Actualité
Omar Barghouti, co-fondateur de BDS,
et Stephanie Fox, nouvelle directrice
de Jewish Voice for Peace, 3 avril 2020
BDS 34
Jeudi 9 avril 2020
Traduction de la vidéo avec Omar
Barghouti, co-fondateur de BDS, et
Stephanie Fox, nouvelle directrice de
Jewish Voice for Peace, 3 avril 2020
Stephanie :
Bonjour, Omar, je suis si contente de
vous voir.
Omar :
Bonjour, Stephanie.
Stephanie :
Merci de vous joindre à nous ici,
pour notre série sur la solidarité en
ces temps très intenses, dans ce monde
globalisé dans lequel nous vivons. Nous
sommes très impatients de vous entendre
aujourd’hui.
Omar :
Merci !
Stephanie :
Je voulais commencer par vous
demander, en ce moment où notre
attention est sollicitée de toutes parts
et attirée sur tous les fronts,
localement et mondialement, pour en
quelque sorte aiguiser notre regard, à
quoi nous devrions prêter attention, sur
le terrain, en Israël et Palestine ? Que
se passe-t-il ? Que craignez-vous qu’il
se passe ? Que devrions-nous regarder ?
Omar : Je
pense, avant de nous concentrer sur les
Palestiniens, qu’il est important que
nous voyions l’ensemble du tableau, avec
cette pandémie. C’est une menace très
grave pour la vie humaine, pour les
moyens de subsistance et pour la
dignité. Et nous voyons une montée de
l’autoritarisme et de la xénophobie dans
cette forme très sauvage de capitalisme.
Mais nous voyons aussi une montée de la
résistance, non seulement de la
résistance envers la manière très
problématique que les gouvernements ont
de gérer cette pandémie, mais aussi de
la résistance envers les causes
premières de cette pagaille. Que ce soit
aux États-Unis, en Italie ou dans
d’autres sociétés capitalistes, les
causes premières sont le choix de mettre
la priorité sur la guerre au lieu de
sauver des vies, au lieu de la santé
publique, du social, de l’environnement.
Ce capitalisme sauvage, avec l’austérité
imposée depuis de très nombreuses années
et les politiques néolibérales depuis
tant d’années, a détruit beaucoup des
infrastructures qui auraient protégé les
personnes en période de pandémie.
Je pense donc
qu’il est très important de ne pas se
focaliser seulement sur la pandémie et
les désastres qu’elle est en train de
causer, mais aussi sur la résistance.
Dans ce contexte, il est important de
voir que la question palestinienne fait
partie de cette forme de résistance, une
résistance mondiale, à l’autoritarisme,
à la réduction de l’espace laissée à la
contestation, et à la suppression de la
liberté d’expression, mais aussi à leurs
causes premières. Je dis cela parce que
nous voyons que la question, par
exemple, d’appeler à un embargo
militaire contre Israël, qui est
absolument nécessaire, est tout à fait
en accord avec l’agenda de ceux qui
résistent contre l’administration Trump
et sa priorité de la guerre, des
compagnies pétrolières, du sauvetage des
banques et des multinationales, avant la
santé, l’éducation, des emplois durables
et la justice climatique. C’est tout à
fait en accord avec cette résistance.
Comme Israël est
inclus dans cette militarisation, ce
développement du sécuritaire et la
montée des gouvernements autoritaires
dans le monde entier, avec l’extrême
droite, que ce soit aux États-Unis, en
Europe, au Brésil, en Inde et ailleurs,
nous devons donc les combattre ensemble,
de manière unie, d’une manière
intersectionnelle. Ce n’est pas juste un
slogan, c’est devenu une réelle
nécessité. Alors, Israël utilise ce
moment pour accroître son oppression des
Palestiniens, pour confisquer plus de
terres, et pour créer plus de « réalités
sur le terrain » si on peut dire, des
réalités coloniales, des réalités
d’apartheid sur le terrain, comptant sur
le fait que le monde est occupé
ailleurs. Notre travail est donc de dire
à tout le monde : « Eh bien, nous
sommes tous liés. Le colonialisme et la
politique d’apartheid d’Israël sont
étroitement liés avec ce que vous voyez
dans vos pays, et l’Italie, et les
États-Unis, et les autres pays, y sont
aussi liés. Soit nous allons vers un
agenda plus humain, plus social, avec
plus de soutien social, de soins
médicaux, d’éducation, soit nous
continuons vers plus de destruction de
l’environnement, d’entrées en guerre, et
de guerres sans fin ».
