EODE - International Elections
Monitoring
Islande :
élections législatives et
retour des partis sanctionnés en 2009
EODE
Mardi 30 avril
2013 EODE Press
Office
avec PCN-SPO – Reuters - AFP / 2013 04
30 /
http://www.facebook.com/EODE.monitoring
http://www.eode.org/category/eode-international-elections-monitoring/international-elections-survey/
L'Islande attend la désignation d'un
Premier ministre, après la victoire aux
législatives du 27 avril 2012 des deux
partis de la droite et du centre,
appelés à reprendre le pouvoir après en
avoir été chassés lors de la crise
financière de 2009.
Le Parti de l'indépendance (droite) est
arrivé en tête des élections avec 26,7 %
des voix, juste devant le Parti du
progrès (centriste et agrarien), qui a
obtenu 24,3 % des suffrages. Avec 19
sièges chacun, une coalition devrait
être formée.
Ouvertement anti-européens, l’élection
de ces deux partis déjà habitués à
coopérer, écarte désormais toute
adhésion de l’Islande à l’Europe, malgré
les négociations entamées dans ce sens
depuis environ trois.
Enfin, pour sa première grande échéance
électorale, le parti pirate islandais
Píratar a réussi son pari. Fondée en
novembre 2012, cette toute jeune
formation qui défend, entre autres, la
liberté numérique, a récolté 5,1 % des
suffrages lors des élections
législatives du 27 avril. Un score qui
lui permet d’occuper trois sièges sur
les 63 que compte l’Althing, le
Parlement islandais, et d’être le
premier parti Pirate à intégrer un
parlement (*).
Malgré un scepticisme généralisé dans la
population vis-à-vis de la classe
politique, la participation a été plutôt
bonne, à 83,3%. La tâche de choisir le
premier responsable de parti qui tente
de former une coalition revient au
président de la République.
Traditionnellement, il choisit celui qui
mène la formation arrivée en tête des
suffrages.
L'OPPOSITION DE CENTRE-DROIT EN TETE
L'opposition de centre-droit est donc
arrivée nettement en tête des élections
législatives ce samedi, les électeurs
sanctionnant la coalition de gauche au
pouvoir depuis 2009.
Le Parti du progrès (centriste et
agrariens) et le Parti de l'indépendance
sont très loin devant les deux partis de
gouvernement, l'Alliance
(sociaux-démocrates) et le Mouvement
verts-gauche. Une comparaison avec les
résultats de 2009 au même endroit montre
que les électeurs ont fui la gauche.
Deux hommes sont au coude à coude pour
prendre le poste de Premier ministre: le
centriste Sigmundur David Gunnlaugsson,
38 ans, et le conservateur Bjarni
Benediktsson, 43 ans. Tous deux ont
bénéficié de la lassitude des Islandais
après des années de rigueur budgétaire
et de difficultés à boucler les fins de
mois. La campagne électorale a été
dominée par la question de l'endettement
des propriétaires immobiliers, problème
auquel les deux grands partis
d'opposition ont promis de s'attaquer
tout de suite. Les deux partis en tête
sont habitués à gouverner ensemble. Ils
devraient chercher à former une
coalition pour s'assurer une majorité
absolue des 63 sièges du Parlement,
répartis à la proportionnelle.
LE CHEF DE FILE DE LA DROITE REVENDIQUE
LE POSTE DE PREMIER MINISTRE
Le chef de file de l'opposition de
droite en Islande, Bjarni Benediktsson,
a revendiqué dès dimanche le poste de
Premier ministre, s'estimant vainqueur
des élections législatives.
Avocat de formation, reconverti en homme
d'affaires, il est parlementaire depuis
2003. Il a su à la fois incarner
suffisamment le changement et rassurer
l'électorat traditionnel de son parti,
conservateur et libéral.
"Le Parti de l'indépendance est rappelé
aux responsabilités", a déclaré M.
Benediktsson devant ses sympathisants,
se disant prêt à mener une coalition
gouvernementale. D'après les projections
de la télévision publique RUV, ce parti
aura besoin d'un partenaire pour
s'assurer une majorité absolue au
Parlement. Sur les 63 sièges, le Parti
de l'indépendance en rafle 21, devant le
Parti du progrès (centriste et agrarien)
qui en a 18. Ces
deux partis sont habitués à gouverner
ensemble. Ils avaient présidé à la
libéralisation du secteur financier dans
les années 2000, qui avait débouché sur
une hypertrophie puis une faillite des
banques. M. Benediktsson, 43 ans, est
parlementaire depuis 2003, et président
de son parti depuis 2009. Il a su
surmonter un début de campagne poussif
et des contestations en interne pour
remporter le scrutin de samedi. Le
président du Parti du progrès, Sigmundur
David Gunnlaugsson, a affirmé à ses
partisans qu'il intégrerait le
gouvernement. "Nous allons changer
l'Islande pour le meilleur très
rapidement dans les mois et les années à
venir", a-t-il déclaré.
LA GAUCHE SANCTIONNEE
Les deux partis en tête ont infligé une
défaite cinglante aux deux partis de
gouvernement. L'Alliance
(sociaux-démocrates) perd la moitié de
sa représentation avec 10 députés,
tandis que le Mouvement gauche-verts en
a 9. Une comparaison avec les résultats
de 2009 montre que les électeurs ont fui
la gauche. Le parti Avenir radieux (pro-UE)
aurait 6 sièges. Les
partis vainqueurs ont bénéficié de la
lassitude des Islandais après des années
de rigueur budgétaire et de difficultés
à boucler les fins de mois.
"Les électeurs ont la mémoire courte",
déplorait dimanche Anna Katrin
Kristansdottir, électrice de 49 ans, à
la sortie d'un bureau de vote de
Reykjavik. La soirée
de samedi était amère pour les membres
de la coalition de gauche, inédite,
qu'avaient choisie les Islandais en
pleine crise financière en 2009. "Nous
perdons à l'évidence beaucoup" de voix,
a déclaré sur RUV le chef de file des
sociaux-démocrates, Arni Pall Arnasson.
"C'est une grande déception", a avoué le
ministre des Affaires étrangères, Össur
Skarphedinsson, social-démocrate
europhile. Le
Premier ministre Johanna Sigurdardottir
ne se représentait pas, prenant sa
retraite à 70 ans.
Après avoir appliqué pendant une bonne
partie de son mandat des recettes
inspirées par le Fonds monétaire
international, qui a prêté à Reykjavik
1,6 milliard d'euros entre 2008 et 2011,
elle s'est dite "très triste" de la
défaite. La victoire
du centre-droit enterre probablement la
candidature de l'Islande à l'Union
européenne, lancée en 2009, et à
laquelle les deux partis étaient
hostiles. EODE Press
Office
http://www.eode.org/eode-think-tank-islande-lemergence-du-parti-pirate-un-phenomene-europeen/
(*) Lire : Luc
MICHEL, ISLANDE : L’EMERGENCE DU « PARTI
PIRATE ». UN PHENOMENE EUROPEEN ?
sur
http://www.eode.org/eode-think-tank-islande-lemergence-du-parti-pirate-un-phenomene-europeen/
Le
sommaire de Luc Michel
Le
dossier Monde
Les dernières mises à jour
|