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RIA Novosti
Haïti: expulsion de journalistes étrangers par les Américains
Photo RIA Novosti © REUTERS/ HO Jeudi 21 janvier 2010
Les militaires américains ont exigé, sans
fournir d'explications, que tous les journalistes étrangers
couvrant les événements en Haïti quittent jeudi l'aéroport de
Port-au-Prince avant 8h00 heure locale (13 h00 GMT), rapportent
les médias européens.
L'aéroport de la capitale haïtienne, complètement détruite par
un séisme dévastateur, abrite un groupe international de
journalistes et de militants d'organisations humanitaires.
L'aéroport, dont une seule piste d'envol et d'atterrissage est
actuellement en service, est entièrement contrôlé par les forces
aériennes des Etats-Unis.
Le quotidien britannique Telegraph a annoncé mercredi que les
militaires américains ne laissaient pas passer l'aide
humanitaire envoyée par les pays étrangers aux sinistrés
haïtiens.
L'ONG internationale Médecins sans frontières a pour sa part
déclaré que les Américains avaient empêché l'atterrissage d'un
avion transportant un hôpital mobile. Les pilotes ont été
obligés de se poser en République dominicaine, ce qui a retardé
de près de 24 heures l'arrivée de la cargaison sur place.
Après que les militaires américains eurent interdit
l'atterrissage d'un avion français avec une cargaison
humanitaire à bord, le chef de la diplomatie française Bernard
Kouchner a émis des critiques au sujet du comportement des
Etats-Unis en Haïti. Evoquant le rôle de Washington dans ce pays
meurtri, le secrétaire d'Etat français à la coopération Alain
Joyandet a martelé: "Il s'agit d'aider Haïti, pas d'occuper
Haïti".
Près de 12.000 militaires américains ont été déployés sur l'île
depuis le séisme. Selon les médias, d'ici la fin de la semaine,
leur nombre sera porté à 16.000 personnes. Le Pentagone explique
cette décision par la situation en Haïti.
L'augmentation de la présence américaine dans la région ne
manque pas d'inquiéter les Etats d'Amérique latine qui
considèrent cette tendance comme une menace à leur sécurité
nationale.
Le président bolivien Evo Morales a déclaré mercredi que son
gouvernement exigerait la convocation d'une réunion
extraordinaire du Conseil de sécurité de l'ONU afin de dénoncer
"l'occupation militaire d'Haïti par les Etats-Unis".
"La situation est très dangereuse: on trouve des bases
militaires des Etats-Unis en Colombie, on constate leur présence
militaire au Pérou et désormais en Haïti où ils augmentent leur
contingent, sans aider les victimes ni sauver les malades et les
blessés", a fait remarquer le vice-président bolivien Alvaro
Garcia Linera, cité par l'agence espagnole EFE.
Les gouvernements brésilien, vénézuélien, nicaraguayen et
uruguayen ont également exprimé leur inquiétude au sujet des
démarches de Washington.
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Publié le 21 janvier 2010
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