Stephanie :
C’est tout à fait juste, en
particulier ce réel carrefour où nous
nous trouvons ! Où nous nous trouvions
déjà avant, comme vous l’avez dit –
d’une certaine manière ce n’est pas un
contexte nouveau, c’est l’amplification
d’une crise créée il y a longtemps –
mais où nous avons maintenant
l’opportunité de choisir, soit de nous
attaquer aux causes premières, soit de
périr. Vu ainsi, c’est une question
existentielle et j’apprécie ces liens
que vous faites à l’échelle de la
planète. Et comme vous l’avez dit, ce
n’est pas un slogan, mais vraiment le
choix que nous devons voir et regarder.
Cela me paraît tout à fait significatif.
Et j’aime vraiment beaucoup cette idée
de construire à tous les niveaux un
monde plus axé sur l’humanité, choisir
de prendre soin des autres au lieu de
choisir la complicité et l’idéologie
guerrière.
Omar :
Oui, exactement, Stephanie, la question
de la complicité est très importante
parce que lorsque cette pandémie a
commencé à vraiment frapper fort
partout, nous nous sommes d’abord dit :
« Est-ce un manque de compassion de
notre part que de continuer à insister
sur le fait que nous sommes sous
occupation et apartheid, est-ce
inapproprié d’attendre des gens en
Italie et à New York, en Espagne, les
épicentres de ce coronavirus en ce
moment, qu’ils s’en soucient même ? ».
Et puis nous nous sommes dit : « Mais
attends une minute, ces gouvernements et
toutes ces institutions et ces
compagnies sont impliqués dans le déni
de nos droits fondamentaux depuis des
décennies avant cette pandémie, et
pendant la pandémie, et la complicité
dans des crimes de guerre et des crimes
contre l’humanité n’est pas devenue
moins grave parce qu’on est en pandémie.
Cela devient même plus important parce
que cela nous rend d’autant plus
vulnérables ». Donc nous ne devrions pas
avoir honte de dire aux gouvernements
des États-Unis, d’Allemagne, de France,
de Grande-Bretagne et d’ailleurs : «
Vous êtes complices du système israélien
d’apartheid et nous n’allons pas nous
taire en attendant que la pandémie soit
finie. Nous allons combattre ensemble
cette pandémie, mais nous allons
combattre votre complicité dans des
crimes de guerre simultanément ».
Stephanie :
C’est vrai, lorsqu’on regarde toutes
ces choses avec précision, on voit que
c’est un seul et même problème. Cela
donne vraiment à réfléchir, à un niveau
global c’est tellement clair. Et je me
demande ce que cela signifie pour nous,
autour du monde, qui ne sommes pas parmi
les personnes essentielles qui sont sur
le front, mais sommes à la maison.
Comment est-ce que nous nous saisissons
de ce combat, comment est-ce que nous le
renforçons et mettons les bouchées
doubles au lieu de nous replier sur
nous-mêmes, en ce moment où il se passe
tant de choses dans nos vies
personnelles ?
Omar : Eh
bien, je pense à cette importante
victoire de BDS il y a quelques jours,
après une bataille menée d’abord par
JVP, avec plusieurs partenaires
également. Cela a vraiment été une
grande victoire pour BDS que Microsoft
désinvestisse plus de 70 millions de
dollars de la compagnie israélienne de
sécurité AnyVision, avec son système de
reconnaissance faciale « testé sur le
terrain » sur les Palestiniens dans les
territoires occupés, et utilisé par les
autorités israéliennes d’occupation pour
espionner les Palestiniens. Microsoft a
fait ce qu’il devait en désinvestissant
complètement Anyvision.
JVP et ses
partenaires, et nous avons soutenu leur
travail, ont gagné une importante
victoire, et en pleine pandémie. Donc
cet activisme est possible, nous pouvons
encore faire beaucoup de choses, et en
liant nos combats. Je suis sûr que si
vous vous promenez à New York et dites
aux gens « vous savez, nous devrions
tous faire une campagne contre cette
entreprise particulière qui est
impliquée dans l’occupation
israélienne », ils risquent de ne pas
voir le lien : « mais enfin, regardez ce
qui se passe à New York, vous avez un
peu d’empathie ? ». Oui, nous sommes
empathiques, oui, nous souffrons avec
vous, nous vous soutenons dans votre
lutte pour vaincre cette pandémie, mais
pourquoi ne pouvez-vous pas en parallèle
aussi faire pression sur les entreprises
qui sont impliquées dans la violation de
nos droits ? Car je suis sûr qu’elles
sont impliquées dans la violation
d’autres droits.
Des entreprises
comme G4S, qui est impliquée dans la
gestion des prisons israéliennes, mais a
aussi un programme de prisons privées à
travers les États-Unis, et beaucoup
d’entreprises, il y a beaucoup de
préoccupations communes que nous
devrions explorer. Mais le fait que nous
devions nous taire n’est pas acceptable
parce que « ne faire aucun mal » passe
au-dessus de tout le reste. Même si je
ne peux pas être en solidarité avec les
Palestiniens, si je suis à New York ou à
Milan, ou à Paris, ou Madrid, ou
Barcelone, que je ne peux rien faire de
vraiment actif pour être en solidarité,
j’ai une obligation éthique de ne faire
aucun mal, et de m’assurer que mon
institution, mon Église, mon université,
l’entreprise dans laquelle j’ai un peu
d’influence, mon syndicat, ne sont pas
impliqués dans des crimes de guerre.
