université.
Pouvoir du Parti Unique. Pouvoir des
Médias de toutes sortes. Pouvoir des
organisations estudiantines, depuis les
petits avant-gardistes, jusqu’à la
jeunesse révolutionnaire, pour finir par
l’Union nationale des Étudiants de
Syrie. Pouvoir de l’Armée. Pouvoir de la
Mosquée ou de l’Église… Pouvoir des
différentes administrations
gouvernementales et responsables. Quant
au Pouvoir sécuritaire, n’hésitons pas à
le dire, car il s’est bel et bien
installé au fin fond de la plupart des
gens, d’une façon automatique, captant
leur respiration, surveillant leurs
moindres pensées, dires et mouvements…
Pourtant la plupart de ces pouvoirs
exercent certaines des plus nobles
fonctions, sur lesquelles s’érigent les
sociétés.
Face à tous ces pouvoirs, et à d’autres
que j’ai omis de citer, je pose une
question spontanée, capable de dissiper
chez beaucoup, des équivoques graves :
Qui d’entre nous a choisi sa religion ?
Ou sa maison ? Ou sa société ?
Il est d’autres questions brûlantes, que
je me posais fréquemment, toutes les
fois que je dialoguais avec l’un ou
l’autre des étudiants universitaires, ou
avec des amis ballottés entre rester au
pays ou émigrer, durant les dures années
passées. L’une d’elles est celle-ci :
quelle est la dimension exacte de
liberté, qu’il est permis à quelqu’un
d’exercer dans notre pays, pour éprouver
sa valeur propre, en toute sincérité,
honnêteté et joie, dans les différentes
étapes de sa vie, même lors de ce qu’on
appelle « la grande joie », qu’est le
mariage ?
Toutes ces questions me conduisent à une
autre question, qui les condense toutes,
la voici :
Quelle est l’efficacité du pouvoir, s’il
n’est pas au service de l’Homme, en tant
qu’individu et société, dans le temps
présent et à l’avenir ?
Évidement, il se trompe quiconque pense
que je refuse le pouvoir, car c'est une
nécessité vitale, ou que je minimise les
circonstances politiques et économiques
dures, que nous ne cessons d'affronter
depuis la création d'Israël… Mais je
m'interroge à haute voix devant vous:
Que perd celui qui exerce le pouvoir,
quel qu'il soit et où qu'il soit, et
quelles que soient les circonstances
environnantes, s'il essaie d'exercer son
pouvoir, toujours et sincèrement, avec
amour et humilité? Ici, permettez-moi,
tandis que je parle du pouvoir en
général, de vous citer rien que deux
expériences personnelles, que j'ai
vécues avec des jeunes et des enfants,
peu après ma nomination à Damas en 1962…
Ce faisant, je ne prétends aucunement
être un modèle, ni de près, ni de loin…
La première de ces expériences eut lieu
en 1964. Au bout de deux ans d'un
travail assidu avec la jeunesse du
secondaire et universitaire, j'ai eu
l'évidence que tous les jeunes avaient
besoin de joie, oui de joie. Je me suis
mis à encourager les responsables à
répandre un esprit de joie par toutes
sortes de moyens, propres et possibles,
tels que les soirées, les conférences,
les prières, les visites d'amitié aux
parents, les camps d'été, les excursions
de découverte du pays, pour un ou
plusieurs jours, et quelquefois des
pèlerinages à Jérusalem. Notre devise
alors était: "semons la joie!".
La seconde expérience, je la résume par
mon travail avec "Chœur-Joie". En 1977,
je fus nommé vicaire dans l'Église
Notre-Dame de Damas. J'ai alors retrouvé
mon ancien rêve de création d'une
chorale d'enfants, pourtant j'avais,
depuis onze ans, perdu ma belle voix.
Cependant, grâce à Dieu, j'ai pu, à
force d'amour seul, exploiter les
puissances de défi et d'amour chez ces
tout petits, puissances d'ailleurs
semées en eux dans leurs foyers… La
chorale grandit… et trouva des amis
admirables, chrétiens et musulmans, en
Syrie et ailleurs. Un jour vint où Dieu
nous permit de parcourir la Syrie, le
Liban, la Jordanie, et plus tard, la
France, la Hollande, l'Allemagne et la
Belgique. Plus tard, l'Australie, et
enfin en 2009, nous avons ouvert le
Festival du Monde arabe, que venait
d'organiser le Centre John Kennedy à
Washington. Nous y fûmes invités à
raison de 118 gosses, de 33 musiciens de
l'Institut supérieur de musique, et
accompagnateurs de la chorale même!
