Allocution de Munir Shafiq,
coordinateur du congrès national et islamique au 7ème
congrès de l’Institution Internationale d’al-Quds
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux
Chères sœurs, chers frères
Tout d’abord, je suis honoré de présenter à votre congrès cette
allocution au nom des trois congrès, le congrès national arabe,
le congrès général des partis arabes et le congrès national et
islamique, pour exposer certains aspects des dangers et des
complots visant al-Quds et la question palestinienne.
Premièrement : votre congrès traitera en détail les processus de
judaïsation, les confiscations de terre et des maisons, et
l’expulsion effroyable de la population, chrétienne et
musulmane, de la ville d’al-Quds, pour installer les colons à
leur place en vue de changer la structure démographique arabe de
la ville d’al-Quds.
Deuxièmement : le mur qui sépare ce qui est appelé le Grand
Jérusalem de la Cisjordanie a été dressé pour confisquer les
terres et s’emparer des eaux souterraines, séparant entre les
Palestiniens mêmes, et parfois une même famille.
Troisièmement : les excavations sous la mosquée al-Aqsa menacent
son effondrement et préludent à son partage dans tout règlement
à venir.
De plus, les terrains appartenant à l’église orthodoxe ont été
pris du fait de la complicité du patriarche grec, sous le
prétexte de les louer aux colons pour une durée de 99 années,
contrairement aux vœux de leurs propriétaires, les orthodoxes
arabes et leur direction spirituelle. L’agression contre les
lieux saints chrétiens et musulmans est devenue un trait
constant du processus de judaïsation de la ville d’al-Quds.
C’est dans ce cadre que les plans d’expulsion de la population
d’al-Quds joue un rôle essentiel dans la judaïsation, en rayant
le caractère arabo-islamique et chrétien de la ville. Lorsque
les colons s’installent autour des lieux saints, ces derniers
deviennent des vestiges morts. C’est l’être humain qui leur
procure la vie, qui les revêt de spiritualité et qui les fait
dire son véritable langage.
Quant aux menaces politiques qui pèsent sur al-Quds, il s’agit
Premièrement : un complot visant à la partager en deux
capitales : la partie occidentale d’al-Quds comme capitale de
l’entité sioniste, et sa partie orientale comme capitale du
mini-Etat palestinien. L’autorité palestinienne a accepté ce
partage dans les six principes que le président Mahmoud Abbas a
annoncés, après le congrès d’Annapolis, tout comme dans
l’approbation du projet suédois présenté par l’Union européenne.
D’une part, au nom de quel droit une concession gratuite est
faite sur la partie occidentale d’al-Quds ? et au nom de quel
droit la négociation se mène sur le partage des quartiers
palestiniens à l’intérieur de la vieille ville et sur des
parties situées à l’extérieur de la vieille ville pour qu’il ne
reste que des miettes, s’il en reste, au peuple palestinien,
propriétaire exclusif du droit sur toute la ville d’al-Quds,
ainsi que sur toute la Palestine, ce qui a été reconnu, même par
le droit international ?
Il faut, de plus, attirer l’attention que le projet de partage
d’al-Quds en deux capitales ouvre la voie aux Etats occidentaux,
et notamment au déplacement de leurs ambassades à al-Quds, et à
piétiner les résolutions internationales qui ne le permettent
pas, alors que l’Est de la ville est toujours sous occupation,
et que le projet d’en faire une capitale est toujours en attente
de résolutions auxquelles aboutiraient les négociations, d’autre
part.
Tout ceci constitue une grave attaque contre al-Quds et son
avenir, il y a violation claire et évidente des résolutions
internationales, qui même injustes envers le peuple palestinien,
n’ont admis ni la judaïsation d’al-Quds ni la transformation
d’une de ses parties en capitale de l’Etat de l’entité sioniste.
Deuxièmement : Ainsi, nous assistons à une grave dissipation des
droits et constantes palestiniens, arabes et islamiques, en
Palestine globalement et dans al-Quds, plus particulièrement,
par le biais de ce qui a été appelé processus de paix, qui est
un processus de liquidation. Remarquons, à cet effet, qu’il n’y
a pas de processus de paix non liquidateur proposé à la table
des négociations et du processus politique.
Le processus de règlement a commencé par abandonner 78% de la
terre de Palestine, puis a anémié la question du droit au
retour, c’est ce que signifie « trouver une solution juste à la
question des réfugiés », car ce qui est visé, c’est une solution
basée sur des compensations, avec l’installation définitive dans
les pays d’accueil et de la patrie alternative, lorsque cette
phrase a remplacé le principe de « droit au retour ». Sinon,
pour y a-t-il eu un tel changement ?
