Lobbying
et nationalisme arménien en France
"Génocide"
arménien et loi de censure :
la cour d'appel rejette la requête
Krikorian
Turquie News
Crédit
photo CDAE/armeniens.net
Vendredi 11 octobre 2013
Me Philippe Krikorian et une dizaine
de ses supporters réclamaient devant la
cour d’appel d’Aix que le Premier
ministre Jean-Marc Ayrault et le préfet
des Bouches-du-Rhône soient contraints
par la justice à soutenir la loi de
censure arménienne, le but étant
d’aboutir à la pénalisation
spécifique de la contestation de la
thèse arménienne de "génocide"
pour qualifier les tragiques
affrontements inter-ethniques survenus
entre Turcs et Arméniens durant la
période 1914-1922 en Anatolie.
Philippe Krikorian est l’auteur de la
loi déposée par la députée UMP Valérie
Boyer à l’Assemblé nationale en décembre
2011 et qui suscita une vive indignation
de la majorité des intellectuels et de
juristes en France.
Me Krikorian et son groupe de
pression demandaient que soit enjoint au
chef du gouvernement une astreinte de 10
000 euros par jour de retard ! Sans
surprise, la justice a retoqué jeudi 10
octobre 2013 cette demande. Par
ailleurs, la cour d’appel a estimé que
même si les points de droit soulevés par
les requérants avaient fonctionné, cela
n’aurait eu "aucun effet utile sur la
solution du litige"...
Me Bruno Lombard, avocat de Jean-Marc
Ayrault et du préfet, s’est félicité de
cette décision de la cour d’appel, qu’il
qualifie de "normale" : "Ils
tentent de contraindre le Premier
ministre judiciairement, or ce n’est pas
de la compétence de la justice. S’ils
obtenaient raison, cela bouleverserait
l’ordre public constitutionnel".
L’avocat de l’État rappelle qu’une
première décision de justice considérait
comme "radicalement irrecevable"
la demande portée par Me Krikorian.
Les
événements de 1914-1922
Des affrontements inter-ethniques et
des déplacements forcés de populations
en Anatolie orientale, entre 1914 et
1922, ont fait plusieurs centaines de
milliers de morts parmis les Turcs et
les Arméniens. L’Empire ottoman était
alors engagé dans la Première Guerre
Mondiale aux côtés de l’Allemagne et de
l’Empire Austro-Hongrois. Dès 1914, des
Arméniens ottomans ont massivement pris
le parti des Russes, contre les Turcs,
se livrant à des massacres de masse et à
des pillages dans l’est de l’Anatolie. A
la suite de ces événements, le
gouvernement ottoman décida d’éloigner
une partie de la population arménienne
des zones de front et à risque. Ce
transfert se solda par un lourd bilan
humain.
La Turquie et de nombreux historiens
rejettent catégoriquement la thèse
controversée d’un "génocide" que le
gouvernement ottoman aurait perpétré
contre la population arménienne de
l’Empire. Cette thèse, défendue par les
nationalistes arméniens, est aujourd’hui
instrumentalisée afin d’exercer des
pressions politiques sur la Turquie,
notamment pour entraver la perspective
de son adhésion à l’Union Européenne.
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