Laissez-moi maintenant poser la question
à tous ceux qui étaient responsables
durant de longues années, de dizaines de
milliers d'enfants, de garçons et de
filles, que regroupaient les
organisations des petits
avant-gardistes, de la jeunesse
révolutionnaire et de l'Union nationale
des étudiants de Syrie:
Qu'est-ce qui vous a empêchés d'envahir
le monde… oui, d'envahir le monde?
La Syrie est le joyau de l'humanité,
empli de perles et de merveilles
historiques. Qui donc vous a empêchés de
l'enseigner d'une façon classique et
méthodique à ses enfants et à ses
jeunes… pour vous élancer ensuite avec
eux, dans le but de faire connaître la
Syrie et le Monde Arabe et Islamique?
Vous disposiez d'atouts splendides et
divers, en ces enfants et en ces garçons
et filles. Vous disposiez de la
confiance de tous les parents et
responsables. Vous disposiez de pouvoirs
effectifs, administratifs, financiers et
médiatiques. Vous disposiez aussi des
relations artistiques, administratives,
politiques et diplomatiques, locales et
internationales…
Pourquoi n'avez-vous pas fait ce que
vous deviez faire? Qu'avez-vous fait de
toutes ces potentialités, autorités,
ressources et espérances illimitées? Ce
faisant, n'auriez-vous pas ajouté des
acquis importants, aux réalisations
nombreuses et variées que la Syrie a
crées dans les différents domaines de la
vie?
Il va de soi que toutes ces questions,
et tant d'autres, en entraînent bien
d'autres, pour lesquelles je ne trouve
de solution possible que dans un Pouvoir
Central, éclairé, fort, souple,
transparent, aimant, possédant une
vision d'avenir, capable de se faire
aider par des élites remarquables,
honnêtes et responsables, qui nous
surprennent de temps à autre, par des
décrets qu'exigent des situations
urgentes, voire qui les devancent de
loin, tel le décret (11) de l'an 2015,
relatif à l'enseignement de la théologie
chrétienne dans les programmes de la
Faculté de théologie musulmane, ce
décret qui survint pour mettre un terme
définitif, comme je le souhaite et le
souhaitent beaucoup d'autres, à travers
une connaissance exacte, à des
équivoques religieuses graves, comme
celle d'accuser les chrétiens d'adorer
trois dieux, équivoques, dont tous en
Syrie, chrétiens, musulmans et athées,
devons nous débarrasser.
Mesdames, Messieurs,
Voici, comme je l'entends, certains des
problèmes qui se dressent en Syrie,
entre le Pouvoir Central et l'homme qui
lui est soumis.
Cependant la problématique de la
relation entre l'homme et le Pouvoir
central, trouve un surplus de
complexité, quand Dieu interfère au cœur
de cette relation, en tant que pouvoir
suprême qui surpasse tout pouvoir
humain. Il me semble que c'est cette
problématique qui nous concerne en
premier lieu en Syrie, aujourd'hui et à
l'avenir.
C'est pourquoi je vais essayer de m'en
inspirer dans ses deux grands secteurs:
le secteur chrétien et le secteur
musulman, mais dans certaines de leurs
grandes manifestations, pour en retirer
ce qui pourrait nous aider en Syrie, à
fonder des références claires et
stables, en premier lieu dans nos têtes,
ensuite dans notre Constitution et dans
nos législations, références qui rendent
à Dieu, le Seul et Unique que nous
adorons tous, Sa Majesté et Sa Pureté,
et qui laissent à l'Homme, tout homme,
sa liberté et sa responsabilité.
Donc, qu'en-est il de l'Homme, en
Christianisme, et qu'en est-il du
Pouvoir qui y concerne l'Homme?
La réponse à ces deux questions
impliquent un paradoxe historique
terrible, qui m'a toujours fait honte,
quand, tout jeune, j'ai étudié
l'histoire du Christianisme. Mais ce
paradoxe, nous nous devons de
l'affronter en vérité tous les jours, et
aujourd'hui devant vous.
L'homme, au regard du Seigneur Christ,
est TOUT. Il est l'objet de Son Amour
entier, de Son Accueil permanent. Il
est, après Dieu, la valeur suprême au
service de laquelle le Seigneur Christ
veut que tout ce qu'il y a en ce monde,
de vie, d'amour, de nature,
d'intelligence, de beauté, de joie, de
science, de lois, d'inventions et
d'institutions, soient mis au service de
l'homme, de sa dignité et de son
bonheur, jusqu'à ce qu'il retourne à
Dieu.
