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Sanctions contre la Russie:
la France a beaucoup à perdre (expert
français)
RIA Novosti
Photo: RIA
Novosti - © AFP 2014 Guillaume Baptiste
Mercredi 19 mars 2014
Source:
RIA Novosti
Les pays européens dont la France ont
beaucoup à perdre en cas d'adoption de
sanctions économiques contre la Russie
et pourraient accepter la séparation
de la Crimée de l'Ukraine, a déclaré
l'expert économique français Nicolas
Doze à la chaîne de télévision BFM TV.
"Le commerce avec la Russie
représente 18 milliards d'euros
d'échanges tous les ans et puis on a
énormément de business avec la Russie
(...) Le coût économique peut
éventuellement être important", a
indiqué M.Doze.
L'expert français a rappelé que de
nombreuses sociétés françaises
coopéraient étroitement avec la Russie
dont Arianespace, qui a des accords avec
l'Agence fédérale spatiale russe (Roskosmos);
la Société générale, qui possède une
très grande banque russe Rosbank; BNP
Paribas, qui a également une activité
dans le crédit à la consommation; la
société française Tarkett (revêtement de
sol) pour laquelle la Russie est son
premier débouché; et Renault, qui
collabore avec le constructeur
automobile russe AvtoVAZ et pour
laquelle la Russie représente le
troisième débouché.
M.Doze a en outre noté que
l'éventuelle suspension du contrat de
1,2 milliard d'euros prévoyant la
livraison de deux bâtiments de
projection et de commandement Mistral à
la Russie avait suscité une vive émotion
aux chantiers navals de Saint-Nazaire,
qui risquent de perdre 1.000 emplois.
Il y a également le groupe Total qui a
des projets "astronomiques" en Russie et
le groupe GDF Suez pour lequel la Russie
est le deuxième fournisseur de gaz
derrière la Norvège.
L'expert a aussi rappelé que les
Russes représentaient la deuxième
clientèle touristique mondiale.
"Ce qui doit nous rassurer pour
l'instant sur le terrain économique
c'est que l'économie ne fait pas de la
politique. On n'a aucun risque
systémique vis-à-vis de ce qui se passe
en Russie. Il n'y a pas eu de panique et
de mouvements de capitaux absolument
astronomiques et il n'y a pas eu non
plus de boom sur le prix du pétrole, qui
seraient les deux éléments qui
pourraient évidemment créer un risque
systémique. Mais la question est-ce que
le politique va l'emporter sur
l'économique", a ajouté M.Doze.
"Après, j'ai une espèce d'impression
que l'ensemble des dirigeants
occidentaux se disent: +bon, Poutine il
voulait cette Crimée, probablement il
n'ira pas plus loin, alors laissons-le
faire et puis passons à autre chose+", a
conclu l'expert.
Les Etats-Unis et l'UE ont annoncé
lundi avoir imposé des sanctions contre
des dirigeants politiques russes en
raison de la situation autour de la
Crimée. Le président russe Vladimir
Poutine avait antérieurement fait
remarquer que les dommages infligés
par des sanctions seraient réciproques,
tous les pays étant interdépendants dans
le monde contemporain.
© 2014
RIA
Novosti
Publié le
19 mars 2014
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