Troisièmement : le processus de règlement, depuis l’accord
d’Oslo, a adopté la feuille de route, et ce qui s’appelle « la
solution des deux Etats », une solution de liquidation de la
cause par excellence, et les négociations bilatérales secrètes
après le congrès d’Annapolis ont conduit à négocier sur les
terres de Cisjordanie, y compris l’ancienne ville d’al-Quds,
sous le chapitre « échange de terres », qui sape toute
allégation de vouloir instaurer un Etat sur les frontières
d’avant le 5 juin 1967.
Chers frères, chères sœurs
Face à l’effroi de ce qui se passe dans al-Quds, la mosquée al-Aqsa
et les lieux saints chrétiens et musulmans, et de ce qui se
passe en Palestine, de manière plus générale, toute personne ne
peut que conclure que tout cela n’aurait pas eu lieu sans les
politiques officielles palestiniennes et arabes qui ont adopté
les négociations et le processus de paix comme uniques
stratégies et tactiques, abandonnant toute source pouvant y
puiser une force multiforme, allant du boycott à l’affrontement,
et qui n’ont pas réagi à l’alignement américain au projet
sioniste ainsi qu’à l’alignement de plusieurs autres Etats. Ils
n’ont pris aucune mesure pour faire face à toute agression ou
agissement cynique. Comment peut-on considérer les Etats-Unis
comme un allié stratégique et leur ouvrir toutes les portes
alors qu’ils occupent l’Irak et l’Afghanistan, après toutes
leurs pratiques dans ces pays et après avoir renié toutes nos
causes ? Comment pouvons-nous concilier son alignement presque
total au projet de l’entité sioniste et son déni des droits,
avec la dignité palestinienne et arabe ? Que fait-on de la
réciprocité ? Où sont les droits, les intérêts suprêmes, la
sécurité nationale de la Palestine et de la nation arabe ?
Toute cette impudence, en cette
période, pour judaïser al-Quds et les villes palestiniennes
occupées en 1948, ou celle d’assiéger la bande de Gaza, de
construire le mur, d’installer les barrages et de coloniser la
Cisjordanie, de proposer des plans américains pour liquider la
question palestinienne n’auraient pas eu lieu sans les positions
officielles palestiniennes et arabes, inconsistantes et
incapables de faire face aux politiques américaines et
sionistes.
C’est pourquoi, si un terme n’est
pas mis aux politiques palestiniennes et arabes et s’il n’y a
pas une remise en cause fondamentale, les processus de
judaïsation d’al-Quds, de Yafa, de ‘Akka et d’autres villes se
poursuivront, tout comme le siège de Gaza se poursuivra, ainsi
que la domination sécuritaire effroyable de la Cisjordanie par
les forces de l’occupation et l’appareil sécuritaire de Dayton.
Changer ces politiques doit être
la première tâche des programmes des partis politiques et forces
palestiniennes et arabes, pour faire pression dans ce sens, en
même temps que la consolidation du choix de faire obstable,
boycotter, supprimer tous les accords et la normalisation avec
l’ennemi sioniste, ainsi que la prise de mesures pratiques
envers tout alignement international en faveur de l’entité
sioniste, qu’il soit politique, militaire ou économique.
Ici vient l’importance de soutenir
la résistance et les forces irakiennes qui refusent la
normalisation, pour libérer l’Irak de l’occupation, pour son
unité et l’affirmation de son identité arabo-islamique. Ainsi
que la tentative, grâce à la véritable solidarité arabe, de
sauver le Yémen, le Soudan, la Somalie, des guerres civiles et
de la partition. Tout ceci est un prélude nécessaire au soutien
d’al-Quds et de la Palestine. Mais, il y a cependant une
priorité qui doit être rapidement réalisée, celle de briser le
blocus contre la bande de Gaza, d’ouvrir le passage de Rafah,
cesser la construction du mur honteux fait d’acier, de ciment et
d’eau que le gouvernement égyptien est en train d’édifier avec
un financement américain pour renforcer le siège contre la bande
de Gaza, victorieuse contre l’agression de 2008-2009.
Finalement, clore le chapitre de ce qui s’appelle processus de
paix et retirer l’initiative arabe de la paix doivent être à la
tête de l’agenda du prochain sommet arabe.