Que de fois le Seigneur Christ a
recommandé à ses disciples d'être, à Son
exemple, toujours au service des hommes,
tous les hommes. Il leur dit de
nombreuses fois: "qu'Il n'est pas venu
pour être servi, mais pour servir, et
pour offrir sa vie en sacrifice pour une
multitude…". Il alla jusqu'à
s'identifier totalement, et plus
particulièrement avec tous les
souffrants, les laissés-pour-compte, les
affamés, les opprimés, c'est-à-dire avec
la foule de ceux que toutes les sociétés
méprisent!... Les versets le l'Évangile
sont sur ce point, plus qu'explicites!
Nul n'ignore ce qu'Il a dit lors de Son
dernier repas, après avoir lavé les
pieds de Ses disciples. Je vous cite
textuellement ce qu'en dit l'Évangile
(St Jean 13/12-17):
"Il leur dit: comprenez-vous ce que je
vous ai fait? Vous m'appelez Maître et
Seigneur, et vous dites bien, car je le
suis. Si donc je vous ai lavé les pieds,
moi le Seigneur et le Maître, vous aussi
vous devez vous laver les pieds les uns
aux autres. Je vous ai donné l'exemple,
pour que vous agissiez comme j'ai agi
envers vous. En vérité, en vérité, je
vous le dis, l'esclave n'est pas plus
grand que son maître, ni l'envoyé plus
grand que celui qui l'envoie. Sachant
cela, heureux serez-vous, si vous le
faites". Voilà donc ce qu'a dit le
Seigneur Christ, ce qu'Il a fait et ce
qu'Il a été…
En retour, qu'a fait l'Église à la suite
du Seigneur Christ, et qu'a-t-elle été?
Je résume un peu plus de deux mille ans,
par des traits rapides, mais exhaustifs:
-
Tout au début,
les fidèles riches à Jérusalem par
exemple, comme le raconte l'Évangile
dans les actes des Apôtres,
s'empressaient spontanément de
vendre leurs propriétés, en déposant
leurs prix aux pieds des Apôtres,
pour les distribuer aux gens dans le
besoin. Il en était de même dans
certaines Églises nouvelles, qui
jouissaient d'une certaine opulence,
et qui partageaient ce qu'elles
possédaient avec les Églises en
besoin.
-
Le Christianisme
s'est répandu dans l'Ancien Orient
tout entier, par la parole seule et
le bon exemple sans plus, en dépit
des embûches, continuelles et
féroces, des juifs, et en dépit
aussi des persécutions des empereurs
romains et de leurs gouverneurs dans
tous les coins de l'Empire, jusqu'à
l'époque de l'empereur Constantin.
-
En l'an 313,
l'empereur Constantin reconnut
officiellement le droit du
Christianisme à l'existence… De ce
jour date le véritable drame du
Christianisme, car ce fut le début
de son glissement dans les dédales
sans fin, du pouvoir temporel…
C'est alors que de nombreux responsables
ecclésiastiques, s'étant libérés du
cauchemar des persécutions, commencèrent
à gagner les bonnes grâces des pouvoirs
en place, surtout à Constantinople la
capitale. Peu à peu, nombre d'entre eux
sont devenus, bon gré mal gré, des
hommes de pouvoir. Nombre d'entre eux
aussi cherchèrent à ressembler aux
hommes du pouvoir, quant à leurs
habitations, à leurs privilèges, voire
quant à leurs vêtements,
particulièrement dans les cérémonies
religieuses, en matière de tiare, de
vêtements dorés et de sceptres, que nous
voyons avec étonnement même aujourd'hui.
Ils cherchaient à gagner leurs amitiés
et à habiter dans leur voisinage.
Certains même allèrent jusqu'à imiter
leurs comportements, voire prendre appui
sur eux contre leurs collègues, ainsi
que contre les ennemis d'hier, les
juifs. Ici, je me dois de m'arrêter un
peu, pour éclairer aux yeux de beaucoup,
ce qui s'est passé et ce qui se passe
depuis plus de cent ans en Palestine, au
niveau du monde arabo-musulman, voire au
niveau du monde.
En effet, l'Église, après avoir été
durant plus de 250 ans, en butte aux
persécutions, se prit à persécuter les
juifs. Elle poussa entre autre, les
responsables impériaux à proclamer des
lois interdisant aux juifs de pratiquer
certains commerces, de devenir
fonctionnaires d'État, voire d'habiter
dans certains quartiers, ce qui les
obligea à revenir peu à peu à leurs
guettos. Cette collusion entre l'Église
et l'État d'un côté, et les juifs de
l'autre, alla empirant en profondeur et
en étendue, jusqu'à devenir, au cours du
temps, ce qu'on appellera
l'antisémitisme, c'est-à-dire la
tendance à haïr les juifs.