C’est une obligation que je peux
respecter en parallèle avec la lutte
contre la pandémie et la lutte pour ma
liberté d’expression à New York, à Milan
ou ailleurs.
Stephanie :
Vous savez, je pense que c’est très
important pour nous d’entendre cela, le
principe fondamental de « ne pas faire
de mal », et nous avons toujours la
possibilité et l’obligation d’exiger que
nous le respections, que nos
institutions ou notre gouvernement le
respecte. Je pense beaucoup à comment
des moments comme celui-ci sont
exactement ceux où, comme vous le dites
dans le capitalisme sauvage source de
catastrophes, les crises sont utilisées
pour faire plus de mal, et augmenter la
complicité, perpétuer les structures
mêmes qui nous ont mis dans la
vulnérabilité. Alors comment
pouvons-nous voir ce moment comme une
exigence à agir contre cette complicité,
et un temps pour dire que nous pouvons
être la ligne rouge contre ces attaques
et cette violence continues et toujours
grandissantes ? Oui, j’ai aussi été
enthousiasmée par cette victoire que
nous avons tous remportée dans ce
mouvement ! Cela faisait du bien de se
dire : « regarde, même cette gigantesque
entreprise, on peut la faire bouger si
on réussit ! ».
Omar :
Oui, même au Congrès, on voit des
dizaines de membres du Congrès qui
disent maintenant que l’aide à Israël
devrait être un levier, devrait être
conditionnelle. Au moins, ils posent les
bonnes questions au Département d’État :
que faites-vous des plus opprimés, les
Palestiniens sous occupation
israélienne, spécialement à Gaza ? Deux
millions de Palestiniens, près de deux
millions, sont sous ce terrible siège
dans « des conditions invivables » comme
décrit par les Nations Unies, déjà avant
la pandémie. Imaginez, avec le
coronavirus, ce qui pourrait arriver à
ces Palestiniens dans cette plus grande
prison à ciel ouvert du monde. Donc il y
a même des dizaines de membres du
Congrès qui posent ces questions. Cela
signifie que notre activisme, depuis nos
maisons, nos ordinateurs, n’est pas
futile. Ce n’est pas juste quelque chose
que nous faisons pour nous donner bonne
conscience, « je ne suis pas utile, au
moins je fais quelque chose ». Non, nous
faisons vraiment quelque chose. Nous
continuons notre travail de différentes
manières et il y a des opportunités. Je
pense que faire pression sur Israël est
une idée qui se répand dans le public
états-unien, peut-être grâce à Bernie
Sanders, mais cela arrive après tout le
travail de terrain de JVP et d’autres
organisations qui a permis que cela
arrive, la Campagne des États-Unis pour
les droits des Palestiniens, et AFSC, et
CODEPINK, et beaucoup beaucoup de
partenaires, Friends of Sabeel… C’est
parce que de nombreuses organisations
font pression depuis des années que nous
arrivons à ce moment où on associe des
conditions à l’aide à Israël, où on
remet en question l’aide à Israël, à un
moment où les villes, dans tous les
États-Unis, ont besoin de beaucoup plus
d’investissements et d’infrastructures,
de soins médicaux, d’éducation et
d’autres choses.
Stephanie :
Exactement. Comment est-ce qu’on
pourrait mieux poser la question du «
care » contre la guerre qu’en regardant
l’armée en Israël ? Je crois que nous
pouvons vraiment prendre cela à cœur, et
il va falloir s’adapter, et imaginer de
nouvelles stratégies et de nouvelles
tactiques, mais c’est toujours de cela
qu’il s’agit quand on veut construire un
mouvement, non ? Nous sommes juste dans
un nouveau moment qui nous permet de
recommencer cela à neuf. Une chose à
laquelle j’ai pensé, comment est-ce
qu’on reste connectés ? Comme vous
l’avez si merveilleusement dit, nous
devons relier les questions entre elles,
non pas idéologiquement ou
théoriquement, mais d’une manière
profonde, en comprenant que c’est le
même combat, partout où on regarde, pour
que tout le monde soit en sécurité, et
en bonne santé, et ait ce qui est
nécessaire pour survivre. Mais je me
demande juste, au niveau humain, les
idées que vous pourriez avoir sur
comment une communauté ou une communauté
mondiale de militants luttant pour ce
monde meilleur, quelles idées est-ce que
tu aurais sur comment rester connectés
les uns aux autres ?
