La grève
de la faim ou jeûne protestataire est un
acte qui ne laisse pas indifférent…
Est-ce un acte efficace, libre et sans
risque ? À travers cet ouvrage, notre
auteure explore la question en revenant
sur l’histoire de la grève de la faim,
sur son rapport avec la non violence, et
sur Gandhi qui a rendu cette action
populaire. Mais elle aborde surtout la
question du jeûne protestataire, de
manière insolite à travers l’Islam. Elle
consacre un chapitre entier à la notion
de lutte ou jihad, dans le Coran et la
tradition prophétique pour déterminer si
la grève de la faim peut être considérée
comme une forme de combat ? Elle
interroge sur l’effort de réflexion ou ijtihad qui doit être accompli par les
ulémas et juristes musulmans qui pour
l’heure condamnent en grande majorité la
grève de la faim. Notre auteure passe
ainsi en revue les arguments des uns et
des autres. Cet ouvrage, qui a donc pour
axe central la grève de la faim sous
tous ces aspects (plus de 500 notes de
bas de page), permet de mener une
réflexion sur le statut de la grève de
la faim en islam, qui amène in fine à
s’interroger sur les modalités d’un
renouveau de la pensée islamique.
Ne faut-il pas
s’insurger à priori, et de façon
définitive contre toute forme de
violence qu’elle soit psychique ou
physique ?
Une puissance ou un
individu qui s’impose par la férocité de
son armée, sa puissance de feu, par sa
force physique ou mentale, ne peut
irrévocablement être cautionné.
Cette violence
érigée aujourd’hui en arts majeurs dans
lesquels on s’essaie et se parfait, ne
présage rien de bon pour notre fragile
humanité.
En ce sens, la
grève de la faim interpelle nos
consciences. Pourquoi un individu
s’inflige-t-il une telle violence ?
Quelles sont les intentions et les
motivations objectives de son acte ?
Quelles sont, par-delà toutes les
considérations subjectives et
personnelles du jeûneur, l’efficacité et
la légitimité d’une grève de la faim ?
On lutte
généralement contre ce qui prend le
contrepied de nos convictions ou heurte
notre morale. Existe-t-il aujourd’hui,
dans le contexte qui est le nôtre, un
moyen efficace d’exprimer un profond
désaccord ? Y-at-il encore une façon
infaillible de s’opposer à l’innommable
sans mettre sa vie en danger ? Malgré de
multiples fatwas interdisant la grève de
la faim, peut-elle malgré tout s’imposer
comme une arme de lutte ou jihad ?
Licite ou
illicite ? Choix délibéré ou
contrainte ? Acte d’ultime recours ? La
fin qui justifie les moyens ? C’est tout
cela que cette étude essaie de
déterminer, en passant en revue
l’univers de la grève de la faim à
travers l’histoire du phénomène et les
différents avis religieux divergents ou
concordants sur la question pour,
au-delà de sa perception publique, en
comprendre les mécanismes complexes.
Entre le marteau et
l’enclume, en l’occurrence entre le joug
de l’Occident, et l’oppression des
despotes et des savants du pouvoir
coupés des vrais problèmes, les pays
arabes majoritairement musulmans se
débattent avec une pratique qui a perdu
son efficacité à changer les cœurs et à
déplacer les montagnes, et avec des
tentatives d’émancipation souvent
réprimées dans le sang.
La réflexion
subversive de Faouzia Zebdi-Ghorab sur
l’Islam, où la grève de la faim n’est
qu’une base de départ est une tentative
de penser les modalités d’un renouveau
de la pensée islamique. La question lui
permet de revisiter tous les intégrismes
ou archaïsmes qui empêchent les
musulmans de prendre le chemin d’une foi
qui donne du sens à la vie, et redonne
vie aux arts qui jusqu’alors habitaient
leur quotidien.
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