Cette tendance connut son point
culminant là où elle aurait dû
disparaître, c'est-à-dire dans la Prière
officielle des Églises, particulièrement
au cours de la Semaine Sainte, au point
d'avoir été traduite par des paroles
blessantes à leur encontre, surtout dans
les prières où il est dit que le
Seigneur Christ leur pardonna!...
C'est vraiment une contradiction
flagrante, mais elle eut lieu, et elle
empira et se traduisit de différentes
manières dans tous les pays occidentaux,
au point qu'elle éclatait parfois,
surtout au cours de la Semaine Sainte,
sous forme de pogroms perpétrés dans les
quartiers juifs, lors de la sortie des
fidèles, des églises!...
Oui, c'est ainsi que certains
responsables ecclésiastiques ont compris
leur pouvoir, depuis l'époque de
Constantin, et c'est ainsi qu'ils l'ont
exercé durant des siècles et des
siècles… jusqu'à l'époque de Hitler, au
milieu du 20ième siècle!
Comme il m'en coûte, à moi, prêtre arabe
chrétien, de parler de ce fait
historique désastreux, qui explique le
complexe de culpabilité, terrible et
maladif, avec lequel l'Occident tout
entier, y compris ses Églises, fait face
à tout ce qui touche aux juifs, depuis
la décision de partage de 1947, jusqu'au
moment présent, et pour un temps qui me
semble bien long!...
Ai-je tout dit, concernant le pouvoir de
l'Église depuis l'époque de Constantin?
Naturellement, je ne vous dirai rien de
nouveau, si je vous disais que les
choses, dans les deux grandes capitales
chrétiennes, Byzance en Orient, et Rome
en Occident, ont connu une tournure de
plus en plus grave, quant au concept du
Pouvoir ecclésiastique et à ses
pratiques arrogantes le plus souvent, et
quant à son alliance ou rivalité avec le
Pouvoir temporel, pour des profits
purement matériels, qui se sont soldés
d'abord par une séparation entre les
deux, qui se maintient jusqu'à ce jour,
et qui se sont soldés dans l'Empire
byzantin, par l'aspiration de ses
populations en Syrie, en Egypte, en Irak
et en Arménie, à leur émancipation de
son joug, au point qu'un jour ils ont
accueilli les envahisseurs en
libérateurs. Et Byzance a fini par
tomber aux mains des Ottomans en
1453!...
Quant en Occident, le Pouvoir des Papes
y est allé en se haussant au-dessus de
tous. Il en était devenu sourd aussi
bien aux avertissements sérieux et
courageux qui lui parvenaient du sein
des institutions ecclésiastiques, qu'aux
critiques sévères de ceux qui se sont
rebellés contre elles. Cette orientation
allait en s'aggravant. Ce furent alors
les tribunaux de l'Inquisition tout au
long des siècles. De nombreuses
personnes furent brûlées sur les places
publiques. Des excommunications furent
prononcées à l'encontre de nombreux
empereurs, rois et princes. Des Papes
fomentèrent des guerres appelées
Croisades. Surgirent des sectes
fanatisées, puis ce furent des guerres
de religion impitoyables, qui se
poursuivirent durant des siècles. Des
baptêmes collectifs forcés furent
pratiqués à l'échelle de milliers de
personnes, ici ou là. Des centaines de
milliers de personnes furent chassées de
leurs pays. Certains savants furent
empêchés de poursuivre leurs recherches…
Quant à ce qui se passa à la suite de la
découverte du continent américain en
1492, il atteignit le paroxysme de la
férocité. Des millions d'indigènes y
furent décimés, tandis que d'autres
millions de nègres d'Afrique furent
arrachés de force, pour y être vendus en
esclaves condamnés à travailler dans des
mines souterraines, et dans des
plantations immenses…
En conséquence de tous ces drames, je
souligne trois faits, extrêmement
graves:
-
Le premier fait
est que l'Église Occidentale, que ce
soit en Europe, ou sur le continent
américain ou en Australie, a été
effectivement complice des pouvoirs
temporels, militaires et
colonisateurs, touchant tout ce que
ces pouvoirs ont, depuis lors
jusqu'à ce jour, commis d'horreurs,
toutes aux antipodes de
l'enseignement du Seigneur Christ.