Omar : Je
crois qu’on le voit déjà. J’ai mentionné
ces deux tendances, plus d’autoritarisme
sur la droite et plus de résistance sur
la gauche. Une partie de cette nouvelle
résistance, de cette nouvelle vague de
résistance sur la gauche, après le choc
initial devant ce que la pandémie est en
train de faire, je crois que nous voyons
une nouvelle vague de personnes
réalisant que cela est beaucoup plus
profond qu’un simple virus. C’est :
pourquoi en sommes-nous arrivés à ce
niveau de vulnérabilité ? qu’est-ce qui
a mené à cela ? et vous voyez
maintenant, il ne s’agit pas de l’Italie
toute seule, ou de la Chine, ou des
États-Unis. C’est un système global et
nous sommes tous liés. Nous sommes tous
beaucoup plus liés les uns aux autres
que nous le pensions. Même ces grandes
puissances occidentales se révèlent
passablement vulnérables après tant
d’années d’austérité et de politiques
économiques néolibérales.
Donc je pense
que pour rester connectés, nous devons
voir au-delà du « je », du « moi et ma
société seulement », ce n’est pas ainsi,
ce n’est jamais ainsi. Maintenant plus
que jamais, alors que les États ferment
les frontières et que les dirigeants
endossent plus de pouvoirs, plus de
pouvoirs autoritaires, c’est le moment
où nous progressistes devrions insister
sur le fait que nous faisons tous partie
de la famille humaine. Mais nous ne
sommes pas tous pareils. Ce virus
affecte aussi plus durement les
personnes de couleur, par exemple, la
race, le genre, la classe… sont tous en
jeu, l’âge, le sexe, tout cela est en
jeu. Imaginez si vous vivez sous
l’apartheid et l’occupation. Donc, il
est important que nous nous souvenions
toujours, aussi difficile que soit la
situation localement, que nous devons
penser globalement. Pas parce que c’est
intellectuellement satisfaisant, mais
parce que c’est absolument nécessaire,
plus que jamais.
Nous ne devrions
pas accepter les tentatives faites pour
fermer nos esprits, comme on ferme les
frontières. Gardons l’esprit ouvert
malgré les frontières fermées, malgré
les murs. Ce n’est pas seulement en
Israël, c’est aussi Trump et partout
ailleurs maintenant. Les murs sont la
mode de l’année. Nous devrions dépasser
les murs avec notre réflexion globale
sur comment affronter cette menace pour
l’humanité en tant que telle. Mais ne
jamais essayer de dire « oh, nous sommes
tous égaux devant cela, les PDG, les
grandes compagnies pétrolières et nous,
sommes tous dans le même bateau… Non,
nous ne sommes pas dans le même bateau.
Nous sommes dans des bateaux très très
différents, mais l’absolue majorité des
humains a intérêt à aller dans la
direction du soutien social, de la
protection de l’environnement et de la
santé, plutôt que de la guerre et du
sauvetage des grandes compagnies et des
banques.
Stephanie :
Oui, le choix est tellement clair, la
manière dont vous le présentez, il y a
juste soit un avenir soutenable avec
l’humanité soit pas, pour notre planète
ou pas…
Omar :
Sans racisme, sans oppression de
quiconque envers quiconque. Nous ne
disons pas « oh, arrêtez cette
oppression mais gardez tout le reste ».
Il faut toutes les combattre.
Stephanie :
C’est juste, merci. Des paroles dont
on peut se nourrir en ces temps, comme
toujours, mais je suis si reconnaissante
de l’entendre exprimé si clairement par
vous. Je vous avais demandé au début ce
à quoi nous devrions porter attention,
et je vous entends dire juste maintenant
: le tout, et nous tous, et les liens
que nous avons, avec la conscience que
nous venons de conditions différentes,
mais c’est un combat dans lequel nous
sommes ensemble. Dans un sens, nous
sommes plus connectés que jamais, c’est
le moment où nous devons nous trouver
maintenant, dans une connexion plus
profonde que jamais.
Omar :
Oui, absolument, la compassion contre
l’oppression, je pense.
Stephanie :
Je ne peux pas imaginer de meilleur
moment pour terminer cette conversation,
sur « la compassion contre l’oppression
». C’est là où nous en sommes, et je
suis si reconnaissante de votre rôle de
leader, et de l’action du BNC, et la
conversation continue sur comment nous
continuons à nous battre pour la
compassion contre l’oppression.
Omar :
Merci, Stéphanie. Et, nous réussirons,
j’ai confiance : nous réussirons !
Stephanie :
Je vous fais confiance, et je me lie
à cet espoir aussi. Merci beaucoup,
Omar.
Omar :
Merci, Stéphanie. Amitiés à vous.
Traduction :
Mireille V. Pour BDS France Montpellier
Source :
Jewish Voice for Peace
Le
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