Actualité
Algérie : les proches du blogueur Amir
DZ
victimes de représailles
Alkarama
Dimanche 4 novembre 2018
Au cours du mois d’octobre 2018, les
autorités algériennes ont tenté
d’entraver les activités du blogueur
algérien Amir Boukhors, connu sur les
réseaux sociaux sous le nom d’Amir
DZ , en exerçant des pressions sur
ses proches en Algérie alors que
celui-ci vit actuellement en France.
Estimant qu’il s’agit de mesures de
représailles ainsi que d’une atteinte
flagrante à l’exercice pacifique du
droit à la liberté d’expression,
Alkarama a adressé une communication
urgente au Rapporteur spécial de l’ONU
sur la promotion et la protection du
droit à la liberté d'opinion et
d'expression (FRDX
) le 25 octobre 2018.
Le 13 octobre, le
père d’Amir Boukhors a reçu une
convocation l’appelant à se présenter
dans les plus brefs délais au
département des investigations de la
gendarmerie d’Alger situé à plusieurs
centaines de kilomètres de son domicile
situé à Takhmaret dans la Wilaya de
Tiaret. L’institution est actuellement
dirigée depuis juillet dernier par le
général
Ghali Belkcir .
Compte tenu de son
âge avancé, il n’a pas été en mesure de
se rendre dans la capitale. Les
gendarmes ont en conséquence procédé à
une perquisition de son domicile durant
laquelle ils ont ordonné au père de
contacter son fils afin qu’il cesse de
critiquer les autorités algériennes sur
sa page Facebook.
Dix jours plus
tard, le frère d’Amir Boukhors a été
arrêté sans mandat de justice par la
gendarmerie et emmené à Alger où il a
été interrogé au siège de la direction
nationale de la Gendarmerie. Il a été
présenté devant le procureur de la
république du tribunal d’Alger à 11
heures du soir sans la présence de son
avocat. Le 25 octobre 2018, il a été
inculpé pour « chantage », déféré devant
le juge d’instruction et placé en
détention. Le frère du blogueur n’a
pourtant aucune activité politique ou
militante.
Par ailleurs, il
convient de signaler l'arrestation
des journalistes Abdou Semmar,
Adlène Mellah et Merouane Boudiab entre
les 22 et 24 octobre 2018. Ces derniers
ont été présentés le 25 octobre devant
le tribunal pénal de Said Hamdine et le
tribunal correctionnel Abane Remdane.
Amir Boukhors a fui
l’Algérie en 2012 et vit actuellement en
France où il publie régulièrement sur sa
page Facebook des contenus critiques à
l’égard des autorités algériennes. Il
dénonce notamment des affaires de
corruption impliquant des responsables
de l’Etat algérien et leurs proches. Ses
propos ont trouvé un écho non
négligeable en Algérie puisque sa page
Facebook est suivie par plus de deux
millions d’internautes.
Les représailles
visant les internautes dissidents, les
lanceurs d’alerte et les défenseurs des
droits de l’homme sont monnaie courante
en Algérie à l’image de celles ayant
visé
Rafik Belamrania qui avait été
arrêté à Jijel en 2017 et condamné en
première instance à cinq année de prison
ferme après avoir publié sur les réseaux
sociaux la décision du Comité des droits
de l’homme (CDH
) reconnaissant la responsabilité
des forces armées algériennes dans
l’assassinat de son père en 1995.
Dans sa plainte au
Rapporteur spécial de l’ONU, Alkarama
appelle ce dernier à demander aux
autorités algériennes la libération
immédiate du frère du blogueur. Ces
dernières ont l’obligation légale de
s’abstenir de toute mesure susceptible
d’entraver l’exercice pacifique du droit
à la liberté d’expression du blogueur en
conformité avec l’article 19 du Pacte
international des droits civils et
politiques (PIDCP
) ratifié par l’Algérie en 1989.
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