Or l'Église, ce faisant, est en
contradiction avec elle-même et avec
sa mission, au point que le Pape
précédent Jean-Paul II a ouvert de
force, un chemin nouveau de révision
courageuse et exhaustive, de cette
période noire de l'histoire. Il
finit par délivrer communiqué sur
communiqué, pour demander au nom de
toute l'Église catholique, pardon à
Dieu et aux peuples opprimés. On se
serait attendu à ce que cette
nouvelle orientation arrache toutes
les Églises Occidentales à leur
silence chronique, du moins en notre
époque, vis-à-vis de ce que
commettent tous leurs gouvernements,
à commencer par les États-Unis,
d'injustices nouvelles et terribles
au niveau du monde, à même de
menacer l'avenir de l'humanité tout
entière, pour l'heure au niveau de
la Syrie. Pourtant toutes ces
Églises continuent de garder le
silence. C'est ici que prennent
source mon attitude indignée
vis-à-vis de ce silence ignoble, et
mes entrevues avec certains
responsables ecclésiastiques en
Occident, dans l'espérance de ma
part d'un réveil quelconque!
-
Le deuxième fait
fut la déchirure profonde qui se
produisit dans tout l'Occident
européen entre l'institution
ecclésiastique et les peuples
là-bas.
-
Le troisième fait
fut la distance que la plupart des
scientifiques et des penseurs en
Occident, prirent vis-à-vis de
l'Église. Ils se frayèrent de force
leur chemin, à coup de sacrifices
coûteux, loin de l'Église, qui
cherche aujourd'hui à regrouper ses
quelques fidèles, face à des défis
énormes qui menacent l'existence de
ces sociétés, tout comme elle essaie
de rejoindre le cortège de la
science et de la pensée, devenu de
plus en plus rapide…
Au bout de ce douloureux exposé,
laissez-moi vous avouer que le
comportement avec Dieu, surtout dans le
domaine politique et social, est très
compliqué, et il finit, au bout du
compte, par faire du tort à Dieu en
premier lieu.
Maintenant, j'en arrive à la seconde
étape de mon allocution, celle qui
concerne l'Islam et son attitude
vis-à-vis de l'Homme.
Le Coran vénérable contient deux
merveilleux versets touchant la création
de l'homme et des sociétés par Dieu.
Je cite le premier verset (Sourat
ATTIN-4):
"Nous avons créé l'homme en la plus
belle stature"
Je cite le second verset (Sourat
ALHOUJOURAT-13):
"Oh! Les gens! Nous vous avons créés
d'un mâle et d'une femelle, et nous vous
avons arrangés en peuples et tribus,
pour que vous fassiez connaissance. Le
plus noble au regard de Dieu, est le
plus pieux"
Qu'en est-il donc de l'Homme en Islam?
Et qu'en est-il du Pouvoir en Islam?
Je laisse, touchant ces deux questions,
aux spécialistes musulmans de se charger
de la réponse, comme j'ai essayé de le
faire pour ce qui concerne le
Christianisme. Qu'il me suffise ensuite,
quant à cette étape, de relever trois
faits d'une importance capitale.
Le premier fait
touche l'avancée scientifique dans le
monde arabo-musulman, surtout à l'époque
abbasside. Tous les historiens et
chercheurs reconnaissent l'avancée de la
civilisation musulmane sur l'Occident,
en ce domaine vital et décisif. Il est
donc une question qui s'impose:
qu'est-ce qui a stoppé cette avancée,
tandis que l'Occident, qui se trouvait à
des foulées de distance derrière nous, a
pris son envol et nous a laissés haleter
derrière lui, et nous nourrir des
miettes de ses créations étonnantes?
Le deuxième fait
touche à la réalité des invasions arabes
en Syrie, en Egypte et en Andalousie. En
fait, personne ne nie que ces invasions
mêmes furent tout à fait différentes de
ce que furent les invasions à travers
l'histoire du monde. Car ici,
l'envahisseur, qui était le plus fort, a
pratiqué le dialogue et l'entente avec
les chrétiens autochtones. Aussi
créa-t-il avec eux une société nouvelle
et une civilisation exceptionnelle, où
vécurent ensemble, durant des siècles,
chrétiens, musulmans et juifs. C'est un
fait historique unanimement reconnu par
tous les historiens sans exception,
surtout les historiens juifs, anciens et
modernes, qui reconnaissent que l'époque
musulmane en Andalousie par exemple, fut
leur âge d'or. Aussi certains d'entre
eux déclamèrent ce mot devenu célèbre:
"Les arabes furent les plus cléments des
envahisseurs". Ici, je me réjouis de
signaler que le centre culturel espagnol
à Grenade, inauguré il y a peu, a
accroché dans une de ses salles, une
