De LFI au RN en passant par DLF,
l'arrestation d'Eric Drouet a été très
critiquée par l'opposition qui dénonce
une «dérive autoritaire» du
gouvernement, et s'interroge sur les
réactions qu'elle aurait suscitée si
elle avait eu lieu en Russie.
L'arrestation,
le 2 janvier, d'Eric Drouet – figure
du mouvement Gilets jaunes – alors qu'il
participait à un rassemblement non
déclaré pour rendre hommage aux blessés
et morts en marge du mouvement, a
vivement fait réagir l'opposition.
Le leader des
insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui lui
avait quelques jours auparavant
rendu un hommage appuyé, a dénoncé
dans un message sur Twitter un «abus de
pouvoir». «Une Police politique cible et
harcèle désormais les animateurs du
mouvement Gilet jaune», a-t-il affirmé,
avant
d'appeler à la libération d'Eric
Drouet.
De nouveau Éric Drouet interpellé. Pourquoi ? Abus de pouvoir. Une Police politique cible et harcèle désormais les animateurs du mouvement gilet jaune. #GiletsJaunes
«L'escalade de la
répression doit cesser»,
s'est emportée l'oratrice de LFI
Danielle Simmonet, s'indignant
d'une «dérive autoritaire» du pouvoir
d'Emmanuel Macron dans le but de pouvoir
«continuer à imposer coûte que coûte sa
politique au service des plus riches».
Avez-vous déjà vu une telle répression ? Amnesty international l'a dénoncé fermement. Il y a une dérive autoritaire du pouvoir de M. Macron, pour continuer à imposer coûte que coûte sa politique au service des plus riches. #LCI#GiletsJaunes
Le député insoumis
du Nord Adrien Quatennens a de son côté
opté pour la dérision, dressant un
parallèle avec l'affaire Benalla, qui
met de nouveau en difficulté l'Elysée.
«Eric Drouet arrêté. Et Benalla ça va
?», s'est-il interrogé.
« Si c’était en
Russie, les belles âmes seraient
révoltées ! »
Cette
interpellation a tout autant fait réagir
à droite de l'échiquier politique, à
l'image du député du Rassemblement
national Gilbert Collard, qui l'a
qualifiée de «véritable scandale». «Si
c’était en Russie, les belles âmes
seraient révoltées !», a-t-il ironisé
dans un message sur Twitter.
L’arrestation d’#EricDrouet hier soir alors qu’il participait à un hommage aux blessés et morts du mouvement #giletsjaunes est un véritable scandale. Si c’était en Russie, les belles âmes seraient révoltées !https://t.co/ztz9j1G00r
«Les belles âmes
qui passent leur journée ici à vomir sur
les Gilets jaunes se précipiteraient
pour dénoncer ces scènes, la main sur le
cœur et la larme à l’œil, si elles
avaient lieu en Russie ou dans
l’Amérique de Trump», a pour sa part
noté le président des Patriotes Florian
Philippot, résumant ainsi un sentiment
commun à plusieurs partis de droite.
Les belles âmes qui passent leur journée ici à vomir sur les #GiletsJaunes se précipiteraient pour dénoncer ces scènes, la main sur le coeur et la larme à l’œil, si elles avaient lieu en Russie ou dans l’Amérique de Trump...#EricDrouethttps://t.co/j6LOQtqXzA
Marine Le Pen a
dénoncé : «Les vœux de hargne du 31
décembre et la violation systématique
des droits politiques de ses opposants
dessinent un visage terriblement
inquiétant d'Emmanuel Macron.»
Les voeux de hargne du 31 décembre et la violation systématique des droits politiques de ses opposants dessinent un visage terriblement inquiétant d'Emmanuel Macron.
L'analyse est en
effet également partagée par Damien
Lempereur, porte-parole du parti
souverainiste Debout la France.
«J'attends - par souci de cohérence et
d’honnêteté intellectuelle - les mêmes
réactions outragées de ceux qui
s’indignent des arrestations à Moscou de
Navalny pour manifestations illégales :
les éditorialistes, l’UE, BHL,
Glucksmann, LREM, le PS, etc...», a-t-il
fait valoir,
affirmant que le gouvernement se
trompait «d’adversaire et de priorité».
J’ajoute que j’attends pour Drouet - par souci de cohérence et d’honnêteté intellectuelle - les mêmes réactions outragées de ceux qui s’indignent des arrestations à Moscou de Navalny pour manifestations illégales : les éditorialistes, l’UE, BHL, Glucksmann, LREM, le PS, etc...
Développant l'idée
que le gouvernement ne ciblait pas le
bon ennemi, le président de Debout la
France Nicolas Dupont-Aignan voit dans
l'arrestation d'Eric Drouet l'expression
d'un pouvoir «sévère envers ses
opposants politiques mais laxiste envers
les racailles, les fichés S, les
violeurs». «Assez de ce 2 poids 2
mesures !», s'est-il indigné.
Impressionnant dispositif de police pour interpeler #EricDrouet : le pouvoir sous #Macron et #Castaner est sévère envers ses opposants politiques mais laxiste envers les racailles, les fichés S, les violeurs... assez de ce 2 poids 2 mesures ! #GiletsJauneshttps://t.co/e1iTIrQW0E
De son côté, les
membres de la majorité ont défendu
l'arrestation du militant.
«Cela s'appelle le
respect de l'Etat de droit [...] Quand
quelqu'un organise une manifestation
alors qu'elle n'est pas déclarée, c'est
qu'il ne respecte pas l'Etat de droit»,
a justifié le ministre de l'Economie
Bruno Le Maire sur France Inter.
«Dans une
République, l'ordre est important [...]
La République, ce n'est pas l'anarchie
[...] Il est normal que quand on ne
respecte pas la loi républicaine, on en
paie les conséquences», a affirmé de son
côté le ministre des Comptes publics
Gérald Darmanin sur CNews.
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