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Patrimoine non déclaré de Macron:
pourquoi les médias et la justice
sont-ils muets?
Sputnik
© AFP 2017
Eric Feferber
Jeudi 9 mars 2017
Source :
Sputnik
Paul candidat des Maires en
colère à la présidentielle, a saisi le
Pôle financier à propos de la sincérité
des déclarations de patrimoine
d'Emmanuel Macron. Alors que la justice
ne se hâte pas de réagir, M. Mumbach
parle à Sputnik de l'équilibre
nécessaire, et qu'à cette fin il faut
faire la lumière sur ce cas négligé
jusqu'ici.
Ayant découvert à l'époque que le
candidat d'En Marche ! Emmanuel Macron
aurait des actifs présumément non
déclarés et étonnés par la lenteur de
réaction des instances qui auraient pu
s'intéresser à ce cas particulier, un
trio de citoyens a décidé d'en référer à
la Haute autorité pour la transparence
de la vie publique. Ce sont Paul Mumbach,
candidat des Maires en colère à la
présidentielle, Jean-Philippe Allenbach,
président du Mouvement Franche-Comté et
Serge Grass, président de l'Union
civique des contribuables citoyens.
Ainsi,
Paul Mumbach vient de saisir le Pôle
financier pour lui suggérer
d'investiguer à propos d'une éventuelle
sous-estimation par Emmanuel Macron de
sa fortune dans sa déclaration de
patrimoine du 24 octobre 2014 lorsqu'il
arriva au gouvernement.
La
requête a été déposée le 14 février,
mais depuis rien ne s'est produit, se
désole le candidat à la présidentielle
et maire d'une commune de quelques
2 000 habitants en Alsace, Dannemarie,
dans un entretien à Sputnik. Pour lui,
c'est une affaire de vérité, d'équilibre
et d'équité vis-à-vis de tous les
candidats. « Ce qui est vraiment navrant
dans cette affaire, c'est que tous les
candidats ne soient pas traités de la
même façon », déplore-t-il.
Alors
que le Canard enchaîné
révélait à l'époque qu'Emmanuel
Macron aurait remis une fausse
déclaration de patrimoine à la Haute
autorité, que cette fausse déclaration
avait été transmise au fisc, et que
depuis aucune explication officielle
n'avait été fournie, Paul Mumbach note
avec amertume le « silence radio », tout
en gardant l'espoir que l'affaire ne
sera pas éternellement étouffée.
« Ce
qu'on a pu constater, c'est que d'autres
candidats, et notamment M. Macron,
avaient quand même sur cette même base
de Haute autorité, des griefs qui sont
passés sous silence, pour ne parler que
de la presse aussi, c'est quand même
surprenant que rien ne sorte, que la
Haute autorité ne réponde pas. Les
communiqués de presse qu'on a passés
sont un peu noyés dans la masse et très
peu diffusés ».
Entre-temps, tout le monde « se targue
de dire que la justice ne traîne pas »…
« Je ne critique pas forcément la
justice, mais il faut qu'il y ait une
certaine équité. S'il y a quelque chose
à se reprocher les uns les autres, il
faut que tout le monde soit sur le même
équilibre », insiste M. Mumbach.
Le
trio ne s'est pas contenté d'attendre la
réponse les bras croisés et il a
poursuivi son action citoyenne pour
obtenir les réponses attendues.
« Ce
qui nous a fait un peu bondir, c'est que
la Haute autorité ne réponde pas. On a
introduit une autre action qui est la
sollicitation du parquet de Paris pour
signaler le cas. Et comme tout le monde
dit qu'elle est rapide, elle devrait se
saisir très rapidement », espère-t-il.
M. Macron
se défend en disant qu'il a tout
dépensé, poursuit M. Mumbach, mais enfin
ça fait pratiquement un Smic par jour,
alors il devait être très dépensier. Or,
il y a aussi des déclarations qui ont
été faites en 2014 « sur la base de son
appartenance à telle ou telle société à
priori, sauf à ce qu'il dise le
contraire, certaines sociétés n'ont pas
été déclarées ».
Dans
ce contexte, M. Mumbach constate que la
population française ne sait plus où
elle va, les présidentielles ayant
vraiment quelque chose de terrible pour
elle. La seule issue, selon lui, c'est
de changer le système.
Un
certain nombre de dossiers, pour
l'instant peu exposés, pèsent dans le
dossier Macron : les fameuses dépenses
de « frais
de bouche » quand il était ministre
de l'Économie, le
financement de campagne non déclaré,
un
emploi à mi-temps en tant qu'attaché
parlementaire d'un de ses organisateurs
de campagne… Pourtant, il n'y a pas de
date limite pour poser les questions à
Emmanuel Macron, affirme Paul Mumbach :
« Absolument, nous ne le lâcherons
absolument pas. Moi, je n'ai absolument
aucune envie d'avoir un président de la
République qui à un moment donné soit
poursuivi et soit éventuellement
condamné, ou on attendra la fin de son
mandat pour essayer de le poursuivre.
C'est trop important dans la situation
où notre pays se trouve. Il y a le
social, le taux de chômage, il y a aussi
cette ambiance un peu délétère partout.
Surtout, on se targue beaucoup de la
République, mais on ne parle pas de la
démocratie. »
« C'est une nécessité absolue si l'on
veut faire redémarrer ce pays, de faire
une réforme de nos institutions. Sinon
on n'y arrivera pas », résume le
candidat.
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