dalle où l'on lit: "Deux ans après
l'invasion arabo-musulmane, les juifs
furent libérés de l'esclavage"…
Ici, laissez-moi m'interroger devant
vous: est-ce que nos ancêtres, tant
musulmans que chrétiens, en adoptant le
dialogue et la vie commune, avaient eu
tort en ce qu'ils ont inventé et vécu,
ou n'avaient-ils pas plu à Dieu, et
enseigné à toute l'humanité ce dont elle
a besoin aujourd'hui et dans un avenir
lointain, au niveau du monde entier,
au-delà de tout autre besoin, si
nécessaire soit-il? Je trouve que cette
ligne unique de comportement entre
l'envahisseur arabe et les autres
peuples, était d'une intelligence, d'un
réalisme et d'une justesse, tels qu'elle
s'est maintenue vivante et efficace
jusqu'aujourd'hui, et qu'elle se
dressera comme un modèle lumineux face
au monde entier, une fois close la crise
en Syrie, car le monde entier y trouve
son unique salut, et cela en dépit de
toutes les invasions mongoles et
tatares, le règne des Mamlouks, la
période Ottomane et les sales ingérences
étrangères, anciennes et modernes. Oui,
ce modèle s'est maintenu jusqu'à ce
jour, en une sorte de vie et de
coopération, dont nous avons connu
l'apogée, au temps du gouvernement
national, quand Farès Al-Khoury était
président de la Chambre des députés, et
par la suite premier ministre…
Pour ma part, j'avais cru, il y a peu
d'années, que ce modèle solide de vie
commune, devait, tôt ou tard, nous
conduire en Syrie, à ancrer les assises
d'un gouvernement civil spontané, qui
nous placerait tous au niveau d'une
citoyenneté unique, pionnière et en
avance sur l'ensemble du monde arabe…
Soudain la situation explosa…
Quant au troisième
fait, il concerne le pouvoir
religieux en Islam.
Ici, je ne puis que vous inviter, et à
travers vous, tous les musulmans, à
réfléchir longuement sur les opinions de
certains grands penseurs musulmans, tels
Abdel-Rahman Alkawakibi, le Cheikh
Al-Imam Mohammad Abdo, le Cheikh Al-Azhari
Ali-Abdel-Razek, et le Docteur Mohamad
Amara, notre contemporain. Tous ceux-là
sont unanimes, comme le dit le Cheikh
Mohammad Abdo, à dire que:
"En Islam, il n'y a pas de pouvoir
religieux, sauf celui de la bonne
prédication, de l'invitation au bien, de
l'exhortation contre le mal. C'est un
pouvoir accordé par Dieu au dernier
musulman pour blâmer le plus haut placé,
tout comme Il l'a accordé au plus haut
placé pour blâmer ses inférieurs"
(Mohammad Amara, in "L'Islam et le
Pouvoir religieux" – p. 36)
Y a-t-il dans ce que dit le Cheikh
Al-Imam Mohammad Abdo, de quoi faire du
tort à la majesté divine? N'y a-t-il pas
là plutôt de quoi la sauver de toute
erreur humaine, et en conséquence de
quoi rendre à l'homme sa liberté et sa
responsabilité?
Maintenant, permettez-moi d'en venir,
quant à nos étapes, à ce qui se passe
aujourd'hui en Syrie, depuis près de
quatre ans, mais brièvement.
Ce qui s'est passé et nous a tous
surpris, a-t-il surgi d'un enfer
manigancé par Sion et l'Occident seuls?
Ils nous ont habitués à ourdir des plans
pour des centaines d'années, tandis que
nous , les Arabes, nous pratiquons
l'improvisation jusqu'aujourd'hui! N'y
avait-il pas dans la pratique des
Pouvoirs, dans la monopolisation des
responsabilités, dans l'amoncellement
des richesses, dans l'éloignement des
cerveaux, dans ce qui fut inoculé dans
les esprits et les intelligences, de
quoi nourrir des rancunes qui n'auraient
jamais existé, une pauvreté dont a dit
un jour l'un des plus grands arabes et
musulmans: "C'est une pauvreté qui frôle
le blasphème", une ignorance religieuse
et culturelle, devenue une terre fertile
pour des bêtes féroces identiques, qui
ont dévoré de la même façon, en des
guerres de religions qui ont déchiré
durant des centaines d'années, des
peuples occidentaux, appelés chrétiens?
Ceci m'amène à dire que la pauvreté,
l'ignorance et la rancune ne sont pas
spécifiques d'un peuple, à l'exclusion
des autres, et que leur apparition nous
impose à tous une révision sincère et
responsable, rapide et renouvelée sans
cesse pour bien longtemps, de peur que
les jours qui viennent ne nous
surprennent pas de nouveau, de la même
façon…
C'est ici, en cette révision sincère,
que je vois la construction de l'homme.
Je la vois en premier lieu, dans le
Responsable, quelle que soit sa
responsabilité.
Je la vois ensuite dans le citoyen, quel
qu'il soit.
