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Depuis la crise criméenne en
février-mars 2014
la Russie est de retour !
EODE
Dimanche 21 août 2016
# EODE/ GEOPOLITIQUE/ DEPUIS LA CRISE
CRIMEENNE EN FEVRIER-MARS 2014 LA RUSSIE
EST DE RETOUR !
EODE/ 2016 08 20/
GEOPOLITIQUE/
Avec Francetv info/
La Crimée est russe depuis mars 2014, du
moins pour le Kremlin. Vladimir Poutine
avait annoncé, le 18 mars, le
rattachement de la péninsule à la
Fédération de Russie. Le président russe
a alors profité des hésitations des
Occidentaux : Européens et Américains
avancent en ordre dispersé face aux
décisions russes.
Retour sur un tournant géopolitique, que
Luc MICHEL avait alors analysé comme «
une révolution géopolitique » …
RELIRE L’INTERVIEW DE L’EXPERT ALBAN
MIKOCZY
SUR FRANCE TÉLÉVISIONS (2014 03 18) :
Pour Alban Mikoczy, correspondant à
Moscou de France Télévisions, Poutine
veut marquer le retour de la puissance
russe sur la scène internationale.
Extrait :
Francetv info : le maître du Kremlin a
accéléré ses projets de rattachement de
la Crimée. A qui s'adresse Vladimir
Poutine : aux Russes ou aux Occidentaux,
pour leur montrer que la Russie est
redevenue une grande puissance ?
Alban Mikoczy : Vladimir Poutine a les
deux objectifs en ligne de mire.
Effectivement, avec 70% d'opinions
favorables en Russie, il jouit d'une
cote de popularité qu'il n'avait plus
obtenue depuis la fin de son tout
premier mandat. En jouant sur la fibre
patriotique très forte ici, il a
rassemblé les Russes derrière lui et
fait oublier l'absence de plus en plus
flagrante de liberté d'expression dans
le pays. C'est évidemment un objectif.
Mais il me semble que cette intégration
express de la Crimée contient surtout un
message au reste du monde : "la Russie
est de retour". Dans son message de
presque une heure devant le Conseil de
la Fédération, réuni au Kremlin, le
président russe s'est livré à un
plaidoyer très construit de ce qu'il
faut bien appeler une annexion, même si
les Russes préfèrent parler d'un "retour
à la maison".
En substance, il conteste l'ordre
mondial qui serait, selon lui, "dicté
par l'Occident en fonction de ses
propres intérêts". En mélangeant tout à
la fois, la réunification allemande [en
1990], le référendum au Kosovo [en 1991]
et le bombardement de Belgrade [en
1999], il a voulu affirmer que les
Occidentaux s'arrogeaient le droit de
décider ce qui était juste et ce qui ne
l'était pas... Selon lui, cette période
doit s'achever. Et l'affaire de la
Crimée plaide en ce sens.
Francetv info : Que cherche Vladimir
Poutine ? Ecrire sa propre histoire?
Alban Mikoczy : Pour justifier
l'intégration de la Crimée, Vladimir
Poutine est remonté jusqu'à l'époque des
tsars. Il a critiqué le choix de
Khrouchtchev comme une "décision prise
dans un couloir entre membres de la
nomenklatura communiste de 1954".
L'histoire jugera, a-t-il répété, par
deux fois. Surtout, il s'en est pris
longuement aux dirigeants russes des
années 1990, l'époque où la voix de la
Russie n'était plus écoutée et où les
Occidentaux ont imposé leurs vues. On le
sait, ce démantèlement de l'Union
soviétique est, à ses yeux, la
catastrophe politique qui a affaibli la
Russie.
Aujourd'hui par le commerce, par la
politique et quelquefois par la force,
comme en Abkhazie, en Ossétie du Sud
[deux territoires qui ont fait sécession
de la Géorgie] et aujourd'hui en Crimée,
la Russie veut créer, autour d'elle, une
alliance, une sorte d'empire. C'est la
raison d'être de la fameuse union
douanière qui réunit déjà la Russie, le
Kazakhstan, la Biélorussie et l'Arménie.
Une sorte de reconstitution de
l'ex-URSS. Et si les Etats baltes
semblent s'être définitivement éloignés,
l'Ukraine est, à ses yeux, une pièce
maîtresse. Ne serait-ce qu'en raison de
sa superficie et de ses 45 millions
d'habitants. Le rêve de Vladimir Poutine
est simple : rendre à la Russie sa
puissance évaporée.
Francetv info : Va-t-on vers un nouvel
ordre mondial ? Les relations
seront-elles maintenant marquées par une
négociation permanente et le retour de
deux blocs ?
Alban Mikoczy : La Russie ne sera pas un
partenaire commode, ce ne sera pas "un
paillasson sur lequel on s'essuie les
pieds", pour reprendre une expression de
Vladimir Poutine. De plus, le président
russe est clairement dans une situation
favorable. Sur les dossiers syriens,
iraniens et maintenant sur l'Ukraine, la
Russie a affiché sa fermeté et a obtenu
des succès. Cela encourage bien sûr
Vladimir Poutine à poursuivre dans la
même voie. Le rapport de force est un
terrain sur lequel il est plus à l'aise
que celui de la négociation. Lui qui se
plaint régulièrement de ne pouvoir faire
confiance à aucun interlocuteur étranger
cache en fait, derrière cet argument,
son incapacité à donner des
contreparties.
Les derniers accords signés avec la
Russie ne sont symétriques que sur le
papier. La Russie les applique ensuite
avec plus ou moins de bonne volonté.
Vladimir Poutine n'est pas un homme de
concessions. Quant à la notion des deux
blocs, elle n'est probablement plus
d'actualité dans notre monde de 2014.
Mais la Russie s'appuiera sur la Chine,
l'Iran et d'autres encore pour imposer
aux Américains un nouvel équilibre dans
les relations internationales.
* Lire sur Francetv info :
"Le message de Poutine est clair : la
Russie est de retour"
http://mobile.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/crimee/le-message-de-poutine-est-clair-la-russie-est-de-retour_555617.html
Photo (Afp) : Manifestation
pro-gouvernementale à Stavropol
(Russie), le 18 mars 2014, pour célébrer
le rattachement de la Crimée à la
Russie.
EODE / GEOPOLITIQUE
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