EODE / International Elections
Monitoring
Présidentielle,
législatives et municipales au Honduras,
‘Le pays le plus violent du monde’
EODE
Mercredi 27 novembre 2013
EODE Press Office /
avec AFP - FAZ / 2013 11 25 /
http://www.facebook.com/EODE.monitoring
http://www.eode.org/category/eode-international-elections-monitoring/international-elections-survey/
Une élection présidentielle se tenait ce
24 novembre 2013. Dans un climat
difficile. Il s’agissait d’oublier le
dernier coup d’état et de conjurer la
tentation de la violence dans « le pays
le plus violent du monde » selon les
médias.
L'élection de dimanche était vécue à la
fois comme un moyen de panser les plaies
nées du coup d'Etat de 2009, et comme
une occasion historique d'alternance
politique dans un pays dirigé par deux
partis de droite (le Parti national et
le Parti libéral) depuis plus d'un
siècle.
HONDURAS: UNE PRÉSIDENTIELLE POUR
TOURNER LA PAGE DU COUP D'ETAT
Ce Dimanche, dans les rues de la
capitale, sous un soleil ardent, de
nombreux automobilistes circulaient en
klaxonnant et brandissant des drapeaux
aux couleurs de leur parti, créant des
embouteillages aux alentours des bureaux
de vote, où s'étaient formées de longues
files d'attente. Huit candidats étaient
en lice dimanche pour diriger l'un des
pays les plus pauvres du continent. Les
électeurs ont également désigné leurs
128 députés et leurs 229 maires.
En raison de "la participation massive",
alors que l'abstention avoisine
généralement les 50%, les bureaux de
vote sont restés ouverts une heure de
plus que prévu. "Nous avons vécu une
fête historique. La fête civique s'est
déroulée dans le calme", s'est félicité
le président du TSE, soulignant "la
participation massive" des électeurs,
annoncée officiellement à 61%, un record
dans ce pays où elle tourne plutôt
généralement autour de 50%.
Autre motif de satisfaction, la journée
s'est déroulée sans incident majeur,
dans le pays affichant le plus fort taux
d'homicide de la planète (85,5 pour
100.000 habitants en 2012, soit environ
20 meurtres par jour).
Encadrés par 25.000 policiers et
militaires chargés d'assurer la sécurité
de l'élection, les Honduriens ont voté
sous un soleil radieux pour désigner le
successeur du président Porfirio Lobo
(Parti National), élu en 2009 dans la
foulée du coup d'Etat au cours d'un
scrutin alors boycotté par l'opposition
de gauche.
OUBLIER LE COUP D’ETAT DE 2009
L'un des principaux enjeux de ce scrutin
à un tour était de panser les plaies
nées de ce coup d'Etat militaire, appuyé
par la droite et les milieux
d'affaires."Ma famille est restée
divisée, dès que nous parlons politique,
nous nous disputons", témoignait ainsi
dans la journée Elvia Hernandez, femme
au foyer de 48 ans, après avoir voté à
Tegucigalpa.
Avant le vote, des analystes craignaient
qu'un résultat serré ne soit porteur de
contestations et de violences. Environ
800 observateurs étrangers ont été
déployés pour garantir la transparence
du scrutin.
"GAGNER DE L'ARGENT EN TUANT" …
CONJURER LA VIOLENCE
Actuel président du Congrès, M.
Hernandez, homme d'affaires prospère âgé
de 45 ans, partisan du coup d'Etat de
juin 2009 et parfois taxé
d'autoritarisme, a fait campagne sur le
thème de la sécurité, promettant de
lutter d'une main ferme avec l'appui de
l'armée contre une criminalité
galopante.
Un message apparemment bien perçu par la
population. "Le principal problème est
la violence, causée par le chômage. Les
gens se sont habitués à gagner de
l'argent en tuant", confirmait dans la
journée Pedro Garay, un économiste
retraité de 72 ans, après avoir déposé
son bulletin dans l'urne.
A gauche, Mme Castro proposait elle
l'instauration d'un "socialisme
démocratique" et la "refondation" d'un
pays divisé entre pro et anti Zelaya.
Son mari, candidat à un siège de député,
a d'ailleurs été omniprésent dans la
campagne.
DEUX CANDIDATS REVENDIQUENT LA VICTOIRE
A LA PRESIDENTIELLE
Les deux candidats en tête de l'élection
présidentielle de dimanche au Honduras
revendiquaient tous deux la victoire
dans la nuit de dimanche, laissant
craindre des heurts post-électoraux dans
ce pays violent.
Le candidat du Parti national (droite)
au pouvoir, Juan Orlando Hernandez, a le
premier proclamé sa victoire. "Je vais
être le prochain président du Honduras",
a-t-il lancé après le décompte de
seulement 34% des voix, au vu de ses
près de six points d'avance. "Je suis la
présidente du Honduras", a affirmé de
son côté sa principale opposante,
Xiomara Castro (gauche), à peu près au
même moment.
Quelques heures plus tard, alors que les
chiffres, avec plus de la moitié des
bulletins dépouillés, donnaient toujours
plus de cinq points d'avance à
Hernandez, à 34% contre 29% à Mme
Castro, le mari de celle-ci,
l'ex-président Manuel Zelaya, a accusé
le pouvoir de vouloir "voler" la
victoire à son épouse. "Xiomara gagne la
présidence. Ils ne peuvent pas nous
faire ça. Ils sont en train de nous
voler l'élection", a-t-il accusé au
cours d'une conférence de presse, avant
d'annoncer une "réunion d'urgence" pour
décider des actions à mener pour refuser
les résultats officiels.
Le Tribunal électoral suprême (TSE) a
annoncé, après décompte de 54,5% des
voix, un score de 34,3% pour Hernandez
contre 28,7% à Castro. Un troisième
candidat, Mauricio Villeda du Parti
libéral, recueille près de 21%.
"Ce que fait le tribunal ne résiste pas
à l'analyse. Nous n'acceptons pas ce
résultat", a lancé l'ex-président. M.
Zelaya, d'abord élu au nom du Parti
libéral (centre droit), avait ensuite
été chassé du pouvoir en 2009 par un
coup d'Etat militaire lorsque la droite
et l'armée avaient jugé qu'il virait
trop à gauche. Après sa destitution, il
avait créé le parti de gauche pour
lequel sa femme était dimanche candidate
à la présidence, et lui-même candidat
député.
EODE Press Office
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