Quant au Responsable, je le vois en
serviteur, non en Seigneur. Je le vois
se sacrifiant, non exploitant. Je le
vois surtout heureux de rechercher des
personnalités remarquables, pour les
appuyer, les faire connaître, et heureux
de les promouvoir aux postes adéquats,
au lieu de les étouffer, les extirper et
les forcer à quitter le pays…
J'entends par là tous les postes de
responsabilité, sans exception, depuis
le plus élevé jusqu'au dernier, de telle
sorte que la compétence seule soit
l'unique critère de choix du
responsable, non le nom, ni la
communauté, ni la religion, ni la force,
ni l'argent.
Quant à la construction du citoyen, je
la vois en lui-même, esprit libre,
liberté responsable, dignité
authentique, travail honnête. Je la vois
aussi en sa famille, bien-être,
tranquillité, joie et travail. Dans sa
vie publique, je la vois pratique d'une
politique de liberté, sincère et
efficace, loin de tout opportunisme et
arrivisme.
Enfin, je vois la construction de
l'homme en chaque citoyen, fierté
sincère d'appartenir à une patrie, dont
il sait pertinemment que c'est une
patrie exceptionnelle, car elle a été
depuis les temps antiques, et reste
jusqu'à ce jour, la seconde patrie de
toute personne civilisée, une patrie
dont le nom est la Syrie.
Je dis "patrie exceptionnelle", poussé
non par un romantisme creux, mais par la
vérité historique.
Nous savons tous, en effet, que la Syrie
fut le berceau de l'alphabet, la matrice
des premières civilisations et le
carrefour des trois religions
monothéistes.
Ici je me pose une question cruciale,
aux implications surprenantes et
prometteuses, que je vous pose en cette
dernière partie de mon allocution:
Voyons, est-ce que tout ce qu'a été la
Syrie depuis l'aurore des temps, et ce
qu'elle a inventé lors de la toute
première rencontre islamo-chrétienne
jusqu'à ce jour, à Damas, est ce que
tout cela est dû à ses enfants seuls, ou
n'est-il pas dû aussi et surtout à la
volonté de Celui qui, quand Il dit aux
choses "existez!", elles existent?
Vous avez tout à fait raison de vous
demander si j'ai une raison quelconque
de poser cette étrange question.
Pour y répondre, je vous prie de me
permettre, au nom de la confiance que
vous m'avez faite, de vous exposer, très
brièvement, la certitude tranquille qui
m'habite, concernant la crise syrienne
tout entière, et ceci à partir d'un
évènement extraordinaire, dont personne
ne pouvait imaginer qu'il aurait lieu,
ni à Damas, ni ailleurs, et dont j'étais
moimême l'un des plus réticents à
l'admettre…
La plupart d'entre vous ont, sans doute,
entendu parler depuis 33 ans, du récit
d'une exsudation d'huile d'une petite
image de la Sainte Vierge, dans l'une
des maisons modestes de Damas… Ce qui a,
alors, été écrit dans la presse,
n'encourageait pas à y accorder de
l'importance… En fait, les medias ont
ignoré l'évènement.
Cependant , la vérité différait de ce
qui a été dit et raconté. En effet,
l'huile coulait effectivement d'une
petite image de la Sainte Vierge. Son
exsudation se poursuivait nuit et jour,
tandis que les gens venaient prier
spontanément, chrétiens, musulmans et
juifs, côte à côte… À l'entrée de la
maison, était accroché un papier
signalant le refus des gens de la
maison, de tout don, attitude maintenue
jusqu'à ce jour. J'en témoigne. Il y eut
des guérisons extraordinaires et
nombreuses, dont la toute première fut
celle d'une femme musulmane du quartier
de Roukn-ad-dine… Dès le lendemain de
l'évènement, les services de sécurité
ont mené une enquête serrée. Ils étaient
accompagnés d'un médecin spécialiste.
Tout le monde se rappelle qu'à l'époque,
les circonstances sécuritaires n'étaient
pas de tout repos… Entre le 15/12/1982
et le 24/12/1983, il advint que la
Sainte Vierge apparut à la jeune épouse,
propriétaire de l'Icône miraculeuse,
cinq fois. Elle lui parla en arabe,
littéraire et parlé. Puis il lui arriva
de voir le Seigneur Christ, à partir du
31/5/1984, et de nombreuses fois par la
suite. Il lui parla toujours en arabe
littéraire. J'ajoute aussi que des
blessures se sont ouvertes six fois,
dans son corps, entre le 25/11/1983 et
le 10/4/2004. Il lui arriva des
exsudations d'huile, de temps en temps,
de son visage, puis elle s'enfonçait
dans un monde de lumière, où elle voyait
tantôt la Sainte Vierge, tantôt le
Seigneur Christ. Nous tenions toujours à
faire venir des médecins et des
responsables ecclésiastiques, en tous
ces états.
