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/ PHILOSOPHIE
D'une philosophie
à l'autre
Les sciences sociales et la politique
des modernes
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Vendredi 5 juillet 2013
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# D'UNE PHILOSOPHIE A L'AUTRE. LES
SCIENCES SOCIALES ET LA POLITIQUE DES
MODERNES
Bruno Karsenti
Collection NRF Essais, Gallimard
« En effet, dépassant ce que Foucault
nommait encore la « dangereuse
familiarité » entre la philosophie et
les sciences humaines, la tâche qui se
dessine pour cette nouvelle génération
de penseurs, qu’ils soient philosophes
ou sociologues, est de tenter, selon la
belle formule de Fischbach, une
véritable « politisation du social »,
réinscrivant la politique dans une
conception de la société et des rapports
sociaux. Dans cette optique, la
généalogie de « la politique des
modernes » que défend B. Karsenti
participe, selon nous, d’un tel
transfert en pensant l’altération de la
philosophie par la sociologie comme
reconfiguration « sociale » de la
philosophie politique »
- Actu-Philosophia
B. Karsenti expose l'idée que le
discours des sciences sociales est
requis pour le développement des
sociétés modernes, dans la mesure où
elles sont démocratiques et la
philosophie se doit d'interroger cette
exigence au-delà de toute contrainte.
EVOLUTION DU DIALOGUE PHILOSOPHIQUE
À l’origine, avec Socrate, la
philosophie est une forme singulière de
discours par lequel, selon Max Weber, on
«coince quelqu’un dans un étau logique».
Acte politique de résistance à un
certain dévoiement de la parole publique
et politique, le dialogue philosophique
exige de ses interlocuteurs non plus
qu’ils se conforment à un type de vérité
susceptible d’exposition doctrinale,
mais qu’ils entrent dans sa recherche
commune – que la vie commune se
reconfigure à travers ce type
d’expérience dont la philosophie dégage
le socle.
Or, la situation change du tout au tout
avec l’émergence au XIXe siècle des
sciences sociales qui font leur miel, à
l’âge démocratique, de la connaissance
relative au gouvernement des hommes, aux
groupements qu’ils forment, aux liens
qui les rassemblent, aux régimes de
pensée et d’action qu’on peut y
rattacher. Auguste Comte appelle à
passer de la philosophie métaphysique à
une autre, positive, dont la seule
fonction, ancillaire et résiduelle, est
d’aider à la clarification et à
l’articulation méthodologiques des
travaux scientifiques.
Assurément, à la manière de la Grèce
ancienne, les sciences sociales ont
imposé un nouvel «étau logique» au
discours public, opposé leur résistance
mentale et normative à une conjonction
délétère entre parole et pouvoir
politique, et, en définitive, modifié la
perception que les individus ont de leur
existence dans leur situation sociale et
politique en même temps qu’elles
inventent des manières d’agir sur cette
situation même. L’enfermement des
disciplines institutionnalisées dans
leur champ respectif acheva de les
convaincre que la philosophie était
seconde par rapport à leur rationalité
propre.
C’est justement à l’articulation de ces
disciplines et ambitions, démontre Bruno
Karsenti, que la philosophie doit se
déployer : si le discours des sciences
sociales est bel et bien requis par le
développement des sociétés modernes en
ce qu’elles sont vraiment démocratiques,
la philosophie se doit, elle,
d’interroger cette exigence par-delà
toute contrainte imposée par la division
en disciplines particulières.
UNE REFLEXION SUR LE CONCEPT DE
DEMOCRATIE
A noter une réflexion intéressante,
« exposée à partir du concept de
démocratie que Karsenti propose
d’aborder non comme régime politique
mais comme « vie sociale »
inséparablement liée à notre modernité
et à l’émergence des sciences
sociales », analyse Actu-Philosophia.
« Rappelons que les sciences sociales
sont, pour Karsenti, de « valeur
intrinsèquement démocratiques » (p. 24)
puisque c’est le plan immanent de la
société qui s’y trouve entièrement
déployé. Avant de reprendre les motifs
de la critique contienne de la
souveraineté populaire fondée sur
l’idéologie du consentement et de la
liberté d’examen (chapitre IV), Karsenti
propose une relecture très stimulante de
Rousseau qui montre que l’auteur de
l’Emile fait figure de « seuil » (p. 94)
pour la pensée politique moderne. Le
problème de la démocratie pour Rousseau
se trouve à même la séparation,
constitutive dans sa pensée (la « grande
condition formelle »), entre la
souveraineté et le gouvernement.
Karsenti déduit de cette tension un
véritable « corps-à-corps politique »
(p. 101) entre une volonté
particularisée (un gouvernement étant un
corps) et la volonté générale (un acte
délibératif de la souveraineté). Il
s’agit in fine de penser, à travers le
rôle du législateur, la volonté générale
comme « volonté sociale » (p.108) ; ce
qui rapproche, de manière inédite, la
philosophie rousseauiste de la
sociologie naissant un demi-siècle un
siècle après lui. »
# A lire une longue étude de ce livre :
Bruno Karsenti : D’une philosophie à
l’autre. Les sciences sociales et la
politique des modernes
Sur
http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article477
Date de parution :
juin 2013
Éditeur :
GALLIMARD
Collection :
nrf essais
Sujet :
ethique-philo politique
ISBN :
9782070771189 (20707711811)
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