BDS France 34 -
Communiqué de presse
Déclaration de la famille Erekat sur le meurtre extrajudiciaire de
son fils, Ahmad Erekat
Mercredi 1er juillet 2020
Jadaliyya
Reports :
29 juin 2020
-Déclaration de la famille Erekat sur
l’assassinat extrajudiciaire de son
fils, Ahmad Erekat
Contact : Dalal
Irqat
dalal.s.iriqat@gmail.com
« Nous savons,
d’expérience douloureuse, que la liberté
n’est jamais donnée volontairement par
l’oppresseur, elle doit être exigée par
l’opprimé ».
Martin Luther King.
Abu Dis, Palestine
– La famille Erekat pleure la mort
tragique de notre fils Ahmad Erekat, tué
de sang froid par l’occupation
israélienne le 23 juin 2020. Notre fils
Ahmad est le onzième Palestinien à être
tué rien que cette année et, il fait
partie des centaines de personnes tuées
au cours des deux dernières années, en
raison de la politique israélienne
extrajudiciaire de « tirer-pour-tuer ».
En tant qu’individus, familles,
organisations internationales et États,
nous devons travailler ensemble pour
mettre un terme aux meurtres répétés de
sang-froid par Israël contre les
Palestiniens.
Pour assurer la fin
des crimes israéliens contre notre
peuple et aider à prévenir un autre
meurtre tragique, la famille tient à préciser ce qui suit :
Comme le montre la
seule vidéo diffusée, l’armée
israélienne a commis quatre délits
distincts contre Ahmad Erekat, qui
tombent sous le coup du droit
international et du Statut de Rome de la
Cour Pénale Internationale :
Premièrement, dans les instants
précédant la mort d’Ahmad, l’armée
israélienne a usé de la force mortelle
et a tiré sur lui alors qu’il sortait de
son véhicule et qu’il essayait de lever
les mains, indiquant qu’il était désarmé
et sans défense. Deuxièmement, après lui
avoir tiré dessus, l’armée israélienne a
laissé Ahmad se vider de son sang sur le
sol pendant plus d’une heure, jusqu’à sa
mort. Troisièmement, l’armée israélienne
a empêché l’ambulance et le personnel
médical du Croissant-Rouge palestinien
de s’occuper d’Ahmad et a refusé que lui
soient prodigués les soins médicaux
nécessaires. Quatrièmement, comme pour
un certain nombre d’autres martyrs
palestiniens, l’armée israélienne a
détenu le corps d’Ahmad et le retient
maintenant en une forme cruelle de
punition.
Il y a quelques
semaines seulement, le 30 mai 2020, les
forces israéliennes ont abattu Iyad Al-Hallak,
un Palestinien autiste de trente-deux
ans originaire de Jérusalem, alors qu’il
se rendait à son école spécialisée. Iyad
ne portait qu’un jouet dans ses mains et
il s’est enfui de peur des soldats qui
le poursuivaient et l’ont abattu.
En 2018, les Israéliens ont également
tiré sur et tué Razan Al-Najjar, une
infirmière qui portait un gilet de
personnel médical clairement
identifiable et ils ont ensuite trafiqué
une vidéo pour suggérer qu’Al-Najjar
représentait le Hamas et était, par
conséquent, une cible militaire
légitime.
Nous vous demandons
non seulement de vous interroger sur les
circonstances des meurtres d’Ahmad, d’Iyad
et de Razan, pour ne citer que trois des
centaines de personnes tuées, mais aussi
de réfléchir à la normalisation de ces
meurtres, où la question du quand plutôt
que du si est devenue une autre tragédie
palestinienne.
Les pratiques
meurtrières d’Israël sont totalement
dépourvues d’humanité, et nous devons
donc remettre en question l’acceptation
par la communauté internationale de la
politique de « tirer pour tuer » menée
par Israël sous couvert de sécurité.
Au cours de la
soi-disant « Intifada des couteaux »,
Israël a systématiquement utilisé la
force meurtrière contre des assaillants
présumés, au motif de se défendre. Rien
qu’en 2016, Israël a tué 95 civils, dont
36 enfants, et a qualifié ces incidents
de « présumés coups de couteau », malgré
les preuves démontrant l’absence de tout
moyen de mener une attaque meurtrière.
Lors de sa session de 2017, le Conseil
des Droits de l’Homme a conclu qu’Israël
avait souvent eu recours à la force
meurtrière contre les Palestiniens « sur
de simples soupçons ou par mesure de
précaution ». Enfin, les
organisations de défense des droits
humains ont noté que ces assassinats
extrajudiciaires ne sont ouvertement
approuvés que par les dirigeants
israéliens, et « s’accompagnent d’un
manquement des autorités israéliennes à
enquêter sur les incidents, du refus
d’autopsier les personnes décédées, de
la non-libération de leurs corps, et
d’autres politiques qui contribuent à un
contexte d’impunité pour la violence
d’État ».
Ces meurtres ont
lieu dans un contexte plus large
d’apartheid et d’expansion coloniale.
Donc, plutôt que de s’interroger sur les
détails de ce qui s’est passé dans les
moments précédant la mort d’Ahmad, la
question la plus importante à se poser
est de savoir pourquoi il y a un
checkpoint entre deux zones
palestiniennes contrôlées par les
Israéliens. Pourquoi la communauté
internationale a-t-elle failli à
sanctioner Israël, même après qu’il ait
étendu ses colonies, revendiqué
Jérusalem-Est et se prépare à annexer
d’importantes étendues de territoire en
Cisjordanie ?
En plus de la
responsabilité d’Israël pour sa
politique de « tirer pour tuer », la
famille Erekat exige ce qui suit :
-
La libération
du corps de notre fils Ahmad Erekat,
afin que nous lui accordions un
enterrement digne et approprié et
que notre famille puisse faire ses
adieux et son deuil en paix. Le
corps d’Ahmad est l’un des 63 corps
de martyrs actuellement détenus par
l’État israélien.
-
La diffusion
de toutes les séquences audio et
vidéo enregistrées disponibles sous
différents angles du moment de
l’accident de voiture et du meurtre
d’Ahmad Erekat.
-
Une enquête
internationale sur le meurtre
d’Ahmad Erekat par la Cour pénale
internationale et le rapporteur des
Nations unies pour les exécutions
extrajudiciaires, afin de révéler la
vérité sur les exécutions
israéliennes sur le terrain et de
rendre justice à Ahmad et aux autres
martyrs palestiniens.
-
La protection
internationale immédiate du peuple
palestinien.
Puissions-nous
construire un monde où la justice
prévaudra pour tous.
Traduction SF pour
la Campagne BDS France Montpellier
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