Cet évènement se poursuit aujourd'hui,
au bout de 33 ans, avec la prière
quotidienne. Il attira à Damas des
foules de pèlerins, un bon nombre de
médecins, de scientifiques, de
théologiens et de journalistes. Ils sont
venus de France, du Canada, de Russie,
du Brésil, du Danemark, des États-Unis,
de Belgique, d'Allemagne, d'Autriche, de
Suède, de Norvège, de Pologne, de
Hollande, d'Italie, d'Ukraine, de
Slovaquie. Tous se rendirent compte que
tout ce qui est arrivé, tout ce qu'ils
ont vu et examiné, était tout à fait
au-delà de toute volonté humaine.
Un grand nombre d'entre eux ont écrit
des études exhaustives et positives.
D'autres ont fait des déclarations et
des témoignages, à la TV et dans la
presse, responsables et importantes.
Quant aux messages, rapportés à la
Sainte Vierge et au Seigneur Christ, ce
sont des messages importants, qui, le
plus souvent, appellent à la conversion
à Dieu, à la pratique de la charité
universelle, à rejeter la violence, à
recourir au pardon dans les relations
humaines.
Des nombreuses lettres du Seigneur
Christ, deux me retiennent aujourd'hui
seulement, et ce sont les dernières.
Toutes deux se recoupent à l'évidence
avec la crise en Syrie. Je vous invite à
les méditer longuement.
La première nous parvint le samedi
10/4/2014, c'est-à-dire juste la veille
du dimanche de Pâques. Je vous la dis
textuellement:
" Mon dernier commandement pour
vous. Revenez chacun chez soi. Mais
portez l'Orient dans vos cœurs. D'ici a,
de nouveau, jailli une lumière, dont
vous êtes le rayonnement pour un monde
séduit par la matière, la sensualité et
la célébrité, au point qu'il en a
presque perdu les valeurs. Quant à vous,
conservez votre orientalité. Ne
permettez pas qu'on aliène votre
volonté, votre liberté et votre foi en
cet Orient."
Quant à la seconde importante lettre du
Seigneur Christ, la dernière jusqu'à ce
jour, elle nous parvint le jeudi de la
Semaine Sainte de l'an 2014. Il me plaît
de vous signaler que ce jour coïncidait
avec la fête de la Libération en Syrie,
c'est-à-dire le 17/4/2014. On y lit
textuellement:
" Les blessures qui ont saigné sur
cette terre, sont celles-là mêmes qui
sont dans mon corps, car la cause et
l'auteur sont le même. Mais soyez
assurés que leur sort est le sort même
de Judas."
Mesdames, Messieurs,
Vous est-il apparu évident, maintenant,
ce pourquoi je vous ai ouvertement parlé
en ce vénérable lieu, de cet évènement
religieux et humain, évènement vraiment
grand pour l'histoire de l'Orient arabe,
et qui se poursuit depuis 33 ans, dans
une prière quotidienne qui groupe des
chrétiens et des musulmans, avec des
fidèles qui nous contactent du monde
entier, pour s'enquérir de la situation
en Syrie, cet évènement dont Dieu a
voulu que la Syrie, et Damas précisément
soient son étape principale dans le
monde entier?
Enfin, laissez-moi vous dire, à la
lumière de cet évènement, et à la
lumière de ce que nous vivons en Syrie,
en tragédies qui se prolongent depuis
quatre ans.
De même que le Seigneur Christ est
ressuscité d'une mort décidée pour Lui,
la Syrie se relèvera de ce qu'on lui a
voulu… et elle relèvera avec elle le
monde entier, d'une destruction
systématique programmée par les Grands
États occidentaux, depuis que les
États-Unis ont imposé leur unipolarisme
destructeur…
Mesdames, Messieurs,
Tout en vous remerciant profondément,
j'ai la certitude que vous réalisez en
toute clarté que je suis loin de tout
endoctrinement, lequel n'a jamais
effleuré ni ma pensée, ni mon action.
Ce mot, je l'ai voulu, dans les
circonstances exceptionnelles que nous
vivons,
sous cette Coupole symbolique qui nous
couvre,
devant votre aimable assemblée,
un pur témoignage devant l'Histoire,
devant tout le peuple syrien
et devant Dieu.
C'est pourquoi,
je dis à la Syrie avec vous,
et je dis à la Syrie par vous:
Puisses-tu rester debout, ma Patrie!
La Paix de Dieu et Son Amour Soient avec
vous et avec toute la Syrie!
Damas – Lundi 16/2/2015
Père Elias Zahlaoui
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